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Critiques de Éloi Audoin-Rouzeau (63)
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Ouvre ton aile au vent

Nous sommes en 2049, alors que vient d’être lâché, comme le veut la tradition, un canard dans Paris : ce canard, pour celui ou celle qui parviendra à l’attraper sans le tuer, sera préparé à la Tour d’Argent et mangé avec le Président. Car le canard, en 2049, est devenu rare, après les Évènements ayant eu lieu 20 ans plus tôt : une pandémie décimant une bonne partie de la population mondiale a eu lieu à cause d’un virus qui aurait, selon les accusations, été transmis par la population aviaire, plus particulièrement par le canard, population abattue ensuite en nombre pour endiguer le phénomène. Toutes ces explications nous sont fournies par un narrateur à la première personne, dont nous ne saurons que peu de choses, excepté qu’il est dans la quarantaine et qu’il vit au jour le jour, profitant des choses et des évènements comme ils viennent. Jusqu’à ce jour fatidique du lâcher de canard…



De chapitres en chapitres, de rencontres en rencontres, tout autant déterminantes pour l’un comme pour l’autre de nos deux personnages assez peu communs, nous suivons et le narrateur, et le canard, qui finissent, forcément, par se lier, dans une fable dystopique intéressante, qui s’appuie sur l’actualité pour mieux en faire ressortir les travers et les prolongements funestes pouvant en découler. Fable qui n’en est pas moins dénuée de touches positives, permises par une humanité qui n’a pas encore complètement sombré dans la barbarie – et il n’y a pas forcément foule -, qui donneront au récit un dénouement bien plus optimiste qu’attendu. Lecture certes appréciable pour toutes ces raisons, mais manquant tout de même à mon sens d’originalité et de force en termes de style et de narration.



Je remercie Babelio et les éditions Phébus de m’avoir permis de découvrir ce roman.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Ouvre ton aile au vent

Si j'avais lu rapidement j'aurais dit que ce livre ne casse pas trois pattes à un canard et je serais retourné dans mon coin coin quotidien.

Mais j'ai tourné les pages au rythme où on stationne devant une galerie de tableaux, de Magritte par exemple.

Magritte qui peint avec une impression de plat, de deux dimensions, alors que la troisième et la quatrième dimensions envahissent tout volume de pensée, de rêves et gravent nos paupières en ciel de lit.

Le cachottier Eloi Audoin-Rouzeau gave nos peurs aviaires en oscillant entre optimisme et pessimisme, alternant comportement de la foule, docile dans la violence attendue de ses réactions, et gestes souverains de personnes attachantes d'indépendance.

Très distant de techniques de science fiction ce futur qui emploie les instruments du passé est un trompe l'oeil débouchant sur un inattendu deviné et rassurant.

A condition que ce qui fait effet de masse et de nasse ne reste que trompeur.



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Au-delà des linceuls



Au-delà des linceuls est un roman initiatique, une échappée dans un monde désespéré et dans une géographie qui ne nous est pas inconnue. Nous sommes en France dans une époque future, et l’auteur cherche à nous perdre tout en nous donnant des clés pour nous repérer.



Ce livre est un «road movie »romanesque et désespéré comme le serait un roman de McCarthy dans un contexte de guerre en Europe. Beaucoup de références historiques et géographiques nous ramènent au Passé. L’Empire romain et son déclin futur se rejoue étrangement dans cette dystopie.

L’écriture est limpide, l’aventure est captivante, les deux héros attachants.

Comme l’écrit l’éditeur Phébus nous vivons au rythme de «La Fraternité face au chaos».

J’aurais aimé une carte de l’Empire en plus de la Constitution en prologue !

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Ouvre ton aile au vent

Un curieux virus aviaire a frappé la planète terre. Dans un Paris post-apocalyptique, les oiseaux sont interdits. Une fois par an, pour libérer la foule frustrée par tant d’interdits, une chasse au canard un peu spéciale est organisée. L’oiseau élu est lâché de la Tour d’Argent. Le peuple le poursuit, le chasse mais doit le capturer vivant. Celui qui y arrive gagne une coquette somme d’argent et un dîner avec le président à la Tour d’Argent afin de déguster sa prise.



L’heure a sonné de libérer le fameux canard mais les choses ne se passent pas comme prévues. A l’aide de quelques marginaux et d’un parisien jusqu’alors léthargique, le canard s’échappe.



Ce premier roman a été écrit pendant le confinement. On y discerne un sentiment d’enfermement, de routine et une quête de liberté. Ce que l’on a tous un peu ressenti à durant cette période hors du temps. Mais le roman ne traite pas uniquement de cela. Il est bien plus profond. A travers cette chasse au canard, dans laquelle toute la bestialité canalisée des hommes se libèrent, l’auteur interroge et interpelle notre humanité. Et si aider ce canard nous permettrait de retrouver notre âme ? La résistance serait-elle la clé à notre liberté ? Allez, ouvrons nos ailes au vent et osons voler vers ce qui compte pour nous ! Il n’y a pas de petite résistance.



C’est un premier roman très prometteur. J’aurai aimé des pages en plus (c’est un roman court de 142 pages). Éloi Audouin-Rouzeau a une patte bien à lui et je guetterai avec attention son second roman.



Un grand merci à babelio et aux éditions Phebus pour l’envoi de ce roman dans le cadre de la masse critique privilégiée.
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Au-delà des linceuls

Un voyage onirique et intelligent.

Dans un futur proche où le changement climatique a bouleversé la vie sur Terre, la France est un empire et les rues sont abritées de la météo difficile par des grands draps tendus. L'univers napoleonien intriguant et original du roman transporte le lecteur. alors qu'il suit la quête d'identité d'un héros naïf et touchant entrainé par un meilleur ami étrange et inconstant. Un roman intelligent gui soulève des questions d'actualité et invente un futur possible.

Coup de coeur de Victoire - Librairie "Le Marque Page" (Saint-Marcellin)
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Au-delà des linceuls

"Au-delà des linceuls", roman bien écrit se déroulant dans un futur proche, est une ode à la liberté très bien romancé. On prend beaucoup de plaisir à lire ce périple vers un monde meilleur de nos 2 compères ( Edgar et Félix ). Tous les ingrédients d' une belle aventure et d' une belle quête sont en place : amour, amitié, personnages "hauts en couleurs", arrivistes et veules.

L' auteur nous convie, au travers de ce roman populaire à une réflexion sur le pouvoir et ses luttes intestines très intéressante. Concernant l' évocation du monde dans lequel nous nous trouvons beaucoup de mystère; celui des linceuls restera entier quant à sa signification ....Protection contre le réchauffement ou des radiations nucléaires....Chacun y trouvera l' explication qu' il veut bien.

Cependant, on a parfois du mal à s' identifier aux personnages. On reste un peu sur "notre faim" quant à une meilleure compréhension du personnage d' Edgar : on ressent une certaine complexité mais elle n' est qu' effleurée. La fin est assez déroutante et mystérieuse et on reste à l' état de questionnement sur beaucoup de points. Un peu comme si une suite était en gestation....Et pourquoi pas ?
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Ouvre ton aile au vent

"Ouvre ton aile au vent" est une course poursuite, conçue sur le mode Road trip (ici il s'agirait plutôt d'un Fly trip). Un canard est offert en pâture à la population dans un contexte dystopique où les oiseaux ont disparu et où la vie n'a rien à envier à "1984" de George Orwell... et, d'une certaine manière, à la situation que nous connaissons actuellement. La capture de l'animal - vivant - octroie à celui ou à celle qui la réalise la dégustation du dit canard en tête à tête avec le Président ainsi qu'une récompense sonnante et trébuchante conséquente.



Eloi Audroin-Rouzeau nous raconte la fois où rien ne s'est passé comme prévu: le canard n'est pas attrapé dans les premiers instants de sa libération et parvient à progresser au-dessus d'un Paris dont nous observons certains quartiers pittoresques comme les quais de la Seine, Notre-Dame, le quartier latin, Montparnasse...



Ne nous le cachons pas: le lecteur prend peu à peu fait et cause pour le canard, s'indentifiant au fil du temps plutôt à lui qu'au narrateur.



Le canard est le fil rouge de ce roman mais il n'est pas le seul: une inconnue apparaît régulièrement au cours de l'histoire et pique crescendo notre curiosité. Il y a donc, principalement, deux personnages à suivre (même si l'on s'intéresse de très près également au sort du narrateur).



A ce propos, il est à souligner que beaucoup de situations fonctionnent en binôme dans cette histoire: le canard et la foule, le canard et le drone, le "lauréat" et le Président, le canard et l'inconnue, Suzanne et Yann au jardin du Luxembourg, les agents de sécurité à la gare... Deux. Comme le nombre de pattes ou de jambes servant à avancer, comme les ailes du canard lui permettant de voler (voler sa liberté ?).



Une très belle histoire aux aspects parfois surréalistes comme semble nous le suggérer l'illustration de la couverture à l'évidente référence à René Magritte.
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Ouvre ton aile au vent

Un OVNI, c'est vraiment le nom qui convient à ce livre. Merci à Jérome, libraire à Lille, de m'avoir donné envie de le lire.

https://www.youtube.com/watch?v=tx-jFnkIS-c

L'écriture est limpide, le sujet étonnant. Le héros, ce canard têtu qui refuse de finir dans une casserole de la Tour d'Argent, pourrait presque parler comme dans les contes de notre enfance. Il nous emporte sur ses ailes qu'il tente d'ouvrir au vent, on survole Paris avec lui, on rencontre une multitude de bonnes âmes cernés par une foule en délire, on fuit vers l'île morte. L'histoire se situe dans une triste époque du futur après une pandémie, mais nous sommes loin d'un livre de science fiction.

Avec lucidité, humour et poésie cette Fable a une morale "écologique"qui nous donne de l'espoir.


Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Ouvre ton aile au vent

Ce roman est un petit bijou qui rappelle une autre fable, celle du petit prince sautant de planète en planète et découvrant des personnages inoubliables.

Ici, le 🦆atterrit chez des marginaux d’exeception souvent brisés par la vie et vivant dans leurs souvenirs. Dans ce monde d’après (ce monde qui vient malheureusement), il nous reste donc des raisons d’espérer.

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Ouvre ton aile au vent

Eloi Audouin-Rouzeau nous fait faire un tour de Paris pour le moins original via le vol d’un oiseau qui tente d’échapper aux chasseurs dans un mode postapocalyptique. Nous sommes le 31/10, et c’est « la fête au canard » où depuis 20 ans, un oiseau élevé spécialement pour l’occasion qui finit dans l’assiette du Président nommé à vie et de celui qui a réussi à l’attraper à mains nues. Cette course poursuite nous fait rencontrer des humains survivants devenus pour la plupart des moribonds violents à l’instinct primitif, exceptés quelques marginaux au bon cœur qui vont aider l’oiseau à se sauver.



L’oiseau terminera sa course chez le narrateur, homme solitaire depuis « les évènements » surnom donné à l’épidémie dévastatrice. Ce dernier prendra un train gare Montparnasse en direction de la mer la plus proche, vers Granville. Il fuira vers la liberté et l’espoir, emportant l’oiseau, symbole du renouveau puisque sauf.



Le thème s’inscrit dans l’actualité avec une pandémie d’origine aviaire qui a ravagé le monde, qui a fait disparaitre entre autres les oiseaux, et qui a provoqué la fermeture des restaurants.



Roman d’anticipation ? Roman fantastique ? Ou roman futuriste ?



Dans cette dystopie, l’auteur fait un judicieux parallèle entre le monde gris et mort des humains, et le monde coloré et vivant des animaux et de la nature dans les dernières pages. Eloi Audouin-Rouzeau fait ressortir le contraste entre la vision sombre de Paris et de ses habitants, et les couleurs à la fin du livre, ouvrant des perspectives d’espoir : la chambre bleu, le prénom de Rose ; sans oublier la musique avec un pianiste vivant dans la maison de Rose. Les bruits de la nature et du piano vont désormais régler la vie du narrateur qui restera vivre là-bas ; puisque même la radio, seul lien restant avec le gouvernement depuis la pandémie, cessera de fonctionner. Le livre se termine avec une belle lueur d’optimisme, le sauvetage de l’oiseau, le retour à la nature, aux couleurs, à la musique, à l’amour.



L’image de couverture rappelle le tableau de Magritte « l’homme au chapeau melon ».



Je suis agréablement surprise par ce court premier roman d’Eloi Audouin-Rouzeau qui nous donne l’impression d’être à la place de l’oiseau et de survoler nous-mêmes le Paris apocalyptique, en ressentant la fatigue de plus en plus importante. L'écriture fluide de l'auteur nous emmène de façon légère à travers Paris, nous fait découvrir des survivants aux personnalités diverses, et nous amène à nous poser des questions quant-au devenir de l’humanité après un évènement aussi destructeur. Le salut vient-il par la nature, les livres, les poèmes, l’amitié, et l’entraide ? En tout cas c’est la vision que l’auteur essaie de nous faire partager.



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Au-delà des linceuls

Un roman romanesque, c’est rare et ça fait du bien!

Et plus encore quand on peut le lire de diverses façons...



« Au-delà des linceuls » est un livre étonnant, étrange et romanesque… un vrai roman du passé se situant dans un futur lointain… une fugue dans une Europe modifiée par des changements climatiques et où la guerre menace.

Deux amis en fuite traversent un pays qui ressemble à la France pour aller rejoindre l’Helvetie. On se laisse emporter sur ces routes et sur ces fleuves dans des décors parfois hostiles mais toujours plein de poésie.

On suit leur chemin en se perdant avec eux dans les villes qui ont changées de noms (Paris, Lyon et Aix n’existent plus) .



L’aventure est menaçante et nos repères sont bousculés. Cette histoire est en fait le reflet de notre avenir.



J’avais beaucoup aimé le premier roman d’éloi Audoin-Rouzeau «Ouvre ton aile au vent» (qui sort en poche) et dans «Au-delà des linceuls»,on retrouve la même inventivité. L’auteur nous laisse toujours une porte ouverte pour la fin de l’échappée !



Je vois que sur les critiques Babelio précédentes Jules Verne et Cornac mc Carthy sont cités. J’approuve ces parrainages de dystopies du passé et du futur car ici, ils se cumulent dans le même roman !





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Ouvre ton aile au vent

Dans un Paris post-apocalyptique, ravagé par une pandémie et sous la tutelle d’un gouvernement autoritaire à lieu, une fois par an, un lâcher de canard.



Et joie à celle ou celui qui l’attrapera. Souper avec le président, dégustation du canard et plein de brousoufs !



Et nous voilà à suivre le vol du volatile traqué par les foules



Sympa
Lien : https://www.noid.ch/ouvre-to..
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Ouvre ton aile au vent

Bonsoir,

Un livre reçu dans le cadre de la masse critique Babelio.com aux Éditions Phébus « Ouvre ton aile au vent » d’ Eloi Audoin-Rouzeau

Un conte philosophique sur un monde après pandémie, sur l’écologie, sur une dictature, un conte plein de poésie et de philosophie, un conte pour grands qui ont encore envie de rêver.

Nous sommes dans un Paris dans quelques années, après une pandémie de grippe aviaire où tous les oiseaux ont été abattus, sauf quelques canards spécifiques qui servent chaque année pour l’un d’eux de manière pour la population de faire la « chasse au canard » et de donner libre cours à sa violence afin d’être celui qui va l’attraper (pour recevoir une belle prime et le manger en compagnie du président de la république). Cette année, le canard va bénéficier de chance et d’aide de « marginaux » c’est à dire de personnes en marge de la société telle qu’elle est. Les personnages sont haut en couleur attachants. Et l’on suit avec la boule au ventre la destinée de ce canard. Va-il-t-il s’en sortir ? Un roman original, et qui nous fait réfléchir.

Quatrième de couv. Un futur proche, pas si loin, qui pourrait être le nôtre. Depuis qu'un virus aviaire a frappé la planète, les oiseaux de basse-cour sont interdits. La société française souffre de restrictions draconiennes. Dans un Paris déchu, la conscience collective cède place à l'instinct populaire. Une fois l'an, la foule a droit à son charivari : du haut d'un célèbre restaurant, un canard spécialement élevé pour l'occasion est lâché. Le peuple exulte et laisse libre cours à ses pulsions : celui qui capturera le canard échappera à la misère. Les jeux sont ouverts ; la chasse commence, perdue d'avance pour l'infortuné volatile. Sauf que cette année, et avec l'aide de quelques rêveurs, le canard est bien décidé à jouer crânement sa chance...
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Ouvre ton aile au vent

Un ouvrage particulièrement original. Les thématique du sacrifice cérémoniel, de l’effondrement des pays lié à une pandémie, de la sauvagerie humaine sont intéressantes, voire essentielles dans notre monde en crise (tout court et parfois en crise de valeurs) ! Un humour “nonsense” type britannique que j'ai énormément apprécié !

En résumé, à découvrir !
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Ouvre ton aile au vent

"Ouvre ton aile au vent" dit la comptine pour encourager l'oiseau à s'envoler. Et c'est aussi le message du narrateur qui va s'évertuer à sauver le canard offert en sacrifice comme exutoire à la population de Paris.

Nous sommes 20 ans après "les événements", c'est à dire après une pandémie transmise par les volatiles qui a ravagé la population. Le canard, agent zéro , est devenu animal tabou dans le monde. Sauf en France et en Chine, où l'élevage est strictement réglementé pour que sa chair puisse être consommée, une fois l'an, au restaurant de la Tour d'argent. A cette occasion, les Parisiens se déchaînent lors d'une gigantesque chasse au canard.

Le ton est donné, entre ironie et stupeur devant la bestialité, la stupidité et la convoitise des foules qui se pressent autour de cet objet du désir. Peu sont épargnés par cette férocité animale, pas même les enfants. A peine quelques individus, joliment peints par l'auteur, voient l'oiseau avec poésie et compassion.

Avec un sens certain du rythme, l'auteur brode une jolie fable sur la brutalité humaine et la poésie de la nature.

Merci à l'operation Masse Critique et aux Editions Phebus pour cette lecture plaisante.
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Ouvre ton aile au vent

Chaque année, la veille de la Toussaint, c’est la fête sur le quai de la Tourelle, entre la cathédrale et la Tour d’Argent. Ici tous attendent le lâcher de canard. Celui qui attrapera l’oiseau aura une récompense financière et le privilège de manger un plat d’exception à la Tour d’Argent en tête à tête avec le Président élu à vie. La seule chance de survie du jeune canard de Challans est de rejoindre l’Irlande, rare territoire où la vie sauvage est préservée. Face aux parisiens cupides, aux foules violentes, le canard n’a que peu de chance de survivre à ce carnaval macabre.

Le témoin principal, chroniqueur de cette histoire est un homme de quarante ans. Lecteur pour une maison d’édition qui ne publie que des livres de développement personnel, les seuls qui se vendent encore, il aime essentiellement la boisson, la bonne chère et les femmes. toutefois,au fil du vol du canard, c’est toute une galerie de personnages qui croise sa route et lui vient en aide.

Un ancien oiselier, un jeune de la génération sacrifiée par la déscolarisation, une mère célibataire et sa fille trisomique, un balayeur sénégalais, un vieil homme nostalgique, tous vont croiser le chemin du canard, l’aider au risque des représailles d’une foule assassine. C’est une belle chaîne de solidarité de ces gens malchanceux capables de compassion.

Sans chercher à en savoir davantage, je pris délicatement le canard entre mes doigts. Il avait perdu connaissance. Je sentis son cœur qui battait dans ma main, la chaleur de son corps et la douceur de ses plumes. Et je compris que lui venir en aide revenait à me sauver moi-même. Moi et tous mes semblables, ceux dont le sort me laissait jusque-là indifférent.

En plantant son décor dans un Paris futuriste, vingt ans après une pandémie venue d’un élevage de canards en Irlande, Eloi Audoin-Rouzeau nous invite à réfléchir sur notre avenir à l’issue de la crise sanitaire. Sous la forme d’un conte, il oppose irrespect de la foule et humanité de quelques uns. Sans ma participation au jury Fnac, je ne serais pas allée vers ce roman. Et cela aurait été dommage car j’y ai rencontré de beaux personnages. J’ai lu une belle leçon d’humanité, un conte simple et divertissant enclin à nous faire réfléchir sur le monde de demain. A découvrir.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Ouvre ton aile au vent

Un petit roman facétieux et sympathique, fruit d’une imagination particulièrement délirante mais bienvenue pour le plaisir du lecteur. Le canard nous balade dans Paris en nous faisant côtoyer des habitants divers rapidement esquissés mais quand même bien décrits et des lieux historiques célèbres. La belle femme au manteau aperçue plusieurs fois dans le récit aura le rôle décisif de la bonne fée qui intervient, comme dans un conte, avec sa baguette magique. On peut toutefois, regretter un petit manque de souffle littéraire dans cette histoire.
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Ouvre ton aile au vent

Irrésistible chasse au canard dans un Paris étrange et une époque trouble (qui pourrait être notre demain (ou après-demain.). C’est drôle et d’une lucidité brûlante, extrêmement rythmé, fin, tenu, servi par un style ciselé, riche de personnages et d’un élan de vie qui, tout en donnant à voir les raisons objectives des pessimistes, donne envie de croire résolument à l’humanité et à la possibilité d’un havre de paix pour les oiseaux sauvages et les plus optimistes d’entre nous …

Talentueux !
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Ouvre ton aile au vent

La grippe aviaire, souvenez-vous, on a connu ça. Mais celle-ci est carabinée, car l'espèce humaine a frôle l'extinction. L'épidémie est partie d'Irlande, dans un élevage de canards. Toutes les volailles ont été abattues, et presque toutes les espèces d'oiseaux ont disparu, hormis les pigeons et les corneilles. Sauf qu'il existe un très ancien et célèbre restaurant parisien, dont la spécialité était le canard. Las, ils se sont adaptés.

Mais 20 ans plus tard, il faut encore régulièrement sacrifier une victime exutoire voire expiatoire. Tous les 31 octobre, un canard sauvage de la dernière réserve française est capturé et lâché du haut de ce fameux restaurant, La Tour d'Argent. Celui qui l'attrapera, à mains nues, aura le privilège de le consommer au restaurant en compagnie du Président à vie et de l'Évêque, en plus d'une belle somme d'argent.

Jour J, jour férié, jour de liesse. Tous les parisiens participent à la Grande Chasse, la seule fête autorisée dans cette société totalitaire. Une sorte de carnaval, orgiaque, totalement débridé, où la foule hystérique excitée par le gain s'est transformée en bête humaine.

Durant cette folle course poursuite, nous suivons le parcours et les belles rencontres du volatile chanceux, avec la présentation d'une galerie de personnages hors normes, poètes, fous ou malades, âmes pures et empathiques, qui vont lui sauver la vie.

C'est un court roman en forme de conte sur la reconquête de sa propre humanité via le sauvetage de l'innocente bête condamnée, la capacité à renoncer au confort matériel pour trouver une forme de bonheur, doublé d'un guide de promenade dans Paris rive gauche et sur la chaussée des géants en Irlande.

Mes remerciements à Babelio et aux éditions Phébus pour cette fort agréable lecture dans le cadre d'une masse critique privilégiée. Lecture que je referai probablement tout en suivant le parcours parisien, pour le plaisir.
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Au-delà des linceuls

Après "Ouvre ton aile au vent", l'auteur nous propose son second roman dystopique original "Au-delà des linceuls" !



Éloi Audoin-Rouzeau excelle en peintre d’un monde en clair-obscur dans lequel la jeunesse combat, coûte que coûte, pour sa liberté.



Au bout de ces routes se trouvaient des falaises dressées contre la mer. Un refuge isolé de la fureur du monde. Un havre où l’on ne connaissait pas la faim et où la vie, au-delà des linceuls, perdurerait longtemps encore...



Félix et Edgar fuient leur ville sans avenir autre que l’oppression. Tout les oppose, l’un est orphelin, l’autre héritier, mais l’amitié les lie. Dans un pays dévoré par la violence, la suspicion, la délation, ils prennent la route et tous les risques, avec l’espérance pour bouclier.



Je remercie les éditions @Phebus et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce roman original écrit par un auteur talentueux.



La structure narrative bien maitrisée de ce roman est composée de quatre parties dont la quasi-totalité est consacrée au voyage initiatique de Félix et Edgar qui deviennent déserteurs en refusant de rejoindre les rangs de l'armée. Ce combat pour la liberté nous offre une fresque en clair-obscur sur une société bancale et un système dictatorial défaillant.



Même si l'intrigue est prenante, j'ai trouvé qu'une trop grande part était dévolue à cette fuite où malgré de nombreuses rencontres, bonnes ou mauvaises, il ne se passe pas grand chose. L'analyse de cette période post-apocalyptique reste superficielle et c'est assez dommage. La fin évasive laisse une lueur d'espoir d'une vie meilleure puisque le dernier mot de l'histoire est "bonheur".
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