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Citations de Émilienne Malfatto (240)


Imagine des années dans la peur et l'obscurité, la torture qui rythme les journées, quelle phrase affreuse, elle ne devrait pas exister mais c'est comme ça, elle existe.
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Le vol d'enfant exclu des deux lois d'amnistie.
Quelques années plus tard, la faille deviendra une énorme lézarde et finira par faire s'écrouler les remparts d'impunité des militaires.
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parce qu'on se demande si on sera le prochain
et on préfère ne pas connaître la réponse
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La preuve que la mémoire existe
qu'on fait ce qu'il faut pour que les générations futures
en aient conscience

Elle existe ici
là où l'horreur s'est produite
mais dans la rue ?
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Après tout c'était il y a si longtemps
et justice a été faite
ici au moins les bourreaux sont passés devant
les tribunaux
et ont été condamnés
le Chili n'a pas ça
ni la Bolivie ni le Brésil
ni
aucune des autres dictatures du Cône Sud
sous les ailes noires du Grand Condor
ici on est sortis proprement de la dictature
il y a eu rupture
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Depuis des années, des gens avaient commencé à disparaitre

(Le verbe est important)
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60. Le travail était rare, les hommes désoeuvrés dormaient tard puis tuaient temps en dominos. Le soir, ils marchaient sur les rives du fleuve pendant des heures. Les femmes n'avaient pas ces indolences. Le travail domestique est sans fin.
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56. Je suis vieille et le monde de mes enfants m'est étranger. J'ai consciencieusement appliqué à mes filles les règles qui m'avaient été imposées, bâti autour d'elles la même prison que pour moi. J'ai justifié mon monde en le reconduisant.
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45. Amir a bien choisi, dit ma mère. Baneen est une bonne épouse. Elle ne quitte pas la maison. ne parle pas trop fort, connaît sa place. Prévient les moindres désirs de son mari. Baneen est une ombre empressée et voilée. Elle s'active à la cuisine, dans les chambres, ces tâches domestiques qui sont son univers, dans lesquelles elle s'absorbe, se fond, se perd, jusqu'à s'y dissoudre complètement.
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34. Sa vie ou notre honneur à tous. Ce n'est pas moi qui tuerai, mais la rue, le quartier, la ville. Le pays. Tout à l'heure je tuerai pour la première fois.
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ça sonne mieux en espagnol
dictadura
tu entends mieux le bruit des bottes
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ils ne sont pas là
ils ne sont pas là avait dit le dictateur lui-même
on ne sait pas où ils sont
c’est leur caractéristique majeure ils sont nulle part et
partout
à la fois »
L’absence est une femme aux cheveux noirs,
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C'est un pays qui ne veut pas se souvenir
Une ville de mensonge
Buenos Aires aux longues avenues et aux relents
humides
où l'espagnol a l'accent italien
où le fleuve ressemble à la mer
où on prétend avoir oublié
C'est un pays étrange où il manque des gens
c'est comme ça
comment le dire autrement
il en manque quelques milliers
on les a emmenés et ils ne sont jamais revenus

Et quelque part
une femme teint ses cheveux de noir
pour garder le même visage
pour que le frère disparu puisse la reconnaitre
dans la foule
si un jour il revient

et ici dans la grande ville de la furie sur les vitres des bus
les affiches du recensement
comment compte-t-on ceux qui manquent
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« Justice sera faite avec célérité » , promirent les autorités dont le nez s'allongea aussitôt.
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Le soir tombe. D'ici, à la pointe de la crête, on dirait que le ciel a pris feu. Des filaments de nuages rosés, comme de la barbe à papa, courent entre les palmes et les caféiers.
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Je suis vieille et le monde de mes enfants m’est étranger. J’ai consciencieusement appliqué à mes filles les règles qui m’avaient été imposées. J’ai bâti autour d’elles la même prison que pour moi. J’ai justifié mon monde en le reconduisant.
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Je suis le gentil, le Téo, je n’ai pas encore intégré toutes les règles qui feront de moi un mâle. Me sauverai-je de ce carcan ? Deviendrai-je comme mon frère un assassin? Ou fuirai-je ce monde trop étroit, trop noir ? Ici, tous les jeunes hommes veulent partir. Il n’y a pas d’avenir ici, disent-ils au bord du fleuve. Regarde nos femmes, nos sœurs, nos filles, disent les plus osés, quel malheur de les voir en fantôme noirs. Mais ceux-là mêmes gardent jalousement l’honneur de leurs sœurs, leurs femmes, leurs filles.
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La guerre n’est pas noble ni grandiose ni courageuse la guerre ce sont des hommes effrayés couchés dans la fange et la merde qui prient Dieu pour ne pas mourir. C’est un luxe de pouvoir rester en paix.

J’ai survécu à la guerre et ce soir je vais tuer. Je vais mourir un peu en tuant. Mais mon bras ne tremblera pas
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Puis le sang est arrivé, ce premier sang poisseux, noirâtre entre mes jambes, et maman a dit que désormais je devais apprendre à me tenir, et ne plus traîner dehors et couvrir mes tresses. Et un soir, Amir m’a lancé un grand manteau noir et a dit que désormais je porterais l’abaya. Personne n’a bronché. Mon frère Ali a froncé les sourcils et j’ai cru qu’il allait dire quelque chose, faire reculer le manteau noir. Mais il a gardé le silence, il m’a jeté un regard mêlé de pitié et de honte puis il a baissé les yeux et a évité le mien, de regard. Après, je n’ai plus eu le droit d’aller m’asseoir au bord du tigre.
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Nous naissons dans le sang, devenons femmes dans le sang, nous enfantons dans le sang. Et tout à l’heure, le sang aussi. Comme si la terre n’en avait pas assez de boire le sang des femmes. Comme si la terre d’Irak avait encore soif de mort, de sang, d’innocence. Babylone n’a-t-elle pas bu assez de sang. Longtemps, au bord du fleuve, j’ai attendu de voir l’eau devenir rouge.
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