Yves Chaland

Une bande dessinée d'anthologie!

Yves Chaland, disparu bien trop tôt, déployait des talents graphique, narratif et humoristique rarement atteints par un auteur-dessinateur du 9e art.

Bob Fish, parodie belge des romans noirs américains, emmène le lecteur - spectateur dans une sombre histoire de secte.

La rencontre avec le jeune Albert, reste dans la tradition de la bande dessinée avec un personnage principal et son faire-valoir...

Le trait de Chaland, c'est cette ligne claire devenue souple et bondissante héritée de Franquin des années 50.

L'humour de Chaland, c'est cette impertinence développée à partir des années 70 lorsque la bande dessinée s'est faite plus adulte, plus mature dans un sens beaucoup moins érotique que les interdits.

La narration de Chaland, elle est rapide, limpide et continuatrice des récits de Maurice Tillieux (Gil Jourdan) pour des histoires captivantes.

En bref, un album indispensable à découvrir ou à re - déguster.

Premier album de Freddy Lombard qui nous invite à entrer dans l'Histoire en suivant les aventures rocambolesques de nos jeunes héros: Lazlo, Sweep, Freddy, Dina et bien d'autres sur les route d'Europe mais aussi au coeur de la Révolution en marche.

D'Italie où Lazlo a été mis à l'abri par son oncle après la déportation de ses parents jusqu'à Budapest, capitale hongroise en proie à l'invasion Russe, certains se donnent à corps pedu dans la bataille jusqu'à risquer leur vie ou être déportés pendant que d'autres font de leur mieux pour aider et déliver les premiers.

les dessins nous font penser à un autre aventurier en la personne de Tintin, alors que l'édition ne date que de 2014, désuet mais agréable.

Cette bande dessinée de 1980 a un intérêt, aujourd'hui elle ne pourrait plus être éditée (je pense), Tintin au Congo n'est rien à coté. Chaland conçoit deux héros, le détective Bob Fish et le jeune Albert, citoyens belges. Deux histoires composent cet album, la première traite de l'enlèvement du fils d'un milliardaire, la seconde d'un éditeur malhonnête. Alors effectivement, coté lecture, il existe plusieurs degrés d'interprétation. A l'époque le racisme et l'absence de scrupules et de morale n'ont choqué personne, aujourd'hui quand je la relis, je pense aux premiers SAS et aux San Antonio et je m'aperçois que notre société a beaucoup évolué. Malgré tout, ces histoires me font bien marrer.

Je me suis laissé tenter une seconde fois par la nouvelle mouture de Métal Hurlant, et encore une fois, je suis comblé.

Le principe est le suivant : A chaque numéro, on alterne la nouvelle génération puis les précurseurs

Dans ce numéro, on nous ressort donc les "vieux" sur presque 300 pages.

Mais attention, c'est du lourd,du pointu, du grandiose : Druillet, Moebius, Alexis, Bilal, Margerin, Gimenez...

J'ai découvert avec plaisir également Michio Hisauchi, Paringaux, Palacios, Chaland, Claveloux, Keleck, Nicollet...qui font aussi preuve d'une grande créativité artistique.

Chaque histoire se déguste comme une friandise.

Elle est accompagnée d'un petit texte qui nous parle du contexte, nous présente l'auteur, ses connexions avec Métal, Dionnet et les autres.

Encore un très bon numéro.

Je continue dans ma découverte de cette fameuse revue « Métal Hurlant », avec le numéro 4 d'août 2022 intitulé « L’homme est bien petit ».



Ce numéro est une compilation de planches de bandes dessinées extraites des mythiques numéros de la première version de la revue parus dans les années fin 70 et 80 mais pas que.



Chaque bande dessinée est présentée dans un article approfondi d’une page revenant sur sa genèse et sur le parcours de son ou ses auteurs. Nous retrouvons ainsi de grands auteurs de cette période, de Enki Bilal à Nicole Claveloux en passant par Moebius, Frank Margerin, Beb-Deum ou Carlos Gimenez pour n’en citer que quelques-uns parmi les 33 auteurs présents.



Le revue présente également 2 articles complets, le premier sur l’histoire de cette revue et le second sur une auteure inspiratrice de Druillet : Catherine Lucille Moore ; et, 2 interviews de Philippe Druillet et Jean-Michel Nicollet.



J’ai adoré la découverte et la lecture de cette revue. J’ai découvert des auteurs que je ne connaissais que de réputation et ai pu rencontrer d’autres auteurs que je ne connaissais pas du tout. J’ai notamment adoré la proposition de Nicole Claveloux, son dessin si fort illustrant une histoire des plus macabres. J’ai pu approcher Jean-Michel Nicollet, j’ai adoré sa façon de dessiner, son univers et son propos : un auteur d’un talent fou dont je vais dès à présent rechercher les différentes productions tellement il m’a fascinée.



Une revue terriblement addictive, passionnante, riche que je ne peux que vous recommander chaleureusement.

Typique bande dessinée à la belge en dessins comme en histoire, Bob Fish est une parodie de polar américain dont l'humour est grinçant. C'est le temps du Tintin au Congo, si vous voyez ce que je veux dire, boulou-boulou, chinois sont les cibles et les vilains qui vont venir dévorer les peuples occidentaux.. Les dessins sont fins, dynamiques, simples et efficaces. Je n'ai pas trop accroché au style et au contenu, sans en détester la découverte.

Challand possédait un talent hors norme.

F. 52 est mon album chéri et préféré de la série!

Cet immense avion, est une sorte de reflet du Carreidas 160 (voyez les couleurs de l'appareil) de Vol 714 pour Sydney et un clin d'oeil à Hergé.

Une histoire pleine de suspens et de noirceur, non dénuée de cet humour particulier à la série.

Les aménagements intérieurs de l' avion, avec des premières classes de rapides de luxe américain, et des 2e classes comme des 3e classes d'express de la S.N.C.F., dénotent d'une consultation exigeante de la documentation des années 50, par un dessinateur excessivement doué.

A la recherche d'un ami à Neuilly, Freddy et ses acolytes vont finalement tomber sur une aventure en Afrique. Il est question de retrouver et de rapporter en France une plaque photographique rare représentant le docteur Livingstone durant les années pendant lesquelles il n'avait pas encore disparu. Mais ceci n'est que la première partie. Dans la seconde, que l'on peut rallier à la première par un même intérêt africain, Freddy, Sweep et Dina, menacés d'expulsion en plein mois de décembre, se mettent en tête de retrouver l'assassin mystérieux d'anciens des colonies.



Freddy s'affirme par son initiative, sa gouaille et son charisme. Sweep incarne la raison et la force tandis que Dina allie ses charmes féminins à un esprit astucieux. Le trait appuyé de Chaland respecte la ligne claire tout en lui donnant de la rondeur. De nombreuses références s'y glissent cependant (la plus évidente réside dans la façon de dessiner les Africains).



De nouveau, Chaland bouscule les codes de la bande-dessinée : un album qui cache deux histoires, des rôles qui sont toujours à contre-emploi, un prétexte de nouveau absurde qui permet de lancer l'histoire. Album drolatique par ses situations et un certain franc-parler, Le cimetière des éléphants confirme les promesses du Testament de Godefroid de Bouillon.

Tout est admirable de logique et de cohérence chez Chaland : l’évidence et la clarté du trait, qui confèrent à ses images une force d’imposition incontestable, autant que la rigueur avec laquelle l’assurance moderne est menée à son terme, jusqu’à l’éclatement postmoderne.
Lien : http://www.chronicart.com/ba..

"Le Jeune Albert" est tenu comme l'oeuvre maîtresse de ce génial pasticheur que fut Yves Chaland. A juste titre, car en appliquant avec un zèle excessif les codes de la bande-dessinée belge francophone, ce jeune auteur français passe au révélateur les clichés de la BD belge, produite pour le divertissement et l'éducation des jeunes garçons dans les années 50.

Fasciné par cette culture conservatrice, mais dont les méthodes artisanales ménageaient plus de liberté aux auteurs de BD que l'idéologie stalinienne ou les méthodes capitalistes industrielles, Y. Chaland passe les clichés qu'elle véhicule au révélateur. Bien qu'il soit sur le plan technique rigoureusement fidèle à ses modèles, l'ironie de Chaland n'eut pas l'heur de plaire aux tenants de cette culture au premier degré.

Cet auteur décédé prématurément a ouvert la voie à une pratique de la BD subversive underground tel qu'un auteur comme Christian Hincker (alias Blutch) peut la pratiquer aujourd'hui.


Lien : http://fanzine.hautetfort.co..

Pour faire connaissance avec quelqu'un, et notamment avec un personnage de fiction, mieux vaut y aller doucement. A peine une quarantaine de planches suffit dans cet album pour commencer à connaître Freddy Lombard et ses acolytes, Sweep et Dina, mais aussi avec leur créateur, Yves Chaland.



L'intrigue est simple : lâchés par la mécanique sur la route de Sedan, Freddy, Sweep et Dina trouvent refuge dans une auberge dans la ville belge de Bouillon où ils font la connaissance du noble descendant de Godefroy. Celui-ci, pour prix de leur dîner, les engage à trouver le trésor de son illustre aïeul. Une rêverie médiévale complète le tableau.



Prétexte absurde, rôles à contre-emploi (on ne voit que très rarement Freddy tandis que Sweep prend les choses en main et que Dina garde la tête froide) et humour caustique sont déjà les ingrédients formels d'une bande-dessinée qui prend pour modèles esthétiques un groom en livrée rouge et un reporter à houppette. Une belle promesse, en somme.

Du grand et du pur Chaland.

Il est des auteurs que l'on peut lire et relire sans se lasser.

La magie de l'histoire (des deux histoires dans le cas de cet album) opère à chaque fois, grâce au scénario et à la beauté de vignettes. Chaland fait indubitablement partie de ceux-là (avec notamment Hergé, Floc'h, dans une moindre mesure Jacobs).

Il y a chez Chaland un art consommé du contre-pied.

Son style graphique évoque les années 50, dans ce qu'elles peuvent avoir de plus rassurants dans l'inconscient collectif, plus encore à la bande dessinée des années 50 qui mettait en scène un monde aseptisé et asexué. Mais les bandes dessinées de Chaland et Yann en sont bien éloignées.

Du trio d'(anti)-héros, ils introduisent, au côté de Freddy et Sweep, plutôt caricaturaux dans leurs atours de boy-scouts gentils mais un peu épais, la belle Nina, femme de tête, sexy et volontaire... une hérésie pour la bande dessinée des années 50 !

Ce F-52, avion atomique révolutionnaire, rappelle l'avion stratosphérique de Jo et Zette (quoiqu'il faille plus y voir une source d'inspiration commune de Chaland et Hergé: Science & Vie qu'un hommage direct à Hergé). Cet avion évoque en filigrane un symbole du progrès technologique prisé dans les années 50. la science était perçue comme une marche en avant pour la société et l'énergie nucléaire comme l'avenir. Il a aussi un petit air de Titanic, même s'il n'est pas promis au même destin.

Mais derrière cette façade rassurante, il y a une profonde misanthropie, qui doit probablement aussi beaucoup à Yann... des personnages souvent irritants, comme cette famille nombreuse aux enfants infernaux que l'on aurait envie de balancer par le hublot. Nous avons tous dû souffrir de la présence de tels énergumènes lors de longs trajets.

Comme au »"bon vieux temps, l'intrigue semble tourner autour d'une affaire d'espionnage à l'ancienne », avec un espion du KGB en imper et grosses chaussures à semelles truquées. Mais cette intrigue n'est finalement que très accessoire. Les auteurs s'intéressent surtout à cette histoire cruelle d'une jeune veuve voyageant en seconde classe dont la fille est « échangée » avec l'enfant trisomique de parents voyageant en première classe. Loin des histoires très « bibliothèque verte » que l'on attendrait, mais une vraie histoire cruelle et dérangeante, qui introduit même une notion d'injustice sociale loin de l'image d'Epinal de la société fantasmée présente dans la bande dessinée des années 50.

Donc, tout cela ressemble à cette bande dessinée aseptisée du beau journal de Tintin, mais le résultat est beaucoup plus riche et complexe. Beaucoup plus dérangeant, aussi. Mais tous ces ingrédients disparates se marient parfaitement. L'équilibre est parfait.

Histoire simple (en apparence) en 29 planches dans un format hors norme, réduit pour créer une collection particulière. Le produit est de très bonne facture. Résistant, bien fini, couleurs soignées.



Le dessin de Chaland rappelle les meilleures heures de la BD belge. On a une sorte de Tintin, mâtiné de tous les héros genre Rouletabille, j'en passe et des meilleurs. Imper mastic, pantalons à pinces, souliers vernis... avec une touche de génie de la part de Chaland qui se réapproprie les clichés et poncifs du genre et les réinvente à sa sauce. Le lecteur, de prime abord, pense être en terrain connu, mais par petites touches, l'auteur imprime sa patte.



L'histoire évoque les secrets du Moyen-Âge, les complots, les Ardennes belges et françaises, tout cela virevolte et on tremble à plusieurs reprises. De joie, de peur. Comme pour le dessin, Chaland rend hommage à ses pairs, à ses racines, en mettant sa touche.

Le jeune Albert fait effectivement partie de ce que l'on peut appeler BD subversive. Toutefois il faut se replacer dans le contexte belge de ce tte époque. L'humour de Chaland, son cynisme se reflètent dans ce personnage des années 50. J'aime toujours autant le relire.

Des récits courts et amusants pour initier les enfants aux principes économiques du quotidien. C'est bien fait, mais pas transcendant...

Chaque album de Chaland a cette particularité de pouvoir être lu régulièrement avec un plaisir égal.

Celui-ci n'échappe pas à la règle.

Ce huis-clos est parfait.

L'histoire est sombre à souhait, mais le trait lumineux.

Un certain mal-être s'installe progressivement face à l'horreur humaine.

Yves Chaland dans sa bien trop courte carrière nous racontait des histoires souvent sordides avec brio.

Celles-ci marquent l'esprit et donne l'envie d'être relues, car la construction du scénario est suffisamment recherchée pour laisser rapidement une part mystérieuse.

Bel album, d'un très grand auteur de la BD, malheureusement disparu trop jeune.

Certes, je suis très fan de la ligne claire.

Donc un admirateur inconditionnel d'Yves Chaland.

Mais cette histoire est belle comme cette tunisienne sortie tout droit du roman de Flaubert Salammbô.

Il y a une ambiance exceptionnelle, les vignettes y sont sublimes. C'est du grand Chaland.

Un grand album de BD qui comme les autres Chaland peut se lire et se relire sans lassitude.

On ne peut que regretter la mort d'Yves Chaland.

Chacun de ses albums est un grand album qui devrait figurer dans toute bonne BDthèque.

Freddy Lombard idéaliste au grand cœur et ses amis vaillants partent sans se poser de question pour aider un orphelin, une victime indirecte de la "guerre pas si froide" en Hongrie.

Ici encore, le scénario est dense, le dessin lumineux, la mise en couleur sublime, d'où des vignettes de toute beauté, dignes des plus grands auteurs de la "ligne claire", dont Chaland fait partie résolument. On pourrait noter que le titre et le dessin de couverture constituent un oxymore. Il faut plus se fier au dessin de couverture.

De plus une récente et très belle réédition de ceux-ci, donne encore l'occasion de se les procurer. Dépêchez-vous il est de plus en plus difficile de se les procurer.

Yves Chaland est un dessinateur et conteur hors pair. Ses histoires sont denses, ses héros attachants. Nombre de ses vignettes sont fabuleuses, exprimant une ambiance singulière. Les albums de Freddy Lombard doivent figurer dans toute BDthèque qui se respecte. On ne peut que regretter sa disparition beaucoup trop rapide. Je recommande chaudement chacun des albums, à lire et relire en marquant un temps d'arrêt sur certaines vignettes fabuleuses.