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Citations de Élisabeth Barbier (100)


Qui te monte? Qui te fait galoper, ma belle? Et les courses matinales, le grand vent dans le désert bleu profond du ciel d'été? Et l'accueil, mystérieusement, tendrement royal que reçoit des arbres la créature humaine qui les aime? Et la resse des cigales, les grands fenouils et les menthes que l'on écrase entre ses paumes?
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Comme si l’essentiel n’eût pas été la terre, la belle terre toujours la même, avec sa parure d’herbes, de ciel, d’arbres et d’eaux. La terre amie sur laquelle on peut vivre quoi qu’il advienne. Comment les autres ne le sentaient-ils pas ? Leur eût-il fallu en être privés comme l’était Julia pour découvrir cette vérité aveuglante que seul compte ce que l’on reçoit d’elle ; que les régimes passent aussi vite que les hommes, au regard du Temps ; et qu’elle demeure la seule certitude palpable d’éternité que nous ayons, la seule mesure que nous puissions en prendre ?
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Les Angellier déjeunaient à Mogador.

En prenant le café, Constant leur apprit les fiançailles d'Octave Peyrissac.

- Comment, vous ne le saviez pas? Il épouse Délaïde de Romanin. Voyons, les Romanin, de Saint-Rémy... Oui, certes, une belle vieille famille. Qui s'éteint d'ailleurs. C'est elle, le dernier rejeton. Tu la connais certainement, Julia. Au moins de vue, insistait Constant. Une jolie fille, mince, brune, avec des yeux magnifiques. Bleus, mais d'un bleu profond, presque violet...

(...) Elle jeta un coup d'oeil autour d'elle.

Rodolphe avait fait porter des sièges de rotin dans le sous-bois, auprès de la noria.

Les femmes étaient assises en cercle. Lui se tenait, à son habitude, debout, un pied sur la margelle. Tout en causant avec Constant, il remuait machinalement le treuil.

"Comme à son habitude", se répéta Julia.

Des mésanges chantaient un peu plus loin, dans le taillis. L'air autour d'eux sentait la terre surchauffée et les feuilles. La resse ininterrompue des cigales, à force, cessait de frapper l'oreille.

La robe de Dorothée, celle de Sophie - "et la mienne"- rafraîchissaient les yeux de toutes leurs blancheurs empesées de mousseline et de broderie anglaise. Constance, en noir, s'éventait avec ce lent balancement du poignet datant d'une autre époque, qui semblait doucement abolir le temps autour d'elle. Et Amélia, derrière elle, s'accoudait au dossier du fauteuil.

La fillette avait repoussé les avances de ses frères pour demeurer avec les grandes personnes. Muette, elle écoutait la conversation, se remémorant cet Octave qui, autrefois, la prenait toujours dans son camp pour les parties de cache-cache, et l'embrassait sur les lèvres lorsqu'ils se trouvaient seuls ensemble dans le parc, ou chez lui, à la Gloriette.

La cloche de Fontfresque sonna le premier coup après les vêpres.
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Le temps ne signifiait plus rien, dans ce pays conditionnel où ils étaient entrés sans y prendre garde. L’allée était plus haute, plus profonde, plus vaste, ils le découvraient à présent, sans étonnement. Elle n’aurait pas de fin.
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Heureusement, Elodie Vernet apportait à se nourrir le même soin épais qu'elle consacrait à chacune des tâches de la vie quotidienne.
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Crois-tu qu’il existe un autre homme dans le monde entier, un seul, qui, te connaissant telle que tu es, accepterait de passer son existence auprès de toi, de subir tes colères, et ton amour ?… Ton amour ! Parlons-en !… L’amour du boa constrictor… Tu m’étouffes, tu me dévores. Il faut toujours se débattre pour respirer. Mais, Bon Dieu ! j’ai besoin de vivre, de faire quelque chose… Je suis un homme ! Pas un canari en cage…
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Mon mariage n’est qu’une carte dont il a besoin pour son jeu. À moi de me débrouiller, ensuite, avec l’époux qu’il m’aura imposé pour le restant de mes
jours. Cette tête pommadée, elle vous plaît à vous, ma mère ? Grand bien vous fasse ! Mais c’est moi qui l’aurais devant les yeux, de l’aurore à la nuit ; et bien pis : sur mon oreiller, de la nuit jusqu’à…
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La vie, ce sont les trains que l'on manque, les visages entrevus, les tendresses inemployées, les courages qu'on n'a pas eux. La somme effrayante de tout ce qu'on n'a pas accompli, pas dit, pas tenté, pas osé ; tout ce qui s'est fondu dans le silence, un silence d'ombres et de cris, non pas accepté, hélas, mais subi.
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Ce désir, cet affreux désir irrassasiable que l’on porte en soi comme une plaie secrète, contre tout espoir, contre toute attente… désir d’une joie, enfin, qui n’aurait pas cet arrière-goût âcre, d’un bonheur que l’on tiendrait solidement entre ses doigts, d’un amour exactement partagé, au-delà de tout mal, et de toute inquiétude… Ce désir qui, soudain, vous met des larmes dans le cœur, et le regret corrosif de ne pouvoir ressaisir le temps qui passe, afin de tout recommencer encore une fois !… et, cette fois, l’on saurait mieux…
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Cette vie mystérieuse, ce fil déroulé sans répit, dont on ignore à quoi il sert, à quoi il mène. « Qui sait ce que l’avenir nous réserve ? » disaient volontiers les vieilles gens qui, déjà, l’avaient derrière eux. Une manière de parler ; de remplir les vides, dans la conversation, avec des phrases toutes faites. « Faites de quoi ? S’ils y pensaient, rien qu’un moment… !
Toutes les larmes, tous les cris, toutes les peurs, toutes les souffrances, qu’il faut accumuler pour fournir la preuve d’un dicton usagé.
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Le temps passera. Un jour, je serai vieille, et en paix. Peut-être rirai-je au souvenir de ce que j'endure à présent.
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On ne sait rien, ou si peu, de la vie de ses parents. Et l’on ne s’en inquiète pas. Même si l’on soupçonne que l’un ou l’autre a pu n’être pas très heureux.
Comme si rien ne devait avoir importé jusqu’à votre venue sur cette terre. Comme si l’arbre entier n’avait traversé les saisons avec son aubier tendrement rose devenu, d’années en années, cette noire et sèche carapace des vieux troncs que pour voir mûrir un fruit unique venu à la pointe de sa dernière branche.
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Il y aurait toujours des orangers, même si c’en étaient d’autres.
Mais il n’y aurait pas toujours des Vernet.
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En tout cas, s’il m’arrivait d’y rester… non, laisse-moi te dire... D'y rester sans t'avoir revue, je voudrais que tu saches que tu auras été pour moi, depuis vingt ans, toute la joie, la tendresse, la douceur, la... enfin, tout ce que j'avais rêvé, et bien au-delà, mon amour chéri.
Leurs regards se perdaient l'un dans l'autre.
Numa se reprit :
Allons, ne t'inquiète pas, nigaude. Je te dis ça par précaution, mais je t'avertis que je suis fermement décidé à survivre, pour te contraindre à me supporter encore longtemps, que cela te plaise ou non.
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Deux ans, seulement... Pas même tout à fait deux ans...
Et la longueur de cette vie qui restait encore à vivre pour se voir tout arracher.
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Une étrangère au milieu des siens. Une étrangère dans le monde. Et celui où l'on se réfugie est peuplé de rêves tristes, de bonheurs incertains, de joies qui passent.
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Rodolphe écrasait les gens et Julia se chargeait ensuite d'éparpiller leur poussière.
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Et les chansons d’amour chantent l’amour perdu ; et l’on pense à celui que l’on ne connaîtra jamais. On est venue sur terre, comme quelqu’un qui, déjà, n’avait plus rien à attendre. Le coup s’est joué d’avance, et les dés sont pipés. Que reste-t-il, sinon de faire orgueilleusement abandon de soi ?…
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C'était des livres défendus. Je me précipitais sur les rayonnages et j'allais droit aux scènes d'amour. Mes premières émotions romanesques, je les ai connues dans la saga d'Elisabeth Barbier.
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Ce corps que l'on croyait connaître, ce corps si étroitement à soi, et l'on y découvre une présence ennemie, quelque chose comme un germe noir ; un petit morceau de mort installé, tapis, prêt à dévorer sa nourriture vivante
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