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Citations de Zoyâ Pirzâd (69)


Nous retrouvâmes nos deux chaises l'une en face de l'autre. " Tu n'avais encore jamais entendu parler du phénomène ? " Je fis signe que non. " Les sauterelles émigrent. " Son visage touchait presque le mien. " Elles volent parfois pendant des kilomètres et des kilomètres. " Je remarquai la cicatrice d'une petite coupure sur le menton. " Quand elles commencent à se fatiguer, elles se divisent en deux groupes. L'un des deux se place sous le deuxième pour lui permettre de se reposer. " La cicatrice était à peine visible. " Le groupe du dessous, épuisé, meurt en tombant . " Il jeta un regard par la fenêtre. Le ciel était encore sombre. " La scission des deux groupes se fait en général au-dessus des mers et des océans, ou parfois au-dessus des villes. "
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Chaque fois que j'allais mal, je pensais à lui. Et dès que j'allais bien, je pensais encore à lui. Par exemple, quand je voyais pousser des racines à la branche que j'avais mise à l'eau. Ou bien lorsque je réussissais un plat que je faisais pour la première fois. Ou encore, quand Armen rapportait de bonnes notes. Je me mis à déchiqueter le mouchoir en papier en me demandant pourquoi je pensais toujours à mon père dans ces moments de joie ou de peine.
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- Tu es comme une pile sur laquelle on tire tout le temps sans jamais la recharger. Tu dois penser un peu à toi.
- Comment faire ?
- Trouver le chargeur.
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Zoyâ Pirzâd
Mohsen fit un pas en avant.
- Madame Sarem, je vous baise les mains, parole d'honneur, parole d'homme. C'est la première et la dernière fois. Je vous remercie. Merci !
Arezou referma le tiroir.
- Bien ! va ! Je n'ai encore jamais vu personne tenir une parole d'homme. Si tu es vraiment un homme, donne-moi ta parole de femme !
- D'accord, répondit Mohsen entre rire et larmes. Parole de femme ! Merci, merci !
Il s'éloigna à reculons en direction de la porte qui s'ouvrit d'elle-même et se referma derrière lui.
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En quoi fermer à clef avait-il le moindre rapport avec le fait de se savoir seule. J'avais chaque fois répondu que je n'en savais rien.
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Quand je me réveillai, un rayon de soleil frappait la glace de ma coiffeuse. Je me souvins qu'en partant, Artush m'avait glissé à l'oreille : "Dors, aujourd'hui les enfants ne vont pas à l'école." Les mains derrière la tête je regardais les jeux d'ombre et de lumière dans la glace. Dans la cour, les moineaux pépiaient. "Aujourd'hui, je me suis levée plus tard que vous !" leur dis-je tout haut en riant.
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Je ne connais pas la voisine d’en face bien que de ma fenêtre je l’aperçoive chaque jour dans sa cuisine ou dans sa cour. Tous les matins, elle y porte son linge pour l’étendre sur une corde tendue entre deux vieux platanes. Puis, elle retourne à sa cuisine où elle prépare le déjeuner. Moi aussi, au même moment, je suis en train de faire le déjeuner. Je fais exactement les mêmes choses au même moment. Seules une ruelle étroite et une petite cour séparent nos activités identiques.
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Le platane et moi étions amis. Lui non plus ne comprenait pas la raison de tous ces va-et-vient. Nous nous demandions tout le temps : « Pourquoi ces gens bougent-ils ? Que cherchent-ils ? Où vont-ils ? » ( Sur le rebord de la fenêtre )
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La femme consciencieuse est comme le flambeau qui brûle sans cesse au coeur de la famille et qui fait rayonner tout autour d'elle sa pure lumière et sa bonté. (p.33)
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La maison de mon enfance était mitoyenne avec l'église et l'école.
La cour, comme dans toutes les maisons des petites villes côtières, était remplie d'orangers sauvages. Un massif bordait la véranda du rez-de-chaussée. Mon père y plantait ses fleurs au printemps et pendant l'été. Dès l'automne, il était inondé jusqu'à l'hiver.
Le rez-de-chaussée était fait de larges pièces aux plafonds hauts soutenus par des piliers de bois. La lumière y pénétrait seulement par la cour, si bien qu'en fin d'après-midi il était plongé dans l'obscurité. Personne n'y habitait. Effat Khanom y gardait son savon et ses bassines pour la lessive hebdomadaire. Les jours de pluie, elle venait y étendre le linge sur des cordes tendues entre les piliers. Ma mère y remisait aussi tout ce qu'elle n'utilisait plus mais dont elle n'avait pas le courage de se défaire : mon berceau, mon baby-trotte, sa propre bicyclette d'enfant, une armoire à glace qui lui venait, disait-elle, du trousseau de sa mère. Dans une des pièces était rangé le matériel de chasse de mon père qui reprochait régulièrement à ma mère de laisser ce rez-de-chaussée inhabité. Celle-ci se contentait de hausser les épaules en répondant qu'elle n'aurait pas la patience de supporter un locataire.
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- Vous n’avez de problème avec personne ! Mais vous avez un problème avec une série d’opinions, d’habitudes et de coutumes fossiles !
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Arezou jeta un coup d’œil dans la cour. Tous les arbres avaient perdu leurs
feuilles, sauf le pin au milieu de la pelouse. Le jour où son père avait rapporté
le plançon qu’il avait planté là, Arezou l’avait arrosé avec son petit arrosoir. « Ta
mère adore les pins ! », lui avait-il dit. Puis il était tombé malade et il avait dû
s’aliter ; il regardait dans la cour par la fenêtre en disant : « Comme ce pin a
poussé ! Prends bien soin de ta mère. »
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-J'étais en train de me dire que si c'était lui qui avait voulu repartir en France... D'un signe de tête, elle désigna Hesam en train de chuchoter à l'oreille d'une femme aux cheveux teints. C'est probablement lui que j'aurais épousé...
-C'est donc la France que tu as épousée ! dit Shirine en riant.
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Tu as besoin de quelqu'un qui t'apaise avec des attentions, des "je t'aime", des fleurs, des petits mensonges, des gâteries... C'est tout. Et mon petit doigt me dit que ce monsieur est une aspirine exceptionnelle.
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C'était comme si toutes ces années n'avaient duré qu'un an, tous ces mois un seul mois, tous les jours du mois un seul jour ; un jour dont tous les instants lui étaient familiers.
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Je n'ai jamais aimé la politique. Je ne comprends rien de rien à ces "ismes", ces buts et ces méthodes. Au lieu de tout ça, j'aime bien lire. Si le monde doit devenir meilleur, ce dont je doute personnellement, ce ne sera pas grâce à la politique, hein ? Qu'en penses-tu ?
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Les hommes sont persuadés que s'ils ne parlent pas politique, ils ne sont pas tout à fait des hommes !
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Dans la cour, le lierre courait sur le mur, tout en bourgeons. De jeunes
pousses commençaient à sortir. Les arbustes élagués, courts et nets,
ressemblaient à de petits garçons un jour de rentrée des classes à l’école
primaire : cheveux coupés de frais, debout dans la file, attendant que le
surveillant donne l’ordre d’entrer en classe pour bourgeonner à leur tour
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Quelles nouvelles de cette chère Faezeh ?
Madame Metanati sourit sans desserrer les lèvres. Monsieur Metanati toussa.
Mah-Monir se précipita.
— Faezeh djan vit aux États-Unis. Elle est médecin.
Monsieur Metanati toussa un peu plus fort en se lançant dans de laborieuses
explications sur la spécialité médicale de sa fille. Arezou, qui avait toujours
aussi chaud, pensa : « Cette sotte de Faezeh pour qui je faisais tous les
problèmes de maths ! » Elle se souvint des propos de Sohrab : « Les gens ne
disent jamais la vérité sur deux choses : l’argent et la réussite de leurs enfants. »
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L’autobus s’arrêta à la station suivante. La section des femmes se vida
presque : celles qui descendaient étaient pour la plupart de très jeunes filles
portant guimpe, blouse et pantalon. La place à côté d’Arezou se libéra. La mère
de l’enfant s’y assit.
— Jusqu’à la station de l’École infirmière, dit-elle, le bus est généralement
bondé. Quand toutes les petites infirmières seront descendues, on sera
tranquilles.
Elle ne fit aucun geste pour reprendre l’enfant qui regardait toujours Arezou
fixement. Il avait les deux joues gercées, de longs cils. Sa mère fourra tout son
barda sous ses jambes, rajusta son tchador en poussant un grand soupir.
— Merci mon Dieu ! s’exclama-t-elle en se tournant vers Arezou.
D’habitude, je monte toujours à la station École infirmière, mais là, je viens
d’aller chercher du sucre à la coopérative. Vous en avez pris aussi ?
Arezou resta un instant interdite. Elle ne savait au sujet des coupons de
vivres que ce qu’en disaient Naïm et Nosrat quand ils se disputaient sur la
denrée annoncée, la date ou le numéro d’ordre. Une femme au foulard brodé
de perles demanda à la mère de l’enfant :
— À quel numéro en sont-ils ?
— 642 et 643, répondit la grosse femme qui tenait la barre.
Le bébé se mit à geindre. Sa mère le reprit dans ses bras. Histoire de dire
quelque chose, Arezou lui demanda :
— C’est votre premier ?
Celle-ci ricana :
— Oh non ! Le quatrième.
Sans se gêner, elle ajouta :
— J’ai beau répéter à ce minus qu’il doit se faire stériliser, il ne veut rien
entendre. Il craint sans doute pour sa virilité !
— Pourquoi n’y vas-tu pas toi-même, dit Arezou à voix basse. Il y a un tas
d’endroits où on fait l’opération gratuitement, non ?
La femme remit dans la bouche du bébé la tétine qui était épinglée à sa
chemise.
— L’opération est gratuite, ma sœur, mais après, il faut rester huit ou dix
jours à l’hôpital. Qui va travailler pour payer les chaussures, les vêtements, les
livres et les cahiers d’école pour les enfants ? Sauf votre respect, leur maquereau
de père ?
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