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Citations de Émilienne Malfatto (225)


Je suis le Tigre. Depuis des milliers de lunes, je traverse le désert, long comme une veine sacrée. Je cours de là-haut, des montagnes, je tombe dans la plaine, puis le désert, puis la mer tout là-bas, comme une respiration.
(page 13)
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Plus la vie est dure, plus on croit en Dieu. Il doit y avoir quelque chose de terriblement rassurant dans l’idée d’une puissance supérieure, bienveillante et cohérente, dans l’idée que tout cela a un sens et fait partie d’un plan divin, même les catastrophes, même le coup de tonnerre dans le ciel serein.
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Mes eaux sont depuis longtemps empoisonnées. Mon flot est large et lourd, mes berges limoneuses, mais je meurs peu à peu. Je meurs car depuis longtemps les hommes ont cessé de m’aimer et de me respecter. Ils ont pris goût au désastre.
Je ne suis plus source mais ressource, et les hommes de cette terre aride ont oublié qu’ils ne pourront pas vivre sans moi. Ils périront avec moi car nos destins sont liés.
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Le colonel arrive un matin froid et ce jour-là il commence à pleuvoir. C'est cette époque de l'année où l'univers se fond en monochrome. Gris le ciel bas, gris les hommes, grises la Ville et les ruines, gris le grand fleuve à la course lente. Le colonel arrive un matin et semble émerger de la brume, il est lui-même si gris qu'on croirait un amas de particules décolorées, de cendres, comme s'il avait été enfanté par ce monde privé de soleil.
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La guerre n’est pas noble ni grandiose ni courageuse la guerre ce sont des hommes effrayés couchés dans la fange et la merde qui prient Dieu pour ne pas mourir. C’est un luxe de pouvoir rester en paix.
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peut-être que nous sommes tous hantés sans
oser
le dire
en parler
chacun persuadé d'être une île
un cas particulier
j'aurais cru que ça me consolerait
mais c'est tout le contraire
j'aurais aimé penser que quand vous
m'emmènerez
mes ombres
je laisserai derrière moi un monde
plus réjouissant
plus beau plus
lumineux
d'autant plus beau qu'il sera enfin débarrassé
de
ma présence
peut-être qu'en partant j'emporterai
avec moi l'ombre et
la pluie
et la grisaille
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Je suis vieille et le monde de mes enfants m’est étrange. J’ai consciencieusement appliqué à mes filles les règles qui m’avaient été imposées. J’ai bâti autour d’elles la même prison que pour moi. J’ai justifié mon monde en le reconduisant.
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Le groupe de Mohammed s’est réfugié dans un immeuble. La façade était béante, les étages supérieurs dégueulaient du béton tordu, courbé, des tiges de métal emmêlées. Un pilier semblait suspendu dans le vide. Les plafonds ne tenaient qu’à un fil. La guerre modifie les lois de la matière.
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Ici, les femmes cachent leurs corps mais les jeunes hommes se baignent à moitié nus. Et les jeunes filles les observent en silence, du coin du voile.
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Notre banlieue crasseuse, grise de poussière, bardée de drapeaux noirs, rouges, verts. Le deuil, le jihad, la foi. La trinité des miséreux.
(page 48)
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L’honneur est plus important que la vie. Chez nous, mieux vaut une fille morte qu’une fille mère.
(page 21)
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Plus la vie est dure, plus on croit en Dieu. Il doit y avoir quelque chose de terriblement rassurant dans l’idée d’une puissance supérieure, bienveillante et cohérente, dans l’idée que tout cela a un sens et fait partie d’un plan divin, même les catastrophes, même le coup de tonnerre dans le ciel serein.
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c'est fou ce que c'est lourd une ombre
on ne le croirait pas
avez-vous déjà remarqué
quand le soleil tombe à l'horizon
cette ombre longue et lourde le long des murs
accrochée à vos pas
ce qu'elle est lourde à traîner
et quand vous vous retournez
vous ne la reconnaissez pas
c'est qu'elle vous montre la part que vous ne voulez pas voir

la part d'ombre
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Toute ma vie, j’ai eu la sensation de rester au bord de la vie. Puis le sang est arrivé, ce premier sang poisseux, noirâtre entre mes jambes, et maman a dit que désormais je devais apprendre à me tenir, et ne plus traîner dehors et couvrir mes tresses. Et un soir, Amir m’a lancé un grand manteau noir et a dit que désormais je porterais l’abaya.
(page 18)
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La ville empestait la mort. C’était douceâtre, un peu sucré, un peu écœurant, un peu métallique. L’odeur des charognes. Dans les narines, sous les vêtements, sous la peau, sous les ongles. La mémoire olfactive de la mort. Cette odeur-là ne se lave pas. Elle revient frapper sans prévenir, quand on mange ou quand on dort ou dans l’amour elle s’insinue et remplit le nez, la tête, la chambre, et revoilà la rue Farouq et Mossoul et les cadavres à pourrir.
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L’honneur est plus important que la vie. Chez nous, mieux vaut une fille morte qu’une fille mère.
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Il descend les escaliers aux arêtes tranchantes qui mènent au sous-sol et il a l'impression de descendre en lui-même, comme si à chaque marche il pénétrait dans une couche à la fois plus profonde et plus insensible de son esprit, comme s'il se recroquevillait à la manière d'un escargot pour qu'il y ait désormais, entre lui et le monde - entre lui et les hommes qu'il faudra briser aujourd'hui - une carapace.
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L’amour maternel ne me fait pas défaut mais il s’est terni sur les interdictions et les obligations, sous les voiles et les frustrations.
(page 56)
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Il en va des histoires de famille comme des souvenirs d'enfance. Chacun possède sa propre vérité, sa propre légende, dont il refuse de douter. Des rôles précis y sont assignés aux autres. L’amour, la jalousie, l'envie, la mauvaise foi, la rancœur s'y mêlent. Aussi l'histoire de tes jeunes années, Maritza, est-elle radicalement différente selon le récitant.
(p.28-29)
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Les femmes de la famille doivent rester propres. Notre corps ni notre honneur ne nous appartient. Ils sont la propriété familiale. La propriété de nos pères et de nos frères.
(page 72)
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