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3.98/5 (sur 48 notes)

Nationalité : Israël
Né(e) à : Przemysl, Pologne , le 10/04/1935
Mort(e) à : Jérusalem , le 21 juin 2020
Biographie :

Zeev Sternhell (en hébreu זאב שטרנהל) est un historien et penseur politique israélien, lauréat en 2008 du Prix Israël pour ses travaux en sciences politiques.

Après l'invasion de la Pologne par l'armée allemande et le début de la Seconde Guerre mondiale, il fut emmené, muni de faux papiers d'identité, par le mari de la sœur de sa mère (le seul de la famille autorisé à travailler au dehors du ghetto de Przemysl) à Lvov, dans la partie de la Pologne occupée par l'Union soviétique.

Caché avec l'aide de deux familles locales (reconnues après la guerre comme Justes parmi les Nations), il survécut à l'occupation allemande et à l'extermination des Juifs de Pologne et d'Ukraine.

Zeev Sternhell a rejoint Israël en 1951 dans le cadre de l'"Aliyat Hano'ar" ("Aliya des Jeunes" - organisation sioniste d'assistance) et a été reçu dans l'internat agricole Magdiel, dans la région du Sharon.

En 1957, il a commencé ses études d'histoire générale et de sciences politiques à l'Université hébraïque de Jérusalem.

Diplômé (Ph.D) de l'Institut d'études politiques de Paris (Science Po), il est professeur de science politique à l'Université hébraïque de Jérusalem. Sternhell est connu notamment comme spécialiste de la question de la montée et de la naissance du fascisme, en particulier de ses racines françaises.

En 1991, le gouvernement français lui a décerné la médaille de Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres pour « sa contribution au rayonnement des arts et des lettres en France et dans le monde ».
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Zeev Sternhell
Le fascisme n'est ni de gauche, ni de droite. (...) le fascisme est une troisième voie, qui entend changer le monde, opérer une révolution morale et spirituelle, mettre en marche la nation au moyen des mythes, tout en laissant intactes les structures économiques. Il ne s'agit plus d'abattre la bourgeoisie mais de la mettre au service de la nation.

Philosophie magazine, Mai 2014.
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En août 1850, Carlyle décrit le monde de son temps comme « une immense auge à porcs ». La seule morale qui y prévaut est celle des porcs : « La mission de la cochonnerie universelle et le devoir de tous les cochons, en tout temps, est d’augmenter la quantité des biens accessibles et de diminuer celles qui restent hors d’atteinte. » Voilà, dit Taine, la fange où Carlyle plonge la vie moderne, et par-dessus toutes les autres la vie anglaise, noyant du même coup et dans la même bourge l’esprit positif, le goût du confortable, la science industrielle, l’Église, l’État, la philosophie et la loi.

La décadence moderne est donc celle d’une civilisation matérialiste, « mécanique » et utilitaire. La victoire de la matière sur l’esprit, la désertion de la métaphysique d’abord par les Français – le pays de Malebranche, de Pascal, de Descartes et de Fénélon n’a plus que des Cousin et des Villemain – sont les grands signes du temps. La métaphysique elle-même, depuis Locke, est mécanique. Les philosophes du temps présent ne sont plus un Socrate ou un Platon, mais un Bentham qui pense que le bonheur dépend totalement des circonstances extérieures à l’homme. Voilà pourquoi, dit Carlyle, même au sein des nations les plus civilisées, on n’entend qu’un seule cri : donnez-nous de bonnes institutions, de bons arrangements politiques et le bonheur viendra de lui-même.

Car la conception moderne veut que tout dans notre Univers soit affaire d’affrontements de forces et d’intérêts et que, dans les rapports entre les hommes, il n’y ait strictement rien qui relève de la divinité. Non seulement les hommes ont perdu la foi dans l’invisible et ne s’intéressent qu’au visible, le matériel et le pratique, non seulement le XIXe siècle n’est pas un « âge religieux », mais c’est une époque peu capable de comprendre le bien et le beau : l’utilitarisme benthamite, la pratique de la vertu en fonction d’un calcul des pertes et des profits est son principe dominant. (pp. 342-343)
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Cette monstruosité, cette « expérience », comme on dit habituellement, cette « expérience » dont je me serais bien passé, je ne l’ai pas oubliée. Toute ma vie, jusqu’à aujourd’hui, j’ai voulu savoir pourquoi, comment, on avait pu, simplement parce que j’étais,me plonger dans cet enfer. Savoir pourquoi, comment, mon père, ma mère, des amis, des familles entières, pour la même raison avaient dû eux aussi périr. Ces questions, je me les suis posées cent fois, mille fois, et je n’ai jamais pu y répondre ou du moins trouver le temps d’y répondre
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Une importante lacune dans l’historiographie du national-socialisme a été comblée par l’explication de sa réconciliation idéologique entre un rejet politique et culturel des principales dimensions de la modernité – le libéralisme politique, le cosmopolitisme, la tolérance raciale et religieuse – et l’enthousiasme pour la technologie moderne. L’introduction du concept de modernisme réactionnaire dans les recherches historiques a enrichi notre compréhension de la manière dont les leaders nazis avaient pu concilier leurs croyances idéologiques avec l’industrialisation de l’Allemagne après 1933, et a ainsi contribué à la compréhension de la primauté de l’idéologie dans les années de guerre et dans l’Holocauste.
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Comme toutes les autres révolutions nationales européennes, la Révolution nationale en France n’a pas émergé ex nihilo. Le régime de Vichy est fils d’une longue tradition à la fois autonome et européenne  : il a été la révolte d’une France intellectuelle et politique qui n’a jamais accepté la philosophie des Lumières. Concrètement, cette révolte prend, depuis le boulangisme et l’antidreyfusisme, les formes d’une révolte contre la démocratie libérale.

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Pour Paul Bourget aussi, l’époque est celle des «  races cultivées et fatiguées  » et l’on peut soutenir qu’à cette époque, «  l’idée de décadence a fasciné non seulement une certaine littérature marginale mais aussi des hommes comme Taine, Bourget, Baudelaire, Flaubert, Huysmans  » ou encore Barrès et Lemaître

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Ce n’est pas l’effet du hasard si, depuis la fin du XIXe siècle, Kant et Rousseau sont le principal objet de la vindicte de tous les ennemis de la modernité.

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Hitler n’a pas écrit ou prononcé de nombreux discours publics au sujet de la technologie. Dans Mein Kampf, il divisait l’humanité en trois catégories  : les fondateurs, les porteurs et les destructeurs de la culture  ; ces rôles historiques étaient respectivement attribués aux Aryens, aux Japonais et aux Juifs. Il définissait la culture aryenne comme la synthèse de «  l’esprit grec et de la technologie allemande

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En vérité, Spengler accuse Nietzsche d’avoir été, « en tout et pour tout, […] un élève des décades matérialistes ». Il en est de même en ce qui concerne Schopenhauer, dont le « système est un darwinisme avant la lettre ». En fait, Spengler place tout le XIXe siècle sous le signe de Darwin et du darwinisme tel qu’il l’entend : l’évolution est régie par la sélection naturelle et la loi du plus fort. (p. 633)
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Mettre le fonctionnement de la machine d’exclusion, puis d’extermination, sur le compte d’un simple enchaînement d’événements bureaucratiques, comme le voudraient certains historiens français, constitue encore une autre forme de refoulement
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