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Critiques de Yancouba Diémé (26)
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Boy Diola

Voici un témoignage émouvant : le récit du déroulement de la vie du père de l'auteur: Apéraw , arrivé en France en1969.

«  Boy Diola, » ,c'est ainsi que l'on appelait les villageois de Casamence venus à Dakar pour trouver du travail: le commencement de ses souffrances .

Les années d'usine n'effaceront jamais les paysages de la Brousse dans ses yeux , les arachides cultivées dans sa jeunesse, les animaux de là-bas et les histoires racontées au coin du feu.



Né au village de Kagnarou , son père , Abidjé, était naturellement le premier debout .



A Kagnarou, d'un enfant qui ne voulait pas travailler on disait : «  Celui - là , il ne respecte pas son père . »



L'auteur met en scène avec humilité , respect , une once d'humour et de dérision , un poil de maladresse le destin de cet homme « de la maison du Gros Saule » toujours écartelé entre deux mondes , le recrutement chez Citroën avec ses copains Sénégalais, Mauritaniens , Algériens, Portugais, Italiens , son licenciement après quatorze années de bons et loyaux services à la chaîne..., la vie aléatoire en foyer, le travail au marché et les débrouilles, les galères de l'expulsion, le travail d'intérimaire à l'aéroport de Roissy , l'hébergement de la famille chez son frère ,: Lecleon qui a abandonné l'islam pour le christianisme.....N'en disons pas plus.



Le fils donne voix aux déracinés , ceux dont on entend jamais la voix, jamais reconnus à leur juste valeur, des traditions ancestrales des villageois de Casamence , au fin fond de l'Afrique , jusqu’aux quartiers populaires de la banlieue parisienne : à Aulnay-sous-Bois ..





Un récit bouleversant parfois maladroit comme un premier roman .

Des mots en Wolof non traduits ....Merci à Babelio et à masse critique pour l'envoi de cet ouvrage .

Extraits :

«  Les histoires ça doit rester dans la famille , ça doit pas sortir. »



«  Un avion apparaît dans le ciel .

Apéraw bombe le torse et , en pointant l'appareil du doigt , il lâche cette phrase : « Papa,une journée , je pisserai sur ta tête ».



«  On nous a ramassés pour venir travailler en France . »



«  C'est douloureux

Le corps gâté par le fer.

Le métal.

La tôle. »
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Boy Diola

Merci à Babelio et Flammarion pour cette masse critique rentrée littéraire. Il s'agit ici du premier roman d'un jeune auteur que je trouve prometteur. Ce roman est consacré à son père, Aperaw, né en Casamance. Aperaw à très vite voulu quitter sa région d'origine, attiré par les villes. Il va tenter de survivre à Dakar puis son but sera de venir en France. Il trouve une embarcation et débarque à Marseille en 1969. Ensuite ce sera l'installation avec sa première épouse à Aulnay-sous-Bois. Il sera embauché comme ouvrier chez Citroën où il travaillera de nombreuses années. Ensuite lui et sa famille ( 9 enfants) habiteront une maison.

Yancouba Diémé rend un bel hommage à son père, il évoque les traditions sénégalaises, l'importance de la famille, la vie de tous ces africains qui aiment la France et rêvent d'obtenir la nationalité. Son récit est teinté d'humour et d'admiration pour son père. C'est très intéressant aussi sur le plan sociologique.

Un très bon premier roman que je recommande vivement.
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Boy Diola

L'auteur repart sur les traces de son père, arrivé un jour en France en provenance de son pays natal, le Sénégal.

Élevé à Kagnarou, un petit village de Casamance, Apéraw a travaillé très tôt dans les rizières et les champs d'arachide, a appris très jeune à retourner la terre à l'aide du Kaliandou. Un jour il fuit la pauvreté pour se rendre à Dakar d'où il embarquera pour Marseille, après des mois d'attente.

Derrière lui, il laisse sa famille et ses racines, mais aussi les histoires racontées au coin du feu et les animaux sauvages qui vivent dans les forêts.

De Marseille, il gagnera Aulnay-sous-bois où le travail en usine éreintant l'attend, comme c'est le cas pour beaucoup d'africains, sénégalais, mauritaniens, algériens, mais aussi pour des portugais et des italiens.

C'est alors la vie d'ouvriers chez Citroën, le mariage avec Ina, et après quatorze ans de travail, le licenciement économique, les marchés au petit matin avec son ami Moussa, puis des travaux en intérim passés à nettoyer des avions.

Il prendra une seconde femme et aura en tout neuf enfants.

L'auteur nous parle aussi de sa mère, morte très jeune qui a toute sa vie fait des ménages, comme le font encore aujourd'hui beaucoup de femmes de sa condition.

Et au passage, il nous dresse une intéressante et touchante photographie sociale de la vie dans les banlieues, des années 70 aux années 2000.

Il nous raconte aussi par des allers-retours entre le présent et le passé, son premier voyage alors qu'à 11 ans son père les avait emmenés en Casamance pour faire connaissance avec la famille restée là-bas. Un voyage qui lui a permis aussi de briser les "images imaginées", et d'en construire d'autres beaucoup plus réelles.



Très tôt désigné par ses frères pour raconter l'histoire familiale, l'auteur qui ne voulait pas devenir écrivain, a finalement par les jeux du hasard de la vie, pris la plume pour parler à la place du père.

Alors que son père reçoit enfin quarante ans après être arrivé en France, une lettre lui annonçant sa naturalisation, l'auteur est surpris de ne pas le voir sauter de joie et ranger tout simplement la feuille dans un tiroir.

Un an après, alors qu'ils regardent ensemble à la télévision, un reportage montrant l'arrivée de réfugiés sur une plage corse, le père dresse en quelques mots, un parallèle entre eux et ce qu'il a vécu lui-même des années auparavant.

Dès lors, l'auteur le "force" à raconter, pour retrouver lui-aussi ses racines, effacer les silences, en savoir plus sur cette vie qui a démarré en Casamance.

Ce témoignage est aussi l'histoire des Diolas que je ne connaissais pas du tout et qui "du temps de avant-avant" n'étaient ni musulmans, ni chrétiens.

L'histoire du père est celle d'une vie partagée entre deux mondes, celles de tous les immigrés qu'ils soient venus seuls ou qu'on soit "aller les chercher", le déracinement est le même et la coupure avec les siens, restés au pays, identique.



L'auteur donne ainsi la voix à ceux qui ne peuvent que rarement s'exprimer et parler de la douleur de l'exil et du déracinement, mais qui savent vivre dans le travail et la dignité.

Voilà un roman-témoignage touchant, non dénué d'humour, qui est aussi un bel hommage au père.

J'ai juste eu un peu de mal à me retrouver dans les noms des villages sénégalais, les mots de dialectes, et aussi dans le rythme du roman qui ne suit aucune chronologie. L'auteur a voulu nous plonger dans une ambiance, dans la manière même dont il a pris lui-même connaissance de la vie mouvementée de son père.

C'est un premier roman qui m'a permis de découvrir un jeune auteur qui a encore, je le pense beaucoup de choses à nous dire et que je suivrais avec grand plaisir.
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Boy Diola

Je suis très attachée à la Casamance, région sud du Sénégal d'où est originaire Yancouba Diémé et c'est ce qui m'a fait acheter ce premier roman intitulé "Boy Diola" en hommage à son père dont c'est le surnom.

Les diolas sont un peuple de cultivateurs, récolteurs de riz et de vins de palme depuis plusieurs siècles. Ça c'était du temps de avant avant comme dit l'auteur.

Son père Apéraw, quand il était enfant, a aidé le sien à cultiver les arachides à Kagnarou près de Bignona en Casamance. La famille qui était Animiste s'est convertie à l'Islam sans trop se poser de questions. D'ailleurs, Apéraw a toujours été croyant et fait ses prières même lorsqu'il a émigré d'abord à Dakar puis en France en 1969.

Yancouba Diémé va retracer le parcours de son père grâce aux quelques discussions qu'ils ont pu avoir. C'est un enfant Citroën, son père ayant été ouvrier sur les chaînes automobiles à Aulnay-sous-Bois. Yancouba c'est aussi le prénom de l'oncle qui a fait des études. C'est pourquoi son père a choisi ce prénom pour qu'il suive le même chemin.

Malgré l'intérêt du sujet, j'ai trouvé que le rythme du roman s'essoufflait avec un début passionnant et une fin un peu laborieuse. le choix de ne pas raconter les faits dans l'ordre chronologique n'amène pas grand chose et il manque une force de suggestion. Ces critiques ne m'empêche pas de penser que c'est une beau portrait surtout pour un premier roman.

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Boy Diola

En juillet 2001, Aperaw, immigré sénégalais de première génération, revient au pays accompagné de ses fils dont l'auteur, Yancouba alors âgé de onze ans. Il veut leur faire découvrir leur terre d’origine, la Casamance. Ils séjournent dans le village natal du père, Kagnarou, en plein pays diola. Ils y restent le temps de découvrir un autre monde, bien différent de celui de la Seine- Saint-Denis où Aperaw est venu s’installer dans les années soixante. Ceci au terme d’un long parcours pendant lequel le jeune homme tenta d’abord sa chance à Dakar où il exerça quelques petits métiers peu lucratifs avant de réussir non sans peine à se faire embaucher sur un cargo en partance pour Marseille. Un membre de sa famille lui trouva finalement une place sur les chaînes de l’usine Citroën d'Aulnay sous Bois. Il y resta une dizaine d’années avant d’être renvoyé pour participation trop active à diverses grèves. Il tenta de rebondir comme marchand de bimbeloterie sur les marchés et termina sa carrière à l’entretien des avions sur l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Polygame, il était père de neuf enfants. Ses épouses travaillaient comme techniciennes de surface dans les hôtels de l’aéroport.

« Boy Diola » se présente comme le récit intimiste d’une vie d’immigré africain en banlieue parisienne, d’une lutte permanente pour la survie, la dignité et un avenir meilleur pour les enfants. Quelque chose au bout du compte d’assez banal car vécu par quelques millions d’autres subsahariens. Le lecteur ne peut qu’être rempli de compassion envers ce vieil homme qui, à la fin de sa « carrière », ne trouve plus de contrats d’intérim car trop vieux. Mais personne n’ose le lui dire ouvertement. Il découvrira aussi l’ambiance si exotique de la vie dans un village africain, et, entre autres, les méthodes « musclées » d’éducation des enfants. On use de la trique sans aucun complexe, la fameuse « chicote » ! Le récit n’est pas chronologique. L’auteur saute sans transition d’une période à une autre, raconte diverses anecdotes pas vraiment reliées les unes aux autres, le tout dans un style très parlé, très familier, sans recherche aucune. Un ouvrage qui pourra faire découvrir toute une communauté à celles et ceux qui ne la connaissent pas encore, mais n’apprendra pas grand-chose à celles et ceux qui vivent avec. (Ouvrage critiqué dans le cadre d’une opération « Masse Critique » de Babelio).
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Boy Diola

Diola veut dire Peuple d'Afrique de l'Ouest, principalement cultivateur et est également une langue.

Avec beaucoup de simplicité l'auteur nous raconte le destin de son père Aperaw, originaire d’un petit de village de Casamance.

Son père arrive en France en 1969, à Marseille, après une traversée difficile. Suite à un reportage diffusé par un JT en 2010, Aperaw voit des migrants débarqués sur une plage en Corse, ce qui va raviver des souvenirs. A cette occasion, son fils va découvrir sa vie, son parcours de Casamance jusqu'à son arrivée à Aulnay.

Le rêve d’aller en France pour vivre une vie meilleure et bâtir un avenir pour ses enfants. Il va travailler pendant quinze ans chez Citroën, puis est licencié. Ensuite, il vendra des bibelots sur le marché et pour terminer à l'entretien des avions à l'aéroport de Roissy.

Ce roman est une histoire, d'immigration, de déracinement, de traditions, d'amour et de respect.

Un récit sociologique et teinté de trait d'humour. Un Premier roman qui témoigne des racines et de son origine, mais qui manque de chronologie.

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Boy Diola

Premier bon roman de l'auteur Yancouba Diémé.

J'ai lu ce témoignage d'une traite, écriture fluide, simple, un beau témoignage sur les racines de Yancouba Diémé, sont père se dit Apéraw en Diola.

Le Diola est une langue, aussi un peuple vivant pour la nature, la respectant, avec pour religion l'animisme : "du temps de avant-avant, les Diolas étaient asoninkés. Ni musulmans, ni chrétiens. Le mot asoninké était un sobriquet donné par les Mandingues. Ils croyaient en Emitèye..

Son fils accompagne son père dans son pays en Casamance, à la découverte de ses origines.

Son père explique entre autres passages :

"Ce qui est mauvais c'est pas ce que tu manges, ce qui est mauvais c'est la bouche".

Un roman à lire, pour mettre de côtés les préjugés, les stéréotypes, ouvrir son esprit à une autre culture..

J'aimerai rencontrer l'auteur, lui dire de persévérer dans l'écriture sur l'histoire de ses origines.
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Boy Diola

Un homme qui s’installait à Dakar pour travailler, originaire de Casamance, on l’appelait un « Boy Diola« , « le genre de type à errer presque nu dans les forêts du Sud » et qui « se nourrit de feuilles et de racines« . C’est le titre du premier roman de Yancouba Diémé racontant l’histoire de son père Apéraw, issu de la première génération des immigrants africains sur le sol de Seine-Saint-Denis.

Un soir, Apéraw dévoile son passage après avoir vu un reportage sur un bateau de migrants échoué sur une plage de Corse. Il n’en dira pas plus !

Son fils reprend le fil de son histoire : de son travail à Dakar, puis de ses tentatives de passage, de son arrivée, de ses années d’usine, de ses autres métiers pour combattre le chômage, de ses femmes, de ses enfants mais surtout de sa dignité, de sa fierté à être celui qui est « le fils de son père » et qui continue malgré tout son chemin.

Aucune chronologie dans ce récit, il faut accepter de suivre le chemin que nous trace l’auteur pour connaître mieux ce parcours si atypique et pourtant si habituel de ceux qui veulent quitter leur pays et qui se réinvente ailleurs.

La Casamance est une région considérée comme la plus belle du Sénégal. Son nom vient du fleuve qui la parcours avec une superbe réserve ornithologique. C’est semble-t-il un monde exubérant où une végétation luxuriante se déploie dans des rizières et des mangroves. Avec ses plages et ses vergers, la Casamance apparait comme un jardin d’éden, selon les agences touristiques.

Pourtant, fuyant la misère pour arriver en France en 1969, Aperaw connait l’usine Citroën d’Aulnay-sous-Bois (Celle qui avant de fermer en 2014 se faisait appeler PSA. 3 000 salariés auxquels on a proposé un projet de mobilité. Aux fils des Apreraw, immigrants maliens, algériens, tunisiens, marocains, roumains, turcs, du Sri Lanka, chinois ou haïtiens, etc.) Mais, Aperaw, lui, a été licencié pour avoir demandé une liberté syndicale tele que la loi l’y autorisait, des salaires identiques aux autres ouvriers et des conditions de travail décentes vers 1982 après 14 ans d’ancienneté, comme de nombreux de ses frères, immigrants africains, portugais, algériens, tunisiens, marocains, etc.

Après le chômage, le déclassement en vendant toutes les babioles de la terre sur les marchés, amasser dans des sacs poubelles, le décès de sa seconde femme, mère de Yancouba, et passage par la religion musulmane quelque temps, ce père fier, au port si altier, connait une retraite dans un pays qui ne le reconnaît plus et où il découvre, entre autre, la lecture…

Cette parole, ce parcours de vie d’un habitant de mon département m’a profondément touchée et émue. Par facile de donner une représentation à ces hommes de l’ombre oubliés par une société qui cristallise ses failles autour du sujet de l’immigration !

Yancouba Diémé écrit pour essayer de retrouver l’histoire de ce père pudique qui refuse de dire et de raconter son vécu car dans son pays « les histoires familiales doivent rester dans la famille« . Partager la recette du riz pour celui qui part sera l’héritage qu’acceptera de laisser ce père à un fils aux écrits qu’il découvre que tardivement.

Tout au long du récit, ce sont des mots de respect et d’amour que Yancouba Diémé pose sur une parole paternelle absente son récit qui est tout simplement beau, émouvant et profondément touchant, lui qui ne parle pas la langue de son père mais qui nous livre ce parcours de vie d’un homme, qui ressemble à tant d’autres, à qui personne n’a jamais donné la parole !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Boy Diola

Diola : peuple d'Afrique de l'Ouest (Gambie, Sénégal, Guinée Bissau) essentiellement cultivateur, c'est aussi une langue nous dit Wikipédia.



Boy Diola, j'ai envie de le nommer "déraciné", celui qui vient de la Brousse et quitte tout pour un monde meilleur.



Le narrateur (l'auteur) nous raconte avec beaucoup de simplicité, de respect, d'amour et d'humour le destin de son père Apéraw, Boy Diola originaire de Kagnarou , un petit village de Casamance.



Ce premier roman débute en 2010, un bateau laisse des réfugiés sur une plage corse. Dans les yeux des naufragés Apéraw voit ceux qui ont fait le voyage avec lui en 1969. C'est une révélation pour son fils qui veut savoir et reconstituer le parcours de son père, lui qui croyait qu'il était arrivé en France par avion.



Il se souvient quand il avait onze ans, en juillet 2001, son premier voyage au pays natal d'Apéraw. La découverte de ses origines, de ses racines, la case au village, la précarité, la chaleur, les moustiques. Son père lui conte les us et coutumes et traditions, la rudesse de la vie d'agriculteur, d'un producteur d'arachides.



Apéraw est né en 1944. La date exacte, on l'ignore, c'est parfois le 31/12, le 01/01 ou encore le 08/04/44, c'est comme ça là-bas. Apéraw a grandi au village mais très vite il a voulu autre chose. Trouver du travail en ville, apprenti menuisier ou apprenti mécanicien, survivre à Dakar puis l'appel du large vers une vie meilleure. Au port guettant chaque bateau qui l'emmènera ailleurs, il saisit sa chance, quitte tout, ce sera la France.



On voyage dans le temps et dans l'espace avec ce récit sans réelle chronologie entre Paris et La Casamance. Arrivé en France, à Paris, Apéraw trouve du travail, d'abord manoeuvre puis ouvrier à la chaîne chez Citroën durant 14 ans jusqu'à son licenciement. La vie est dure mais jamais il ne baisse les bras, il est vaillant et travailleur, rebondit et veut le meilleur pour ses enfants.



C'est un récit intimiste sur la vie d'un déraciné, un témoignage puissant sur une autre culture, la construction d'une identité.



Une plume simple, fluide, proche de l'oralité non dénuée d'humour que nous propose Yacounba Diémé dans ce premier roman.



J'ai juste été un peu perturbée par le manque de chronologie, cela me semblait un peu décousu mais peut-être est-ce le but recherché, se créer une identité sur base d'éléments disparates.



Un joli témoignage qui nous permet l'ouverture sur une autre culture et un autre regard sur les déracinés. Touchant de sincérité.



Ma note : 7/10
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Boy Diola

Yancouba Diémé nous raconte l'histoire de son père, Apéraw...une histoire d'immigration : tous les obstacles rencontrés et toutes les répercussions sur sa vie.

Ce livre m'a particulièrement touchée car je suis bénévole dans une association qui réunit des femmes et des hommes d'origine, d'âges et d'horizons divers...40 nationalités différentes y sont représentées. Sont proposées comme activités, l'apprentissage du français, la découverte des cultures et des animations interculturelles.

En premier lieu, il faut prendre la décision de partir….né à la campagne, parti à Dakar chercher du travail, Apéraw se cherche :

“ Tous les jours, tu montes sur les bateaux, et avec beaucoup d'aisance et de politesse tu dis que tu cherches du travail, tu cherches à partir. du travail en Europe, en Amérique ou en Chine, peu importe. Partir loin d'ici, traverser l'océan pour toucher d'autres soleils. On va te trouver du travail. La France vous a colonisés, vous avez le droit de venir. Vous avez le droit de venir et de rester.”

Et le voilà parti, la traversée en mer est longue, pas simple, il arrive en France en 1969.

Dans les premiers temps, il est en lien avec le Sénégal par courrier avec son frère, ce dernier lui parle en bien de Ina, une fille du pays. En 1972, Apéraw et Ina se marient, et en 1974, Ina arrive en France grâce à la loi pour le regroupement familial.Leur vie se construit rapidement : ils ont 5 enfants, puis d'un commun accord, Apéraw épouse une deuxième femme, ils ont 3 enfants, et le petit dernier nait en 1990 : Yancouba, l'auteur de ce roman. Apéraw a un travail chez Citroen, ils achètent une maison à Aulnay sous Bois. Puis tout bascule, Ina meurt d'un cancer. Retournés au pays pendant 3 mois, Apéraw a un avis d'expulsion. Sa deuxième femme divorce. Il est également licencié de chez Citroen. Commence alors une vie de débrouille, d'abord commerçant à Rungis, puis intérim de nettoyage à Roissy….A 11 ans, Yancouba vient pour la première fois au Sénégal, pour visiter la famille et les cultures. En 2010, Yancouba est étudiant à l'université.

Beaucoup de passages sur les difficultés administratives, les demandes de naturalisation…

Apéraw obtient la nationalité française après 40 ans de vie en France !

J'ai beaucoup aimé ce roman, des moments de vie très cruels.

J'ai beaucoup aimé voyager entre le Sénégal et la région parisienne.

Par contre, j'ai eu un peu de mal avec le temps, le roman est loin d'être chronologique.

Je recommande vivement, pour avoir un regard différent sur les gens de couleurs différentes que vous croisez chaque jour dans la rue : ce roman montre à quel point leur parcours est difficile. Enfin, je rajoute ma petite touche personnelle, le parcours d' Apéraw est fort compliqué pourtant il n'a pas l'obstacle de la langue. Dans l'association que je fréquente, je rencontre beaucoup d'immigrés qui rencontrent cet obstacle, c'est très compliqué pour eux.

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Boy Diola

Au fil des souvenirs d’Apéraw, son fils raconte la vie de son père depuis son petit village de Casamance jusqu’à Paris dans les années 60.



On découvre ainsi, dans le désordre, comment le père réussi à monter dans un bateau pour Marseille, pourquoi il épouse Ina, son travail et son licenciement des usines Citroen dans le 15e arrondissement de Paris, le soutient de la famille.



J’ai aimé découvrir la vie d’Apéraw, qui a laissé loin derrière lui la brousse et les arachides partagées pour s’installer dans un pavillon triste d’Aulnay-sous-Bois.



J’ai aimé sa débrouille, lui qui ne lit pas, mais qui croit en sa force de travail, même quand les agences d’intérim ne le rappelle pas.



J’ai été triste avec lui de découvrir que sa retraite tant espérée dans son pays natal ne sera pas aussi belle que prévue car il ne fait plus partie de la communauté, on le tolère à peine.



Un roman sur une vie comme il y en a tant, et pourtant elle est essentielle.



L’image que je retiendrai :



La dernière, celle d’Apéraw apprenant à son fils à cuire le riz, savoir essentiel quand on part loin de sa famille.
Lien : https://alexmotamots.fr/boy-..
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Boy Diola

Voici un premier roman que j'ai découvert grâce à une masse critique. Le thème, d'actualité,, ainsi que la forme du livre, correspondent à ce que je recherche en ce moment pour certaines de mes lectures.



2010. Un fait divers en Corse, des migrants largués une nuit sur une plage entourée de falaises. Ceux-là, au moins, ont pu parvenir au terme de leur traversée. Cet événement, qui passe au JT, ravive les souvenirs. Le père du narrateur "se terre dans le silence. Il acquiesce. Dans son fauteuil, il repense à son voyage en bateau. Dans les yeux des naufragés, il revoie ceux qui ont fait la traversée avec lui en 1969. (...) C'est là que tout a commencé, je n'étais au courant de rien."

Alors, le narrateur, 19 ans, s'interroge. C'est le début de ce livre, de cette quête sur les traces du parcours paternel, de Casamance à Aulnay, le parcours d'un travailleur immigré que les entreprises françaises sont venues chercher, pour passer de la côte ouest de l'Afrique, à un foyer de travailleur, et aboutir à la propriété d'un pavillon, le rêve d'une vie.

Cette trajectoire est entrecoupée de récits de voyages du narrateur au pays DIola, dès ces onze ans, le décalage entre ici et là-bas pour ce petit français qui croyait que son père était arrivé en avion comme tout le monde.

Ce livre est un regard sur les racines, sur un parcours, sur ce qui forge l'identité de chacun.
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Boy Diola

Un premier roman très prometteur que ce Boy Diola. L’auteur nous embarque rapidement avec lui au gré de ses souvenirs de l’histoire de son père dont il ne prend lui-même connaissance que par bribes. Nous voyageons donc avec un plaisir non dissimulé, dans le temps et l’espace : nous passons par les forêts luxuriantes d’Afrique, par l’activité foisonnante de Dakar, par Marseille, par Aulnay-sous-bois. Mais tout cela sans suivre une chronologie rectiligne. J’ai vraiment eu cette impression, propre à l’autobiographie, que nous apprenions les événements au fur et à mesure des récits paternels, des rencontres avec les amis, avec les oncles, les cousins. Les failles temporelles sont nombreuses, ces bonds dans le temps obligent le lecteur à rester concentré et attentif tout au long de sa lecture. Mais cela se fait sans problème.

Si la réalité dépeinte ici ne prête pas toujours à sourire, le narrateur rend vraiment un bel hommage à son papa, car ce qui ressort de ce texte, c’est que même dans les problèmes financiers, dans les soucis de santé, de deuil, il n’a pas été malheureux. L’entraide, la famille, la débrouille et la bonne humeur semblent être les maîtres-mots de cette vie de famille. En outre, le père est une vraie personnalité, il oscille entre la naïveté, l’aspiration à la tranquillité et une répartie incroyable. J’ai particulièrement aimé sa réaction face à la couleur rouge.



Je vous invite donc chaleureusement à découvrir cet agréable premier roman vous passerez un excellent moment et normalement, en le refermant, vous devriez vous dire « Déjà ?!… ». C’est un texte drôle, touchant, dépaysant, révoltant aussi parfois, mais sans être grave, et ça, c’est un coup de maître.
Lien : https://livresque78.com/2019..
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Boy Diola

Yancouba raconte l’histoire d’un homme né à Casamance, petit village au Sud du Sénégal. Cet homme, c’est là-bas qu’il a appris tout ce que ses mains savent faire. Avec la terre, dans la forêt. Tous les poids que son corps a soulevé, sans jamais flancher, car pour vivre, pour manger, il fallait travailler dur.

Pourtant, l’auteur ignorait tout du passé d’Apéraw, son père, autrefois surnommé « Boy Diola » : les souvenirs douloureux qui restent dans un coin de sa tête mais qui n’ont jamais pu sortir de sa bouche, et qu’un journal télévisé ravivent un jour, des années plus tard. Apéraw revoit alors les doutes et l’espoir qui l’ont accompagné pendant sa traversée en 1969, ce voyage en bateau depuis Dakar qui le mènera jusqu’à la France, ce voyage inespéré après des mois de patience acharnée.

Mais pour avoir de nouveau un toit au dessus de sa tête et subvenir aux besoins de sa famille, Apéraw doit encore survivre à de nombreux obstacles, tant professionnels qu’humains. Et ce que nous raconte l’auteur avec tendresse, et avec un regard bienveillant sur ce père dont l’enfance est si différente de la sienne. Il est avide de connaissance, et on sent la fierté poindre à chaque page, le respect qu’il voue à ses racines et à son père. C’est un bel hommage qu’il nous livre, et sans jugement aucun, on sent plutôt l’envie de dresser simplement un portrait de l’homme qu’il admire. Le tout est parfois assez confus, brouillon, et si les émotions qui se dégagent de ce roman sont assez discrètes, elles collent finalement au personnage, et reflètent bien la vie et la personnalité d’Aperaw. Ce n’est pas un livre inoubliable mais peut-être que je suis simplement restée en dehors du roman, ce qui ne m’a pas empêchée de le trouver intéressant et touchant.
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Boy Diola

Récit fait de souvenirs, Boy Diola l'histoire de la vie d'Aperaw père de l'auteur venu de Casamance (Sénégal) pour débarqué sur le port marseillais en 1969. L'auteur revient sur les années de labeur à Dakar avant de trouver le bateau qui après huit jours en mer lâchera Aperaw dans un nouveau monde. Les années d'usine chez Citroën à Aulnay-sous-Bois, les grèves et ses syndicats qu'il n'apprécie guère, le crédit et la maison qu'il perdra un peu plus tard, les enfants et ses deux femmes dont l'une mourra très jeune. Mais surtout l'auteur fait ressortir cette dignité absolue qui guide son père, cette envie de travailler pour montrer qu'il n'est pas un bon à rien, peut subvenir aux besoins de sa famille, ce besoin de travailler pour être quelqu'un.



Le récit alterne l'histoire du père et la vision du fils car bien entendu tout est raconté en se basant sur des non-dits, des ressentis, le temps d'avant-avant ne se raconte pas, ce qui est passé reste derrière. Il est difficile de construire une vie lorsque l'on est à la fois physiquement en France à travailler à l'usine et par la pensée encore au pays à humer l'air et la terre, à respecter le cycle de la vie et d'en remercier un dieu que l'on a pas choisi tiraillé entre la chrétienté et l'islam.

Ce roman est le roman des immigrés venus en France pour se construire une vie en passant par le foyer, les petits jobs, l'intérim, la précarité, le tiraillement entre tradition et modernité,  et ce père ce taiseux plein d'humanité cachant sa tendresse sous sa rudesse, ce père qui se débrouille avec la langue française. 



Récit plein d'amour un peu maladroit par moment et où les personnages se mélangent mais on excuse ce premier roman qui se veut être un hommage à une force tranquille.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Boy Diola

« Boy Diola » c’est ainsi qu’on a appelé le père du narrateur-auteur, qu’il nomme lui Apéraw. C’est l’histoire d’un homme élevé dans la nature Africaine, qui en 1969 prend un bateau vers la France, là où travaillera toute sa vie, partagé entre sa terre natale et celle qui l’accueille tant bien que mal.



Assez court, ce roman se lit facilement, avec un langage assez oral. Le narrateur nous raconte avec émotion la vie de son père. Malheureusement, cette vie, si elle n’est pas des plus ordinaires, ressemble néanmoins à celles de milliers de personnes venues en France. En alternant les passages en France et ceux « au pays », l’auteur nous fait ressentir les émotions de son père, les siennes également, mais pour moi il manquait d’une narration plus romanesque pour retenir mon attention. Il faudrait d’ailleurs presque le ranger en témoignage plutôt qu’en roman.



Si le sujet est intéressant, il y a malgré tout des maladresses, on sent qu’il s’agit d’un premier roman et pour ma part, il manquait un petit quelque chose afin de capter mon attention et de me donner envie de le continuer en rentrant le soir à la maison !
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..
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Boy Diola

Au Sénégal, les villageois qui venaient de Casamance pour travailler à Dakar étaient appelés « Boy Diola ». L’auteur nous parle de l’histoire d’un de ces hommes, son père, Apéraw.



Un roman au thème déjà maintes fois abordé, celui d’un immigré africain vivant en banlieue. Au niveau sociologique, je n’ai rien appris que je ne sache déjà. J’aurais aimé que les parties sur le Sénégal soient un peu plus développées, notamment les descriptions. J’aurais aimé voyager plus…

C’est aussi un roman sur les traditions, leur poids, la transmission, l’intégration, l’identité et l’importance des liens familiaux.

Un style un peu trop simple, parfois maladroit avec notamment des expressions en wolof non traduits. Un roman intéressant mais pas assez développé pour moi. De plus, le récit se fait sans chronologie, ce qui m’a parfois perdu. Néanmoins, il y a un peu d’humour et de l’émotion face à cet homme perdu entre 2 cultures.



Bref, j’ai bien aimé sans plus !
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Boy Diola

"Boy Diola", c'est l'histoire de l'Afrique. Celle qui souffre, qui meurt de faim, qui rêve d'ailleurs, qui est prête à tous les sacrifices pour sauver sa vie et qui tient sa tête haute parce que l'honneur, c'est important.

C'est l'histoire d'Apéraw, d'un voyage vers un monde imaginé meilleur, et d'une vie, pas tendre, pas drôle, faite de renoncements et pourtant digne, fière. C'est un homme qui construit l'avenir de ses enfants, qui leur apprend la patience et aussi l'humilité, le travail et la tristesse du déracinement, et cette manière unique de mêler traditions ancestrales et adaptation à la vie occidentale...

Ce premier roman rend un hommage au père, à la figure patriarcale dans tout ce qu'elle a de noble et dans toute la force qu'elle peut apporter aux enfants. C'est aussi un instantané social, le récit de l'immigration, de cette résilience dont sont capables ceux qui quittent tout chez eux dans l'espoir de meilleurs lendemains.

Merci à Babelio Masse Critique et aux Editions Flammarion pour cette lecture en avant-première et pour la découverte de ce jeune talent qu'il faudra suivre !
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Boy Diola

Il est des romans que j’adore, d’autres que j’aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie et très rarement pas du tout. Il en est d’autres pour lesquels je me pose des questions sans réellement trouver la réponse. C’est le cas de "Boy Diola", premier roman de Yancouba Diémé.



Je me demande, notamment, pourquoi ce récit ne m’a pas emportée. Le sujet était pourtant de nature à m’émouvoir. Un jeune (l’auteur) raconte l’histoire de son père quittant son pays, le Sénégal, pour fuir la misère, les souffrances et rejoindre la France. Tout est là qui peut m’intéresser : l’aventure humaine, la voix donnée à ceux qui restent dans l’ombre, les difficultés de certaines vies, le déracinement, les embûches liées à l’adaptation, celles du passage d’un monde à l’autre. Tous ces thèmes me passionnent et malgré tout, je n’ai pas réussi à être complètement captivée par cette lecture.

Pourtant, la construction qui permet de naviguer entre l’Afrique et la France n’est pas désagréable, mais je m’y suis perdue parfois. Plus qu’un roman, j’ai eu l’impression de lire des anecdotes, posées là, les unes à côté des autres, des bribes de vie comme écrites sur des petits bouts de papier. L’écriture ne m’a pas enchantée. Ce n’est pas sa simplicité qui m’a gênée mais plutôt son côté "langage parlé", son manque de poésie, de recherche "Sur sa carte nationale d’identité, Apéraw est né le 31/12/1944. Mais les autorités ne se mettent pas toujours d’accord. Sur d’autres documents, il est né le 08/04/1944 ou le 00/08/1944. Ces numéros, il les joue au Loto et au tiercé. S’en fout de savoir si le cheval est sur la ligne de départ ou pas…"… "S’en fout de savoir…", c’est moderne, sans doute, familier, sûrement, mais ce n’est pas le genre d’expression que j’apprécie de lire dans un roman.



"Boy diola", un roman que j’aurais préféré écrit dans une langue plus châtiée.



J'ai lu ce roman dans le cadre d'une Masse Critique privilégiée et je remercie chaleureusement Babelio et la maison d'éditions Flammarion pour cette découverte.


Lien : https://memo-emoi.fr
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Boy Diola

Excellent premier roman, il nous raconte la vie de son père quittant sa Casamance natale pour venir en France via Marseille. On navigue entre l'Afrique son pays d'origine et la Seine Saint Denis sa terre d'accueil, dans un style actuel non dénué d'humour malgré certaines situations graves. Je recommande vivement.
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