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Critiques de Vincent Hein (43)
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Kwaï

"Le pont de la rivière Kwai » … on s'en souvient. Davantage pour se remémorer les scènes de bravoure du film que pour réfléchir à la tranche d'Histoire occultée alors par l'excellent jeu des acteurs. Vincent HEIN nous offre l'occasion de rééquilibrer le pourquoi de nos souvenirs. Ce film, vu par l'auteur-enfant, lui a laissé penser que « nos conventions, nos règles et nos lois (occidentales) étaient plus humaines (que la vindicte nipponne), que nous étions seuls capables de construire des ouvrages d'ingénierie complexe et que nous avions gagné cette guerre car notre civilisation était supérieure à toutes les autres. » le livre éponyme de Pierre BOULLE, lu par l'auteur-adolescent lui a fait comprendre combien « les actes en apparence opposés des deux ennemis n'étaient que des manifestations, différentes mais anodines, d'une même réalité immatérielle […] Avant tout, sauver la face ! »

Vincent HEIN veut y réfléchir, cherche à se souvenir… Il alterne des séquences de son enfance avec des tranches d'Histoire que lui remémore un voyage en Thaïlande, sur les bords de cette rivière mythique.

Son récit, Kwai, devient alors un livre-pont, une réflexion qui assemble, tel un ‘étrange et monstrueux mikado', des souvenirs d'enfance, des bonheurs partagés en famille, des barbaries de toutes nationalités, un amour inconditionnel de la vie et, tout en même temps que la dénonciation de l'absurdité humaine, la poésie que chacun peut cueillir quotidiennement au sein même d'un monde écoeurant où l'Homme compterait moins que le passage d'un train.

De Vincent HEIN, je n'avais encore rien lu. Babelio et les éditions Phebus m'ont donné de découvrir une plume cultivée, tendre et acerbe, empreinte de poésie et de réalisme dérangeant.

« La guerre est éternelle, l'homme est un loup pour l'homme ; vieille histoire », énonce Primo LEVI en exergue. Et c'est vrai que ce récit, en partie autobiographique, illustre bien cette triste caractéristique de l'espèce. L'Homme est capable de se faire la guerre !

Vincent HEIN, façonné et fasciné par la culture asiatique, avait déjà partagé son amour de la Chine (A l'est des nuages, 2009). Avec ‘L'arbre à singes' (2012), il avait poursuivi cette longue quête de lui-même à travers l'histoire et les paysages de la Corée, du Japon, de la Chine encore ou de Mongolie. Aujourd'hui, avec Kwai, il s'impose et nous propose un travail de mémoire, une réflexion sur la construction des petits mondes du Pouvoir, grands destructeurs d'humanité. Alternant ses souvenirs familiaux avec les atrocités commises par la barbarie japonaise de Hirohito et de son entourage, il solde le coût de la construction d'un pont bâti à seule fin de se montrer capable d'être le plus fort. Juste capable de faire passer ‘un petit train' entre des montagnes de cadavres, 15000 prisonniers de guerre et 100000 civils indigènes ! Bienvenue en ‘Absurdie' !

Ce livre, on l'aura compris, ne peut laisser indifférent. de plus, cette visite du site du Pont de la rivière Kwai s'accompagne, en périphérie, de quelques beaux coups d'une plume aussi piquante qu'une épée, aussi délicate qu'un stylet de poète. L'exploitation touristique ‘Pussy-Honey' à Bangkok, les ‘coupeurs de têtes' qui sabrent à tout va, pour la beauté du geste, la collection de crânes de ‘juifs typiques' destinée à prouver la supériorité (osseuse ?) de la race aryenne ou l'évocation des véritables paroles de 'La marche du colonel Boley' (loin, loin des ‘Hello, le soleil brille, brille, brille' chantées plus tard par Annie Cordy … s'enchevêtrent, se tissent et se trament avec des images poétiques d'une enfance qui vit sur la carapace d'une tortue et qui la prend pour le monde, du chant des bulles de pluie ou de la silhouette d'une gare qui hésite entre le style western et le néo victorien, maisonnette étroite et basse, semblable à celles que les Anglais recouvrent chez eux de clématites ou de rosiers grimpants.

Le lecteur oscille entre horreur, dégoût pour l'espèce humaine et luxuriance de la nature ou plénitude de l'imaginaire.

Un seul regret, Vincent HEIN, use et abuse de longues énumérations qui n'apportent rien et cassent le rythme de la pensée. Quel en est l'intérêt ? Appuyer ses dires ou étaler ses nombreuses connaissances en histoire des civilisations asiatiques, littérature française, culture cinématographique ou espèces horticoles ? L'effet est, à mes yeux, contre-productif. Dommage.

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Kwaï

En se parachutant le long de la ligne Siam-Birmanie aussi appelée voie ferrée de la mort, Vincent Hein évoque pour nous pas seulement la rivière Kwaï et son célèbre pont mais découpe dans l'histoire de la seconde guerre mondiale des événements douloureux liés à la présence du Japon et de ses extravagances.





Ce texte assez court moitié autobiographique, moitié historique s'égraine en 17 courtes fresques qui racontent par alternance, un événement historique puis le souvenir d'un parent plongé au cœur des combats.



L'auteur commence son récit en juillet 2014 à Kanchanaburi en Thaïlande, un prétexte pour se moquer des bars louches, plus crûment les bordels de la ville, Bangkok no money, no honey ».



Vincent Hein pétri de culture chinoise rappelle les circonstances, qui ont déclenché la guerre sino-japonaise.



Hirohito à 25 ans, quand ce jeune homme, monte sur le trône et devient Empereur du Japon. Entouré de généraux batailleurs et xénophobes, on le persuade d'envahir l'Asie, pour le charbon et le pétrole. En 1937 Pékin tombe sous un faux prétexte.





"Ils s'imaginent conduire une guerre sainte, une croisade, un combat divin.

Ils bombardent Nankin, enjambent les fortifications, ouvrent en grand les portes de la ville et massacrent vraisemblablement entre 50 000 et 90 000 personnes, page47"



"Page 48 Hein raconte que Hitler lui-même fut sidéré !"



Hirohito est un Dieu, et un Dieu qui veut son train nous sommes en 1942.

Dans cette ville de Kanchanaburi l' impressionnant cimetière rappelle l'hécatombe subie par les prisonniers de guerre, la réalité vous prend à la gorge.



Environ 180 000 civils autochtones et 60 000 prisonniers ont été forcés de travailler à la construction du chemin de fer. De ce nombre, environ 90 000 civils et 16 000 prisonniers de guerre sont morts lors des travaux bouclés en un an !





Les épreuves subies par les prisonniers du Commonwealth, lui rappelle douloureusement le camp de la mort située en Alsace, à Natzweiler- Struthof, ou son oncle Hubert fut défiguré.



" Ils lui coupèrent les oreilles à l'aide d'une baïonnette et son nez avait disparu au fond de cette cavité pleine de sang !page 65", il fut sauvé par un détenu, un jeune médecin qui le bricola comme il pu.

Après la guerre, il n'avait plus que la musique et les livres pour seules raisons de vivre.





Rassurez-vous le pont lui-même de la rivière Kwai, le film et le livre de Pierre boulle, sont très largement commentés, la prestation du jeune comédien américain Nicholson, et son impertinence sont largement disséquées : "ces gens-là dit-il sont tout juste sortis de l'état de sauvagerie et trop vite, les Japonais bien sûr."





Les bons livres sont souvent trop courts, comme celui-ci. J'ai retrouvé cités, de nombreux livres, Vincent Hein, dresse en effet une liste pertinente de livres , dans laquelle on pourra puiser avec bonheur.

Ce que je retiens c'est le style, plein d'imagination et de finesse, de singularités langagières, de belles descriptions de paysages, et une fougue qui vous fait traverser ce récit, à vive allure.



Vincent Heine fait vibrer tous les sens, on peut puiser allègrement des "senteurs de raisins mûrs" , "la chaleur enveloppante de ses bras" , "on vibre de toutes les couleurs", "le gros cocker roux comme une belle-mère avec des yeux tristes."



Un livre glaçant parfois mais qui se déguste avec bonheur.
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Kwaï

Après avoir décrit le quotidien de la Chine émergente et être revenu sur la Côte d’Ivoire de son enfance, Vincent Hein observe la nature humaine depuis le pont de la rivière Kwaï, en Thaïlande.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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Kwaï

Bangkok, les bars, les boites à strip-tease, les bordels, le sida, ceux qui ont plaqué l’Europe et leur pavillon, leur crédit voiture, une fois passé l’exotisme des premières années, s’ennuient en Asie



L’auteur nous entraîne dans un voyage à la vitesse des trains aux vieilles locomotives jaunes avec des wagons fatigués aux bancs en bois, à travers ce pays merveilleux où le corps et l’esprit se consument lentement, où l’on rencontre des papillons et des oiseaux polychromes.



Tout a commencé par un film regardé en famille un soir, le pont de la rivière kwaï, puis la lecture du livre de Pierre Boule dont le film est une adaptation. Vincent Hein parcourt la rivière, les villages au bord de l’eau, et son pont de trois cents mètres de poutres d’acier, aussi sinistre qu’un puits de mine et pourtant les touristes s’y bousculent pour y graver leur nom, c’est le célèbre pont de la rivière kwaï.



L’occasion pour l’auteur de nous rappeler l’horreur de la construction de la voie de chemin de fer reliant la Thaïlande et la Birmanie. 1931, le Japon a besoin de Charbon, de pétrole et de caoutchouc, alors les Japonais s’en vont conquérir Pékin en envahissant les pays voisins.

400 km à travers la jungle, pour construire la voie décidée par l’empereur du Japon.



Vincent Hein nous conte l’enfer de la construction, les maladies, la faim, la soif, la cruauté des gardiens japonais. 12 400 prisonniers de guerre alliés et 70 000 travailleurs civils asiatiques, hommes, femmes et enfants sont morts dans cette construction, presque à mains nues, de cette voie de chemin de fer.



Mais l’horreur ne s’arrête pas là, le sac de la ville de Nankin, ville martyre, puis les expériences bactériologiques et médicales menées par les médecins japonais sur la population chinoise, dix ans avant Hitler et le sinistre docteur Mengele.



Heureusement, l’horreur laisse la place à l’émotion quand il évoque ses souvenirs d’enfance, son grand-père qui installe des armoires à pharmacie dans toutes les pièces, son père qui avec un abus d’alcool et de tabac va aider la mort à venir le chercher. L’écriture se fait même sentimentale pour évoquer les naturalistes, les écrivains voyageurs et même devient poésie avec par exemple trois belles pages sur la pluie.



Un livre qui peut dérouter par sa construction, il peut paraître un peu touffu, mais l’écriture est magnifique et il y a tant de richesses à découvrir au fil des pages.





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Kwaï

Autant le dire tout de suite, kwaï ne laisse pas indifférent.

Au départ était le film de David Lean, le Pont de la Rivière Kwaï, et les souvenir des séances de cinéma en famille. Puis le livre de Pierre Boulle, dont le film est une adaptation, hérité de son père. Alors effectivement, partir. Partir pour la Thaïlande et aller voir ce fameux pont sur cette fameuse rivière, de ses propres yeux. Or, des images de la pellicule cinéma aux évocations de la vie des prisonniers de guerre qui ont réellement existé, transformés en forçats pour la construction de la voie ferrée Bangkok Rangoon il n'y a qu'un pas. Puis deux : l'évocation du conflit au sens large et de ses atrocités. Puis trois : les souvenirs épars de ses ancêtres et de « leurs » guerres.

En cent quarante pages, le beau côtoie l'horreur. On passe de contemplations lascives ou poétiques aux descriptions du pire. Parfois dans un même chapitre. Sans sommation.

Stratégies de l'impitoyable et exactions diverses sous l'empereur Hirohito, description de camps de la mort, expérimentations sur les cobayes vivants de l' « unité 731 » en Asie. L'horreur y est décrite parfois avec froideur, comme si le détachement était finalement la seule défense possible face à l'indicible. Et de constater qu'en effet « aucune civilisation, comparée aux autres, n'a plus ou moins de dispositions à la barbarie ».

Pour autant, l'art et le style de Vincent Hein fait qu'on ne sort pas de kwaï totalement abattu. En Thaïlande, les descriptions des paysages et des lieux s'étirent avec beauté et langueur, tel du riz gluant asiatique, ou comme une moiteur tropicale. Même si ici comme ailleurs, le poétique le dispute au cynisme, opposant la beauté du monde aux touristes français qui où qu'on aille s'habillent tous en Décathlon, aux réceptionnistes du bout du monde en Birkenstock, ou aux écolières thaïlandaises aux cartables Hello Kitty ou La Reine des Neiges.

Ailleurs encore, qu'il égraine avec gourmandise sur trois pages des lignées de botanistes célèbres, ou qu'il divague superbement pendant un demi chapitre sur les différents styles de pluie, Vincent Hein est également un artiste de l'énumération. Comme s'il psalmodiait des évocations du beau en guise de cataplasmes sur ses maux. Pour reprendre souffle. Reprendre foi.

Mais alors, pont de la rivière kwaï, prisonniers de guerre et « travailleurs esclaves », horreurs de l'histoire, description familiale, souvenirs de jeunesse, … au milieu du gué de ce mélange doux amer, on ne peut que ressentir le malaise du promeneur égaré en pleine forêt tropicale. Pourquoi cette attirance systématique de l'auteur, comme aimanté, aux vestiges de l'horreur érigés en musées aux quatre coins du monde ? « Qu'avais-je fait de mal dans ma vie  ? Je veux dire de vraiment très mal, pour finir ici, le cul posé sur un carton de nouilles déshydratées ? »

Sans déflorer l'épilogue, rassurons ceux qui en éprouveraient le besoin : tout se décante en fin du récit. Et on referme ce court opuscule fort joliment relié (et illustré d'une poignée de photos, comme preuves que l'on a pas totalement rêvé ce que l'on vient de lire), avec la satisfaction d'avoir lu un récit beau et fort.

Un livre sur l'humanité, sur l'héritage, sur ce que l'on garde et ce que l'on enfouit.



Remerciements aux éditions Phébus, ainsi qu'à Babelio.
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Kwaï

Délicatesse, sensibilité, émotion pudique sont les sentiments qui accompagnent mon après lecture.

Tristesse incommensurable, écoeurement, révolte et rage sont les mouvements de la raison devant l’horreur racontée et pour laquelle nul mot ne satisfait.

Et justement avec une simplicité lucide, sans exacerbation mélodramatique, Vincent Hein nous met face à des pans d’histoire mal ou mé/connus.

Ce n’est pas l’oeuvre d’un historien mais le résultat d’un choc émotionnel découlant de visites, d’évocations de lieux et de faits.

Le livre débute à Kanchanaburi en juillet 2014. Il s’y termine.

Entre ce début et cette fin, l’auteur nous entraîne dans plusieurs voyages : des lieux sinistres du trop célèbre pont de la rivière Kwaï jusqu’à l’unité 731 à Pingfan (Chine) à ses pensées emportant les nôtres parmi ses propres souvenirs familiaux en Alsace.

Ce qu’il raconte déchire, donne la nausée.

La visite au KL Natzweiller avec son institutrice et l’image de cette enfant de trois ans resteront gravés en moi comme elles le sont chez l’auteur.

Les expérimentations, les tortures (l’homme est tellement créatif…, l’auteur nous le décrit notamment dans l’évocation de son grand-oncle Hubert), l’ignominie des conditions de la construction des ponts ne font que s’ajouter au catalogue des horreurs qui furent commises.

Il me semble que la liste s’allonge toujours et toujours et … que l’histoire se répète… (la phrase de Primo Levi citée n’est que trop juste).

Il y a, apportant un baume à cette lecture dure et nécessaire, des bonheurs familiaux (on ressent l’atmosphère chez la grand-tante Marie, les films, les livres…), des odeurs, des goûts, tout ce qui contribua à construire Vincent Hein.

Et puis l’écriture se fait aussi poésie. Ah! Cette description des pluies… un régal, une sensualité, la Beauté tout simplement.

Des paroles magnifiques qui constituent une respiration bienvenue.

Il y a aussi quelques observations justement acerbes qui font sourire et dont on connaît trop bien les conséquences décrites (je pense au paragraphe sur les « nonnes » de son école).

L’auteur a pris conscience à la mort de son père que « le monde dans lequel il avait vécu n’existerait jamais plus ».

Comme nous tous, il est devenu orphelin mais il a conservé au fond de lui et dans les mots qu’il nous transmet l’héritage d’un passé qui enseigna le beau et le laid.

Ce livre n’est pas innocent puisque persiste en nous une résonance. A chacun d’en tirer les leçons.



Un grand merci à Babelio et aux Editions Phebus qui m'ont permis la découverte de ce livre et d'un auteur.





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L'arbre à singes

L'auteur, cette fois, nous emmène dans un périple allant de la Mongolie au Japon en passant par la Corée, avec sa femme et son fils. J’ai aimé retrouver ce lyrisme tout particulier et les mille petits détails qu’il sait nous donner à voir. Son écriture me fait penser à ces dessins chinois ou japonais que j’aime regarder de longs instants. Je peux passer facilement vingt minutes à observer les plumes d’une grue, sans y voir la moindre perte de temps : c’est une forme de méditation des plus apaisantes. La lecture des carnets de voyage de Vincent Hein me fait le même effet : il me ramène au sens aigü de la beauté qui se niche dans le moindre détail et petit fait.
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À l'est des nuages : Carnets de Chine

A l’est des Nuages, est un mélange de journal, de poésie et de petits faits. C’est comme le journal d’un voyageur statique, qui raconte sa découverte d’un pays, la Chine, comme si un guide touristique devenait soudain un œil poétique. C’est affolant comme Vincent Hein infuse ses mots dans la poésie. Ces petits riens que j’aime tant quand ils prennent l’allure d’un désordre lyrique. Ce recueil a quelque chose de très délicat (je n’ose dire chinois…) dans sa façon de compiler les jours et les pensées. Je parle souvent ici de mon amour des détails, de la façon dont leur observation est en soi un moment de poésie vivante. C’est cette poésie vivante, toute en sensibilité, que j’ai retrouvé dans l’ouvrage de Vincent Hein. Pour autant, nous ne sommes pas dans un monde imaginaire, mais bien en Chine, et l’auteur, français expatrié, se fait un plaisir de nous décrire sa réalité la plus quotidienne. Nous sommes immergés avec lui dans la culture chinoise, et parmi ce peuple de Chine qui se révèle parfois, souvent, moins exotique et plus mondialisé qu’on ne se l’imagine.



J’ai aimé ce mélange de journal de bord et de poésie, qui est une façon agréable d’aborder un pays encore inconnu pour moi. Et puis, le lecteur assiste à la naissance de l’amour, entre l’auteur et sa future femme. Délicatesse et humour sont convoqués pour décrire les premières heures de cette relation. Comme il est plaisant de lire des passages entiers mêlant autodérision, romantisme et trivialité. Parler d’amour sans sombrer dans le maniérisme et le sentimentalisme n’est pas donné à tout le monde. Vincent Hein fait glisser les mots et les sentiments, doucement, jusqu’à notre cœur de lecteur et on se laisse happer, voyageurs volontaires pour un séjour inoubliable.
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Les flamboyants d'Abidjan

Je me suis complètement immergée dans ce livre assez court, que j'ai dégusté chapitre après chapitre, comme un retour vers mon enfance. Ce n'est pas vraiment un roman, je l'ai ressenti plutôt comme un documentaire autobiographique ou un témoignage nostalgique.

Je suis née à Abidjan, j'y ai vécu mes 18 premières années et je partage quelques uns des souvenirs de l'auteur.

Il y a, imprégnées de beaucoup de poésie, toutes les sensations africaines : odeurs, couleurs, musiques, mouvements, ambiances. Il y a aussi de de bienveillance pour l'enfant que nous étions et pour l'Afrique que nous aimions, et enfin, malgré l'effort de mémoire et de langage, il y a ce deuil impossible.
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Les flamboyants d'Abidjan

Les années 70-80 en Cote-dIvoire vues à travers l'innocence d'un enfant d'expatriés... Plein d'objectivité et d'amour. le regard est juste, parfois drôle , souvent grave, sucitant la remontée d'emotions puissantes chez tout lecteur qui a partagé ce temps et cet espace.



Bravo à l'auteur qui exprime avec tant de simplicité et de force un vrai amour de l'Afrique, une vraie compassion pour les cuistres qui la pillent sans en voir la beauté et la douleur d'un enfant arraché à sa nourrice...



Stéphane Kouamé
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Les flamboyants d'Abidjan

Voici un livre qui vaut la peine d’être lu. Ceux qui ont déjà été en Côte d’Ivoire, comme moi, ressentiront un plaisir certain à sa découverte. Bien sûr, la ville d’Abidjan d’aujourd’hui et celle des années où se déroule l’histoire, ne sont certes plus pareilles, mais cela n’empêche pas qu’on puisse retrouver ces délicieux parfums des quartiers abidjanais.
Lien : http://www.yolandeetmichel-m..
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Les flamboyants d'Abidjan

Les flamboyants d'Abidjan invitent le lecteur à voyager dans les souvenirs de l'auteur qui a passé pendant son enfance quelque temps en Côte d'Ivoire.

Il se rappelle de sensations inédites, d'un exotisme pas toujours réjouissant , d'une faune et d'une flore inconnues, de paysages enchanteurs et d'un peuple chaleureux.

Ces souvenirs, malgré leur saveur de paradis perdu, sont racontés ici sans aucun angélisme. L'adulte qu'il est devenu nuance son regard sur cette période bénie où il se sentait heureux comme un "négrillon blanc". Son texte se garde de présenter une image d'Epinal mais tient compte discrètement des réalités historiques et socio-économiques du pays.
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Les flamboyants d'Abidjan

Très joli roman que celui-ci, qui alterne avec une tendre nostalgie, scènes réalistes et doux souvenirs d'une enfance africaine.

La narration, à la fois musicale et colorée, travaillée au millimètre, porte un regard poétique sur un pays en mutation, la Côte d'Ivoire, et évoque avec bienveillance un peuple bigarré et chaleureux qui contient un rien de violence, de rebellion.

On croise des oiseaux jacasseurs au milieu d'une végétation luxuriante d'hibiscus, des margouillats et des singes, pendant que la vie tourne tout autour sur les marchés où se vend presque tout (et surtout les cargaisons volées aux cargos), où le souvenir de la colonisation et l'animisme ne sont jamais loin.

Un voyage délicieux presque hypnotique, un rêve d'Afrique, une belle parenthèse ! A souhaiter que les souvenirs de l'auteur soient les nôtres !
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À l'est des nuages : Carnets de Chine

Quatrième de couverture, qui cite le texte:

"Xie Bin me raconte que, lorsqu'il était enfant, sa représentation de la France s'était faite à travers le film Les Misérables. L'anecdote me fait sourire et j'ai même un peu de condescendance. Puis je me souviens qu'au même âge, pour moi, la Chine c'était Tintin et le Lotus bleu et qu'à douze ans j'imaginais les Chinois tous aussi colériques que Bruce Lee. Guère mieux. Carnet de route chinois, où les paysages traversés, de Pékin au Tibet en passant par la frontière mongole, la langue, le thé et la relation amoureuse sont autant d'étapes d'une découverte de soi. Mêlant notes, journal et nouvelles du jour, Vincent Hein raconte avec subtilité et légèreté la complexité intime de la Chine contemporaine."







"13 mars 2008

Le chef de la diplomatie chinoise, M. Yang Jiechi, a déclaré lors d'une conférence de presse en marge de la session parlementaire qui se tient ces jours-ci à Pékin: " Je considère que le chinois est l'une des langues les plus simples à étudier. Sinon comment expliquer qu'un milliard trois cent millions de personnes l'aient choisie comme langue maternelle"

C'est vrai, ça...il fallait simplement y penser..



Vincent Hein vit à Pékin et est marié à une chinoise. Ce livre, qui cite en exergue Nicolas Bouvier bien sûr, est fait de petites notes, réflexions, courts récits , racontant la Chine au quotidien. Vue par un Français. Sujets très divers, légers ou plus graves, anecdotes ou réflexions sur les différences culturelles, ce qui le surprend, ce qui l'amuse, ce qui l'indigne.

C'est souvent drôle, assez poétique et tendre, une lecture agréable!



"J'ouvre- comme une Bible- Le tour du monde d'un sceptique d'Aldous Huxley et relis ces phrases que j'avais annotées, puis oubliées:

"Voyager, c'est découvrir que tout le monde a tort. Les philosophies, les civilisations qui, de loin, vous semblent bien supérieures à la vôtre, de près, sont toutes, à leur façon, aussi désespérément imparfaites. Apprendre cela- et cela ne s'apprend qu'en voyageant- mérite, il me semble toute la peine, toute l'absence de bien- être, et tous les frais d'un tour du monde."



Je mettrais quand même une réserve sur le mot " voyager" . Ce qu'il a fait, ce n'est pas le tour de la Chine en 15 jours, et on se dépêche! Ca, c'est ce que souvent on appelle " voyager". Il a habité le pays, épousé une chinoise, s'est intégré dans sa famille, etc. Ce n'est pas du tout la même chose.



Un auteur sympathique.









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Noël quel bonheur !

Non, décidément, presque aucune de ces nouvelles ne m'a plu... et lorsqu'elle semblait être plus sympathique, la chute me laisse sur ma faim. C'est pourquoi je ne lui accorde malheureusement qu'une toute petite étoile, car là, j'avoue, attirée par la couverture plutôt jolie et un à-priori où je me disait, tiens, pourquoi pas des histoires un peu décalées sur Noël pour changer du tout beau tout gentil de l'accoutumée. Idée originale au début mais, selon moi, mal ficelée! Donc, vous avez pu le deviner, je suis un peu déçue, je me suis ennuyée dans ma lecture, des histoires, hormis une peut-être sur un amour perdu, sans queue ni tête et surtout sans réel intérêt.
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Noël quel bonheur !

Mais quel horreur !

Je ne vois pas ce que ce livre a à voir avec Noël, pour moi, s'est une grosse déception. J'ai abandonné après 2 chapitres. Moi, qui cherchais l'esprit de Noël, j'ai trouvé des histoires bizarres, surréalistes..
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L'arbre à singes

Au travers de séjours dans différents pays d'Asie, Corée, Japon, Chine et Mongolie, Vincent Hein nous livre ses poétiques impressions de voyage.



Ce petit livre s'est retrouvé de façon tout à fait inattendue dans ma boite aux lettres, envoi d'un éditeur prévenant. J'ai décidé de le conserver pour mon voyage, il a donc été lu quasi entièrement dans la steppe mongole.



Quand on fait un tel voyage, totalement dépaysant, à la rencontre de cultures si différentes de la nôtre, de paysages étonnants, on devrait toujours être accompagné d'un livre comme L'arbre à singes. La poésie des mots et de la langue de l'auteur mettent le lecteur dans une ambiance proche de la rêverie, c'est très relaxant d'une part et procure un sentiment d'évasion qui est en adéquation avec la réalité d'autre part. L'exact opposé de lire Petit traité sur l'immensité du monde dans le RER. Seul regret ? Que le chapitre concernant la Mongolie soit si court.



Si la plume de Vincent Hein est poétique, utilisant un vocabulaire soutenu que l'on lit peu de nos jours, c'est par les portraits que le texte m'a vraiment touché. L'auteur a le sens de la description des personnes : les adjectifs imagés, les comparaisons nous donnent l'impression que l'être décrit se tient juste à côté de nous.



Un livre plein de poésie et de jolis mots, à embarquer avec soi à l'autre bout du monde.


Lien : http://ledragongalactique.bl..
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Noël quel bonheur !

Définition de croustillant selon le site du CNRTL : Libre, osé. Couplet, programme, récit croustillant; histoire croustillante; conte croustillant de Voltaire. (Quasi-) synon. grivois. Il y a toutes sortes de citations des Pères; mais cela n'est pas croustillant du tout (Péladan, Vice supr.,1884, p. 238):

3. B.-A. , Se dit du rendu de certains morceaux d'un aspect vif et séduisant`` (Adeline, Lex. termes art, 1884). Troyon a de petites toiles croustillantes (Goncourt, Journal,1892, p. 272).Déjà, dans la « Nature morte aux oranges » [de Matisse], la matière croustillante de la « chambre » se fait plus unie (Lhote, Peint.,1942, p. 75).

Rem. La docum. atteste croustillerie, subst. fém. Grivoiserie. La vieille et vigoureuse pâte de la gauloiserie et croustillerie nationale (L. Daudet, Universaux, 1935, p. 133).



Voici ce que j’attendais !!! Lorsque j’ai ouvert le paquet, la couverture rouge m’a de suite attirée et me laissait entrevoir une lecture « affreusement croustillante » !!!

En lisant la préface de Vincent Jaury, fort bien titrée « La dinde n e fait pas recette » je note les mots ironique « Ce titre, « Noël, quel bonheur !, est ironique. Bien sûr, je l’ai choisi avec mon camarade Sébastien Rault, éditeur de ce livre, car j’ai moi-même, comme beaucoup d’autres, cette distance si contemporaine qu’est l’ironie ». OK, cela me convient parfaitement.

Je passe gaillardement à la lecture de la première nouvelle «Vers les animaux » de Yannick Haenel » et là…… mon sourire ironique devient grimace, pas tout saisi, il est vrai que le côté psychédélique ne me convient pas….

Je continue « Noël dernier » de Vincent Delecroix : jolie version moderne et remastérisée des 33 ans et donc anniversaire de la nativité. Oui une douce ironie qui m’a plu.

Mais, la rencontre entre le livre et la lectrice ne s’est pas fait. Je me suis ennuyée. Ces Noëls m’ont laissé un goût triste, morne et amer alors que j’attendais du sanglant.

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Noël quel bonheur !

On pense à l'esprit de Noël, les jolis contes, l'esprit de partage, d'entraide, le bonheur, le sapin, les cadeaux, les marchés de Noël, la neige (qui d'ailleurs a fait sa première apparition ce week end), le vin chaud, les lumières, les guirlandes....



Le livre est d'ailleurs d'un rouge couleur Noël, avec ses 13 étiquettes cadeaux, tiens tiens comme les 13 mendiants de Noël... mais ici il s'agit de 13 auteurs contemporains et de 13 nouvelles parfois très éloignées d'un certain esprit de Noël, mais à chacun sa vision.



J'ai beaucoup aimé celle de Vincent Delecroix, un homme fêtera son 33ème anniversaire à Noël,ses amis : Pierre, Simon, André, Thomas, Judas, ... cela ne vous rappelle rien! , un joli parallèle avec une autre naissance un 24 décembre.



On voyage ensuite sur l'île de Christmas avec Dorothée Janin, l'île aux crabes rouges et une jolie "Sauvée des eaux"



On partira en Indonésie, puis à Naples en compagnie de Philippe Vilain et ses "Amours napolitaines", oh amour quand tu nous tiens, une jolie rencontre, l'amour et la passion inavouée d'une vie.



Arnaud Viviant déborde d'imagination et nous parlera de soumission, drôle et cynique



Une émouvante nouvelle d'Arthur Dreyfus "La gelée de soleil", souvenir de Noël, d'une personne, de voyages..



Merci à Philippe Adam "Les clowns" pour sa belle histoire de vie en société, à partager ou non, tout le monde sait tout sur tout le monde , on en parle ou pas ??



"Solstice d'hiver" de Jean-Philippe Rossignol : lorsque l'amour triomphe sur la haine et lorsque la lumière renverse Satan.



Lorsque l'esprit de famille tourne au drame de Chloé Delaume



et enfin une très belle histoire de François Begaudeau, nostalgie quand tu nous tiens, lorsque la fuite nous amène à prendre des habitudes de solitude à Noël?....



Bref un petit livre qui se dévore, on voyage, des histoires avec émotion, sans queue ni tête, avec amour, humour, imagination, ironie, à vous de choisir et de voir votre vision de Noël.


Lien : http://nathavh49.blogspot.be/
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Noël quel bonheur !

On pense à l'esprit de Noël, les jolis contes, l'esprit de partage, d'entraide, le bonheur, le sapin, les cadeaux, les marchés de Noël, la neige (qui d'ailleurs a fait sa première apparition ce week end), le vin chaud, les lumières, les guirlandes....



Le livre est d'ailleurs d'un rouge couleur Noël, avec ses 13 étiquettes cadeaux, tiens tiens comme les 13 mendiants de Noël... mais ici il s'agit de 13 auteurs contemporains et de 13 nouvelles parfois très éloignées d'un certain esprit de Noël, mais à chacun sa vision.



J'ai beaucoup aimé celle de Vincent Delecroix, un homme fêtera son 33ème anniversaire à Noël,ses amis : Pierre, Simon, André, Thomas, Judas, ... cela ne vous rappelle rien! , un joli parallèle avec une autre naissance un 24 décembre.



On voyage ensuite sur l'île de Christmas avec Dorothée Janin, l'île aux crabes rouges et une jolie "Sauvée des eaux"



On partira en Indonésie, puis à Naples en compagnie de Philippe Vilain et ses "Amours napolitaines", oh amour quand tu nous tiens, une jolie rencontre, l'amour et la passion inavouée d'une vie.



Arnaud Viviant déborde d'imagination et nous parlera de soumission, drôle et cynique



Une émouvante nouvelle d'Arthur Dreyfus "La gelée de soleil", souvenir de Noël, d'une personne, de voyages..



Merci à Philippe Adam "Les clowns" pour sa belle histoire de vie en société, à partager ou non, tout le monde sait tout sur tout le monde , on en parle ou pas ??



"Solstice d'hiver" de Jean-Philippe Rossignol : lorsque l'amour triomphe sur la haine et lorsque la lumière renverse Satan.



Lorsque l'esprit de famille tourne au drame de Chloé Delaume



et enfin une très belle histoire de François Begaudeau, nostalgie quand tu nous tiens, lorsque la fuite nous amène à prendre des habitudes de solitude à Noël?....



Bref un petit livre qui se dévore, on voyage, des histoires avec émotion, sans queue ni tête, avec amour, humour, imagination, ironie, à vous de choisir et de voir votre vision de Noël.


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