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Critiques de Virginie DeChamplain (74)
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Les falaises

Harmonieux « Les falaises » est une ode à la Femme. Un châle brûlant sur des épaules frêles frigorifiées. Retenir ces brassées de mots. Ce style admirable qui contre les ressacs, les violences intérieures. Les points fixes et les douleurs infinies. « Les falaises » est l’espoir à flanc de falaises. Un pas de côté qui désire forcer la marche des existences englouties et à venir. Virginie Dechamplain délivre un premier roman majestueux, tissé d’une main de maître, dentelles sur des genoux écorchés. Portraits de femmes blessées à vif par les affres de la vie, cherchant l’issue et les croisements salvateurs. Macrocosme d’une féminité en excellence dans un espace- temps où tout est encore plausible. « Je pense que je suis brisée. » « J’ai l’automne à l’envers. » « V. » la narratrice est une jeune femme qui apprend le décès brutal de sa maman. Noyée dans un lac, l’emblématique « Le Saint-Laurent », femme égarée, « « Folle » disent-ils. » Pas de pathos ici dans « Les falaises ». Virginie Dechamplain écrit avec de l’encre douce. Dans un style contemporain qui râcle l’écorce et encense l’invisible. « Ma mère est morte et je n’ai pas encore pleurée. » V. choquée se heurte aux flots du Saint-Laurent. Fleuve, grotte abyssale, matrice, « Ma mère en sirène ». V. retrouve sa sœur Ana et vont franchir les frontières mentales. Plonger dans les entrailles des souvenirs. Métaphore d’une mère disparue. Elles vont aller à La Gaspésie dans l’antre familial. « Il ne reste que nous. Marie, Ana et moi. Marie, protectrice de ces jeunes femmes refuge pour V. et Ana. « Ses petites mains froides comme des serres douces. » constante et consolante. « Marie nous regarde de côté, avec des grands yeux inquiets…. Je regarde Ana. Ses yeux de feux de forêts. » L’écriture sublime délivre ces pans de vies subrepticement à pas de velours et de persévérance. On entrevoit ce que murmure mélancoliquement l’après où la force des courants du Saint-Laurent charrie un générationnel écartelé. V. va se frayer un passage. Chercher le point d’appui. Revenir seule. Ranger, jeter, acter une délivrance, retirer les milles peaux qui enserrent ses espoirs. Brûler ce passé convulsif. Violente envers elle-même, en colère contre le mal de sa mère et ses silences abandonnés. Se doutant à l’extrême d’être son double. Emancipation, puiser l’amour dans les écueils des doutes. Ne rien trouver d’autre qu’un amas de sanglots meurtris sur des cahiers. Dissonance. Elle va lire. Page après page, les confidences de sa grand-mère. Comprendre. Femme ivre d’espaces, de liberté, broyée bien avant l’heure du jour. Piégée par un trop plein d’espoirs et d’illusions, le bovarysme en absolu. Mère devenue. « Un jour nous irons. Je te jure. Toi et moi nous les femmes. » Ainsi, cette grand-mère, assoiffée d’un féminisme écrit. Transmet son mal être qui, en manichéenne attitude cherche à vaincre tel Le Mythe de Sisyphe, les contresens oppressants. V. va lire. Affronter les parois des falaises paraboliques. Transmettre le flambeau d’une génèse accomplie. Ce récit est un pèlerinage. Une pelote de laine qui roule à flanc des falaises existentialistes. Démêlant les nœuds et désirant l’ultime renaissance. « Ma grand-mère devant ma mère et moi dans leur sillage. Les plaines sauvages brunes et vertes me rappellent La Gaspésie après un hiver triste. L’océan à ma gauche. Les cahiers tirent à leur fin. J’entame le dernier. » Que dire de V. hôte de ces pages glaises où s’épanche Virginie Dechamplain dans un jeu de lumière impressionnant. Ces falaises sont bleues nuit. Bouleversant, ce grand récit est une mappemonde. Les femmes se retrouvent dans l’orée où l’horizon tremble par leurs convictions, leurs souffrances, leurs désirs. « Les falaises » est un hymne à la femme, à la transmission, au générationnel, à l’héritage des cœurs, à la quête des origines. Bien plus qu’une résilience, on apprend à vivre, à Revivre. Publié par les majeures Editions La Peuplade.
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Les falaises

Ce roman met en scène «une galaxie » de femmes, éparpillées de par le monde mais qui se rejoignent lors de la mort de la mère de la narratrice. Cette maman qui a bourlingué de par le monde avec ses filles, ne restant jamais longtemps au même endroit … une fuite en avant pour trouver une vie meilleure ? Mieux accompagnée ? Pour revenir à sa terre originelle : la Gaspésie où elle se donne la mort, raison du retour de ses filles qui y retrouvent une tante.

V., la fille narratrice restera seule pour assurer la suite du décès. Dans la maison, elle retrouvera des photos à partir desquelles elle retrace la vie chaotique de sa mère et par ricochet, la met face à sa propre existence, ses choix, ses doutes et ses douleurs. La découverte du journal intime de sa grand-mère permet de ponctuer ou d’expliciter certains chapitres, d’accentuer les similitudes entre la fille et la mère et d’expliquer les traumatismes qui hantent sa propre réalité.

Ce premier roman, très intimiste et touchant, l’est par cette introspection sans concession, mais aussi par l’atmosphère pittoresque des grands espaces sauvages décrits et la langue francophone si imagée qu’est le québécois. Poésie et psychologie s’articulent avec aisance, pour le plaisir d’une lecture dépaysante et enchanteresse.

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Les falaises

Les Falaises c’est une histoire de femmes, de génération en génération.

A la mort de sa mère, V. revient dans la maison familiale dans le but d’y faire du tri. C’est finalement une recherche de ses origines qu’elle va effectuer au travers de sa mère et des écrits de sa grand mère. Apprendre à connaître les femmes de sa vie, pour partir à la conquête de soi.

C’est une histoire très poétique avec des chapitres courts.

Son écriture est assez déroutante, avec de nombreuses expressions québécoises. Néanmoins après cette « surprise » d’écriture, on se fait très bien à l’écriture et nous partons en voyage avec V..

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Les falaises

Je comprends l’engouement, l’écriture est tout simplement MA-GNI-FI-QUE! Les métaphores sont sublimes, les images puissantes et efficaces.



L’histoire du deuil de la mère de la protagoniste et de son cheminement psychologique en lien avec leur relation et la santé mentale de sa mere m’a fait penser au livre Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine De Vigan.



L’ambiance est très importante, omniprésente et se situe au bord de la mer, majoritairement en Gaspésie. Ça m’a rappelé Les déferlantes de Claudie Gallay.



Le coup de cœur? Non malheureusement, j’aurais aimé ressentir davantage et me sentir plus interpellée, mais une très bonne lecture.
Lien : https://youtu.be/RffyBtdAEyw
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Les falaises

Une écriture magique, alternance de parler québecois et de poésie islandaise ouvre les portes au lecteur d'un monde époustouflant dans lesquels les personnages évoluent entre déraison et folie, entre amour et rejet, entre rencontres et départ précipités, entre passé et avenir, entre la vie et la mort. La découverte du corps de sa maman rejeté par le fleuve Saint Laurent est le point de départ d'une quête des origines familiales pour V., une exploration des tréfonds de sa douleur de jeune fille orpheline. L'ambiance de ce roman est profonde, les émotions puissantes, troublantes et on s'imprègne au rythme des tempêtes et des ressacs lointains, de la vie de cette famille de marins toujours absents et de femmes déracinées.
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Les falaises

C’est un premier roman pour l’auteure de 26 ans. Même si j’ai mis un temps à entrer dans l’histoire, je dois dire qu’au bout du compte, j’ai aimé partir avec la narratrice à la recherche de ses filiations. Mère et grand-mère se promènent d’une falaise à l’autre. Elle est avec l’une par le souvenir et avec l’autre par son journal que la narratrice découvre dans la maison de son enfance. Virginie De Champlain a dit avoir été inspirée par La femme qui fuit d’Anais Barbeau-Lavalette et on peut en effet découvrir une certaine parenté dans l’approche, les chapitres courts, les allées et venues des impressions et des sensations comme des marées toujours changeantes. Pour bien apprécier ce roman, je crois qu’il faut le lire par petites touches, se laisser aller au fil du courant et fuir un peu soi-même.
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Les falaises

*lecture terminée*



Les falaises de Virginie DeChamplain publié chez @harpercollinsfrance.



Après avoir appris le décès de sa mère, V. est de retour sur sa terre natale, Gaspésie. Elle y retrouve sa sœur et sa tante. Le mot est lâché, Suicide. Son corps a été retrouvé tel une sirène échouée. Au cours de son séjour, elle va retrouver des journaux intimes de sa grand mère. Elle va les lire avec frénésie pour essayer d'en apprendre plus sur cette maman un peu sauvage.



Ce roman est assez particulier, les phrases sont courtes et percutantes. On dirait que notre personnage essaye de nous raconter son histoire à toute allure. On y sent une certaine urgence. Elle essaye de comprendre le passé de sa famille. C'est une histoire sur l'héritage intergénérationelle. On remonte jusqu'au passé de la grand mère. On voyage au Canada et on y découvre ses expressions assez particulières (elles ne m'ont pas dérangées, on comprend le sens de la phrase) et on va jusqu'en Islande et ces nombreuses falaises. Falaises, comme l'abîme qui nous habite.



C'est une façon particulière d'aborder le deuil mais j'ai trouvé une certaine poésie dans les phrases et beaucoup d'émotions.



Je ne peux pas dire que j'ai aimé cette histoire mais l'histoire se lit très vite et on y rentre facilement malgrès sa particularité.



Tu connais? Il te tente?



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Les falaises

Touchant roman d’une écriture poétique très belle, où le deuil est bercé par les vents et les marées. On aime d’emblée cette femme qui cherche à apaiser sa révolte contre les questions sans réponses. Un premier roman magnifique.
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Les falaises

Une narratrice, V. . Son « je » pour dire la mort de la mère. Déjà lu. Certes. Mais là où ce premier roman impressionne, c'est par la profondeur du traitement de ce thème, juste par la grâce d'une écriture enthousiasmante qui transcende la petite chose intimiste.



Virginie Dechamplain écrit en français mais c'est comme si elle écrivait dans une autre langue, et pas uniquement parce qu'elle utilise du parler québécois. Ses mots sentent la Gaspésie, cette presqu'île sauvage où la mère de la narratrice a été retrouvée morte, suicidée. Ils sentent l'iode, les embruns, le souffle du vent, le vertige des falaises, aux confins de la poésie : «  le Saint-Laurent jusqu'à l'échine », « l'air salin comme une ligne de coke ».



Tout devient sensation, les mots percutent avec énergie et emporte le lecteur dans un vortex d'émotions dans ce roman-tempête, à l'image du ressenti de la narratrice. Pour combler le trou béant laissé par la mort de sa mère, pour lui pardonner de l'avoir abandonné aussi, elle doit se réapproprier l'histoire de sa lignée : celle de sa mère bien sûr, mais aussi celle de sa grand-mère maternelle originaire d'Islande dont elle retrouve les carnets.



«  Je suis prise dans ma grand-mère. Dans son fleuve de mots. Je suis pas capable de décrocher d'elle. de sa mémoire. de ses doigts serrés sur son stylo. du bruit qu'elle fait en écrivant quand tout le monde dort. C'est comme tourner un couteau dans le passé. Gosser ( « sculpter dans du bois » ) dans la plaie pour l'agrandir.

Je l'entends. Partout. Et soudain elle me manque, ma grand-mère. Elle me manque d'avoir pas été là. J'entends sa voix quand je lis ses mots. Sa voix que j'ai jamais entendue. Sa voix rauque, qui finit ses phrases abruptes. Rauque, mais qui chante.  Une voix du Nord un peu triste. Je file d'un cahier à l'autre, dévore les années où on s'est manquées. Comme deux trains qui se croisent à toute vitesse et font trembler la campagne alentours. »



La résilience passe par l'archéologie familiale, une très belle idée, qui apporte du romanesque à un roman très introspectif. Les souvenirs jaillissent et apaisent la colère de la perte. le texte se fait cathartique et sa lumière réchauffe, pas uniquement le coeur de V. Les larmes, après s'être écrasées avec les poings, se sèchent dans la douceur.
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Les falaises

Le fleuve, le vent, les criques et les falaises.

Des femmes éparpillées, déconnectées.

Un deuil.

Une quête personnelle.

Un bistrot et encore une femme.

Un voyage.

Fuir puis revenir.

La Gaspésie, les rives du Saint-Laurent et au loin l’Islande.

Le poids des non-dits.

Une ambiance, un rythme, un style.

De la poésie, de la poésie qui sent la terre.

Une langue totalement libre.

C’est beau.

C’est rare un premier roman comme celui-là.
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Les falaises

Dévastée par le suicide de sa mère, V. se rend dans sa maison d'enfance afin de se débarrasser des affaires qui traînent.

Elle tombe alors sur des lettres écrites par sa grand-mère depuis l'Islande.

V. part sur les traces de l'histoire de sa famille afin de comprendre le geste de sa mère, mais aussi pour se trouver elle-même.



Un roman poétique sur le deuil, la reconstruction et le voyage initiatique.
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Les falaises

Chère lectrice, Cher lecteur,



J’ai décidé de lire Les falaises de Virginie DeChamplain, car j’ai lu une chronique sur ce bouquin (je ne me souviens plus où) et je me suis dit qu’il me fallait découvrir cette histoire et par le fait même, la plume de l’autrice qui avait 26 ans au moment de la publication de son livre.



Que raconte ce récit?



V. se retrouve en Gaspésie pour aller vider la maison de sa mère morte. Cette dernière s’est jetée du haut d’une falaise et son corps a été retrouvé sur la batture. De retour dans la maison de sa mère, qui a aussi appartenu à sa grand-mère, V. entreprend une réflexion sur ses origines, sur ces «femmes-fleuve» dont elle est issue. L’une est une voyageuse, sa grand-mère, l’autre est fugueuse, sa mère. D’ailleurs, elle découvre des cahiers ayant appartenu à sa grand-mère, une femme éprise de liberté. Ces cahiers vont lui permettre d’en apprendre davantage sur ses ancêtres, mais aussi sur elle.



Dans la maison où elle sent roder les fantômes, V. ira à la rencontre de sa colère, celle qui l’empêche d’avancer, celle qu’elle doit dompter, pour laisser place à la nouveauté comme laisser entrer dans son coeur une belle renarde rousse, propriétaire d’un bar dans le village.



Pour ce faire, elle devra elle aussi partir. Partir loin. En Islande, sur les traces de sa grand-mère pour dégoter la falaise qui lui permettra de retrouver son équilibre et de prendre son envol malgré le vertige qui l’habite, afin de ne plus ressentir ce «trou dans le ventre», comme ses ancêtres.



Ce que je pense des Falaises?



Je suis entrée dans le livre un peu perturbée par le merveilleux incipit qui m’a donné le goût de lire ce roman. Je le partage avec vous.



«JE PENSE QUE JE SUIS BRISÉE.



J’ai l’automne à l’envers. En dedans au lieu d’en dehors. Humide, tiède dans le creux des joues. Du vent qui craque dans la cage thoracique.



C’est octobre.



Ma mère est morte et je n’ai pas encore pleuré.»

J’aime bien ces personnages brisés qui cherchent un moyen de se reconstruire. C’est cette envolée au pays de la douleur à laquelle nous convie l’autrice. Une douleur qu’il faut libérer intérieurement et extérieurement. Parfois, il faut pleurer, parfois il faut crier. Mais, toujours avancer… c’est ce qui est présenté dans ce livre composé de courts chapitres, de poèmes et d’extraits de journaux intimes. La plume de l’autrice est à l’image des paysages gaspésiens, elle est marine, salée, puissante, sauvage. Une bien belle lecture sur le deuil et sur la filiation.



Mais encore, la figure de la mère trône dans ce roman. En allant à la rencontre de ses ancêtres féminines, V. s’occupe de ses morts pour mieux prendre soin de ses vivants. Comme le mentionne la narratrice :



« Ma mère était rentrée à la maison pour lui dire qu’elle était enceinte de moi. À la place, elle l’a trouvée morte sur la galerie. On aura partagé ça. La mort et la vie. Quelques mois à exister en même temps. Faut croire qu’on est de même, les femmes de la famille. On arrive pas à être ensemble ». (p. 73)



La mère s’avère un personnage marquant en littérature québécoise. Chaque époque possède ses mamans et il importe de les mettre en lumière dans les récits et de raconter leurs histoires. Elles sont belles et fortes les mères québécoises, comme le fleuve, comme les marées, comme les ressacs.



J’ai bien aimé ma lecture et je crois que je vais garder un oeil sur cette autrice québécoise qui n’a certainement pas fini de proposer des histoires fascinantes à son lectorat.

https://madamelit.ca/2021/03/30/madame-lit-les-falaises-de-virginie-dechamplain/
Lien : https://madamelit.ca/2021/03..
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Les falaises

UN ROMAN HYPNOTISANT... ✨️



"J'ai l'automne à l'envers. En dedans au lieu d'en dehors. Humide, tiède dans le creux des joues. Du vent qui craque dans la cage thoracique. C'est octobre. Ma mère est morte et j'ai pas encore pleuré."



Ainsi s'ouvre le roman. V. vient d'apprendre que l'on a retrouvé le corps sans vie de sa mère dans le ressac des vagues d'une plage non loin de la maison familiale. Sa mère, qui a choisi d'en finir, qui s'est changée en sirène, pour toujours et à jamais.



L'autrice quitte alors Montréal, direction la Gapésie, pour retrouver sa soeur et sa tante, les deux autres femmes qui ont été laissées, orphelines de celle qui n'est plus. Difficile de trouver la force, face à l'absence pour trier les affaires, vider la maison, ne conserver que l'essentiel.



Les falaises, c'est l'histoire d'un deuil ô combien vertigineux. C'est un voyage introspectif, au cœur de l'apocalypse de la maternité. Suivi d'un voyage sur un autre continent, pour s'assurer qu'on existe encore, ailleurs.



Pour combler l'absence, pour pardonner, V., va se plonger dans l'histoire de sa mère, et celle de sa grand-mère qu'elle n'a pas connue, partie juste avant qu'elle naisse...



Un roman rempli de poésie. Si brut et délicat à la fois. Virginie Dechamplain utilise du "parlé québécois" et ses mots sentent la Gapésie, le parfum des embruns. Les souvenirs qui jaillissent, les vagues qui frappent le ressac...

Un très court roman qui se lit d'une traite et qui secoue. Car on a tous nos falaises à gravir, nos vertiges à affronter...



Pas d'inquiétude, ce roman n'est pas larmoyant, la douceur l'emporte face à la tragédie et la souffrance est transcendée. Un récit qui marque par sa brutalité, son apreté. Même s'il est clair qu'il ne pourra pas plaire à tout le monde, j'ai été très touchée. Emportée par cette héroïne, dans cette valse des souvenirs et cette découverte des femmes qui l'ont précédée.



"Les femmes de ma vie. On se succède sans se voir, comme des ombres qui courent devant les miroirs, sacrent des coups de poing dedans et continuent leur route pour voir le monde."



Merci harpercollins pour cet envoi surprise et cette belle découverte !

Si vous l'avez-lu qu'en avez-vous pensé?







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Les falaises

Premier roman très particulier que celui de Virginie DeChamplain.

Parsemée de mots et expressions en québécois, sa lecture en est parfois fluide, parfois à la limite du décousu et souvent surprenante.

La poésie quant à elle n'est jamais très loin grâce aux pages des manuscrits de l'un des personnage.



C'est en Gaspésie que Je, la narratrice, accompagnée tout d'abord par sa jeune sœur Ana, puis seule, va remonter le temps de son histoire familiale. Leur mère, Claire, celle qui criait avoir perdu son prénom à la naissance de ses enfants, a été retrouvée morte.

Il est temps pour "Je" de débarrasser la maison, de s'en séparer, de tourner définitivement la page d'une période de sa vie qu'elle a du mal à supporter, d'oublier sa mère vagabonde et sa grand-mère aventureuse.

Mais la découverte dans le grenier, des manuscrits de cette grand mère qu'elle n'a pas connue, vont changer les choses : petit à petit la narratrice découvre son histoire familiale, va mieux comprendre les sacrifices de cette mère si particulière.



Roman sur le deuil, sur la vie après le départ d'êtres incompris, sur le besoin et la difficulté de l'oubli;

mais aussi odes aux femmes insoumises, roman sur l'amour filial.

Tels sont les thèmes que Virginie DeChamplain nous propose de parcourir, à sa façon.



Certes certains passages sont émouvants, bouleversants mais le mélange de la langue parlée et de la poésie ont réellement altéré mon plaisir de lecture; trop de grand-écarts... aussi, je ne saurais classer ce texte dans une PLL (pile de livre à lire)











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Les falaises

V., la narratrice, vient de perdre sa mère, dont le corps a été rejeté sur une plage par le fleuve Saint Laurent.

Il lui faut revenir dans sa Gaspésie natale pour vider la maison familiale avec sa sœur Ana et sa tante Marie...



C'est une histoire simple, sauf que la manière de la raconter ne l'est pas forcément : l'auteure écrit dans la langue intense, cash et expressive du Québec. Si cela a rendu ma lecture encore plus intéressante, il est possible que l'écart entre ce vocabulaire mi-poétique mi-distrayant (pour qui n'y est pas habitué) et la gravité des thèmes abordés puisse déconcerter certains lecteurs. J'ai aimé ces chapitres brefs racontant comment le personnage part à la rencontre de sa mère, qui aimait ses filles mais les aimait mal, mais aussi de sa grand-mère, femme de pêcheur qu'elle n'a jamais connue. Dans ses cahiers, celle-ci raconte sa vie, puis celle de la mère, celle de V. aussi en fin de compte puisqu'elle descend de ces femmes fleuve et que tout, toujours, les ramène à ce village, à cette maison, au Saint-Laurent.

Une jolie découverte très originale, lue dans le cadre de la sélection du Prix Harper Collins Poche.
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Les falaises

Mauvais. Très mauvais.



Ma sœur qui peint pour pas s'éteindre. Ana qui chie de la lumière.

page 11
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Les falaises

" Je cherche ma mère ma grand-mère ma galaxie de femmes. Éparpillées dans le monde, j'essaie de les retracer"...



Un premier roman d'une auteure canadienne très prenant, émouvant. Une quête difficile de la narratrice , revenue au bord du Saint-Laurent, là où sa mère s'est jetée d'une falaise. Elle reste au milieu de la maison maternelle , île -refuge, pour la vider, mais surtout pour comprendre ce vide en elle. Des souvenirs affluent, pas toujours agréables, et façonnent pour le lecteur une figure maternelle en fuite, proche de la folie, ayant laissé des traumatismes chez ses deux filles.



Le texte est entrecoupé d'extraits des journaux intimes de la grand-mère, d'origine islandaise, et de courts poèmes inaugurant chaque chapitre.



Outre ces destins singuliers de femmes rebelles, apatrides, ce qui attire et retient le lecteur, c'est l'écriture. Pas vraiment les expressions canadiennes, même si elles sont savoureuses. Non, c'est l'aspect brut,sauvage, poétique qui saisit. Et provoque l'émotion. Parlant de sa soeur, elle écrit:



" Je regarde Ana. Ses yeux de feux de forêt,. de rivières qui sont sorties de leur lit. Ses cheveux toujous mêlés. Ses mains qui tremblent subtilement. Je regarde les fêlures dans sa façade. "



Il faudra un départ pour l'Islande, l'île des origines, pour, peut-être, se trouver et conjurer le passé, s'accorder douceur et apaisement... Un bien beau premier roman!
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Les falaises

Je suis complètement passée à côté de cette lecture, et je suis dégoûtée. Le résumé me faisait tellement envie, j’aurais tellement aimé, mais non malheureusement. Ce qui m’arrive très rarement, je n’aime pas faire ce genre de chronique, mais pour moi, ça ne l’a pas fait. C’est sûrement un avis très personnel, j’ai lu beaucoup de bons avis sur ce livre.



Déjà, il faut savoir que ce livre est bourré de québécois, ce qui m’a complètement bloquée dans mon écriture. Je n’y connais rien, à part le char qui veut dire voiture, je n’ai donc pas compris toutes les expressions utilisées dans le texte. Un énorme frein pour moi, je n’ai pas réussi à passer au-dessus, je suis donc resté assez hermétique à l’histoire.



C’est en plus une lecture vraiment particulière, très courte (moins de 200 pages), où tout va très vite, trop vite pour moi. J’avais été étonné de sa taille à la réception et quand j’ai commencé à le feuilleté encore plus. Tout est plus ou moins survolé, tout manque de profondeur et j’ai eu du mal avec certains aspects de l’histoire. J’ai trouvé ces femmes vraiment étranges, je ne les ai pas comprises, elles ne m’ont pas touchées.



L’auteure a une plume très particulière, très crue, très cash, mais avec un sens de la poésie et des rimes assez prononcées.



Pourtant, ce livre avait tout pour me plaire, une histoire de femmes, de générations, de passé plus ou moins cachés, de voyages, de liberté. Une histoire de deuil, de page à tourner, de chemin à trouver.



Toutes les femmes de cette famille ont été à un moment donné perdue. Je crois que ce que j’ai le plus aimé dans ce livre, ce sont les extraits du carnet de la grand-mère de la narratrice.



C’est donc une lecture très mitigée pour moi, je suis passé complètement à côté de ma lecture, je n’ai pas été touchée. Sans doute à cause de la plume particulière de l’auteure et du parlé Québécois. Une lecture qui n’était pas faite pour moi, mais si mes points négatifs ne vous dérangent pas, n’hésitez pas à vous faire votre propre avis.
Lien : https://rowenabookine.com/20..
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Les falaises







V. apprend la mort de sa mère. Elle retourne dans sa maison familiale pour s’occuper de ses affaires avec sa soeur et sa tante. Là, elle découvre les écrits de sa mère, repense à sa grand-mère morte le jour de sa naissance. Cette grand-mère vient d’Islande, une terre qui a fasciné sa mère.

L’occasion de revenir sur les espoirs, les regrets et la transmission.

Le style est très beau. J'ai aimé la langue surtout qui ajoute une belle énergie. La nature y est magnifiquement représentée. Un très beau décor pour cette quête de soi.

Ce récit poétique et intense au rythme effréné est une très belle plongée dans le froid et les souvenirs avec la narratrice.

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Les falaises

V. retourne dans son village d’enfance, en Gaspésie, suite à la découverte du corps de sa mère rejeté par le fleuve Saint-Laurent. Sa mère s'est suicidée.



Avec l'aide de sa soeur et de sa tante elle essaie de vider la maison familiale. Mais elle se retrouve vite seule.



Une fois seule avec elle-même dans la maison de son enfance, elle se retrouve confrontée à ses souvenirs, ses peurs, ses angoisses, ses doutes.



Elle retrouve dans les affaires de sa mère, les journaux intimes de sa grand-mère. Cette grand-mère énigmatique. Elle va y lire ce qu'elle n'a jamais réussi à dire à sa propre fille et quelle a mis par écrit.



V. va essayer de se reconstruire, d'avancer dans sa vie. Et pour cela, elle a un voyage particulier à effectuer.



Mon avis : C'est un roman particulier, un style que je n'ai pas l'habitude de lire mais c'est un roman très intéressant !



Véritable voyage émotionnel, sur la quête de soi, de la femme. Malgré les nombreuses épreuves de la vie, V. va réussir à se relever et de trouver la force en ses ancêtres pour revivre.



J'ai aimé la description des paysages, très immersif dans ce très beau pays, le Canada. J'ai beaucoup apprécié les expressions québécoises que l’autrice a utilisées. Cela nous plonge encore plus dans l'ambiance.



C'est un récit torturé, avec des émotions à vif. Un roman sur la vraie vie. La vie avec ses joies et ses démons. L’autrice a une plume qui s'y prête à merveille !



Merci beaucoup à Babelio et HarperCollins Collins pour cette belle découverte.
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