Citations de Élisabeth Barbier (100)
Mieux valait éviter les complications inutiles.
On vit sans y penser. Et l’on ne sait qu’après ce que ça représente. Le bonheur, c’est toujours du passé…
S’en aller se battre, ça peut être amusant, et, mourir, ce n’est sûrement pas si difficile, quand l’appel vous parvient tout d’un coup. En somme, ce n’est pas bien malin d’être un héros.
J’ai l’impression que ce jardinier me roule. Ou bien alors, il est incapable. L’un ne vaut pas mieux que l’autre.À mon sens, un voleur connaissant son métier serait encore préférable. J’y trouverais davantage mon compte. De toute manière, je le mets à la porte. Mais je veux d’abord savoir de quoi il retourne.
Il lui restait à apprendre qu’aucun amour, jamais, ne l’emporte, lorsque s’éveille chez un homme le goût du danger.
On ne peut pas asperger les gens avec un peu d’eau bénite, quand leur maison brûle, et les laisser se débrouiller ensuite…
Ce désir, cet affreux désir irrassasiable que l’on porte en soi comme une plaie secrète, contre tout espoir, contre toute attente… désir d’une joie, enfin, qui n’aurait pas cet arrière-goût âcre, d’un bonheur que l’on tiendrait solidement entre ses doigts, d’un amour exactement partagé, au-delà de tout mal, et de toute inquiétude… Ce désir qui, soudain, vous met des larmes dans le cœur, et le regret corrosif de ne pouvoir ressaisir le temps qui passe, afin de tout recommencer encore une fois !… et, cette fois, l’on saurait mieux…
Bah ! un homme n’est pas un enfant de chœur, que diable !… Un peu de piment parmi les douceurs conjugales en soulignait le charme. N’importe qui eût admis cela. – Il se sentait tout prêt à une nouvelle lune de miel.
Croyant mener le jeu il était mené comme un enfant.
Une jolie jambe est si jolie dans un bas noir, au milieu des frous-frous nuageux…
Tout ce qu’il est bon, et nécessaire d’apprendre, dans la souffrance, les larmes, et l’amertume de se taire, avant d’accepter enfin cette idée que l’on meurt… qu’il vient un jour où ni soleil, ni vent, ni voix aimée, ne vous atteignent plus dans votre corps abandonné, descendu au profond de cette nuit de pierre, et que c’est le repos, et que l’on y consent.
Comme les hommes pouvaient être cruels, parfois, avec un détachement, une inconscience, qui renforçaient encore le poids de leur cruauté.
Il fallait toujours s’attendre à des désagréments, et essayer de s’en accommoder.
On sait bien que le mal existe. Depuis toujours, il est entendu que soucis, peines, tourments, sont le lot quotidien du monde.
L’admiration des hommes est le meilleur miroir dans lequel nos maris nous voient. Le délicat est de garder la mesure… Question d’adresse, de doigté… Cette science-là, c’est à ton âge qu’on la possède, ou jamais…
Voilà bien les femmes ! Impossible de faire devant l’une le moindre éloge d’une autre… Bon Dieu, mon amour, il est entendu que tu es jolie, adorable, spirituelle, au-delà de tout ce qu’on peut rêver, et, de surcroît, douce et charitable comme pas une. Mais je t’en prie, laisse-moi espérer pour mes contemporains que l’on peut dénicher, en cherchant bien, quelques rarissimes échantillons féminins de beauté, ou d’intelligence, à part celui que j’ai le privilège de posséder.
Plus de langue que de cervelle.
L’amour, le mariage, ne lui avaient pas apporté ce bonheur qu’ils semblaient sous-entendre. Il fallait lutter, lutter sans cesse, s’accrocher aux bribes que l’on en recueillait au fil du temps, et croire qu’un jour, enfin – mais quand ? – on le découvrirait, entier et pur, au bout de la longue quête.
La tendresse et la paix semblaient avoir disparu du monde pour toujours.
Comme si une jeune femme pouvait s’ennuyer…