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Citations de Yves Navarre (259)


L'analyste, instable, tout autant que moi, me fait peur.
J'ai trop vécu sur des images de catéchisme : de bons qui sont bons, de prêtres qui sont prêtres, de docteurs qui ne sont jamais malades.
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Je n'ai jamais su faire de tri. Je n'ai rien décidé de ma vie. Elle se décide et me pousse de plus en plus souvent là où je ne me supporte plus, vers ceux qui me rejettent en exigeant de moi l'image factice d'un bonheur triomphant.
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Le 22 juillet 1993 à l'attention de Philippe Levallois


Ce roman
de la vie, de la ville
de l'âme et des pierres
voici
POUDRE D'OR
toute une vie
dans la boue
on tamise
on tamise
pour un peu
de poudre d'or
le sentiments ?
nos utopies ?

Avec confiance
Y.
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Certains soirs, nous quittions le quartier réservé et Lucien m'emmenait au restaurant des Quatre Ciels, entre le lac Kaï et le fleuve Huan-Zee.
Il conduisait la Ford Spider, un modèle très drôle qui ressemblait à une grosse mouche.Yang nous suivait au volant de la voiture du consulat.
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Yves se retrouve seul, sans argent, dans l'appartement presque vide.
René-Victor Pilhes, ancien collègue de Publicis, rend visite à Yves, tôt, un matin, sur le chemin de l'agence, "si vous revenez ce matin, il y a un bureau pour vous. Et du travail. Tout de suite. J'en ai parlé au Big Boss. Venez".
Yves refuse.
Dans la journée, il fait photocopier Lady Black et l'apporte chez Gallimard, pour la collection "Le chemin", chez Buchet-Chastel, chez Albin Michel et chez Flammarion.
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Amours périssables, une fois oui, l'ébahissement, deux fois peut-être, la curiosité du corps de l'autre, question de géographie, amours sans suite, on y croit déjà moins le second soir que le premier, les gestes s'ordonnent et c'est déjà un peu la fin, une passade, l'estocade, rien.
Il l'appelait "Claire", Claire ceci, Claire cela, "Claire tu..", "Claire je...", elle ne l'écoutait pas, elle n'était pas dupe, elle refusait un plaisir tout en s'y livrant totalement, elle ne nommerait pas l'homme par son prénom. C'était "l'homme", un homme, le passage de son histoire.
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Refusé chez Julliard, refusé chez Gallimard, refusé chez Flammarion, refusé aux éditions du Seuil, aux éditions de Minuit, refusé, refusé partout.
Yves, depuis neuf ans déjà, est le coursier de ses romans.
Il les "porte" dans les maisons d'édition.
Les Jours Amers : refusé.
Bidoche : refusé.
T'en fais pas mon vieux, il y aura toujours des roses au fond du jardin : refusé.
Il n'en a jamais parlé à Marcel. Il a rendez-vous avec Carlo, à Mexico, et ne lui en parlera pas non plus.
Un temps n'est pas venu. Et ces refus, Yves les vit comme des encouragements : sur ce territoire-là, il ne trichera pas.
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Je n'ai tenté de vivre avec quelqu'un qu'un temps, quatre fois un temps, et à chaque fois si peu de temps.
Tout était lézardé, cassé d'avance, je le crois, et peut-être plus pour nous, fait de minorité, que pour eux, les autres, qui se marient cassés, aussi, parfois.
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Pour Patrick

la musique, ici, chante un petit peu trop pour ceux qui ne veulent plus chanter.
mais pour les autres, qui sait ?
De tout cœur.

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C'est à cela qu'elle pensait en regardant l'homme. On pourrait refaire cent fois le montage d'une vie et le film serait éternellement différent.
Il y a toujours des chutes dans un coin, oubliées on le croit, et qui redonnent un sens nouveau à l'ensemble.
Chaque souvenir est révélateur, un recours en grâce si l'on sait et accepte d'appeler au secours.
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La mère supérieure s'approche d'Yves et lui pose une main sur la tête, pouce sur le front. "Et toi ?" dit-elle.
Yves n'aime pas ce geste, et ce pouce, sur son front.
Il n'aime pas le contact de cette main, et cette manière que la Mère supérieure a de poser les questions la voix douce et en plus elle dit tu, "quel âge as-tu ?" " Je vais avoir cinq ans, ma Mère." "Comment t'appelles-tu ?"
Yves ne répond pas. La main le gêne, sur sa tête.
Les garçons, de nouveau, soufflent " Yvvvvv...ette !"
Sœur Marie intervient " c'est le petit Navarre dont je vous ai parlé. Il avait une dispense". Et Yves, au secret de lui-même, lâche en lui les mots, les "gros mots", découvert par ses frères, "putain", "merde", "con", "conne", "va te faire foutre".
Sœur Marie vient d'ajouter " et il est très timide. Nous avons eu quelques petits problèmes avec lui. N'est-ce pas ?"
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Ils remontaient alors sur la dune et couraient vers la mer pour s'y baigner en criant des mots fous, rien que des mots qu'ils inventaient, un autre langage qui sans le savoir cachait un désir brut. Taouk. Bourrak. Que des mots avec des K. Des mots qui font "clic, clac, Kodak", disait Thadeo.
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Il dit " tu vois, tout désespoir n'est pas perdu ".
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- Un peu coup de vent sur les côtés ? demanda le coiffeur.
- Comme vous préférez.
Elle tournait les pages du magazine sans même s'en rendre compte, vaguement, les images idéales de corps jeunes, lisses et sveltes, bronzages uniformes, poses savantes, numéro spécial maillots de bain, entièrement photographiés dans une île lointaine, lagon, palmiers, sable fin, traces de pas effacées, du vierge, de l'intouché, et parfois un homme, toujours le même, pour ponctuer, vague séducteur au regard de goujon que l'on tire de l'eau.
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E.A écrit sous le pseudonyme de F.L.; je lui écris " Si dans ton bureau du ministère tu rencontres F.L., dis-lui bien que Yves n'a jamais pu rencontrer Navarre. C'est ça l'accident.

( in Les fleurs de la mi-mai)
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Et mon Tiffauges ? Tityre, elle, se laisse mourir. Les chats meurent d'aimer. Fanny et Charli l'ont recueillie. Je ne peux pas la voir sans penser à Tiffauges, flingué fin novembre. Je ne peux pas ouvrir la porte de l'appartement sans penser à lui, il m'attendait, nous avons tout écrit ensemble pendant dix ans.
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Le Paseo. Tout le petit peuple du soir est là. Les jeunes filles qui se donnent le bras et font semblant de ne pas voir qu'on les observe. Les couples, bras dessus, bras dessous. L'aveugle qui vend des billets de loterie. Le marchand de glaces. Autour du kiosque à musique on s'arrête un instant, puis on repart en direction opposée jusqu'au monument aux morts qui fait face à la gare. Et ainsi de suite. C'est la guerre des cotonnades à fleurs, des tresses impeccables, des enfants qui viennent de se blesser le genou en tombant. Les cris et les rires sont ici de même nature. Ils déchirent de la même manière. On se fait un signe. Ou bien, volontairement, on ne se fait pas signe. C'est la même chose. Le même bonsoir. Des femmes en noir, comme des taches, brisent le rythme multicolore des allées et venues. Deux mois de deuil pour un cousin, six mois pour un ascendant direct, un an pour un père ou une mère. Certaines femmes passent toute leur vie en noir. La robe alors est stricte et pudique. La fête est gaie, la fête est triste, c'est la fête toute l'année. A l'heure du Paseo, on mesure tout du regard. On sait qui est qui, qui devient quoi. Un petit monde clôturé se donne ainsi chaque jour les nouvelles du jour. Et la télévision ? Nous ne l'aurons jamais. La province est trop pauvre. Vous avez acheté un billet de loterie ? J'espère que vous ne gagnerez pas. Si vous gagnez, il y aura un mort dans votre famille.
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C'est qu'il y avait une bonne heure de métro avant de rejoindre le studio W.E.F.K. où, depuis des années, il prêtait sa voix à la version française d'un célèbre feuilleton télé made in USA , troisième série , on enregistrerait ce vendredi-là les épisodes 27 à 31, "dans la foulée", avait dit le preneur de son , "pas de temps à perdre".
Wanderlust avait la voix TX 14, référencée, et c'est sous ce matricule qu'on le payait, pour doubler l'acteur qui jouait Peter Shark, le patriarche de la famille vers qui chacune, chacun, allait demander ou de l'aide ou un conseil ou de l'argent. L'unique sujet de ce feuilleton qui n'en finissait pas de rebondir, une quatrième série était déjà diffusée aux Etats-Unis, était l'argent, la convoitise, les bagnoles, les meurtres, les divorces, les faillites, les mariages, les fuites, les retrouvailles, les combines, les luxes, les couchers de soleil au bord d'un lac idéal, les avions, les fêtes, les bons, les méchants, les bons qui devenaient méchants, les méchants qui devenaient bons, jamais au bon moment, cercle vicieux du rêve américain et aucune autre morale que celle du maquillage, du clinquant et du mépris.
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Au 17 rue Heurtier, sous la Butte vers la gare de l'Est, passé le porche avec ses poubelles, ses boîtes aux lettres, ses avis de copropriété, il y a une cour pavée, cratères et flaques, un acacia, une ruine de rocaille qui fut une fontaine, et au fond une façade grise, ornée de pilastres et de girandoles, c'est un théâtre oublié. Le perron s'est affaissé. Les marches sont disjointes. Y poussent des herbes folles. Sur le fronton une inscription s'est effacée avec le temps. Le guichet pour les billets est strié de planches clouées. On peut lire vaguement interdit au public. Il y a une porte sur la gauche avec un nom étranger, peu commun, un nom d'artiste. La sonnette ne fonctionne plus. Après la porte un long couloir, un escalier pentu, il faut monter trois étages et on accède aux loges, c'est là que Wanderlust vit seul depuis la disparition de Cécile Sarlat, il y a dix-sept ans.
(incipit).
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Le plus dur, c'est la première lecture, quand on est pas sûr de l'angle de prise de vie, tout sauf un jeu de mots. Tout sauf, encore une fois, l'histoire d'un roman en train de se faire, donc en train de se défaire, de donner des réponses à des questions qui n'en auraient jamais, de distraire ci et là avec le fabuleux quotidien, le quotidien qui regorge de fables et dont on se détache par distraction et plaisances, jusque dans le macabre et le fatal au point de ne plus du tout savoir où l'on est, encore moins que jamais, vers où on va, vaguement.
Eric aurait plaisanté, le vague ment forcément.
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