Citations de Vittorio Giardino (49)
- Rappelez-vous, camarades, qui veut se placer au-dessus du Parti finira dans les poubelles de l'Histoire ! Les individus peuvent se tromper, le Parti jamais !
Les livres sont une marchandise étrange, on peut commencer par les vendre et finir par les écrire. p23
La répression sélectionne les écrivains mieux que n'importe quel prix littéraire.
-Tu dois me laisser ici. Avertir le QG compte plus que ma vie. Et que la tienne.
-Arrête, Guido. Les héros me tapent sur les nerfs! Ce qui compte vraiment, c'est de rester en vie...
L'Europe avait enfin retrouvé Prague et lui avait offert en cadeau la liberté, le bien-être, le mythe de l'argent et du succès, le luxe effréné, la cotation boursière de chaque aspect de la vie.
- Ne vous laissez donc pas aller au pessimisme.
- Je ne peux hélas pas bombarder l'ennemi avec de l'optimisme.
Istanbul regorge d'émigrés russes... Et la moitié d'entre eux sont des agents du N.K.V.D. - Il vaut mieux se méfier !
Vous voulez me punir ou me rééduquer ? Je trouve pour le moins étrange que vous considériez l'usine comme un camp de travaux forcés. Qu'en dirait la classe ouvrière ?
J'étais justement en train de parler de Paris quand deux jeunes en uniforme entrèrent. Je n'ai jamais rien compris aux uniformes, mais je sus tout de suite qu'il s'agissait de soldats russes. Ils se dirigèrent vers le bar, et tout le monde s'écarta. Personne ne leur adressa la parole. Ils étaient entourés d'une aura de silence.
Pourtant, il n'avait pas l'air d'envahisseurs arrogants, plutôt de petit garçons perdus, désespérément en quête de compagnie. Ils burent leur bière et sortirent. Dès qu'ils furent dehors, tout le monde se remit à parler. "Nous n'avons rien contre eux", dirent mes compagnons. "Mais contre leur uniforme." C'était la première fois que je comprenais ce que pouvait être la haine contre l'occupant.
- Pour toi tout est toujours clair : ou c'est blanc ou c'est noir. Mais moi, je veux comprendre.
- Ne pas penser et c'est tout. Moi, ça fait vingt ans que je ne pense pas. Si tu te mets à penser, tu n'as plus envie de vivre.
- Oh, moi, ils m'arrêteront de toute façon ! Dans un certain sens c'est un honneur, il n'y a pas tant de pays où la littérature est tenue en si haute considération.
- Il est temps que tu commences à apprendre quelque chose de la vie...
Jonas apprend alors à boire de la bière, toujours une petite Budvar...
Slavek, qui a déjà appris, boit au moins quatre Pilsner, toujours des grandes.
Faites attention à ce que vous dites.
Le Parti a ses raisons pour agir ainsi, vous ne croyez pas ? Ou bien pensez-vous qu'il s'amuse à vous torturer ? Vos lettres indiquent un certain manque de confiance dans les actions de la direction !...
Vous serez informée quand ce sera le moment. N'aggravez pas votre situation par d'autres lettres stupides, et surtout respectez les directives du Parti !...
Ce serait bien pire de ne pas leur en envoyer. p31
A l'école il n'y a pas de place pour les fils de la Bourgeoisie réactionnaire. P14
Inutile de mentir, Delgado…ou dois-je vous appeler Cocorito ?
J’ai fouillé votre secrétaire : certains documents sur les lignes de défense du Segre ne devraient pas sortir de l’état-major.
C’était clair. J’aurais dû comprendre plus tôt. Mais Eddie avait confiance en vous, comme Guido.
Quand il est venu vous voir en Septembre, il ne cherchait pas Galgo comme vous me l’avez dit. Galgo l’avait déjà lâché.
Il venait demander de l’aide à son ami Carlos. Non ?
Pourquoi l’avez-vous tué, Delgagdo ?
- Hé Phil, tu sais quoi? Ils ont volé dans l'escadrille de Malraux.
- Ah oui? Il est bon pilote?
- Courageux... Trop, même.
- Ce type est un bolide. A peine atterri, il a déjà écrit un livre.
- Qui?
- Malraux. "L'espoir" est sorti l'année dernière.
- Exact! Parait qu'il largue les livres comme des bombes. Plus, même.
- Parfois les militaires sont tellement obtus... Ils ne comprennent pas qu'un article d'Hemingway ou de Dos Passos vaut plus qu'une division blindée.
- Malédiction ! Tu sais ce qui te manques ? La Peur ! Voilà ! Tu es comme Guido ! Pour survivre, il faut savoir avoir peur ! Avant, pendant, toujours !