Citations de Élisabeth Barbier (100)
L’important, ce n’était pas de vivre, ni d’être heureux, en ce monde d’attente et de fièvre. Mais d’y rencontrer et d’y reconnaître son compagnon pour le temps du voyage… Et même s’il part en avant sur la route… Alors, le jour venu, au bord de l’instant difficile, il est là, sur la passerelle, et il vous tend sa main pour passer de l’autre côté
Mais l’amour d’un homme et d’une femme, l’un pour l’autre, n’est-ce pas beau ? Qu’importe ce qui le traverse, les faiblesses, les insuffisances, les incompréhensions, même les fautes… rien, tu m’entends, ma toute-petite, rien de tout cela ne l’entame. Au contraire, il s’enrichit, à chaque épreuve…
C’est le sort naturel, pour les filles, de tout quitter en se mariant. Toi aussi, un jour…
Quinze ans était cependant l’âge consacré pour les grandes amours…
Tout ce qui demeure enfoui au plus profond de l’amour-propre, sous la pudeur, l’orgueil, la circonspection, la défiance de soi, la crainte de l’erreur et celle du ridicule, chez un garçon qui en est à sa trente-sixième amourette et à sa première passion, montait à la surface.
Toute la vie devant soi. Et ce n’est rien, au bout du compte. L’on se retrouve si tôt les mains vides.
Ce n’est point la joie qui importe, mais la paix. Cette paix qui naît mystérieusement lorsque l’on est passé par le pire, et que l’on en a fini avec l’espoir.
Ce sont les autres qui meurent. Nul ne conçoit sa propre mort
Ce sont les détails auxquels on n’avait pas pensé qui vous déchirent le cœur à l’improviste.
L’amour des autres, elle n’y croyait pas tout à fait. Il n’y a d’amour au monde que celui que l’on possède à soi, jalousement, celui que l’on a réinventé, avec tout ce qu’il a d’unique et d’incommunicable.
Le bonheur ne ressemble guère à l’image que l’on s’en était fait ; et il est le bonheur quand même.
Les choses de la terre et les choses du ciel ne sont pas comparables.
Après tout, une femme qui n’aime point n’aventure pas grand-chose.
Croyant mener le jeu il était mené comme un enfant.
Tout ce qu’il est bon, et nécessaire d’apprendre, dans la souffrance, les larmes, et l’amertume de se taire, avant d’accepter enfin cette idée que l’on meurt… qu’il vient un jour où ni soleil, ni vent, ni voix aimée, ne vous atteignent plus dans votre corps abandonné, descendu au profond de cette nuit de pierre, et que c’est le repos, et que l’on y consent.
On sait bien que le mal existe. Depuis toujours, il est entendu que soucis, peines, tourments, sont le lot quotidien du monde.
L’amour, le mariage, ne lui avaient pas apporté ce bonheur qu’ils semblaient sous-entendre. Il fallait lutter, lutter sans cesse, s’accrocher aux bribes que l’on en recueillait au fil du temps, et croire qu’un jour, enfin – mais quand ? – on le découvrirait, entier et pur, au bout de la longue quête.
Une vraie dame doit toujours conserver, avec un maintien modeste, un parfait contrôle de soi.
Il ne faut jamais laisser tomber son mouchoir, ni quoi que ce soit, d’ailleurs, quand il n’y a pas d’homme à proximité pour le ramasser.
On n’use pas l’amour, ni la souffrance.