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Citations de Walter Benjamin (500)


L’existence de Mickey Mouse est ce rêve de l’homme d’aujourd’hui. Cette existence est pleine de miracles qui non seulement surpassent les miracles de la technique, mais se moquent d’eux. Car ce qu’il y a de plus curieux en eux, c’est justement qu’ils se produisent tous sans machinerie, de façon improvisée, à partir du corps de Mickey Mouse, de ses partisans comme de ses persécuteurs, des meubles de la vie de tous les jours tout comme ‘un arbre, d’un nuage ou de la mer. La nature et la technique, le primitif et le confort sont devenus entièrement un ; aux yeux des gens fatigués des complications sans fin du quotidien, pour qui la finalité de la vie ne surgit plus que comme le point de fuite le plus lointain d’une perspective infinie de moyens, une existence qui, à chaque changement, se suffit à elle-même de la façon la plus simple et en même temps la plus confortable, une existence dans laquelle une voiture ne pèse pas plus lourd qu’un chapeau de paille et dans laquelle le fruit sur l’arbre s’arrondit aussi vite que la nacelle d’une montgolfière, une telle existence apparaît comme libératrice. Et maintenant, prenons un peu de distance, faisons un pas en arrière.

Nous sommes devenus pauvres. Nous avons sacrifié bout après bout le patrimoine de l’humanité ; souvent pour un centième de sa valeur, nous avons dû le mettre en dépôt au mont de piété pour recevoir en échange la petite monnaie de l’« actuel ». (pp. 47-48)
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On sait qu’il était interdit aux Juifs de sonder l’avenir. La Torah et la prière, en revanche, leur enseignait la commémoration. La commémoration, pour eux, privait l’avenir des sortilèges auxquels succombent ceux qui cherchent à s’instruire auprès des devins. Mais l’avenir ne devenait pas pour autant, aux yeux des Juifs, un temps homogène et vide. Car en lui, chaque seconde était la porte étroite par laquelle le Messie pouvait entrer.
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C’est une image irrécupérable du passé qui risque de s’évanouir avec chaque présent qui ne s’est pas reconnu visé par [la vérité].
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[Lors d’un choc amoureux en pleine foule]

Le ravissement du citadin est moins coup de foudre qu’érotisme de la séparation.
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Plus la part de l’élément de choc est importante dans les impressions singulières, plus la conscience, cherchant à se prémunir contre les excitations, doit être inlassablement aux aguets, plus elle y réussit enfin, et moins ces impressions entrent dans l’expérience ; elles répondent d’autant plus aux critères de l’expérience vécue. En fin de compte, l’apport spécifique de la défense contre le choc consiste peut-être à assigner à l’événement, au détriment de l’intégrité même de son contenu, une place temporelle précise dans la conscience. Ce serait la plus haute performance de la réflexion. Elle ferait de l’événement une expérience vécue.
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On peut dire que [Brecht] reprend la vieille forme de la complainte pour se plaindre du fait tout nouveau qu’il n’y ait même plus de complainte.
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L’illusion d’Eduard Fuchs] repose sur une idée largement répandue et qui doit être révisée, selon laquelle les révolutions bourgeoises, telles qu’elles sont célébrées par la bourgeoisie elle-même, forment l’arbre généalogique d’une révolution prolétarienne à venir.
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En un mot, la culture existe à la manière d’une œuvre d’art « qui, peut-être, perturbe des formes entières de vie et des principes vitaux, qui peut avoir un effet désagrégeant et destructeur, mais dont nous éprouvons l’existence comme une chose plus sublime que toute réalité saine et vivante qu’elle détruit » [Alfred Weber].
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L’habitude que nous avons, dans nos débats sur la culture, d’insister sur la dimension « créative » vise surtout à nous faire oublier combien le produit ainsi obtenu bénéficie peu au processus de production, combien il est exclusivement livré à la consommation.
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Voilà l’esthétisation de la politique que pratique le fascisme. Le communisme y répond par la politisation de l’art.
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Le dadaïsme cherchait à produire par les moyens de la peinture (ou de la littérature), les effets que le public demande maintenant au cinéma.
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Le caractère destructeur est jeune et enjoué. Détruire en effet nous rajeunit, parce que nous effaçons par là les traces de notre âge, et nous réjouit, parce que déblayer signifie pour le destructeur résoudre parfaitement son propre état, voire en extraire la racine carrée. […]
Le caractère destructeur n’a aucune idée en tête. Ses besoins sont réduits ; avant tout, il n’a nul besoin de savoir ce qui se substituera à ce qui a été détruit. D’abord, un instant du moins, l’espace vide, la place où l’objet se trouvait, où la victime vivait. On trouvera bien quelqu’un qui en aura besoin sans chercher à l’occuper. […]
Le caractère destructeur ne souhaite nullement être compris. A ses yeux, tout effort allant dans ce sens est superficiel. Le malentendu ne peut l’atteindre. Au contraire, il le provoque, comme l’ont provoqué les oracles, ces institutions destructrices établies par l’Etat. […] Le caractère destructeur accepte le malentendu ; il n’encourage pas le commérage.
Le caractère destructeur est l’ennemi de l’homme en étui. Ce dernier cherche le confort, dont la coquille est la quintessence. […]
Aux yeux du caractère destructeur rien n’est durable. C’est pour cette raison précisément qu’il voit partout des chemins. Là où d’autres butent sur des murs ou des montagnes, il voit encore un chemin. Mais comme il en voit partout, il lui faut partout les déblayer. […] Voyant partout des chemins, il est lui-même toujours à la croisée des chemins. Aucun instant ne peut connaître le suivant. Il démolit ce qui existe, non pour l’amour des décombres, mais pour l’amour du chemin qui les traverse.
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Comme les Aggadah du Talmud, les livres de Kafka offrent des récits qui sont toujours laissés en suspens, qui s’attardent dans les descriptions les plus minutieuses, comme s’ils espéraient et, simultanément, redoutaient que le précepte et la formule de la Halaknah, de la doctrine, puissent les surprendre en cours de route.
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Incognito, […] [Kraus] parcourt nuitamment les constructions grammaticales des journaux et, derrière la façade rigide du verbiage, découvre l’intérieur, décelant dans les orgies de la « magie noire », l’outrage fait aux mots, le martyr qu’ils subissent.
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Cette réalité [dans les Affinités électives] n’était pas divine, car elle semblait irrationnelle ; elle n’était pas humaine, car il lui manquait l’entendement ; pas diabolique non plus, car elle faisait du bien ; ni angélique cependant, puisqu’on trouvait en elle une certaine joie maligne.
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La version interlinéaire du texte sacré est l’archétype ou l’idéal de toute traduction.
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Racheter dans sa propre langue ce pur langage exilé dans la langue étrangère, libérer en le transposant le pur langage captif dans l’œuvre, telle est la tâche du traducteur.
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Quelque mépris que [le compromis] affiche pour toute violence ouverte, reste un produit qui appartient à l’esprit de la violence, car l’effort qui aboutit au compromis n’a pas ses motifs en lui-même, mais les reçoit du dehors, précisément de l’effort adverse, car aucun compromis, même librement accepté, ne peut échapper au caractère d’une contrainte. « C’aurait été mieux autrement », voilà le sentiment profond de tout compromis.

[Erich Unger]
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[Le déclin actuel de l’aura des œuvres d’art] tient à deux circonstances, étroitement liées l’une et l’autre à l’expansion et à l’intensité croissantes des mouvements de masse. Car rendre les choses « plus proches » de soi, c’est chez les masses d’aujourd’hui un désir tout aussi passionné que leur tendance à déposséder tout phénomène de son unicité au moyen de sa reproductibilité. De jour en jour le besoin s’impose de façon plus impérieuse de posséder l’objet d’aussi près que possible, dans l’image ou, plutôt, dans son reflet, dans sa reproduction.
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