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Critiques de Victoria Mas (1333)
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Le bal des folles

Ce premier roman est une très jolie surprise et il mérite tout à fait la sympathie qui accompagne sa parution depuis la fin août. Il possède effectivement beaucoup d'ingrédients qui en font une lecture agréable et instructive : le contexte historique, la mise en lumière de l'empêchement des femmes à cette époque, le coup de projecteur sur Charcot et la Salpêtrière. Victoria Mas parvient à brosser le portrait d'une époque par l'intermédiaire de quelques figures de femmes, attachantes, volontaires, touchantes.



"... sans leur initiative (les hommes), la Salpêtrière ne serait sans doute pas aussi peuplée. Certes, certaines femmes en ont déjà amené d'autres - des belles-mères plus que des mères, parfois des tantes. Mais la majorité des aliénées le furent par les hommes, ceux dont elles portaient le nom. C'est bien le sort le plus malheureux : sans mari, sans père, plus aucun soutien n'existe - plus aucune considération n'est accordée à son existence".



C'est bien là tout le nœud de l'intrigue. Ceux qui ont lu La salle de bal, d'Anna Hope dont l'histoire se déroule plus tard, au début du 20ème siècle ne seront pas dépaysés : il fut un temps où une femme était rapidement cataloguée comme hystérique et tout aussi facilement enfermée. C'est ce que Victoria Mas met parfaitement en scène notamment à travers le personnage d'Eugénie Cléry, jeune fille issue de la bourgeoisie, éprise de liberté et qui rêve de découvrir le monde tandis que sa famille ne pense qu'à lui trouver un bon parti. Pour aggraver son cas, voilà qu'en plus elle a le don de voir et d'entendre les esprits des morts. Autant dire que ses rêves s'arrêtent net dans l'enceinte de la Salpêtrière devenu l'Hôpital des aliénées sous la responsabilité du Dr Charcot dont la célébrité est entretenue par les consultations publiques qu'il met en scène. Tout un petit monde gravite ici, des aliénées pas toujours si folles, des internes aux regards concupiscents, des infirmières oscillant entre bienveillance et désintérêt. Parmi elles, Geneviève qui porte depuis des années le deuil de sa jeune sœur et dont les certitudes cartésiennes vont bientôt être ébranlées au contact d'Eugénie, tandis que les préparatifs battent leur plein pour le bal de la mi-carême, qui mêle chaque année les aliénées et le Tout-Paris.



La violence de la société à l'égard des femmes éclate à presque toutes les pages, que ce soit dans ce qui arrive à Eugénie, rayée en quelques heures de la vie de sa famille et jetée aux oubliettes sans que plus personne ne se préoccupe de son sort, ou dans la façon dont sera plus tard traitée Geneviève malgré ses vingt ans d'expérience dans l'hôpital et sa connaissance des patientes. Pas question de penser par elle-même, de s'affranchir de quelque code que ce soit, d'être un tant soit peu différente de que l'on attend d'elle. Ou pire, d'émettre un avis. On prend conscience avec soulagement des progrès accomplis depuis...



Victoria Mas met en place une narration efficace, tendue qui garde parfaitement l'intérêt du lecteur. Personnellement j'ai déjà croisé un certain nombre d'éléments de contexte dans d'autres œuvres, que ce soit sur le thème des aliénées ou sur celui du spiritisme, mais j'ai l'impression que l'on se fait néanmoins une bonne idée des enjeux et de l'atmosphère de cet hôpital et de l'époque, l'idée n'étant pas non plus d'écrire une thèse. La fin est peut-être un peu rapide, mais enfin là, on chipote.



Un premier roman qui mérite vraiment le coup d’œil. Et même des deux yeux.
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Le bal des folles

Une plongée très intéressante à la fin du XIXe siècle avec le début de la psychologie et neurologie.

Les femmes (aucune mention d'homme psychologiquement instable!) étaient internées à l'hôpital de la Salpêtrière et "étudiées" par le professeur Charcot, qui expérimente sur elles différentes approches pour les soigner? pour accroître sa célébrité?

Il est légitime de se le demander lorsqu'on parle de ces séances publiques d'hystérie et le bal des folles organisé chaque année. Beaucoup de voyeurisme là dedans!

Des personnages attachants et un rythme très agréable ... Une très bonne lecture!



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Le bal des folles

Victoria Mas apporte un éclairage cru sur ce que fut la situation des "aliénées" à La Salpêtrière sous le règne du Docteur Charcot.

Emprisonnées, souvent à la demande d'hommes de leur famille, père, mari, frère, elles n'ont pas eu leur mot à dire.

Tu aguiches ton oncle ( petite traînée ) : allez hop, à La Salpêtrière !

Tu vois des Esprits ( tu déshonores mon nom ) : allez hop, à La Salpêtrière !

Tu as tué ton mac ( ça, c'est pas bien ) : allez hop, à La Salpêtrière !

Tu trompes ton mari ( quelle honte ) : allez hop, à La Salpêtrière !

Non content de les offrir en pâture lors de "cours publics" au cours desquels on déclenche volontairement des crises d'hystérie, il faut qu'en plus on les exhibe chaque année à la mi-carême.

C'est "le bal des folles".

« Tous les membres de la sphère parisienne privilégiée attendent le bal avec une euphorie identique à celle des folles » P 134

C'est inhumain, c'est révoltant, c'est indigne.

Un très beau roman éclairant un moment fort sombre de cette fin du XIXe siècle.

Une relation nécessaire.
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Le bal des folles

"Le bal de la mi-carême - le bal des folles pour la bourgeoisie parisienne - est l'événement du mois de mars - l'événement de l'année".



Fin 19ème à Paris, l'auteure raconte l'histoire de plusieurs femmes à La Salpêtrière ; Geneviève infirmière, et les internées telles Louise, Eugénie, Thérèse... La Salpêtrière, où l'on "soignait" ces femmes à l'esprit "malade", les hystériques, les épileptiques, les mélancoliques...



Victimes d'une société masculine puissante, où toute non conformité imposée par la société ou la famille est considérée comme une déviance psychiatrique, définies "folles" plusieurs de ces femmes se retrouvaient donc internées de façon arbitraire.



"Mais la folie des hommes n'est pas comparable à celles des femmes : les hommes l'exercent sur les autres ; les femmes, sur elles-mêmes."



A la Salpêtrière, le professeur Charcot, neurologue, "sauveur d'âmes et d'esprits" innove en ces temps avec ses démonstrations, expérimentations sur ces aliénées.

Des jeunes femmes renfermées de force, perdues, éprouvées, sans aucun avenir.

Que de souffrances.



Mais au mois de mars on s'active aux préparatifs du fameux Bal.

"Les folles n'effrayaient plus, elles fascinaient. C'est de cet intérêt qu'était né le bal de la mi-carême, leur bal..."

Orchestre, costumes...durant un court moment on oublie alors "les troubles, les douleurs physiques"...

Les folles seront au-devant de la scène parisienne.

"les internées étaient les nouvelles actrices de Paris".



"- Ma p'tite Louise... Les hommes savent dire ce qu'il faut pour obtenir ce qu'ils veulent.

- il m'aime, Thérèse.

- personne n'aime une aliénée, Louise."

******

J'ai ressenti beaucoup de tristesse, de colère, devant la solitude, le rejet, dont souffraient ces femmes malgré quelques lueurs rassurantes de solidarité féminine amicale entre elles.

" Leur attrait était paradoxal, elles soulevaient les craintes et les fantasmes, l'horreur et la sensualité."

Avec la tristesse, c'est de l'empathie et de la compassion que j'ai ressenti.

******

J'ai aimé ce premier roman de Victoria Mas inspiré de faits historiques.

On peut imaginer les histoires qui ont dû être passées sous silence.

Plaidoyer pour les femmes, leur reconnaissance sociale, la liberté, un roman écrit avec élégance qui m'a émue.

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Le bal des folles

1885. A la Salpêtrière, les cours publics du Dr Jean-Martin Charcot attirent une foule de curieux. Il faut dire que la démonstration de crises d'hystérie est un sacré spectacle. Le bal de la mi-carême, qui a lieu dans l'enceinte de l'asile chaque année, en est un autre où le Tout-Paris se bouscule.

Depuis quelques siècles, il était devenu d'usage d'enfermer les indésirables. C'est Philippe Pinel, à la fin du XVIIIème siècle, qui sépara les aliénés des criminels et des pauvres à Bicêtre. Ainsi, la Salpêtrière devint l'asile pour femmes de la capitale. Les motifs d'internement demeuraient cependant douteux : il était bien commode de faire passer pour folle une femme dont on voulait se débarrasser ; toutes les pensionnaires ne sont donc pas affectées de troubles psychiatriques - ou neurologiques, puisqu'à l'époque on ne faisait pas la différence).

C'est dans cet univers qu'évoluent Thérèse, Louise, Eugénie et l'intendante Geneviève, les personnages principaux du roman.



Une étoile et demie, voici la note que je donne au Bal des folles. Ciel ! que c'était plat ! J'ai trouvé le style ennuyeux à mourir, voire même franchement déplaisant. Le langage prêté aux personnages est absolument inadapté à l'époque, de même qu'un certain nombre de leurs comportements.

Ce roman semble bourré de préjugés qui donnent parfois un effet "lutte de classes" envahissant : voir le passage durant lequel Eugénie accompagne son frère au débat, au secours ! Ah ça ! on aura bien compris que l'auteur n'apprécie pas "les bourgeois", comme elle écrit si dédaigneusement, et même les hommes en général. Elle pensait peut-être faire preuve de subtilité en glissant de manière trop fréquente des remarques pseudo-féministes déplorant l'exploitation des femmes par les hommes ; c'est peine perdue, ça fait juste lourd à souhait ! Et ça agace. Idem quant aux réflexions contre la religion. Je n'étais pas là pour lire ce genre de choses. Au passage, elle aurait dû se renseigner davantage : si les femmes embarrassantes pour leurs proches étaient conduites à la Salpêtrière, les hommes aussi avaient leur lieu d'internement abusif, l'hôpital Bicêtre.

Pour qui veut lire au sujet des conditions des aliénés au XIXème siècle, il existe des tas d'autres références bien plus intéressantes selon moi, sans aller jusqu'à se plonger dans L'histoire de la folie à l'âge classique de Michel Foucault.

Fort heureusement, on m'a prêté ce livre, j'aurais été bien fâchée de gaspiller mon budget lecture pour ça. Et Dieu merci, c'est rapide à lire. Ouf !
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Le bal des folles

Avant, lorsqu'on voulait se débarrasser d'une femme, c'était très facile : on l'emmenait à la Salpêtrière et on la faisait déclarer folle.



Même pas besoin de soudoyer un médecin pour un faux certificat médical, la parole d'un homme suffisait puisque les possesseurs de bananes-kiwis avaient le pouvoir absolu.



Nous les femmes, nous avions juste le droit de fermer notre gueule, de ne pas marcher hors des sentiers délimités pour notre sexe, fallait éviter à tout prix les envies de révoltes et même en restant dans le carcan étroit qui nous était dévolu, le mâle (père, mari) ou une belle-mère pouvait nous faire interner.



Effectivement, ce roman met à nu les conditions de la femme à la fin du 19ème siècle (1885) et force est de constater, une fois de plus, que nous revenons de loin et qu'il y a un peu plus de 100 ans, il était possible de faire disparaître une femme dans un asile d'aliéné sans qu'un bilan de santé soit établi.



La Salpêtrière, ce n'est pas Bedlam (Bethlem Royal Hospital à Londres) mais tout de même, les droits n'existent pas.



Au travers de différents regards, que ce soit des patientes ou d'une infirmière, l'auteure nous fait déambuler dans les couloirs, à quelques semaines du fameux bal des folles où la bourgeoisie va venir voir les aliénées danser, en espérant qu'une fera une crise, afin d'avoir des sujets de conversations jusqu'à la fin de l'année.



Si je regrette un peu que le portrait dressé de Charcot soit minime, les portraits des femmes croisées sont des plus réussis.



Que ce soit Eugénie, jeune fille d'une bonne famille qui voit et entend les morts, ou Louise, qui rêve de son amoureux, persuadée qu'elle va sortir de là et Geneviève, infirmière aussi rigide qu'un corset métallique qui va se réchauffer un peu, ces femmes ont une histoire que l'auteure va mettre en scène et nous les faire aimer.



Une fois de plus, je suis tombée sur une petite pépite littéraire qui bien que mettant en scène un sujet lourd, grave et ayant existé, ne sombre pas dans le pathos ou le larmoyant.



On ne rigole pas, certes, mais c'est addictif, on veut connaître le destin de nos différentes femmes et les émotions sont perpétuellement en voyage, dans cette lecture puisque l'on passe de l'indignation à la tendresse, avant d'avoir envie de hurler devant l'étroitesse d'esprit de certains personnages face à ce qui est autre que leurs croyances ancrées.



Un peu plus de pages n'auraient pas nui à l'histoire car l'épisode du fameux bal est assez court. de plus, quand on aime un roman, on a toujours envie d'en avoir un peu plus.



Un roman historique qui lève le voile sur ce qu'on appelait la folie en 1885 et où la majorité des patientes n'étaient pas folles du tout. Un roman humaniste, une petite pépite qu'on lit avec gourmandise en pestant sur nos sociétés phallocratiques (la banane) où tout le pouvoir était dans les mains des hommes.



C'est bouleversant.


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Le bal des folles

Un premier roman abouti ayant pour cadre l'hôpital de la Salpêtrière et son service des hystériques en 1885. Victoria Mas rend hommage à ces nombreuses femmes réduites au silence qui ont subi les expérimentations d'une société masculine régit par des hommes qui considèrent la femme "folle" dès qu'elle se rebelle. Un roman qui démontre les limites de la médecine du XIXème siècle, une ode à la différence et à la liberté.



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Le bal des folles

Elles sont touchantes, toutes ces femmes dont le portrait est brossé par Victoria Mas.



Que de violence dans cette société du XIXème siècle, à l'égard des femmes. Eugénie Clery, jeune fille bourgeoise, éprise de liberté, a un don, elle voit et entend les morts. Elle se confie à sa grand-mère, quelle erreur !! En quelques heures, Eugénie est rayée de la vie de sa famille et jetée aux oubliettes sans que plus personne ne se préoccupe de son sort, ou de la façon dont elle sera traitée.



"Le père Cléry tend les papiers signés à Geneviève. Elle jette un coup d'oeil aux documents, puis regarde l'homme.

- Puis-je vous poser une question?

- Je vous en prie.

- Pourquoi faire interner votre fille, si vous n'attendez pas qu'elle soit soignée. Nous ne sommes pas une prison. Nous oeuvrons à guérir nos patientes.

...

- On ne converse pas avec les morts sans que le diable y soit pour quelque chose. Je ne veux pas de cela dans ma maison. À mes yeux, ma fille n'existe plus".



Impossible pour ces femmes de penser par elles-même, d'être différentes de ce que l'on attend d'elles, ou pire, encore, émettre un avis est une hérésie. Nombre d'entre elles, ont été victimes de ces hommes qui, à l'époque, avaient tous les pouvoirs.



Prenez conscience, Mesdames, des progrès accomplis...
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Le bal des folles

Un sublime premier roman qui prend place en 1885 à l’hôpital de la Salpêtrière. Une infirmière assiste le docteur Charcot qui est entrain de révolutionner la psychiatrie. Une nouvelle internée va bouleverser ses croyances.

Un roman sur la place des femmes, sur des personnages forts, attachants.

Une auteure à suivre !
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Le bal des folles

Ce roman terrifiant et édifiant retrace l'histoire de quatre femmes toutes en lien (à des degrés divers) avec le terrible hôpital de la Salpêtrière (Paris, XIII) et où règne, en grand manitou, le très controversé docteur Charcot, les fameuses "folles" du titre : Louise - perso. calqué sur le modèle d'Augustine, patiente la plus illustre de Charcot et à laquelle il est d'ailleurs fait allusion dans le roman! voir aussi le film éponyme avec Vincent Lindon incarnant un Charcot beaucoup plus humain qu'il n'apparaît dans le Bal des folles -, Eugénie (qui perçoit l'âme des morts), Thérèse (prostituée dans une autre vie) et Geneviève, la surveillante en cheffe.. Si les personnages sont bien fictifs, l'autrice a su documenter son récit au plus près afin d'en aiguiser au mieux le propos, et lui donner toute sa force féministe. le style adopté par le narrateur est, quant à lui, également très intéressant, passant d'un point de vue à un autre sans transition, comme si un esprit tout féminin planait continuellement sur la narration, écrite, elle, dans un présent de l'indicatif très"clinique".

Aussi, plus on avance dans le récit et plus l'ambiance devient glaçante, glauque, grave, rendant l'urgence du combat féministe plus pertinente encore, urgent plus que jamais dans notre époque si incertaine. Un roman utile donc, et qui semble rappeler à toutes les pages, à tous les hommes, que tous, sans exception, sortent du ventre rond et magiquement beau d'une femme.

Prix Renaudot des lycéens 2019, le livre de Victoria Mas restera.

Lycéens, lycéennes, précipitez-vous ! C'est vous qui changerez ce monde !
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Le bal des folles (BD)

J'ai beaucoup entendu parler du roman Le bal des folles au moment de sa sortie mais je ne l'ai lu à l'époque.



Au moment où l'histoire est portée à l'écran (pas au cinéma mais sur la plateforme Amazon Prime Vidéo) par la comédienne et cinéaste Mélanie Laurent, une bande dessinée adaptée du roman est aussi publiée.

C'est par ce support que j'ai suivi l'histoire de ces femmes dites folles.

A l'époque, c'est à dire à la fin du XIXème siècle, on est ainsi diagnostiquée qu'on soit épileptique, hystérique (encore aujourd'hui dès qu'une femme crie trop fort, n'est elle pas traité d'hystérique ?), maniaque ou comme c'est le cas de l'héroïne qu'on ouvre un peu trop sa bouche pour dire des choses qui paraissent insensées.

Bien-sûr ce qui frappe avec notre regard contemporain c'est la façon dont la femme est objectivée sous prétexte d'être folle.

Examinée sous toutes les coutures sans respect et comme si elle n'était qu'un cas et pas un être humain; utilisée comme cobaye par la médecine et en particulier par Charcot; et plus choquant encore déguisée et moquée, livrées comme des esclaves au regard du Tout-Paris (celui des puissants et des riches) lors du bal des Folles qui a lieu à la carême

.Je ne pourrais pas me prononcer sur ce que cette adaptation illustrée apporte au roman initial mais j'ai beaucoup aimé le parti graphique des autrices : proposer des dessins comme des aquarelles pour mettre en lumière une facette de l'histoire pas particulièrement connue.

Impossible de ne pas penser à la façon dont les hommes ont toujours pensé qu'ils avaient le droit de contrôler le corps des femmes. La lutte pour le droit à l'avortement toujours d'actualité en est un des exemples.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le bal des folles

Parfois on se demande pourquoi on a attendu si longtemps pour lire un livre !

Je m'étais dit je vais le lire cette semaine pour pouvoir regarder l'adaptation en suivant, j'ai ouvert le livre et..... je ne l'ai refermé qu'une fois terminé sans avoir vu le temps passer !

Quel roman terrible et passionnant ! Quelle écriture précise, sensible !



Le destin de Eugénie, Louise et Geneviève met en lumière avec quelle cruauté les femmes pouvaient être traitées au XIXe siècle, comment toutes celles qui gênaient un père, une belle-mère, un frère disparaissaient derrière les murs de la Salpêtrière dans le service du docteur Charcot dont j'ai découvert les expériences inacceptables... Maltraitance, violences physiques et psychologiques sont le quotidien de ces recluses abandonnées de tous.



Mais si le roman dénonce, il fait aussi trois beaux portraits de femmes :

Eugénie, intelligente, un brin rebelle avec un don encombrant qui lui vaudra bien des tourments. Trahie par les siens, elle ne baisse jamais les bras. Quelle force de caractère, quelle volonté !



Louise, l'adolescente naïve que les traumatismes subis n'ont pas brisée, c'est un personnage plein d'innocence qui rêve d'amour, de mariage, de bal et de flonflons, et les séances d'hypnose en public qu'elle supporte lui semblent être une aubaine.



Geneviève, l'infirmière froide et détachée au service de Charcot que la rencontre avec Eugénie va bousculer profondément mettant à nu ses douleurs...



Ce bal qui n'en a que le nom est l'événement attendu, rêvé par ces femmes hors du temps et de la vie, ce sera le point d'orgue pour Geneviève, pour Louise, pour Eugénie, l'une d'elles sera brisée, l'autre sera sauvée et la dernière accomplira son destin... Bouleversant !



Une mention particulière pour Théophile, frère indifférent dont la conscience s'éveille peu à peu, un contrepoint bienvenu qui amplifie par contraste la lâcheté et la cruauté du père... J'ai adoré ce personnage.



Une excellente lecture captivante, révoltante, émouvante ...



Il ne me reste plus qu'à regarder le film maintenant!
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Le bal des folles

Très belle et bonne lecture, même si j'aurai souhaité que le livre soit plus long !

J'ai trouvé ce livre fort intéressant, et la condition féminine à la fin du XIXe siècle est un vrai cauchemar.

Dès que ces femmes veulent sortir du rang, des petites cases bien formatées que l'on a choisies pour elles, elles sont enfermées à la Salpetrière chez les fous.

Mais pas que. Elles sont raillées, moquées, voire violées.

J'ai bien sûr pensé à Camille Claudel, ma Camille, grande et talentueuse sculptrice, qui fut internée plus de trente ans par sa mère. Décidemment, à l'époque, les parents avaient tous les droits.

Nous avons aussi le portrait brossé de main de maître de Charcot et de Babinski, deux neurologues réputés, l'un fut le professeur de Freud, l'autre est moins connu.

Que d'erreurs Charlot a pu commettre ! Il a joué avec les nerfs de ses patientes en les mettant sous hypnose et invariablement, une crise dite d'hystérie se déclenchait, pour le plus grand bonheur et voyeurisme des internes présents lors de la crise, internes masculins cela va de soit !

Ce qu'on ne savait pas, c'est que souvent, la crise se terminait mal et la pauvre femme restait paralysée ou....encore plus folle.

Pour faire passer cette crise spectaculaire, il suffisait d'appuyer fortement sur leurs ovaires !

On croit rêver...

Bref une très agréable lecture, même si la fin a été pour moi une déception, car forcée, invraisemblable et trop rapide. J'ai eu comme l'impression qu'il fallait, dans l'urgence, terminer ce livre, alors que la vie d'Eugènie après l'asile aurait été une bonne idée de suite.

À conseiller sans hésitation.



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Le bal des folles

Parce que la frontière entre la folie et la "normalité" est plus une question de point de vue qu'un mur infranchissable.

Voilà comment en une phrase on pourrait caractériser le sujet de ce roman.

En nous dévoilant le quotidien de la Salpétrière fin XIXème, où on envoyait toutes celles qui ne rentraient pas dans le moule étriqué de la normalité.

Celles trop expensives, trop rêveuses, trop rebelles. Bref, toutes celles que les hommes avaient l'impression de ne pas réussir à maitriser. Parce qu'à l'époque, les hommes se devaient d'avoir au moin l'illusion de maitriser leurs épouses, soeurs, maitresses, employées.





Pourtant, les femmes internées sont parfois moins folles que ceux qui les ont enfermées.

Moins folles que ceux qui organisent le bal des folles. Je suis effarrée que cela ait réellement eu lieu. C'est malsain, voyeuriste, moqueur, indécent.

Si l'auteure avait imaginé ce bal, j'aurais trouvé cela déplacé. Mais ce fut bien réel. Quelle pitié cette belle société qui enferme les génantes et vient ensuite les voir comme des animaux de cirque.

Ce roman rend un bel hommage à ces femmes qui tentent de trouver un semblant d'envie de vivre, malgré l'enfermement, les brimades, les expériences scientifiques, et surtout leur différences. Pour certaines la Salpétrière devient même un cocon aussi triste et morne que rassurant. Une garantie contre la folie du monde extérieur.



L'histoire est belle et l'écriture est fluide, comme un satin qui glisse sur le parquet d'une piste de bal. C'est un beau récit, même si j'aurais aimé que l'analyse psychologique des personnages, principaux et secondaires, soit un peu plus fouillée et décortiquée. C'est resté un peu trop en surface à mon goût.



Alors, faut-il le lire ? Oui. En se félicitant que la condition féminine ait quand même un peu changé en un peu plus d'un siècle...non ?

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Le bal des folles

1890: c'était il y a 130 ans, à peine 40 ans de plus que l'âge actuel de ma mère. Pourquoi je vous dis ça? Parce que cela signifie que ce qui est décrit dans ce livre existait encore il n'y a pas si longtemps que cela. Toutes les jeunes filles d'aujourd'hui devraient le lire pour mesurer le chemin parcouru en quelques générations et pouvoir pleinement savourer le bonheur de la liberté d'expression entre autres, de la liberté tout court. Quelle chance d'être née au 20ème ou 21ème siècle!

J'avais déjà lu,il y a quelques mois, la biographie de Camille (et Paul) Claudel, internée les trente dernières années de sa vie et j'avais été révoltée. Ce qui m'avait choquée et que j'ai retrouvé dans Le Bal des Folles, c'est que des parents - généralement un père ou un frère - puissent détenir ce pouvoir de faire interner une fille ou une soeur. La psychiatrie, la psychologie n'existaient pas encore .

La Salpétrière n'était pas qu'un hôpital, c'était un hospice (lisez une prison) où l'on mettait à l'écart, à l'origine, les mendiants, par la suite les femmes qui ne rentraient pas dans le moule, quel que soit leur milieu social. Il n'était pas nécessaire d'être "folle" pour être internée.

J'ai aimé ce roman terrible et ai mesuré ma chance. Une lecture que je vous conseille.
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Le bal des folles

Quelle belle lecture ! Nous sommes à Paris, en 1885. Déjà, ça me plait... Et puis, plus précisément, nous nous retrouvons à la Salpêtrière, en compagnie de femmes internées pour maladies mentales. Là, je suis gagnée !! Charcot, psychiatre, spécialiste des maladies neurologiques, organise, chaque année Le bal des folles, où tout le Paris mondain est convié... Les femmes attendent ce moment avec impatience... Un temps où, l'espace d'un instant, elles vont se sentir importantes... Tous ces gens qui viennent pour elle. Mas nous raconte leur préparation, servant de prétexte pour nous narrer autant d'histoires de vie bouleversantes. Ce qui les a conduit dans cet asile, leur quotidien entre les murs, les forces, leurs faiblesses, leurs mal-être, leurs envies, leurs désirs, leurs illusions perdues... Un roman très touchant, très captivant et une écriture déjà mature pour un premier roman... J'ai adoré.
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Un miracle

Ce voyage sur la côte finistérienne, plus précisément sur l'île de Batz, des apparitions mariales vécues par un jeune, Isaac m'ont tenu en haleine tout au long de ma lecture !

Cette ambiance toute singulière qu'est celle de la Bretagne est magnifiquement bien décrite et j'ai bien apprécié comment le rapport au sacré est dépeint, entre ceux qui croient, ceux qui veulent voir, ceux qui ne veulent pas croire.... ceux qui se créent des images...

Victoria Mas a osé écrire sur un sujet si fragile et j'oserais dire tabou en France, la religion, le mystique qui ne cesse au long des siècles de fasciner dans tous les sens..créant des espoirs comme des colères, ses personnages incarnent parfaitement tous ces sentiments.

Un roman sur la fragilité de nos vies, une lecture au cœur du mystique.
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Le bal des folles

J'ai trouvé ce roman tellement émouvant, un hommage aux femmes dites "aliénées" tout simplement car elles ne rentrent pas dans la norme de XIXeme siècle....



Nous nous retrouvons plongé à la Pitié Salpétrière avec du côté des soignants, Geneviève infirmière intendante qui laisse toutes ses émotions à la porte de l'hôpital, le docteur Charcot aux méthodes progressistes mais quelque peu controversés, et du côté des soignées, Louise, Eugénie et Thérèse, 3 femmes complètement différentes mais tellement touchantes et attachantes.

Quelques passages peu être un peu répétitifs mais dans l'ensemble c'est un très beau premier roman, bravo à l'auteure pour le sujet et cette mise en lumière des femmes.
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Un miracle

Après « le Bal des Folles » en 2019, que j'avais beaucoup aimé, et l'immense sucès que ce roman a eu, revoilà Victoria Mas avec « Un miracle » mon deuxième de la rentrée littéraire d'automne 2022.



Le roman s'ouvre sur l'histoire de Soeur Catherine Labouré, on est le 18 juillet 1830. Elle est dans un couvent des Soeurs de la Charité, à Paris. Un soir, un enfant vient la réveiller dans sa cellule, un enfant magnifique, qui l'appelle. « Soeur Labouré » ! Personne le l'entend sauf Soeur Labouré. Il lui demande de se lever, d'aller à la chapelle, la Vierge car elle l'attend. En fait, Soeur Catherine Labouré verra plusieurs fois dans sa vie de religieuse l'apparition de la Sainte Vierge.



De nos jours, c'est le chapitre suivant, tout ensuite se passe de nos jours. Victoria Mas a dit dans une vidéo de la Librairie Mollat qu'on pouvait situer le « de nos jours » aussi bien dans les années 80 que 2020. Une jeune Soeur des Filles de la Charité, reconnue pour sa piété, sa douceur, sa sérénité tranquille, est désignée pour quitter ce couvent (qui est d'ailleurs toujours situé à Paris, rue du Bac) pour aller en Bretagne rejoindre une autre soeur, Soeur Delphine, qui est en mission hors les murs de la communauté de Paris. C'est une mission dite « séculaire », la première pour Soeur Anne. La veille de son départ pour Roscoff, une vieille soeur lui confie qu'elle y verra la Sainte Vierge. Soeur Anne est bouleversée par cette prédiction, elle qui prie Marie depuis ses treize ans.



Arrivée à Roscoff, elle prend sa mission au sérieux : auprès du Prêtre, de la paroisse, des fidèles, distribue des vêtements et des repas, toutes les choses que font les Soeurs dans la vie publique et civile. À Roscoff elle est aussi attirée par cette mystérieuse Ile de Batz, battue par les vents, et on ne peut y accéder qu'en bateau.





Cette histoire me fait penser à une sculpture de Philip Jackson, intitulée Gale Force Nun

Sur cette île de Batz vit une petite communauté, qui vit traditionnellement le plus possible et est très soudée. On y découvre Madenn, restauratrice au grand coeur, qui aime profondément sa terre, et les gens, et qui garde un oeil sur Isaac, un ado qui vit ici, et qui a récemment perdu sa mère, et il ne s'en remet pas.



Soeur Anne est très heureuse de rencontrer des gens de Batz, qui l'invitent à venir les voir, sur cette Ile qui porte une vieille chapelle dédiée à Sainte Anne, patronne de la Bretagne.

Les gens de Batz sont bourrus pour certains, accueillants pour d'autres, il y a des malheurs, des bonheurs, et tout le monde se connaît.



On fait la connaissance d'Hugo, qui a une petite soeur extrêmement malade : son asthme lui gâche la vie, si elle peut encore aller à l'école, elle ne peut pas beaucoup marcher… ses parents la couvent, et Hugo, le jeune ado se réfugie dans les astres, il découvre le Cosmos, c'est sa passion.



Il croise souvent Isaac, l'ado mystérieux, qui passe son temps à battre la campagne, qu'il pleuve, vente, et Madenn le retrouve souvent trempé, n'ayant pas mangé, Madenn connait les heures où il va passer, et l'attend avec un bon plat chaud, ou une bonne tarte pour qu'il puisse manger avec son père.



Mais un jour Isaac n'est pas à l'heure. Madenn le retrouve sur un promontoire, agenouillé, comme en transe, les yeux immenses dirigés vers le ciel. Hugo le voit aussi, de sa fenêtre, avec son nouveau télescope. le lendemain, même heure, Isaac se rend au promontoire. Il a dit la veille à Madenn qu'il avait « vu » … vu la Vierge, et pourtant il n'est pas catholique. Madenn comprend, ce bout de terre bretonne connaît des légendes, mais aussi des choses mystérieuses, mystiques. Il y a eu déjà un cas sur l'Ile de Batz, il y a longtemps. Madenn le croit et le protège, cet enfant qu'elle connait depuis tout petit.

Le jour d'après, il y a une petite foule qui attend Isaac au promontoire. Pour le voir, essayer eux aussi de voir la Sainte Vierge.



La nouvelle s'est répandue jusqu'au continent. À Roscoff, le prêtre, Soeur Anne et Soeur Delphine, les fidèles, tout le monde prend le bateau et court au promontoire, tout le monde est au courant, la Vierge Marie apparaît à un adolescent, tous les jours.



Ce qui déclenche des réactions de toutes sortes, le rejet de certains iliens, le doute, la foule grossit, jusqu'à un moment où Madenn est forcée d'être là, pour protéger Isaac. le doute, la haine des gens qui croient qu'il ment, hurlent à la mystification, et lorsqu'un miracle advient, que les medecins, ahuris, constatent, c'est toute l'ile, toute la Bretagne qui prend parti, le doute, le mensonge pour les uns, la vérité miraculeuse, une apparition mariale ; la maison d'Isaac est constamment entourée, presque envahie de curieux ou de gens qui veulent voir Isaac, et la maison de la miraculée également.



Un paroxysme de jalousie atteint aussi Soeur Anne. C'est elle qui devait voir, soeur Rose lui avait dit, elle a consacré sa vie à Marie, la priant tous les soirs, et voilà que c'est à un gosse que Marie apparaît ? Ce n'est pas possible. Comme ce n'est pas possible pour beaucoup qui croient que c'est un complot bien préparé. Et tous ces gens en colère vont déchaîner la violence sur cette petite Ile.



Victoria Mas aime le dix-neuvième siècle, et nous raconte l'histoire de Soeur Catherine Labouré, des Filles de la Charité, à Paris. Histoire peu connue, mystérieuse des apparition mariales, elle réussit à nous y intéresser aussi. Les apparitions mariales, il y en a beaucoup, reconnues ou non.

Avec son style simple mais élégant, sans fioritures ni grandiloquence, elle raconte la ferveur des foules, et aussi la violence des rancoeurs. C'est une histoire simple à lire, on ne peut poser le livre avant la fin.

Et je dois avouer qu'après avoir fini « Un miracle », je suis allée voir sur internet un peu partout des histoires sur les apparitions mariales. Sur Youtube également. Il y en a beaucoup dans le monde, seulement 7 sont reconnus par l'Eglise. Que l'on soit croyant ou pas, catholique ou pas, ce livre, partant d'un fait réel, enfin, d'une sainte du XIX e siècle, nous emmêne en bretagne, dans un lieu pétri de légendes, avec une histoire qui déclenche la curiosité des lecteurs. Et nous fait réfléchir aux évènements qui déclenchent la ferveur et aussi la violence des foules.

C‘est juste magnifique, intéressant, et je le conseille à tous. Pour le style, pour l'histoire, et pour tout ce que ça déclenche en nous.
Lien : https://melieetleslivres.fr/..
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Le bal des folles

Je crois bien que "Le bal des folles" ne m'a pas plu du tout. En cause: l'écriture très affectée de son autrice Victoria Mas; le manque d'authenticité; les anachronismes nombreux.



Ce qui m'a le plus dérangée, c'est cette impunité à tout considérer d'un oeil moderne. Aucune des considérations de ces femmes ne semble aller avec son temps. Au contraire, le point de vue y est particulièrement XXIème, les jugements et les opinions également. Ainsi, je n'ai pu à aucun moment entrer dans l'univers chiqué du bouquin.



Je ne sais pas ce qui a séduit tant de gens. Le roman est très facile à lire, certes, mais il se veut engagé, subversif, féministe, pour finalement n'apporter aucune réflexion neuve. L'intrigue est relativement vide et prévisible, peu vraisemblable.



J'étais contente d'arriver au bout de ce livre très agaçant dont le sujet aurait pourtant tout eu pour me séduire !
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