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Citations de Lie Yukou (34)


Qui est apte à être un officier
n'est pas belliqueux
Qui est apte à combattre
ne se met jamais en colère
Qui est apte à vaincre son ennemi
ne l'affronte jamais
Qui est apte à employer les hommes
se met au-dessous d'eux
C'est là la vertu de non-rivalité;
c'est là aussi la capacité
d'employer les hommes;
c'est là enfin l'apogée
d'être digne du ciel.
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Un homme perdit sa hache. Il soupçonna le fils du voisin et se mit à l'observer. Son allure était celle d'un voleur de hache; l'expression de son visage était celle d'un voleur de hache; sa façon de parler était tout à fait celle d'un voleur de hache. Tous ses mouvements, tout son être exprimaient distinctement le voleur de hache. Or, il arriva que l'homme qui avait perdu la hache, en creusant par hasard la terre dans la vallée, mit la main sur cet outil. Le lendemain, il regarda derechef le fils du voisin. Tous ses mouvements, tout son être n'avaient plus rien d'un voleur de hache.
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Lie Yukou
Le but suprême du voyageur est d'ignorer où il va. Le but suprême de celui qui contemple est de ne plus savoir ce qu'il contemple. Chaque chose, chaque être est occasion de voyage, de contemplation.
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Bien que les pieds de l'homme n'occupent qu'un petit coin de la terre, c'est par tout l'espace qu'il n'occupe pas que l'homme peut marcher sur la terre immense. Bien que l'intelligence de l'homme ne pénètre qu'une parcelle de la vérité totale, c'est par ce qu'elle ne pénètre pas que l'homme peut comprendre ce qu'est le ciel.
C'est en marchant que la voie est tracée; c'est en nommant les choses que les choses sont délimitées ainsi. Comment dire oui à une chose ? On dit oui à une chose qui est. Comment dire non à une chose ? On dit non à une chose qui n'est pas. Comment juger ce qui est possible ? On considère comme possible une chose qui est possible. Comment juger une chose qui n'est pas possible ? On considère comme impossible une chose qui n'est pas possible. Tout chose a sa vérité; toute chose a sa possibilité. Il n'est rien qui n'ait sa vérité, il n'est rien qui n'ait sa possibilité.
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Certains rêvent de festins, et pleurent au réveil; d'autres pleurent dans leur rêves, et à l'aurore partent à la chasse. Or, les uns et les autres, pendant leurs rêves, ne savent pas qu'ils rêvent, et parfois rêvent qu'ils sont en train de rêver. Ce n'est qu'au moment de leur réveil qu'ils savent qu'ils rêvent. Ce n'est que lors du grand réveil qu'on sait que tout n'a été qu'un grand rêve. La foule ignorante se croit éveillée en distinguant le prince d'un berger. Quel préjugé !
"Kong-tseu et toi-même, vous n'êtes que des rêves. Je te dis que tu rêves, cela aussi est un rêve."
Ces paroles sont extraordinaires et paradoxales. Dans la suite des siècles, un grand sage les comprendra un jour. Ce jour viendra aussi vite que le temps passe du matin au soir.
Si je discute avec toi et que tu l'emportes sur moi au lieu que je l'emporte sur toi, as-tu nécessairement raison et ai-je nécessairement tort ? Si je l'emporte sur toi, ai-je nécessairement raison et toi nécessairement tort ? ou bien l'un de nous deux a raison et l'autre tort ? ou bien avons-nous raison tous les deux ou tort tous les deux ? Ni toi ni moi nous ne pouvons le savoir, et un tiers serait tout autant dans l'obscurité. Qui peut décider sans erreur ? Si nous interrogeons quelqu'un qui est de ton avis, du fait qu'il est de ton avis, comment peut-il en décider ? S'il est de mon avis, du fait qu'il est de mon avis, comment peut-il en décider ? Il en sera de même s'il s'agit de quelqu'un qui est à la fois de ton avis et du mien, ou d'un avis différent de chacun de nous deux. Et alors, ni moi, ni toi, ni un tiers ne peuvent trancher. Faudra-t-il attendre un quatrième ?
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Il y a dans le monde une voie toujours victorieuse et une voie qui ne l'est jamais. Celle qui est toujours victorieuse s'appelle douceur, l'autre, la voie qui ne vainc jamais : violence. Elles sont toutes les deux aisées à connaître, mais l'homme les ignore.
(Lie Tseu 2-17)
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Ca me rappelle un dialogue, entendu en Egypte, entre une poule confucéenne et sa rivale taoïste :
La poule confucéenne : T'as pas honte de pondre des oeufs si petits ? Regarde voir les miens : le double des tiens, qu'ils sont ; même qu'ils valent une grosse piastre. Les tiens, j'en donnerais tout juste une petite piastre.
La poule taoïste : Pour une petite piastre de différence, à quoi bon se casser le cul ?
Lao-Tseu ? (euh non ! préface d'Etiemble)
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Se comporter comme poules et chiens, comme un animal, et exiger l'estime des hommes, c'est vouloir l'impossible. Quand un homme ne tient plus compte d'autrui, il court de graves dangers et la honte est sur lui.
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L'homme parfait est comme mort. Il ignore pourquoi il se meut et pourquoi il ne bougerait pas. Sous le regard des hommes, il ne change pas son comportement extérieur. Il ne change pas davantage ce comportement quand il est à l'abri du regard d'autrui. Solitaire, il s'en va et il vient ; solitaire, il sort et il rentre. Qui peut s'opposer à ses démarches ?
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Maître Lie se complaît dans le parodique, le saugrenu, l'extravagant. Quand il reprend certains des développements ou des historiettes du Tchouang-tseu, il renchérit encore, poussant plus loin la veine satirique et baroque. Il exhibe une galerie surréelle d'hommes plus remarquables les uns que les autres par l'insignifiance de leurs capacités : tel preux est célèbre pour sa force qui lui permet de "briser net la cuisse d'une sauterelle de printemps et soulever les ailes d'une cigale d'automne", tel médecin miraculeux laisse faire la nature plutôt que de soigner les malades ...
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On régit un état comme on fait frire un petit poisson (...) car quiconque remue trop souvent la friture risque de la mettre en miette ; quiconque multiplie les lois de l'Etat risque d'opprimer son peuple
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Au pouvoir depuis cinquante ans, Yao ne savait ni si l'empire était bien gouverné ni si ses nombreux sujets désiraient lui obéir. Il interrogea ses conseillers, qui ne surent répondre. Il interrogea des personnes extérieures à la cour, qui ne surent répondre. Il interrogea des paysans, qui ne surent répondre. Vêtu simplement, il se promena dans les rues, et entendit à un carrefour un enfant chanter :

Il règne sur notre peuple,

Il a exterminé les brigands.

Mais le peuple l'a oublié,

Ne sait devoir obéissance à l'Empereur.

Très content, Yao demanda qui avait enseigné ces paroles. "Le grand préfet" répondit un enfant. L'Empereur interrogea le grand préfet, qui répondit qu'il s'agissait de vers anciens. rentré au palais, Yao convoqua Shun, lui offrit pouvoir que Shun accepta sans discuter.
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Jadis, Tchouang Tcheou rêva qu'il était un papillon voltigeant et satisfait de son sort et ignorant qu'il était Tchouang Tcheou lui-même. Brusquement il s'éveilla et s'aperçut avec étonnement qu'il était Tcheou. Il ne sut plus si c'était Tcheou rêvant qu'il était papillon, ou un papillon rêvant qu'il était Tcheou. Entre lui et le papillon il y avait une différence. C'est là ce qu'on appelle le changement des êtres.
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le coq de combat
Ki Siao-tseu dressait un coq de combat pour le roi Siuan de Tcheou. Dix jours (après le début du dressage), le roi s'enquit : "le coq est-il déjà bon pour le combat ?" L'autre répondit : "Pas encore, il est vaniteux et suffisant."
Dix jours se passèrent, le roi réitéra sa demande. L'autre dit encore : "Pas encore, il réagit à chaque ombre, à chaque bruit." Dix jours plus tard, le roi s'enquit de nouveau. "Toujours rien", lui fut-il répondu. "Il a encore le regard trop irrité et un air triomphateur." Enfin, après dix autres jours, comme la demande se renouvelait (Ki Siao-tseu) déclara : "Il y est presque ! Quand d'autres coqs chantent, cela ne fait aucune impression sur lui. En le regardant, on croirait voir un coq en bois. Sa force intérieure (Te) est parfaite."
Les autres coqs n'osaient s'approcher de lui ; (au contraire), ils se détournaient et s'en allaient.
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Quel est le but du voyage ? Le voyageur suprême ignore sa destination. L'observateur suprême ignore ce qu'il contemple. Tout est voyage. Tout est observation. C'est ce que j'appelle voyager, c'est ce que j'appelle observer. (p. 83)
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Venues de temps lointains, Les Fables de Maître Lie semblent agir comme la bombe à dépoussiérer le temps des pensionnaires du moratorium, dans l'Ubik de Philip K. Dick. On se prend à rêver qu'à défaut de "rendre aux hommes l'étincelle prométhéenne", elles puissent suffire, en redorant pour un temps "le blason des chimères", à transmuter la déréliction de cet univers factice dont le clinquant cache mal la décomposition et la misère.
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Quatre espèces d'hommes se mêlent dans le monde : les rusés et les simples, les circonspects et les agités. Tous suivent leur manière d'être jusqu'à la fin de leur vie sans se comprendre. Et chacun estime qu'il atteint la plus profonde sagesse.
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La Voie de l'univers est tantôt Yin tantôt Yang. Le système des avisés est tantôt justice tantôt humanité. La nature d'un être est tantôt dureté tantôt mollesse. C'est ainsi que chacun suit sa nature, sans échappatoire.

(...) Liezi (Lie Tseu) mangeait au bord d'une route au cours d'un voyage au Wei lorsqu'il vit un crâne de cent ans. Il arracha une vergerette qu'il pointa vers le crâne, se tourna vers son disciple Bofeng et dit : " Qui, à part lui et moi, sait qu'il n'est pas mort et n'est jamais né ? Ce savoir est-il par-delà le bonheur et le malheur ?
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Souffles vitaux et formes corporelles ne sont qu'apparences. Le commencement de la création et des métamorphoses, les transformations du Yin et du Yang s'appellent respectivement naissance et mort. (p. 63)
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Les fables de Maître Lie nous confrontent non pas au triste et terne "procès" tant célébré par les apôtres de l'altérité chinoise, mais à une réjouissante et vivace "création".
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