Virgile Dureuil

J'ai quitté le caveau des villes et vécu six mois dans l'église des taïgas.

Après notre voyage sur le chemin de la retraite française, lorsque je me trouvais sur des falaises trop raides, en des bivouacs trop froids, j'ai souvent pensé à ces bougres rampant sur la route de glace, emmitouflés dans leurs haillons, nourris de tripe faisandée, et j'ai ravalé la glaire des grognements qui me venait aux lèvres.

Par grand froid, on ne peut empêcher la pensée de cingler vers le souvenir des chairs chaudes.

Les trente glorieuses avaient servi à cela : nous aménager des paradis familiers, des bonheurs domestiques, des jouissances privées.

Si la nature pense, les paysages sont l'expression de ses idées.

Nous avions tendu un fil terrestre de Moscou jusqu'en cette cour. J'avais l'impression de me réveiller d'un songe long de 4 000 kilomètres.

La pluie a été inventée pour que l'homme se sente heureux sous un toit.

Quand on se méfie de la pauvreté de sa vie intérieure, il faut emporter de bons livres: on pourra toujours remplir son propre vide.

J'ai découvert qu'habiter le silence était une jouvence.

Cet été-là, nous frôlions chaque jour des icebergs plaintifs. Ils passaient tristes et seuls, surgissant du brouillard, glaçons dans le whisky du soir.

De mon duvet, j’entends crépiter le bois. Rien ne vaut la solitude.
Pour être parfaitement heureux, il me manque quelqu’un à qui l’expliquer.

La forêt ne juge personne, elle impose sa règle.

Si mes souvenirs savaient peindre, cela donnerait ce livre.

La lumière anoblit tout ce qu'elle effleure.

La neige était le linceul qui convenait à ce pays de bataille. L'histoire l'avait tellement écrasé qu'il était archiplat.

J'ai laissé s'envoler le bonheur. Être heureux, c'est savoir qu'on l'est.

La pluie a été inventée pour que l'homme se sente heureux sous un toit.

Les mésanges valsent, ivres de chaleur, les stalactites goûtent au rebord de l'auvent.
La première vraie journée de printemps est une date importante dans une année d'homme.

La pluie a été inventée pour que l'homme se sente heureux sous un toit.

L'idée de m'enfouir sous le couvert des futaies, seul, dans le silence, chemina en moi.