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Critiques de Éléonore Pourriat (64)
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Poupées

Joy et Stella. C’est Joy qui parle. L’enfant privée tôt d’une mère, et si dévastée qu’elle en occulte plusieurs années de sa vie. Rencontrer Stella, c’est revivre. Les deux amies que l’on prend pour des soeurs vivent des années de lycée intenses, portées par leur connivence fusionnelle, et leur culte pour David Bowie. Jusqu’à la rupture, soudaine, aussi définitive que leur amitié a pu l’être.



Joy, une deuxième fois abandonnée, questionne, cherche, refait l’histoire que son entourage élude avec beaucoup de zèle.

Ce qu’elle ignore, le lecteur l’apprend cours des chapitres qui s’intercalent entre ceux consacrés à sa quête. Et ceux-là ne sont pas passés au filtre de la subjectivité, puisque l’histoire est dite par l’auteur.



Trente ans plus tard, Joy envoie un mail à son amie d’enfance.





Ce roman traite avec délicatesse de l’amitié sans concession des adolescents, qui s’illusionnent d’une éternité promise. Il faut une raison majeure pour que se brise le lien. Et les dégâts sont d’autant plus profond pour Joy qu’elle porte encorne les stigmates de l’abandon maternel.



Reste la figure ambiguë du père, présent depuis toujours, auréolé d’une gloire telle que peut la concevoir un enfant. Alors comment faire la part entre le héros et le traitre ?





Cette narration alternée donne du relief au récit dont l’intensité grandit au fil des pages avec des chapitres de plus en plus courts et plus denses en révélation. On se prend au jeu de cette recherche de Joy mais l’issue questionne jusqu’à la fin.



Très bon roman sur les passions de la jeunesse et le mal qui rode.


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Histoire d'Adrián Silencio

Le titre attire l'oeil : l'exotisme du prénom avec son accentué et le mystère qu'évoque le patronyme, voilé d'un possible mutisme sont prometteurs.



Reconstituer une biographie à partir de quelques documents énigmatiques et des témoignages nébuleux et invérifiables, passés à travers le sas d'une mémoire infidèle est pourtant une tendance en vogue en littérature contemporaine.



On découvre donc avec les premières chapitres que la narratrice Cléo ressent la nécessité d'élucider les circonstances de l'émigration de son grand-père, Adrián Silencio, qui a fui l'Espagne fasciste en 1936. Quelques photos, des lettres, des documents officiels classés dans un cartable de cuir sont le point de départ de récit.



Est-ce en raison du peu de matière à traiter, car l'histoire est au final assez banale, et le fait que le grand-père fut un musicien doué n'est pas suffisant pour créer la fascination? le récit se perd en conjectures et en introspection spéculative, et devient vite lassant. C'est dommage car la démarche est louable et la quête obstinée des origines aboutit à une issue plutôt réjouissante.



Pas question non plus de pointer la responsabilité de écriture , car celle ci est empreinte d'une belle sensibilité et une maitrise de l'art de trouver la formule.



Ce récit trouvera sûrement son lectorat, dont je ne fais pas partie, à mon grand regret.

#HistoireDadriánSilencio #NetGalleyFrancer
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Histoire d'Adrián Silencio

Adriano Silencio c’est le grand père espagnol de l’auteur , exilé comme de nombreux espagnols après la défaite du camp républicain.

Toute sa vie est contenue dans un vieux cartable en cuir qu’il a lui même trouvé un jour dans le métro , sa femme et ses enfants n’ont jamais osé l’ouvrir pressentant un secret de famille qui les dépasserait , leur ferait du mal

Et puis un jour c’est la petite fille qui ouvrira ce cartable , le temps est venu de l’ouvrir .

Très beau livre sur les secrets de famille , sur ce qui est caché , dont on ne parle jamais pour éloigner la souffrance pense - t - on et pourtant les dégâts sont bien présents , mal être inexplicable qui se transmet de génération en génération.

Il faudra l’exil à New York pour enfin lire les documents , photos que reposent depuis si longtemps dans le cartable de l’aïeul car dans cette famille on ne parle pas , ce qu’on ne dit pas n’existe pas .

Livre touchant , émouvant par son sujet , sur la famille et ses secrets mais simplement aussi sur ses failles .

Livre intime et universel à la fois car les histoires de familles nous concernent tous .

Belle démarche de l’auteur qui a pu aller jusqu’au bout malgré les réticences .

L’écriture très belle également, je voulais le souligner .

Belle lecture .
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Histoire d'Adrián Silencio

Cléo, une jeune femme qui se raconte à travers l'histoire de son grand père Adrian, voilà le tout premier roman d’Éléonore Pourriat.



Elle nous confie avoir 7 ans quand il quittait ce monde, ne l'a donc que très peu connu, sa maman lui en a presque jamais parlé. Silence. Non-dit. Cléo, elle, il lui manque quelque chose, elle veut connaître cette origine du côté de sa mère et décide de se lancer corps et âme dans cette quête à la recherche de cet homme, musicien professionnel, espagnol né en juin 1903.



C'est une cousine de de sa grand mère qu'elle va tout d'abord rencontrer, Solange. Celle-ci va l'éclairer sur le passé de sa grand-mère, son enfance, sa jeunesse et ce grand amour avec Adrian, qui lui est à Paris après avoir fui son pays sous Franco. Et puis elle révèle une autre vie d'Adrian, celle d'avant, celle vécue en Espagne, puisqu'un jour, un jeune homme vient à la rencontre de la nouvelle petite famille, c'est le fils d'Adrian.



L'enquête de Cléo va ensuite lui faire rencontrer son oncle, jumeau de sa mère, Vivo, qui lui, va lui conter ce qu'il croit savoir.



Et puis elle sait qu'un cartable existe, appartenant à son grand-père. Elle va demander à sa mère de le voir et de l'ouvrir.



Que va t-elle découvrir de plus ? Un extrait du registre des actes de mariage ... Un choc !



Il est trop tard pour revenir en arrière, il faut avancer désormais et Cléo poursuit inlassablement ses recherches. Tout en se posant une question essentielle qui est : Ais-je le droit ?



En effet, est-il bon de déterrer ainsi les souvenirs d'un homme qui fut mari, père, amant, grand-père. Un homme qui a caché ce passé, enseveli sous un silences pesant ?



Va t-elle parvenir à bâtir un pont entre les deux pays l'Espagne et la France, les descendances, va t'elle parvenir à retrouver des liens, des membres de cette famille espagnole tombée dans l'oubli ? Et puis est-ce si nécessaire quand ce désir appartient à une seule personne, comment sa propre famille peut réagir ? Vous découvrirez tout cela en lisant l'Histoire d'Adrian Silencio Diaz.



C'est une histoire familiale intense, une enquête sur cet homme exilé, ayant fui la guerre, ce qui n'est pas sans faire écho à tous ces gens aujourd'hui qui fuient leurs pays.



Malgré le fait que l'auteure soit parvenu à trouver les mots justes, ses personnages manquent d'émotion, pourtant elle est bien là l'émotion, mais personnellement je n'ai pas vibré pour les personnages très attachants pourtant. J'ai eu un sentiment de lenteur, des pages et des pages pendant lesquelles rien se déroule, un peu à regret dans la construction du roman.

#HistoireDadriánSilencio #NetGalleyFrance
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Histoire d'Adrián Silencio

Ce titre fait parti des premiers romans mis en avant par les éditions JC Lattès en cette rentrée littéraire. Eléonore Pourriat partage avant tout son enquête familiale. sur les traces de son grand-père, musicien de tango, réfugié de la guerre d'Espagne, qui a fui le régime de Franco laissant derrière lui sa famille espagnole, avant d'en fonder une nouvelle en France. L’auteur partage cette histoire familiale restée tabou jusqu'à ce que l'écrivaine s'en empare et qui au final transporte le lecteur dans une part de.histoire individuelle d’un homme transporté par les faits de son temps.

#HistoireDadriánSilencio #NetGalleyFrancer
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Histoire d'Adrián Silencio

Histoire d'Adrian Silencio Eléonore Pourriat J.C Lattès août 2019

#HistoireDadriánSilencio #NetGalleyFrance

"Qui était Adrián Silencio, le grand-père de Cléo ? Un musicien. Un réfugié du régime franquiste. Oui mais encore ? Cléo ne sait rien de ses ancêtres, tout le monde autour d’elle s’étant employé à se taire."

Ce sont ces quelques mots en 4ème de couverture qui m'ont incitée à tourner la première page. J'ai donc fait la connaissance de Cléo, de Tina sa mère et d'un cartable usé . C'est là qu'Adrian "l'abuelo" a conservé précieusement papiers, documents administratifs, quelques souvenirs, quelques photographies et deux ou trois lettres. c'est cet homme que Cléo veut découvrir rompant ainsi le silence de 3 générations. C'est de New-York que Cléo va partir en quête, remontant à tâtons les chemins escarpés de la mémoire.

Si je peux comprendre la démarche individuelle de quête d'identité, de recherche d'origine, d'appétence à retrouver les membres d'une famille dispersée, si je peux également comprendre le besoin irrépressible de mettre noir sur blanc cette remontée dans le temps , je m'interroge sur la nécessité de les publier. Un ressenti mitigé donc, une histoire unique pour ceux qu'elle concerne, du déjà vu pour l' étrangère que je suis. Une publication dans l'air du temps sans plus.

Un grand merci aux éditions J.C Lattès pour ce partage.
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Histoire d'Adrián Silencio

Cléo s'interroge depuis toujours sur son grand-père espagnol, Adrián Silencio. « Il y a ce que je sais, ce que je crois, ce que je crois savoir, et évidemment tout ce que je ne sais pas et tout ce que je ne saurai jamais. Quelques photos aussi. » (p. 13) Musicien dans des orchestres de tango, l'aïeul a fui l'Espagne franquiste et s'est installé en France où il a fondé une deuxième famille. Sur le point de s'installer aux États-Unis, Cléo sent qu'il est temps pour elle d'écrire l'histoire de cet homme et de renouer avec ses origines. « J'ai la sensation déjà de me défaire d'un carcan, d'opérer ma mue grâce à l'histoire ébauchée d'Adrián Silencio. » (p. 99) En quête d'informations, elle interroge sa grand-tante, son oncle, la mère, Google et les archives. Et elle fouille le cartable dans lequel son grand-père a accumulé toute une vie de paperasse et de lettres. « Ai-je le droit de déterrer les souvenirs qu'un homme a mis une vie à ensevelir ? » (p. 130) Des lieux et des noms inconnus surgissent. Le puzzle est immense et tant de pièces manquent. Lançant des messages à travers l'Atlantique, Cléo est déterminée à retrouver sa famille d'Espagne et à établir sa filiation ascendante pour mieux la transmettre à ses contemporains.



Ce roman m'a beaucoup rappelé le Madeleine Project de Clara Beaudoux. Entre travail de mémoire et travail d'archives, la lente reconstitution du passé par Cléo tient de la quête identitaire et du voyage initiatique. Il n'est pas anodin que l'orthographe du prénom de l'aïeul change à mesure que Cléo rend à l'homme toute sa dimension espagnole : Adrien devient Adrian et enfin Adrián. En rendant à l'immigré son identité originelle, Cléo corrige son arbre généalogique en même temps qu'elle le complète de toutes les branches qu'elle découvre. Certains liens sont impossibles à tisser et des portes restent closes parce que la mort est passée avant et a éteint à tout jamais de précieuses mémoires. « N'est-il pas déjà trop tard ? Les grands-parents ne sont plus là pour témoigner et les parents sont à court de mots. » (p. 46) Portée par le fantasme d'une grande famille, Cléo n'a de cesse de rechercher les vivants pour faire parler les morts.



À la dictature de Franco répondent les attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan, chaque époque étant marquée par sa terreur propre. Si les bourreaux changent, aucune génération n'échappe aux blessures. Avec cette fresque familiale vibrante d'espoir, Éléonore Pourrait signe un très beau premier roman où sa narratrice reprend en main sa vie en écrivant celle de celui dont elle ignorait presque tout.
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Poupées

Paris 1986. Joy, 15 ans rentre en seconde au lycée . Elle rencontre Stella 16 ans qui rentre en première. Coup de foudre amical. Elles partagent tout et se ressemblent comme deux gouttes d'eau : même taille, même corpulence, même coupe de cheveux. Même passion pour David Bowie qu'elles vénèrent et écoutent en boucle. Elles se sont même rebaptisées les « Little China Girls » comme dans la chanson de Bowie. Elles passent leurs vacances ensemble, sortent en boite, fument pour la première fois. Après deux ans fusionnels, un matin d'été, Stella part sans explication. Elles ne se reverront qu'une fois, brièvement, au mariage de Stella. Joy ne comprend pas et n'aura de cesse de découvrir les raisons de la fin d'une amitié si forte. Un roman très bien écrit où l'on découvre tour à tour la voix de Joy puis celle de Stella. Deux voix pour un même été et deux vécus différents. Un roman bouleversant de justesse. Un vrai coup de coeur!
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Poupées

Sur un air de Space Oddity de David Bowie dont elles sont fans toutes deux, une histoire d’amitié d’adolescence entre Joy et Stella. Elles sont jeunes, elles sont belles et un peu Rebel Rebel. Les liens sont indéfectibles et pourtant va s’ensuivre un silence de trente ans. Alors Joy va tenter de comprendre ce qui a bien pu se passer dans la maison de Long Island où elles passent souvent leurs vacances chez la grand-mère de Joy pour que Stella ne donne plus de nouvelles. Je venais de finir le dernier Goncourt de Mohamed Mbougar Sarr et je ne cache pas que dès les premières pages, la différence de style m’a sauté aux yeux au point que je me suis dit que ça n’allait pas être de la grande littérature, et pourtant…

Pourtant, Eléonore Pourriat arrive à nous embarquer dans son histoire, entre la France et les USA, entre la famille de Joy et celle de Stella. Comment Stella qui vit dans une famille post- soixante huitarde va se ranger de la sorte et mener, une fois adulte, une vie bien conventionnelle ? Les deux china Girls vont-elles pouvoir reprendre le cours de leur amitié ?

Dans un style très direct, percutant, Eléonore Pourriat sait faire passer les émotions de l’adolescence, révèle le poids des non-dits qui changent le cours de nos vies.

“Les attentes ont été déçues de part et d’autre. On n’espère plus rien. Reste le quotidien, auquel on s’accroche”.

Quelle belle jeunesse on aura eue. Fin des illusions, on entre dans l’âge adulte.



Challenge Multi-Défis 2022.



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Histoire d'Adrián Silencio

Au moment de s’expatrier aux Etats-Unis, avec son mari et ses enfants, Cléo ressent le besoin de comprendre ses racines. Elle est la petite-fille d’Adrián Silencio, un exilé espagnol, qui a tout quitté à l’époque du Franquisme. Pour écrire l’histoire familiale, Cléo ne possède qu’un vieux cartable. Dedans, se trouvent des documents qui ont été conservés comme si on attendait que quelqu’un ait la force de se plonger dans ce passé. Car, « jamais, jamais, jamais, jamais, Adrián n’a révélé qui il était véritablement. Même s’il ne l’a pas cachée, une partie de sa vie a été effacée. Personne n’a véritablement sa place : ni les enfants « effacés », ni ceux qui ne l’ont pas été. Et jamais personne n’en parle.





Pour Cléo, cela devient une urgence de comprendre, c’est un besoin incontrôlable. Sa quête d’identité guide sa vie, tout le reste est entre parenthèses. Ses recherches vont ramener à la surface ce que les générations précédentes ont enfoui. Et ça fait mal.





Les recherches de Cléo racontent l’exil de ces familles à l’époque de Franco, alors que des membres d’une même famille soutenaient des camps opposés. Elles révèlent des vies brisées, des séparations et cet espoir de la chute du dictateur. Elles dépeignent le déchirement entre deux patries, celle d’origine et celle qui accueille, et celui entre deux cultures, mais surtout celui entre deux vies.





Comment se construire quand une partie de l’histoire de nos aïeux « n’existe pas : d’un côté, l’absence, de l’autre, le déni. Chaque place est difficile.





Ce roman donne une impression de lenteur, ce qui ne plaira peut-être pas à certains lecteurs. Mais que j’ai aimé cette lenteur qui crée une douce langueur. Quand je reprenais ma lecture, il me fallait une ou deux pages pour me remettre dedans, car l’atmosphère autour de moi devenait feutrée. Un vrai cocon m’entourait. J’ai eu une très forte sensation d’intimité. L’écriture est superbe, empreinte de mélancolie, de nostalgie et d’espoir. Ce livre, c’est l’histoire d’un homme et les répercussions de ses choix et de ses secrets, mais c’est également les sentiments et les pensées de la narratrice. Ce qui relie les deux, c’est le besoin de comprendre et de savoir de Cléo.





L’objet-livre est très beau : il est parsemé de photos et de documents.





C’est un gros coup de cœur pour moi.




Lien : https://valmyvoyoulit.com/
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Poupées

Parfois on ouvre un roman, emporté par l'enthousiasme des avis dithyrambiques. Et plof. Alors que le roman est somme toute pas mal, on est franchement un peu déçu. Celui-ci en est un exemple.

J'avais envie de me glisser entre ces 2 amies pour la vie, comme on ne peut l'être qu'à 15 ans. Avec une capacité à faire des concessions proche de zéro. L'impression d'être ultra adulte et l'envie de rester petite, en boule sur son lit à côté d'un nounours. L'attraction des garçons et le corps qui change, qui déplait et plait toujours trop. Alors oui, on retrouve tout ça dans cette histoire. Et la grand-mère fantasque, et une mère néo-hippie, et un père beau gosse pas très présent qui fait ce qu'il peut entre la mère qui n'est plus et son boulot de flic.

Pour le scénario, je suis assez naïve et bon public, mais j'avais compris quasi dès le début. D'où ma déception.



Mais ça reste bien fait.



Alors, faut-il le lire ? Oui. Parfait pour un après-midi farniente sur la plage ou un trajet en train.
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Histoire d'Adrián Silencio

C'est avec beaucoup de regret que je referme ce livre et que je constate que je n'ai pas été happé par cette lecture. L'auteur écrit bien, mais durant toute ma lecture, je n'ai pas arrêté de me demander si c'était autobiographique ou non, pourquoi si cela l'était elle ne prenait pas son réel prénom. Et puis j'avoue que cette quête m'a parue trop intime pour que j'aie moi aussi envie d'y prendre part.



Merci à JC Lattès et Netgalley pour cette lecture.
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Histoire d'Adrián Silencio

Pour son premier roman « Histoire d’Adriàn Silencio », Eléonore Pourriat nous entraîne au cœur de la famille de Cléo, de son passé qui fait souffrir les vivants au point d’en rendre un certain nombre étranger à leur vie. C’est un cartable en cuir et son contenu qui va révéler au fil d’une enquête minutieuse, solitaire et intense les fils ténus qui entourent la vie de son grand-père.

Cléo est une femme qui a la trentaine passée, aimant les mots puisque traductrice, qui décide d’en savoir plus sur son histoire familiale. Mais comme toute famille, la sienne a ses secrets que chacun décide de ne pas évoquer de peur de blesser la génération précédente. Il semble que ceux-ci commencent autour du punch franquiste lorsque son grand-père musicien décide de s’exiler et de se réfugier en France.

Il faudra son propre exil aux États-Unis pour que Cléo ose se saisir des éléments contenus dans le cartable, qu’elle les dissèque pour refaire le parcours de cet homme qui ne revient plus jamais en Espagne, s’installe en France définitivement sans jamais en demander la nationalité, fonde une famille sans se marier avec la mère de ses enfants et continue à voyager selon la bohème de son groupe de musiciens dans une Europe à feu et à sang puis au gré de ses contrats saisonniers.

Puis, il se fixe à Paris et sa famille se construit entre colères, tendresse et silences. Car, »l’homme droit » ne parle jamais de sa situation, « jamais, jamais, jamais, jamais » et personne n’ose lui demander quelque chose, « jamais, jamais, jamais, jamais ».

Pièces par pièces, Cléo les confronte pour reconstituer le puzzle de la vie de cet homme qui a connu la guerre civile espagnole, guerre fratricide jusque dans sa famille, et la prise du pouvoir par Franco. A l’inverse de son jeune frère Nando, qui est parti avec la Rétirada, Adriàn a préféré s’exiler dès les premiers signes.

Eléonore Pourriat convoque les mots pour décrire cette immersion solitaire et volontaire, pour soulager les silences de trois générations et pour énoncer les doutes, les incertitudes et la culpabilité ressentie à vouloir remuer un passé que toute une famille refuse de savoir.

L’autrice analyse aussi les ressorts de l’exil. En établissant un parallèle avec la situation de Cléo, exilée volontaire aux USA, et son grand-père, exil subit, elle en énonce les possibilités offertes mais aussi, entre autres, certaines limites par rapport à la famille restée dans le pays, les liens qui se délitent et la culpabilité de ne pouvoir être là lorsque c’est nécessaire. Mais, « jamais, jamais, jamais, jamais », Adriàn ne parle !

Est-ce que Cléo aura satisfaction dans sa quête ? Pas question d’en révéler davantage…

Les deux tiers du roman sont consacrés à la recherche. J’ai pris cette lecture comme une enquête généalogique ou policière, relevant les indices concernant l’entourage proche, reprenant les dates et les situations. Ma façon à moi de ne pas me laisser submerger par le mal être de Cléo que l’autrice décrit très bien.

Femme d’images, Eléonore Pourriat convoque la littérature pour donner du sens au passé de son héroïne tout en côtoyant les fantômes du franquisme et la solitude de l’exil de celui qui le choisit pour survivre. Roman autobiographique ou non, « Histoire d’Adriàn Silencio » est une enquête réussie faite de douleur et de souffrance pour retrouver ouverture vers les autres et pour ne plus en avoir peur ! Un autre coup de cœur pour cette rentrée littéraire 2019.

Merci à #NetGalleyFrance et #JCLattès pour #HistoiredAdrianSilencio
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Histoire d'Adrián Silencio

Adrián Silencio est le grand-père de Cléo la narratrice (disons de l'auteure, même s'il s'agit là d'un roman), un Espagnol républicain ayant fui le franquisme dès 1936, pour s'installer en France avec femme et enfants. Femme et enfants repartiront en Espagne, laissant là Adrian qui refera sa vie avec une Française, sans pour autant se marier officiellement avec elle. L'existence non reconnue de cette double famille fera l'objet d'un non-dit familial, source de traumatisme pour les enfants et les petits-enfants. Cléo décide d'ouvrir le dossier, de mener l'enquête. Elle interroge les parents survivants, les bouscule et finalement grâce à Internet, parvient à retracer l'itinéraire d'Adrián et, mieux !, de prendre contact avec le versant espagnol de la famille. Le tableau des retrouvailles avec sa famille espagnole est particulièrement réussi. Un beau livre, sensible, bien documenté, prenant, malgré quelques tics de langage, (« Jamais jamais jamais jamais »). Un détail.
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Poupées

Poupées, c’est une histoire à deux voix.

« C’était il y a trente ans. Stella venait d’avoir dix-huit ans, Joy en aurait dix-sept à l’automne »



Après deux ans d’amitié passionnée et fusionnelle, Stella s’enfuit pour ne jamais revenir.



Pourquoi ? Pas évident de parler ce ce roman sans en dévoiler le ressort principal, l’événement qui un jour de tempête fit basculer la vie de Stella.



Trente ans après, un mail de Joy vient raviver une blessure enfouie.



Rythmée par les titres de Bowie dont les deux filles sont fan, la narration alternée entretient le suspense et donne du relief au récit dont l'intensité s’accroît au fil des pages.



Les souvenirs croisés permettent au lecteur d’assembler les pièces du puzzle d’une amitié flamboyante qui a volé en éclats.



« Les amitiés adolescentes sont un embrasement total, une déflagration, un don de soi envers et contre tout, un pacte avec l’autre comme on n’ose plus jamais en faire par la suite. C’est une expérience de l’absolu, de l’infini. Un amour fou qui abrite toutes les illusions, qui protège et encourage. »



La plume d’Eléonore Pourriat, sensible et délicate, dépeint parfaitement l’amitié exclusive, la complicité, les premières fois, les dits et les non-dits. Le lecteur attentif saura peut-être décrypter les indices habilement semés…



Ce roman est un coup de coeur, j’en recommande la lecture aux meilleures amies, aux BFF, aux amies d’enfance jamais oubliées et qu’il faut absolument retrouver, bref à toutes les femmes (vous comprendrez pourquoi)
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Poupées

Deux jeunes adolescentes, Joy et Stella sont des amies fidèles qui vivent en France et se rendent parfois en vacances aux États-Unis chez la grand-mère de Joy. Cette amitié profonde va voler en éclats et les séparer à jamais ! Le fait générateur que le lecteur découvrira assez vite est l’objet de nombreux livres sur le sujet et l’histoire se lit de façon agréable mais peine à convaincre malgré un texte court, mais encore trop long !
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Histoire d'Adrián Silencio

Cléo est une jeune femme en quête de ses racines et de son passé. Elle décide d’en apprendre plus sur ce grand-père espagnol exilé, Adrián. Étant très petite lors de sa disparition et se souvenant très mal de lui, elle va décider de reconstituer le puzzle. Personne ne lui révèle quoi que ce soit dans sa famille et pour tout point de départ, elle n’aura qu’un cartable avec des documents importants. Une longue quête va alors débuter.



C’est tout d’abord le contexte historique qui m’a donné envie de lire ce roman, et c’est une réussite, même si j’en attendais davantage malgré tout. Le passé de ce grand-père se situe pendant le régime de Franco et son exil. J’ai trouvé cela très intéressant. J’aime beaucoup les romans qui mêlent habilement la petite histoire à la grande Histoire.



J’ai beaucoup aimé la quête de Cléo, ce besoin viscéral qu’elle a de savoir. L’auteure abordera la problématique des non-dits dans les familles, et ses conséquences désastreuses sur ses membres. Cleo est tout simplement touchante, mais j’ai également apprécié la force dont elle fait preuve pour se lancer dans cette recherche.



L’intrigue est bien menée, mais j’avoue avoir ressenti quelques longueurs parfois. D’autre part, je n’ai pas réussi à toujours ressentir l’émotion que j’attends, en particulier dans ce genre d’histoire. Je suis restée parfois en retrait et je n’ai pas toujours pu m’impliquer totalement dans ce que je lisais.



La plume de l’auteure est parfaite. J’ai vraiment accroché à son style délicat et empli de subtilité. C’est une très belle réussite pour un premier roman.



C’est donc une très belle histoire de quête de soi, de ses racines, où l’auteure explore les non-dits et ses conséquences, le tout sous fond historique. Même si j’aurais aimé ressentir encore plus d’émotions, c’est une très belle découverte.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Poupées

Ch-ch-ch-ch-changes

(Turn and face the strange)



Les histoires d'amitié adolescente qui tournent mal, voilà un pitch qui fonctionne toujours avec moi !

En effet, je trouve que ces amitiés ont quelque chose d'intense et de vrai, une sorte de mise à nu, que l'on ne retrouve ni dans les amitiés adultes, ni dans les relations amoureuses ensuite.



Joy et Stella se rencontrent à l'entrée au lycée, et le dicton "Qui se ressemble s'assemble" semble avoir été inventé pour elles deux.

Il se développe entre elles une amitié fusionnelle, telle qu'on n'en voit qu'à l'adolescence. Mais au bout de deux ans, Stella s'éloigne de Joy, cherche des prétextes pour l'éviter, jusqu'à la rupture ultime et spectaculaire de leur relation.



Au-delà du pitch qui me plait d'emblée, j'ai été happée dès les premières pages par l'écriture d'Eléonore Pourriat, une écriture vivante, rythmée par les chansons de Bowie.

La narration nous fait passer du récit de Joy, à la première et deuxième personne, chez qui le souvenir de cette amitié reste vivace, à celui de Stella, à la troisième personne, plus distancié.

Subtilement, progressivement, leurs deux récits entrecroisés nous livreront la vérité sur l'évènement qui a brisé leur relation.



J'ai lu ce roman quasiment d'une traite, en une journée, le délaissant seulement lorsque j'y étais obligée et le reprenant dès que j'avais un moment de libre.

J'ai savouré l'ironie de le lire juste après Over the rainbow, tellement les familles et les époques décrites auraient pu être identiques et n'étaient en rien semblables.



C'est un roman où l'ampleur de la révélation importe moins que le chemin pour y parvenir.

Une très belle découverte de cette rentrée littéraire que je vous recommande chaudement.
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Poupées

Je vous présente un très court roman de cette rentrée littéraire, court mais si idéalement construit qu’une ligne de plus aurait été inutile. Éléonore Pourriat est déjà l’auteure d’un roman Histoire d’Adrian Silencio, elle réitère l’essai avec Les Poupées. Notre auteure est également actrice et réalisatrice de courts et longs métrages, au cœur desquels elle traite de la place de l’homme et de la femme dans la société. C’est un thème qui réapparait en filigrane dans ce roman de filles, de ces jolies poupées que l’on manipule à sa guise.



Je m’attendais davantage à une narration qui reposait sur une disparition involontaire quand je me suis intéressée pour ce livre, je m’imaginais une disparition inexpliquée, non pas un choix totalement assumé de la part de Stella. J’étais, comme on peut le dire familièrement, à côté de la plaque. Les motifs de cette disparition, qui relève davantage de la rupture amicale et d’une mise à distance, sont nettement plus subtils et complexes que cela. Comment se remettre d’une amitié passionnée qui s’interrompt brutalement sans un mot d’explication ? Si certaines séparations amoureuses peuvent être destructrices, les fins d’amitié aussi brutales telles que celle de Joy et Stella laissent aussi des traces, dans les mémoires.



Joy et Stella se ressemblent étrangement au point d’en prises pour des jumelles. Et comme le font bien souvent les adolescentes elles partagent les mêmes gouts et passent leur vie ensemble, d’autant qu’elles ont un schéma familial presque similaire, la première élevée par son père, la seconde par sa mère. Toutes adolescentes qu’elles étaient, elles ont découvert ensemble la vie, leur corps, les émois, leurs coups de sangs, les émotions que procurent les chansons de David Bowie, une complicité si intense qu’elle en frôle l’amour. On le comprend peu à peu, c’est une rupture d’autant plus violente et incompréhensible. Car Joy adulte a grandi et s’est construite sur le vide que lui a laissé la perte soudaine de son amie, si chère, et sur le malentendu qui en résulte. Vous l’aurez compris, le récit se base sur cette tentative de rebâtir ce qu’il s’est passé, il se fait à deux voix, la première celle de Joy qui reprend un contact éphémère, par mail interposé, avec son amie afin qu’elle lui donne la réponse qu’elle cherche face à celle de Stella, qui consent à lui donner cette réponse attendue pendant vingt ans, L’ampleur du vide laissé par l’absence de Stella laisse présager de l’évènement qu’elle a vécu qui l’a poussé à agir de façon aussi extrême.



L‘écriture avisée d’Éléonore Pourriat peint parfaitement le bout de monde gai et lumineux de ces deux jeunes filles, assombrit par l’obscurité de ce ciel qui apparaît au loin laissant entrevoir la tempête qui finit par se déchainer et briser l’une d’entre elle, au son de l’orage : elle parsème juste ce qu’il faut d’indices pour mener, sans en avoir l’air, son lecteur sur le début de piste des évènements passés. Le monde de Joy se délite peu à peu alors que la révélation de Stella éclate, le soleil des jours heureux à Long Island se transforme bien en un coup de soleil cloqué, rouge et purulent, qui n’en finira pas de guérir. Là ou Stella a eu le temps de commencer sa résilience, Joy voit l’innocence qu’elle a conservée ces vingt années voler en éclat et veillait sous le coup du choc. Les deux filles ne sont plus sur la même longueur d’onde depuis longtemps, des années de vie ont gâchées.





Il est bien difficile de parler de ce roman sans en dévoiler l’intrigue principale, et je ne souhaite pas vous gâcher l’étonnement de la découverte, cette surprise qui donne un tout autre sens à la vie des deux jeunes filles que Joy et Stella étaient, et des femmes qu’elles sont devenues. Dans la lignée de ce qu’elle a fait précédemment, l’auteure démonte un monde, encore et toujours, maîtrisé bien souvent par certains hommes, dirigé par leur bon plaisir, ce monde encore fortement déséquilibré, obstinément phallocrate, ou la lâcheté, la satisfaction des caprices et l’égoïsme est règle de droit.



C’est une histoire terrible que nous livre là l’auteure, ou son écriture si précise manie à chaque fois le mot juste, et qui a une telle force évocatrice que tout est constamment suggéré sans que rien ne soit dit. La violence est indescriptible, les dégâts démesurément longs et étendus, si Stella est touchée de plein front, Joy n’est pas épargnée. J’ai été assez dubitative au tout début du récit de Joy mais dès que l’auteure a fait s’exprimer Stella, j’ai totalement adhéré à l’histoire de ces deux adolescentes perdues au milieu d’adultes qui n’agissent que selon leur bon vouloir et qui paient les pots cassés d’un paternalisme coupable. Davantage encore par la façon dont l’auteure joue avec la vie de ses personnages, comme les facettes d’un diamant, ou lorsque l’une se dévoile et réfracte toute sa lumière, l’autre reste en retrait. Les penchants les plus inavouables qui soient éclatent au grand jour en un feu de paille vite éteint.



J’ai apprécié aussi ce roman car dans cette histoire d’amitié gâchée, aucune des deux comparses n’accuse l’autre de tous les maux, il y a une certaine rancœur, mais ce n’est en aucun cas une histoire de vengeance, de règlement de compte, basse et mesquine. L’auteure est plus fine et intelligente que cela, ses ficelles ne sont pas aussi grossières, je l’avoue bien volontiers, que d’autres histoires d’amitié rompues que j’ai pu lire précédemment. Elle ne joue pas sur ces sentiments-là, elle retisse, tout en sensibilité et en délicatesse, l’histoire des deux filles jusqu’à qu’ils finissent par se rencontrer et que les deux anciennes amies finissent par se comprendre, enfin. Éléonore Pourriat a écrit avec brio les orages d’une histoire d’amitié simple qui tourne au vinaigre, consumée par la foudre d’une volonté extérieure, qui anéantit tout, les souvenirs d’un âge d’or qui appartient définitivement au passé de Joy et Stella. Belle réussite !






















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Poupées

Poupées d’Eléonore Pourriat n’est pas un récit de vacances comme pourrait le laisser penser la couverture.



Joy et Stella sont deux amies d’enfance, qui se sont perdues de vue. Joy souhaite renouer le contact car trente ans ont passé et l’incompréhension de cette rupture lui pèse toujours.

A travers leurs souvenirs respectifs, les filles retracent leur belle histoire d’amitié. Cette période de la vie où elles étaient tout l’une pour l’autre et où rien ne pouvait les séparer.



Une époque débridée, une jeune fille belle et délurée...on devine aisément l‘événement qui a marqué leur jeunesse.



Un roman dans lequel il est difficile de rentrer.

Les personnages sont tous ancrés dans des clichés ( la copine lesbienne, la grand-mère fantasque, la mère décédée, mon père ce héros…) et l’identification est impossible.



Une fois le contexte exposé, les relations humaines prennent le relais. Fortes, justes, elles gomment les premiers ressentis. L’auteure jongle admirablement sur les sentiments contradictoires. Les souvenirs de Stella sont rapportés à la troisième personne preuve de la distance qu’elle y apporte tandis que Joy s’approprie son passé à la première personne. L’écriture est intuitive, belle, fluide et rythmée par les tubes de David Bowie.



C’est donc un retour en demi-teinte car la seconde partie est bien meilleure que la première. Je reste avec le regret qu’il n’y ait pas eu plus de simplicité pour une immersion complète.

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