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Citations de Yasmine Ghata (77)


Je connus l'extase, la transe d'être en Dieu,l'instrument de Moshem retentissait à des kilomètres à la ronde,défiant les jours,les saisons et les vents.Frappes courtes et longues, notes sèches et aigües,montantes,qui finissaient par éclater à la lumière.Mon corps tout entier avait quitté le sol.
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Son odorat avait remplacé ses yeux.Ma mère avait pour lui une odeur de miel, et moi, de lait.
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Barbe Blanche enviait à mon père ses visions,cette musique insonore,l'ascension de son âme délivrée de la boue terrestre.
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Dieu m'est apparu dans une nuée difforme aux couleurs indéfinies.Il est clair comme de l'eau et flamboyant comme la flamme.Quand il disparaît,une lueur décroissante ma ramène à l'obscurité.A cet instant,je crois entendre mes notes crépiter,mes notes frémir d'étincelles pareilles à un feu qui s'étiole.
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La violence de notre foyer et son vacarme avaient conféré à ses cordes une résonance plus acérée et plus emportée.L'instrument de Barbe Blanche était à son image.
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Le târ de mon père renfermait ses péchés.Sa caisse de résonance ne nous livrait rien de son secret.
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Il y inscrivit cinq notes, certaines entre deux intervalles et d'autres sur la ligne.Il saupoudra la feuille fraîchement manuscrite d'une grosse pincée de safran, ses doigts dispersaient la poudre brune par frottement. Ses notes nues se parèrent d'ornements, il les para d'atours et de parfums, une odeur amère d'encre et d'épice. Il prit son instrument et joua.
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"Un bon joueur de târ subtilise au vent son souffle", c'est ainsi que Mir Ahmad commença l'apprentissage d'Hossein.
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Tenant d'une main le manche, il improvisait avec les doigts de la deuxième de véritables morceaux aux rythmes changeants pareils au galop d'un cheval qui troquait bientôt son allure pour la marche lente d'un chameau.Notes pareilles au vrombissement d'un bourdon.Il prolongeait la note de ses intuitions.Il ne se doutait pas que notre mère pleurait à chaque vibration.
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J'étais à lui tout entière, son instrument,sa corde unique,celle capable de produire mille vibrations sous ses doigts,mais jamais un cri ne dépassa le silence,Moshem,après le plaisir,traçait toutes sortes d'inscriptions invisibles sur moi.J'étais sa note nue qu'il habillait d'ornements,qu'il parait suivant son inspiration.L'ongle de son index droit employé comme plectre sous ma peau.
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La musique de Moshem était un océan, je n'étais qu'une larme.
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Le Divin se trouve en tout et converge vers le tout.L'extase survient au moment où la musique nous permet de contempler l'univers comme un livre ouvert.
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Musicien guérisseur,on disait que ses notes avaient le pouvoir d'atteindre les oreilles de Dieu,et d'attirer ses bienfaits.
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Une calligraphe raconte sa vie , au temps où les calligraphes disparaissent de par la modernisation de la Turquie avec Ataturk, et ce avant même que les femmes puissent avoir une place vraiment reconnue en la profession.
Elle raconte sa vie , depuis l'au-delà, avec un naturel doux et discret quant à l'existence de la vie après la mort, postulat qui ne varie pas comme ses convictions religieuses qui, elles , ondulent de la foi à l'athéisme au gré des vagues de sa vie. Postulat aussi des esprits de calligraphes décédés avec qui elle entretient tout aussi naturellement des relations. Ceci ne constitue pas l'essentiel des évènements du livre, mais en crée l'atmosphère originale, casi onirique, induisant une distance que la narratrice entretient envers sa propre vie que j'ai beaucoup appréciée.
Étrange femme, moderne d'une certaine manière et un peu en avance sur son époque, qui a pour vocation un métier jusque-là réservé aux hommes, qui divorce dans une société encore très vouée à la famille indissoluble, qui doit renoncer à éduquer un fils adoré d'une part, et d'autre part cette nostalgie constante d'un passé détruit par les réformes modernes, engloutissant sur leurs passages cette tradition de l'écriture qui est plus qu'une simple transcription de savoirs, mais poésie et communication avec l'invisible et recueillement.
J'ai beaucoup aimé découvrir cet art, que l'auteur présente de façon très intime et délicate, ainsi que apprendre sur certains aspects de l'islam, trop souvent démonisé de nos jours par nos médias
Je suis surprise par cette nostalgie du passé qui se retrouve, probablement par pur hasard, dans les 2 seuls livres que j'ai lu sur la Turquie (l'autre étant )
J'ai par contre eu du mal à m'habituer au rythme de ce roman, des pans entiers ne m'ont parus n'être qu'une ébauche de ce qu'il aurait pu être, une esquisse laissant un peu sur sa faim...
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La lune me lance un sourire bienveillant, les paumes de mes mains sont orientées vers elle, comme le font les croyants vers la niche du prophète. J'essaye de capturer l'astre obscur, les reliefs lunaires se réfléchissent sur ma page, en écritures illisibles. Je les rehausse d'or pour en garder la trace, ma main cerne les contours de roches poreuses. L'or du vieux Sélim est trop éclatant comparé au vieux soleil. Les écritures se sont réduites en cendres, je trace des sillons dans la poudre fine, dessine des arabesques sans fin; ma page est aussi vaste que la voûte céleste.
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Nous sommes au dernier étage, la vue sur le Bosphore est impressionnante, je me surprends parfois à tenir les murs, ou à les raser quand j'ai le vertige. Ma main ne travaille plus comme avant depuis que nous vivons en altitude, elle effleure le papier et sème l'encre comme un projectile. Les pleins et les vides se sont inversés à force de côtoyer le ciel. De ma fenêtre, je ne vois plus la terre ferme mais ce bras de mer turquoise embrassant l'immensité. Mes doigts battent des ailes à défaut de pouvoir bouger. Ils ne sont pas grand-chose en définitive, une drôle d'étoile à cinq branches qui écrit du haut d'un immeuble scrutant les allées et venues du détroit. Pourtant. ces petites mains suffisent à agiter les eaux du Bosphore. Quand je peaufine une lettre, un tourbillon voit le jour; Quand ma main s'emporte, l'écume jaillit sur les quais et se retire avec la même intensité.
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La belle écriture éclaire, épanouit les traits et intensifie le regard.
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