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Critiques de Vincent Borel (71)
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La vigne écarlate

Retrouvant ce jeudi soir un ami musicien confirmé et passionné... J'étais très joyeuse d'avoir déniché ce roman consacré au compositeur-musicien, Anton Bruckner, dont il m'avait parlé à plusieurs reprises, avec enthousiasme, même si il m'a expliqué que l'appréciation ne se fit pas d'emblée; que ce fut une découverte sensationnelle mais progressive. !..



Vincent Borel dans cet ouvrage lui rend une sorte d'hommage, nous offre le récit d'une vie âpre, solitaire de vieux garçon, heureusement absorbé par son poste de professeur du Conservatoire, ses recherches musicales personnelles, et sa vie avec sa chère soeur,Nanni, vieille fille aussi.

" Anton tire, Anton trime, Anton rythme, Anton est un métronome. Compter et décompter ses pas occupe son quotidien maussade. (p. 64)



Le roman fait des allers et retours entre passé et présent... Une vie parsemée de déceptions, de non-reconnaissance , de mal-d'être [ au bord de la folie, souvent]; pour se donner du courage et poursuivre son chemin musical , Anton Bruckner songe à son père . Il sera d'ailleurs , comme ce dernier, au début de sa carrière, instituteur et musicien !



Ensuite, professeur de musique au Conservatoire, il aura comme élève le jeune Malher et Hans Rott, à peine âgé de 17 ans...



Ses deux maîtres absolus : Wagner et Beethoven ...



" ...Si Wagner a enfin pu y accomplir son oeuvre après 50 années de critiques et d'épreuves, Bruckner, qui a lui-même dépassé la cinquantaine, connaît toujours l'opprobre des cercles viennois. Tel un Christ condamné

au Golgotha, Anton poursuit son calvaire personnel (...) Ce constant mépris nourrit sa folie rampante. " (p. 180)



Ces quelques lignes pour marquer ma première lecture de Vincent Borel,

passionné de musique et d'opéra... Un roman tout à fait bouleversant sur une destinée musicale, bien orpheline et méconnue... même si les choses évoluent... quant à la connaissance d'Anton Bruckner...

Texte qui est passé bien brièvement entre mes mains... Je n'ai fait qu'effleurer ce roman, le parcourant en diagonale , avant de l'offrir à l'Ami, qui était très heureux de la surprise, me précisant qu'il existait bien peu

d'écrits sur cet artiste !!



Grand MERCI donc à Vincent Borel, pour ce texte-hommage, de qualité !





*****Voir pour plus de renseignements sur ce musicien :



https://www.musicologie.org/Biographies/b/bruckner_anton.html



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Mille regrets

MILLE REGRETS. Foisonnant, picaresque, le romande Vincent Borel retrace, sur fond de lutte de pouvoirs entre Charles Quint et Soliman le Magnifique, le destin de trois personnages échappés des galères par la grâce d'un naufrage. Rachetés par le bey d'Alger en 1541, ils connaissent des fortunes diverses. Nicolas Gombert, chantre châtré élève du grand Josquin Desprez, se convertit, un temps, à l'Islam. Son compagnon d'infortune, Garatafas, le beau Turc, favorise la conception de l'héritier impérial à l'occasion d'une scène de séduction digne des Mille et Une Nuits et le pauvre Sodimo di Cosimo, graveur virtuose, devient prisonnier - et travesti - dans une tribu nomade. Mille Regrets, la chanson de Gombert tatouée sur la peau de Garatafas, est au cœur d'un véritable roman d'espionnage. Les trois compères rejoignent à Ratisbonne un Charles Quint déjà en fin de règne. Ils croisent Hernan Cortés, Barberousse, Benvenuto Cellini, Andrea Doria et quelques autres figures d'un XVIe siècle qui fait écho à notre XXIe siècle naissant, gros d'humanisme généreux comme de violences religieuses. Pour observer la vaine agitation des hommes, les dieux sont au balcon. Enchâssant les récits avec brio, Vincent Borel met en scène Allah, Yahvé et Dieu le Père qui, flanqués de divinités antiques, ripaillent et échangent des propos désabusés... Tout ne se termine pas exactement en chansons... mais c'est bien comme une magnifique tentative de déjouer les intégrismes qu'on peut lire Mille Regrets. A la manière d'un roman comique.









1541. L'époque est celle des lendemains de l'Inquisition et du surgissement des hérésies modernes, Luther en tête ; chaos des grands empires craquelants d'une planète enfin circonvenue, déjà aux prises avec ses déséquilibres économiques. L'Amérique est découverte, les trésors circulent à la surface des océans, les puissants s'entredéchirent avec une foi mordante, au gré des revers d'alliances. Époque où il s'agissait plutôt de s'arranger les faveurs de son Dieu (ou échapper à son courroux), que de chercher la mise en oeuvre de son libre arbitre par la vertu d'une conscience éveillée et le système lui-même savait jouer sur ces peurs. Charles Quint vieillissant, François Ier le versatile, Soliman dépêchant son corsaire Barberousse sous haute surveillance, Henry VIII en toile de fond tactique les protagonistes de la scène terrestre avancent leurs pions sous couvert de religiosité. Prémisse de notre monde d'aujourd'hui ainsi que Vincent Borel nous le suggère malicieusement, n'hésitant pas à baptiser le raïs " le plus acharné " de Barberousse Alcaïda, découvreur et poseur de bombe avant l'heure.

Au sein de ce carcan de croyances, trois hommes ballottés par les flots à bord d'une galère sont ainsi soumis aux caprices des dieux réunis en une " Organisation des nés uniques ", dite ONU deus ex machina savoureux qui place d'emblée Vincent Borel sous la protection d'Homère et de sonIliade. Lorsque la fantaisie divine les délaisse, c'est pour qu'ils redeviennent le jouet de leurs représentants sur terre rois, papes, empereurs et commandeurs des croyants. Ne leur reste plus qu'à tenter de forger un espace dans lequel la dignité de l'homme serait l'ultime rescapée d'un naufrage collectif. Face aux instruments de contrôle des volontés, s'oppose l'acte orphique de renoncement et d'amour qui conduit, par la seule voix de la sincérité à trouver en soi le courage de les braver. S'élèvent alors Tous les regrets, Je puis bien regretter, Sur tous regrets, et enfin Mille regrets, chants conçus par maître Josquin pour divertir l'empereur, repris par son élève devenu chantre châtré maître de la chapelle impériale, et qui serviront de réconciliation avec le bey d'Alger. Les regrets ainsi célébrés deviennent le lien qui réunit les hommes, toutes conditions confondues, dans la même aspiration à transcender le chagrin et l'impuissance. Peu à peu, ces Mille regrets s'imposent en ars perfecta, celui du coeur souffrant ; à l'origine une " arme(...) et alors ils se dressèrent dans sa tête comme la verge d'Aaron ", ils finissent par s'offrir, tel un psaume, en baume à l'empereur perclus. Ultime recours que celui de la célébration, y compris de celle de la fragilité, pour redonner force de vie.

Celle-ci s'inscrit dans un univers terrible, truculent, chatoyant, où Vincent Borel renvoie dos à dos, avec un humour dévastateur mais raffiné, toutes les ignorances nées des certitudes, qu'elles surgissent de subtiles études ésotériques comme de la foi du charbonnier, ou encore de calculs politiques élaborés. Au service de son dessein car dessein il y a dans ce roman moderne aux allures de fresque historique une langue charnue, drue, réinvente la fable épique, tour à tour précieuse et familière, se jouant des attentes du lecteur ; " La chiourme est en brochette sur les rames, en canapé sous les poutres. Le château arrière, arraché du reste de la galère, s'enfonce avec un Figueroa cloué par ses bottes aurifères au plus haut du pont. Gombert, insubmersible adiposité, ballotte vers une plage rocailleuse où Garatafas, nageur émérite, a déjà traîné un Sodimo qui s'est accroché à lui plus fermement qu'une moule à son rocher. " On voudrait une tonalité qui perdure dans la phrase, quand celle-ci, ingénument, bascule, pour mieux nous faire entrevoir les limites de ces espoirs. L'impermanence s'insinue au travers du souffle, nous laisse suspendu, en émoi de l'harmonie contenue dans une séquence ramenée à sa nature éphémère, et humaine. (excellente critique emprunté au blog" la matricule des anges")
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Mille regrets

A bord d'une galère, le récit va nous attacher en particulier au destin de deux comparses. Nicole, d'origine flamande et chantre déchu de l'empereur ; et Garatafas, le beau turc à l'histoire mystérieuse. Eux et le reste de l'équipage, ne sont que pauvres marionnettes entre les mains des grands de ce monde, et surtout de celles d'une facétieuse et cruelle divinité à trois facettes qui, selon les régions, s'appelle Yahvé, Allah ou Dieu...

Mêlant récit flamboyant, péripéties picaresques et une certaine dose

d'humour, ce roman est un pur et simple moment de détente. Un peu

comme un bain chaud en fin de journée. Ça délasse.

Certains passages sont

douloureux, et tiennent à l'horreur de l'époque. Ils sont

heureusement contrebalancés par des moments d'humanité,

surtout quand s'éveille l'amitié entre les deux hommes et qu'on

imagine leurs voix s'élever pour entonner une chanson...

J'ai eu le plaisir de suivre les mésaventures de

deux personnages profondément attachants et de vivre une

histoire dans la grande Histoire. Car c'est aussi un des côtés

jubilatoires du livre, cette manière de raconter et de remettre en

contexte, tout en ridiculisant goulûment des personnages

célébrés dans nos livres d'Histoire (Charles Quint et Cortès en

tête). C'est aussi le plaisir de découvrir ce qui est fondé sur le réel

ou pas, surtout quand on est néophyte en Histoire. Un gourmand roman historique donc!
Lien : https://www.exploratology.com/
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Mille regrets

C'est un beau roman d'aventures qui peut plaire à tous, adolescents et adultes. Bien construit, généreux et plein de surprises, cela ressemble beaucoup à du Jules Verne moderne dans un style certes plus audacieux et plus coloré, voire même comique à certains moments. Les personnages sont attachants pour certains, mais comme dans tous les romans d'aventures, il y a aussi des méchants, très méchants. Bref, un joli petit roman que je vous conseille afin de vous évader vers de lointaines contrées.
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Mille regrets

J'ai trouvé ce roman très ennuyeux. Bien sûr l'auteur a des facilités d'écriture, mais on dirait qu'il a pondu ça vite fait, en reliant des faits historiques, brodant ou pas. Pas du tout convaincue.
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Mille regrets

Roman au style trés particulier, Mille Regrets ne m'a pas franchement convaincu, même si je ne peux que lui reconnaître des qualités...







Le roman se déroule en 1541. Entre la France et Alger, et sur fond de guerre entre Soliman le Magnifique et Charles Quint, on va suivre trois personnages qui démarrent comme rameurs aprés avoir été fait prisonnier.







Il faut reconnaître que Vincent Borel a un style bien à lui. De plus, trés renseigné sur l'époque dont il parle, il multiplie les détails et se perd justement parfois dans ceux-ci. Et en alignant les termes d'époques, que la plupart de nous ne connaissent pas, sans les expliquer, il m'a assez vite perdu. Au point que j'en ai fini par le lire pour le finir plus que par plaisir. Il n'empêche que certains passages m'ont plus et que, parfois, un regain d'intérêt se faisait sentir. Au delà de ça, il m'a aussi semblé que, de temps à autres, l'auteur se perdait dans des histoires qui n'avait plus à voir avec celle qu'il voulait raconter. Des écarts qui, parfois, peuvent me plaire mais qui m'ont beaucoup gênés ici.







Et au final, c'est malheureusement ce que je retiendrais de ce livre. Quelques bons moments noyé dans une écriture qui, en soi, est de qualité, mais qui se montre, peut-être, trop érudit sur son sujet. En bref, si le pitch ne vous parle pas, n'essayer même pas, vous serez probablement perdu.
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Mille regrets

[...] Mille regrets est sans aucun doute un livre puissant et un peu fou, chargé de mots et d’histoires, comme l’on charge une galère d’esclaves et de tonneaux. J’ai lu de ce livre qu’il est ambitieux, c’est peu dire. Peut-on pêcher d’érudition par ambition ? [...]




Lien : http://www.startingbooks.com
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Richard W.

Un très bon roman/biographie pour qui veut approfondir ou même découvrir Wagner.

Personnellement, à part quelques airs bien célèbres, je ne connaissais pas l'oeuvre de Wagner. Ma technique pour lire ce livre? Mettre en fond sonore l'opéra dont parle le passage en lecture. J'ai franchement passé d'agréables moments. L'écriture est intelligente, et pas trop lourde malgré les va et vient parfois dans le temps. Le portrait dressé de Richard est sans complaisance, sans haine non plus. Je crois que Vincent Borel a cherché à nous montrer les différentes facettes de l'homme sans pour autant nous imposer son propre avis sur le personnage. J'ai beaucoup aimé vivre avec lui la création de ses oeuvres, sa recherche de reconnaissance, d'épanouissement.

Pourquoi pas 4 étoiles? Parce que j'ai dû chercher moi même la musique! Na!
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Richard W.

Tantôt souffreteux, tantôt malade de petites contrariétés, le compositeur ne nous épargne rien de sa petitesse ; par-dessus son épaule, le lecteur découvre d'un côté l'écriture de ses pièces majeures, et de l'autre, la vie quotidienne : les amours, les adultères, les rares remords, les instants de grâce
Lien : http://www.actualitte.com/cr..
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Richard W.

Vincent Borel écrit la Biographie Romancée de Richard W.

On s'immisce dans la vie de ses Femmes (Voir l'épisode de sa mort qui nous surprend,)

On découvre sa vie intime,ses passions,ses combats perpétuels pour réaliser ses

Projets musicaux,ses liens avec Bakounine,ses entretiens avec Nietzsche......

L'écriture est soignée,,réaliste ,poétique.

On ne s'ennuie pas même si le livre est assez imposant....

On sent que l'auteur est spécialiste de la musique.Cette Biographie nous oblige à

remettre en question quelques idées reçues à propos de Richard.W....
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Richard W.

Vincent Borel est critique musical, et le premier romancier à avoir été publié chez Sabine Wespieser, notamment avec Baptiste, premier portrait musical consacré à Jean-Baptiste Lully et paru en 2002. Il récidive ici avec Richard W., biographie romancée (mais très documentée) de Wagner, grand compositeur allemand dont on fête cette année le bicentenaire de la naissance (1813-1883). L’occasion pour ce passionné de nous intéresser à cet homme et son œuvre grandiose.



Je ne connaissais rien de Richard Wagner avant la lecture de ce roman, mis à part le nom de ses opéras et son célèbre festival de Bayreuth. Désormais, je suis incollable ! Et de surcroît, j’ai passé un bon moment littéraire.

En effet, la forme du roman a permis à Vincent Borel de se détacher des structures classiques de la biographie : il fait allégrement des sauts dans le temps, nous projetant à différentes époques de la vie de Wagner, au gré des souvenirs de ce dernier. Il nous dévoile ainsi petit à petit ce que fut l’homme, petit, laid, insignifiant, et le génie … wagnérien !



Résumons. Nous sommes en 1864. Wagner est repoussé dans toutes les cours d’Europe, raillé à Paris, et catalogué comme un dangereux agitateur depuis de mystérieux événements à Dresde dont l’auteur ne nous dévoile rien tout d’abord (il s’est battu pour le Printemps des Peuples en 1849, aux côtés de Bakounine). Bref, notre "personnage" est désespéré devant l’ineptie de ses contemporains qui ne comprennent rien à son génie et à son œuvre avant-gardiste. A la différence de Litz, il refuse de jouer le jeu des grands de ce monde et de se soumettre. Il songe au suicide quand, d’une manière très romanesque, il est interpellé par un petit roi, Louis II de Bavière qui a été nourri par ses opéras précédents et ne vit que pour connaître l’oeuvre future de celui qui deviendra l’Ami et l’Aimé.



Malgré quelques hauts et quelques bas, dus en partie par ses goûts de luxe, c’est le début du succès pour Wagner avec, en 1866, Les Maîtres chanteurs. Et puis le tournant avec sa vision grandiose d’un festival dédié à sa musique, dans la petite ville de Bayreuth (qui a dû faire construire une gare pour l’ouverture de l’opéra en 1876 …) et où Wagner va prendre sa revanche sur les têtes couronnées et autres aristocrates qui l’ont piétiné pendant des années. Il ne connaîtra pourtant que deux festivals avant de mourir en 1883.



"Wagner est bien ce voyageur, à la fois Juif errant et fautif éternel en quête de rédemption. Pour lui, quel autre destin que de continuer à créer, donner vie à son œuvre, quelque part, sur une nouvelle scène ? C’est là toute sa vie."



Côté vie privée, c’est aussi tumultueux ! Les privations des premières décennies ont eu raison de l’amour entre sa première femme, Minna, et lui. Il parvient finalement à épouser l’amour de sa vie, la femme de son chef d’orchestre préféré, Cosima, qui a toujours compris sa musique. C’est l’occasion pour Borel d’écrire quelques belles pages romantiques …

Il retrace également ses amitiés : avec Louis II, mais aussi avec Nietzsche dès 1869, qui lui voue une véritable vénération, avant leur rupture définitive peu après le lancement de Bayreuth.



Bref c’est un portrait complet de cet homme étrange, qui a toujours eu confiance en son génie et qui s’est battu pour chanter le peuple et ses mythes, en révolutionnant l’art de l’opéra, lui qui se voulait à la fois Shakespeare et Mozart.

"La musique, comme le désir, est un fleuve qu’aucun barrage ne contraint. Ainsi l’a t-il conçue : sans interruption, en un seul mouvement, sans airs ni césures. Un flot, un océan qui doit tout submerger."



Mais on découvre aussi, dans un dernier chapitre que j’ai trouvé un peu moins bon, ce qu’est devenu son héritage : Cosima l’a défendu corps et biens, malgré les scandales (l’homosexualité de Siegfried, le fils de Richard) et les remous de l’histoire (le soutien sans faille de toute la famille au nazisme – en passant, Borel tord le cou à l’idée d’un Wagner antisémite : il l’a été parce qu’il considérait que les Juifs l’empêchaient de s’exprimer, comme Meyerbeer à Paris qui a contribué à son insuccès dans cette ville qui faisait la pluie et le beau temps dans l’Europe culturelle. Mais il l’a jugé lui même comme un dépit de jeunesse, et non comme un véritable antisémitisme.)



Il me reste donc à clore cet article et ce chapitre musical, en vous donnant quelques noms d’œuvres à écouter si vous voulez mieux connaître vous aussi Wagner :



Tristan und Isolde

Tannhäuser

Lohengrin

Les Maîtres chanteurs de Nürnberg

L’Anneau du Nibelung

Parsifal


Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Richard W.

Ce livre est passionnant. Mêlant la description des faits à une analyse exigeante et poussée, Vincent Borel nous raconte la vie de Wagner sous tous les angles possibles, familial, artistique, politique, social, littéraire et j'en oublie sûrement. On est saisi, happé par l'écriture et on ne s'ennuie pas une minute, plongé que l'on est dans le contexte de l'époque et dans la vision d'une oeuvre gigantissime et puissante. C'est l'occasion de redécouvrir un musicien d'exception et un visionnaire injustement tombé dans l'oubli, à cause d'un Hitler qui a pourri tout ce qu'il touchait. On voit toutefois très bien à la fin de ce livre comment l'oeuvre de Wagner a pu être récupéré par ce triste personnage et sa clique.

Wagner a tout (ré)inventé, et même le cinéma avant l'heure. Sa conception de l'art total, à la limite quelquefois de la démesure, prone une réconciliation totale de l'homme avec la nature et avec le monde, dans une fraternité révolutionnaire bien loin de l'idéal nazi. Il est juste de réhabiliter ce musicien, quelquefois lassant pour moi personnellement, mais toujours génial. Merci à Vincent Borel de l'avoir fait avec son si beau style qui mêle poésie et réalité, ses images qui font mouche, ses mots précis et justes, son humour décapant, rendant ainsi justice à l'homme tel qu'il était, avec ses qualités et ses défauts.
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Richard W.

"Richard W." (W pour Wagner, bien sûr) est un excellent roman, qui confortera les fanatiques du Maître dans leur admiration et intéressera les autres lecteurs. Il raconte la vie et l'oeuvre de ce personnage vraiment extraordinaire, compositeur, poète, chef d'orchestre, musicien visionnaire, théoricien... Mais il a été également le favori d'un roi un peu fou (Louis II de Bavière), un révolutionnaire (...ce qui lui a valu un bannissement en 1849), polémiste anti-judaïque (à une époque où cela ne portait pas à conséquences)... Homme à femmes, il a été l'amant puis le mari de Cosima, l'épouse de... son ami von Bülow. De son vivant, Wagner a été méprisé ou, en tout cas, critiqué par ses ennemis. Mais il a aussi suscité une fascination sans bornes chez ses admirateurs. C'est d'ailleurs encore le cas, de nos jours.

Face au "cas W.", le lecteur peut éprouver de la méfiance pour son exaltation poétique et artistique, pour son mysticisme suspect, pour son ambiguïté face aux grands de ce monde, pour son abusive prodigalité, pour ses sincérités successives. Malgré ces particularités, le personnage demeure inoubliable.

Il me semble que l'auteur a fait un travail préparatoire sérieux avant d'entamer la rédaction de cette biographie romancée. De plus, il écrit de très belles pages, dans un style qui m'a généralement beaucoup plu. Sur le fond comme sur la forme, il s'agit selon moi d'un livre tout à fait recommandable.

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Richard W.

Désolée de ne pas souscrire aux concerts de louange à la lecture de "Richard W".

J'avais entendu son auteur en parler lors de la Comédie du Livre de Montpellier. Certes le roman est très documenté, très précis sur les différentes phases de la vie du célèbre compositeur.

Mais autant le dire tout de suite : la musique de Richard Wagner n'est pas ma tasse de thé. Or l'auteur, dans un souci louable de "coller" à son sujet, a utilisé une prose lyrique et onirique pour décrire tous les états d'âme du compositeur. De longues pages sont consacrées à ces amours, de la belle Cosi qu'il va arracher aux griffes de Hans, son mari, mais aussi complice artistique de Wagner, jusqu'aux dernières pages rocambolesques pour ne pas dire scabreuses.

Personnellement j'ai bien eu du mal à terminer le roman, ressentant la sensation identique à celle de l'ingestion d'un "Kougloff étouffe-chrétien". Mais il en va de même avec ses opéras : personnellement je donnerai tout le ring pour quelques minutes de Debussy ou de Ravel, renvoyant les lecteurs de Babelio à l'excellent portrait (beaucoup plus concis dans l'écriture) qu'en a fait Jean Echenoz.

A chacun son style musical et sa prose correspondante.
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Richard W.

Un roman qui nous conte Richard Wagner, sa vie, son oeuvre.

On sent où penchent les goûts de l'auteur: une adoration pour l'oeuvre, du mépris pour l'auteur. Il faut dire qu'il y a matière à: antisémitisme, prétention, légèreté, jalousie vis-à-vis des autres musiciens et le ridicule de la mise en scène qu'il organise autour de lui, du culte dont il fait l'objet.

Un défilé de personnages célèbres: Liszt, Louis II de Bavière, Nietzche... Le défilé des femmes: Minna, Cosima et toutes les autres, pour finir par l'afffreuse Winifred, l'épouse choisie pour éteindre les rumeurs d'homosexualité qui courent autour du fils. On comprend comment Hitler et les nazis ont pu s'emparer de son oeuvre et pour quoi.

Demeurent ses opéras: "Tristan" et tous les autres. Nous assistons à une version romancée de leur création. Le livre offre aussi une intéressante discographie.
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Richard W.

« Ce fou au regard pénétrant, aux robes de chambre si originales, est le représentant d’une génération intrépide qui a tourné le dos à toutes les doctrines débilitantes de l’optimisme béat. Il a choisi de vivre résolument une existence pleine et entière, hors du bien et du mal. Il a connu la peur et le désenchantement et rien ne l’a dévié de sa voie. Il écrit son œuvre et l’incarne dans son existence. »



Les mélomanes du monde entier sont gâtés en 2013 : deux compositeurs majeurs sont à l’honneur, Verdi et Wagner.

Wagner, on l’adore ou on le déteste, mais il ne laisse pas indifférent. Porté aux nues par certains, banni par d’autres, il a pourtant révolutionné l’opéra.



Il fut une époque où Wagner m’énervait, où je n’avais pas encore trouvé la clé pour entrer dans le vestibule du l’univers Wagnérien. Quelques conseils judicieux d’amateurs éclairs m’ont permis de faire, un jour le premier pas Depuis, je serais prête à toutes les folies (ou presque) pour une représentation.



Pour son bicentenaire, on aurait pu se contenter d’une énième biographie (celle de Xavier Lacavalerie est excellente, et avant-scène opéra lui a déjà consacré un hors-série très complet) .Vincent Borel, grand amateur par ailleurs, offre aux amoureux de la musique de Wagner un roman-biographie qui ne peut que les satisfaire.

Tout en gardant la rigueur des faits, des personnages, Vincent Borel, avec une construction astucieuse à la fois thématique, et historique, parvient à faire jouer la musique de Wagner tout au long de cet ouvrage.

En partant de la création de Tristan, nous avançons dans le cheminement artistique du maître avec les femmes qui ont jalonné sa vie, dont Cosima Liszt qui l’aura accompagné dans sa formidable aventure du Ring, mais également des hommes qui auront marqué Wagner. Wagner, n’aurait sans doute pas été tout à fait le même sans Louis II de Bavière, fou de du maître, et fou tout court.

Wagner n’aurait également pas été tout à fait le même sans Nietzsche, la révolution de 1849, sans Hans von Bülow.

Vincent Borel, ne juge en rien, il expose, montre un homme sous toutes ses facettes, ses forces et ses faiblesses.

Si sur le plan littéraire, l’ouvrage est tout à fait abordable, fort bien écrit, et rythmé ;sur le plan purement artistique, il ne le sera qu’à celles et ceux ayant déjà une bonne connaissance du compositeur, et de son œuvre. Ce n’est qu’à cette condition, que le lecteur pourra percevoir la mort d’Isolde, les murmures de la forêt, l’enchantement du vendredi saint, les adieux de Wotan, le chœur des pèlerins…..




Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Richard W.

Munich, 10 juin 1865. Le compositeur Richard Wagner donne la première de son opéra Tristan et Isolde, qui subjugue son nouveau protecteur, Louis II de Bavière…



Le récit de cette soirée est le point de départ d’un roman biographique qui s’attache d’abord à l’homme public, créateur d’œuvres musicales sublimes, que Vincent Borel parvient dans certains passages à décrire et retranscrire en mots. La musique est ainsi au cœur de ce roman, que l’auteur (et critique musical) clôt par une intéressante discographie commentée. Mais l’écrivain n’oublie pas les autres facettes de Wagner, homme dispendieux, infidèle, antisémite… et fascinant. Il narre ainsi longuement sa liaison avec Cosima, fille de Liszt, qui divorcera du chef d’orchestre Hans von Bülow pour devenir la mère des enfants du compositeur.



Un roman qui évite les clichés et vous fera découvrir les multiples facettes de l’homme complexe qu’était Richard W.

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Richard W.

Quelle chance que Vincent Borel soit à la fois critique musical, excellent connaisseur, passionné, de Wagner et grand écrivain. Qui mieux que lui pouvait donner autant de souffle, d'énergie, d'inspiration, de puissance, à une biographie romancée de Richard Wagner ? Son écriture est empreinte de la démesure, du lyrisme de l'oeuvre du musicien, il a dû écrire son livre sur fond d'opéra wagnérien tant le roman vibre, les mots éclatent en gerbes folles.

Longtemps, le Maître sera hué, ses opéras conspués et raillés, sa musique heurte et dérange, les sons sont si surprenants pour des oreilles académiques. Mais en 1865, Louis II de Bavière est présent pour "Tristan et Isolde", il a été subjugué cinq ans plus tôt par "Lohengrin". Il sera le dérangeant mécène. Mais la gloire et les applaudissements viendront plus tard, à Bayreuth dans la nouvelle salle du Festspîelhaus.

Wagner délaisse alors son épouse Minna pour Cosima, fille de Franz Liszt et épouse du talentueux pianiste et chef d'orchestre Hans Guido von Bülow.

Richard est un ogre au service de la musique et il sait qu'il est celui qui en fera une immense oeuvre d'art. Son inspiration sera les femmes, la nature avec laquelle il se sent en totale harmonie, Beethoven et Bach, ses amitiés avec Bakounine et Nietzsche. Il rêve de révolution et souhaite un contrat social pour les musiciens et les acteurs, un nouvel opéra où les castes seraient abolies et les spectateurs à égalité dans les salles et portés par les sons.

Richard Wagner apparaît comme un homme libre, anti-bourgeois, attaché à des idées de justice et d'égalité, antisémite, un peu, pas envers tous les Juifs, contrairement à Cosima et ses enfants, sa musique utilisée et salie par les chantres du nazisme. Il était avant tout le serviteur de l'Art et ce roman lui rend un visage humain, malgré sa démesure. Admirable roman que l'on aimerait voir porté au cinéma.
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Richard W.

Il fallait bien tout le talent d'écriture et la grande culture musicale de Vincent Borel pour réaliser ce flamboyant portrait d'un Wagner aussi séduisant,

irritant, pétri de contradictions, d'orgueil, d'ambition et de génie
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Richard W.

Une biographie romanesque qui ne relate pas la vie de Wagner de manière linéaire, mais à partir d'un événement pivot : la création de "Tristan et Iseult" en 1865. Borel raconte Wagner, la musique qui l'habite, ses déboires, ses haines, ses ambitions, sa démesure... On y parle aussi de sa vision de l'art et de son idéologie, pour essayer de décrypter un personnage plus complexe qu'on ne le croit.
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