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Citations de Yaa Gyasi (367)


Les apothicaires, les sorciers, même le pasteur chrétien du fort avaient été appelés pour donner leur avis et prier pour le pauvre homme, cependant rien, pas plus les vœux de guérison que les médicaments ne semblaient pouvoir l'arracher à la bouche de la mort.
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Comment un homme noir aurait-il eu envie de nager ? Le fond de l’océan était déjà jonché d’hommes noirs. 
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Nous croyons celui qui a le pouvoir. C'est à lui qu'incombe d'écrire l'histoire. Aussi quand vous étudiez l'histoire, vous devez toujours vous demander: "Quel est celui dont je ne connais pas l'histoire ? Quelle voix n'a pas pu s'exprimer ? " Une fois que vous avez compris cela, c'est à vous de découvrir cette histoire. À ce moment-là seulement, vous commencez à avoir une image plus claire, bien qu'encore imparfaite.
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Tu veux savoir ce qu'est la faiblesse ? C'est de traiter quelqu'un comme s'il t'appartenait. La force est de savoir qu'il n'appartient qu'à lui-même.
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On m'a enseigné dans mon enfance que Dieu nous a créés supérieurs à l'animal, on ne m'a pas enseigné que je suis moi aussi un animal.
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"Quels sont vos objectifs ? Quelles sont vos ambitions ?" m'avait-il demandé. Je l'avais regardé en pensant: De combien de temps disposes-tu ? Je veux de l'argent et une maison avec une piscine et un compagnon qui m'aime et mon propre laboratoire avec les plus brillantes chercheuses. Je veux un chien et le prix Nobel et je veux trouver un remède à l'addiction et à la dépression et à tous nos maux. Je veux tout, tout en voulant vouloir moins. (p. 351)
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Ma mère s'était retrouvée enceinte de moi. Le Chin Chin et elle avaient depuis longtemps cessé d'essayer. La vie en Amérique était si chère que l'infertilité était une sorte de bénédiction. (p. 67)
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«  Dans la voiture , elle regardait par la fenêtre , silencieuse comme une souris .
J’essayais d’imaginer le paysage tel qu’elle le voyait .
Le jour de mon arrivée en Californie , tout m’avait paru si beau.
Même l’herbe jaunie, brûlée par le soleil et la perpétuelle sécheresse , m’avait semblé irréelle . ÇA DOIT ÊTRE LA PLANÈTE MARS , avait - songé alors , car cela paraissait impossible que ce soit aussi l’Amérique » ….
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Notre cerveau est à la fois notre cœur qui ressent et notre esprit qui pense et notre âme qui est.
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Personne n'oublie qu'il a été autrefois prisonnier, même s'il est à présent libre.
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Une histoire n'est rien de plus qu'un mensonge débité en toute impunité (p134)
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Quand il était jeune, son père lui avait dit que les Noirs n'aimaient pas l'eau parce qu'ils avaient été transportés dans des bateaux négriers. Comment un homme noir aurait-il eu envie de nager ? Le fond de l'océan était déjà jonché d'hommes noirs.
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Tu veux savoir ce qu'est la faiblesse ? C'est de traiter quelqu'un comme s'il t'appartenait. La force est de savoir qu'il n'appartient qu'à lui-même.
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Depuis le banc du fond, le Christ a le visage même de l'extase. Je le contemple , et il se transforme, il semble tour à tour empli de colère, peiné ou joyeux. Certains jours, je m'attarde pendant des heures, d'autres, à peine quelques minutes, mais je n'incline jamais la tête. Je ne prie jamais. Je reste assise dans un silence béni, et je me souviens. J'essaye de mettre de l'ordre, de trouver un sens, une signification à tout ce bric-à-brac. Et j'allume toujours deux bougies avant de partir. (p. 371)
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"Tu passes plus de temps avec les souris du laboratoire qu'avec des gens. Tu sais que ce n'est pas sain, hein ," me lança-t-il un jour.
Comment lui expliquer que le temps que je passais seule dans mon laboratoire était pour moi une façon de passer du temps avec des gens ? Pas exactement avec eux, mais de penser à eux, de communier avec eux au niveau de l'esprit, ce qui me paraissait aussi intime que n'importe quel dîner ou nuit passée à boire des verres. Ce n'était peut-être pas sain, mais d'une manière abstraite, il s'agissait de recherche pour améliorer la santé, cela ne comptait-il pas ? (p. 339)
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Les neurosciences vous mettaient peut-être dans la catégorie intelligente, mais certainement pas sexy. Et si vous y ajoutez le fait que j'étais noire, c'était peut-être une anomalie de trop pour lui. Il ne me rappela jamais. (p. 35)
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Il me fallut bien des années pour admettre qu'il est difficile de vivre en ce monde (...). Être en vie dans le monde, chaque jour, tandis que nous recevons chaque jour davantage, tandis que la nature de ce que "nous pouvons supporter " change et que nos façons de le supporter changent également, c'est une sorte de miracle.
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J’étais en train d'étudier les versets de la Bible dans la salle de l’École du dimanche quand je surpris cette conversation dans le couloir. Si je l'avais entendue aujourd'hui, je sais ce que j'aurais fait. Je serais sortie et leur aurais dit qu'aucune statistique ne permettait de soutenir que les noirs sont biologiquement plus susceptible de s'adonner à la drogue ou de devenir des criminels. Je serais sortie de cette église et n'y aurais plus jamais remis les pieds.
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Mais le souvenir demeure, cette leçon dont je ne me suis jamais libérée : le fait que j'aurais toujours quelque chose à prouver et que rien d'assez éclatant ne suffirait à le prouver.
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Il voulait se shooter avant de rentrer. Si Amani était là, elle lui raflerait le presque rien. Il se fixa dans les toilettes d'un bar et sentit aussitôt le mal s'éloigner. En arrivant chez lui, il se sentait presque bien. Presque, ce qui voulait dire qu'il devrait bientôt se shooter à nouveau pour se sentir un peu mieux, et encore pour être un peu mieux, et encore, et encore.
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