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Citations de Victor Hugo (8676)


Tout à coup, au-dessus de la tête de Phoebus, elle vit une autre tête, une figure livide, verte, convulsive, avec un regard de damné. Près de cette figure, il y avait une main qui tenait un poignard. C'était la figure et la main du prêtre. Il avait brisé la porte et il était là. Phoebus ne pouvait le voir. La jeune fille resta immobile, glacée, muette sous l'épouvantable apparition, comme une colombe qui lèverait la tête au moment où l'orfraie regarde dans son nid avec ses yeux ronds.
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Dans un vaste espace laissé libre entre la foule et le feu, une jeune fille dansait.
Si cette jeune fille était un être humain, ou une fée, ou un ange, c’est ce que Gringoire, tout philosophe sceptique, tout poète ironique qu’il était, ne put décider dans le premier moment, tant il fut fasciné par cette éblouissante vision.
Elle n’était pas grande, mais elle le semblait, tant sa fine taille s’élançait hardiment. Elle était brune, mais on devinait que le jour sa peau devait avoir ce beau reflet doré des andalouses et des romaines. Son petit pied aussi était andalou, car il était tout ensemble à l’étroit et à l’aise dans sa gracieuse chaussure. Elle dansait, elle tournait, elle tourbillonnait sur un vieux tapis de Perse, jeté négligemment sous ses pieds ; et chaque fois qu’en tournoyant sa rayonnante figure passait devant vous, ses grands yeux noirs vous jetaient un éclair.
Autour d’elle tous les regards étaient fixes, toutes les bouches ouvertes ; et en effet, tandis qu’elle dansait ainsi, au bourdonnement du tambour de basque que ses deux bras ronds et purs élevaient au-dessus de sa tête, mince, frêle et vive comme une guêpe, avec son corsage d’or sans pli, sa robe bariolée qui se gonflait, avec ses épaules nues, ses jambes fines que sa jupe découvrait par moments, ses cheveux noirs, ses yeux de flamme, c’était une surnaturelle créature..
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Ce siècle avait deux ans


Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte,
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte,
Et du premier consul, déjà, par maint endroit,
Le front de l'empereur brisait le masque étroit.
Alors dans Besançon, vieille ville espagnole,
Jeté comme la graine au gré de l'air qui vole,
Naquit d'un sang breton et lorrain à la fois
Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix ;
Si débile qu'il fut, ainsi qu'une chimère,
Abandonné de tous, excepté de sa mère,
Et que son cou ployé comme un frêle roseau
Fit faire en même temps sa bière et son berceau.
Cet enfant que la vie effaçait de son livre,
Et qui n'avait pas même un lendemain à vivre,
C'est moi. -

Je vous dirai peut-être quelque jour
Quel lait pur, que de soins, que de voeux, que d'amour,
Prodigués pour ma vie en naissant condamnée,
M'ont fait deux fois l'enfant de ma mère obstinée,
Ange qui sur trois fils attachés à ses pas
Épandait son amour et ne mesurait pas !

Ô l'amour d'une mère! amour que nul n'oublie !
Pain merveilleux qu'un dieu partage et multiplie !
Table toujours servie au paternel foyer !
Chacun en a sa part et tous l'ont tout entier !

Victor Hugo(1802-1885)
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Vous voulez la paix : créez l’amour
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Aimons toujours ! aimons encore !
Quand l'amour s'en va l'espoir fuit.
L'amour, c'est le cri de l'aurore,
L'amour, c'est l'hymne de la nuit.

(L'âme en fleur, XXII)
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Quand l’œil du corps s'éteint, l’œil de l'esprit s'allume.

(À un poëte aveugle)
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Pendant que le marin,qui calcule et qui doute,
Demande son chemin aux constellations;
Pendant que le berger,l'oeil plein de visions,
Cherche au milieu des bois son étoile et sa route;
Pendant que l'astronome,inondé de rayons,

Pèse un globe à travers des millions de lieues,
Moi,je cherche autre chose en ce ciel vaste et pur.
Mais que ce saphir sombre est un abîme obscur!
On ne peut distinguer,la nuit,les robes bleues
Des anges frissonnants qui glissent dans l'azur.
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Ne vous endormez pas ! travaillez sans relâche !
Car les grands ont leur œuvre et les petits leur tâche,
Chacun a son ouvrage à faire. Chacun met
Sa pierre à l’édifice encor loin du sommet.
Qui croit avoir fini pour un roi qu’on dépose
Se trompe. Un roi qui tombe est toujours peu de chose.
Il est plus difficile et c’est un plus grand poids
De relever les mœurs que d’abattre les rois.

-À Alphonse Rabbe-
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Il est certain que les livres sont bien souvent un poison subversif de l'ordre social.
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Quoi ! le soleil, le printemps, les champs pleins de fleurs, les oiseaux qui s'éveillent le matin, les nuages, les arbres, la nature, la liberté, la vie, tout cela n'est plus à moi ?
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L'existence de ces saltimbanques était une existence de lépreux dans une ladrerie et de bienheureux dans une atlantide. C'était chaque jour un brusque passage de l'exhibition foraine la plus bruyante à l'abstraction la plus complète. Tous les soirs ils faisaient leur sortie de ce monde. C'étaient comme des morts qui s'en allaient, quitte à renaître le lendemain. Le comédien est un phare à éclipses, apparition, puis disparition, et il n'existe guère pour le public que comme fantôme et lueur dans cette vie à feux tournants.
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L’espérance brûle et luit sur l’angoisse comme le naphte sur l’eau. Cette flamme surnageante flotte éternellement sur la douleur humaine.

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Le sourire de la fatalité. S’imagine-t-on rien de plus terrible ? […] Le tigre qui est dans le destin fait parfois patte de velours. Préparation redoutable. Douceur hideuse du monstre.
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On voit ainsi apparaître des types d'habits ou de bagages inconnus au siècle précédent. Pour les déplacements d'une durée de quelques jours, la règle est de s'encombrer le moins possible. Le voyageur n'emporte qu'une paire de culottes très souples qui ne représente, une fois pliée, qu'un petit volume, une paire de bas de soie, deux chemises très fines, deux ou trois cravates, trois mouchoirs, une paire d'escarpins dans lesquels on loge une petite trousse contenant un rasoir, du fil, des aiguilles et des ciseaux.
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« Dans la brune clairière où l’arbre au tronc noueux
Prend le soir un profil humain et monstrueux,
Nous laisserons fumer, à côté d’un cytise,
Quelque feu qui s’éteint sans pâtre qui l’attise,
Et, l’oreille tendue à leurs vagues chansons,
Dans l’ombre, au clair de lune, à travers les buissons,
Avides, nous pourrons voir à la dérobée
Les satyres dansants qu’imite Alphésibée.

-A Virgile-
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Le ciel étoilé est une vision de roues, de balanciers, de contrepoids. C’est la contemplation suprême doublée de la suprême méditation. C’est toute la réalité, plus toute l’abstraction. Rien au-delà. On se sent pris. On est à la discrétion de cette ombre. Pas d’évasion possible. On se voit dans l’engrenage, on est partie intégrante d’un Tout ignoré, on sent l’inconnu qu’on a en soi fraterniser mystérieusement avec un inconnu qu’on a hors de soi. Ceci est l’annonce sublime de la mort. Quelle angoisse, et en même temps quel ravissement !
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On y descendait par une porte basse et par un escalier aussi roide qu'un alexandrin classique.
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Oh! qu'on m'aille donc, au lieu de cela, chercher quelque jeune vicaire, quelque vieux curé, au hasard, dans la première paroisse venue, qu'on le prenne au coin de son feu, lisant son livre et ne s'attendant à rien, et qu'on lui dise :
- Il y a un homme qui va mourir, et il faut que ce soit vous qui le consoliez. Il faut que vous soyez là quand on lui liera les mains, là quand on lui coupera les cheveux; que vous montiez dans sa charrette avec votre crucifix pour lui cacher le bourreau; que vous soyez cahoté avec lui par le pavé jusqu'à la Grève : que vous traversiez avec lui l'horrible foule buveuse de sang; que vous l'embrassiez au pied de l'échafaud, et que vous restiez jusqu'à ce que la tête soit ici et le corps là.
Alors, qu'on me l'amène, tout palpitant, tout frissonnant de la tête aux pieds; qu'on me jette entre ses bras, à ses genoux; et il pleurera, et nous pleurerons, et il sera éloquent, et je serais consolé, et mon coeur se dégonflera dans le sien, et il prendra mon âme, et je prendrais son Dieu.
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Victor Hugo
Mes amis, retenez ceci, il n'y a ni mauvaises herbes ni mauvais hommes. Il n'y a que de mauvais cultivateurs.
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Pour lui [Marius] une dette, c’était le commencement de l’esclavage. Il se disait même qu’un créancier est pire qu’un maître ; car un maître ne possède que votre personne, un créancier possède votre dignité et peut la souffleter.
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