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Citations de Éric Dupont (104)


Contrairement aux images et aux sons, les odeurs ne peuvent voyager par courrier électronique.
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Les gens hésitent toujours à se débarrasser de leurs livres, ils entretiennent avec eux une étrange relation. Une fois qu'ils ont lu un livre, ils le laissent encombrer leur petit appartement pendant des années jusqu'à ce qu'ils se rendent compte, au jour du déménagement, que le papier est lourd. Et ils pestent en descendant les cartons dans les escaliers, maudissent Simone de Beauvoir, envoient Thomas Bernhardt au diable. Mais arrivés à leur nouvelle adresse, ils remontent patiemment leur bibliothèque, souvent en plaçant les livres par ordre alphabétique, comme le castor reconstruit son barrage après une inondation.
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Il (l’engoulevent) ressemble à une petite perdrix, son plumage marron et noir lui permet d’échapper aux prédateurs et de fendre les airs nocturnes sans être aperçu. Pour se nourrir, il attend l’heure exquise où le soleil se couche et où moucherons et moustiques survolent la ville en nuées menaçantes et bourdonnantes.
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Hormis les éoliennes piquées comme de grandes marguerites sur les collines appalachiennes qui dominait l’estuaire, rien n’avait vraiment changé dans l’architecture de la Gaspésie.
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Chaque fois qu’une Brésilienne mourait étranglée ou poignardée par son amant, les cotes d’écoute faisaient un bond qui se reflétait dans la rémunération de Simone. Dans la case horaire de fin de soirée, Alerte dans la ville avait coiffé tous ses concurrents, sauf évidemment TV Globo.
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Chaque fois que je lisais, et cela pouvait se produire même avec les textes les plus ingrats, j’avais l’impression de devenir une autre personne.
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Le Brésil ne manque pas de vieux croûtons galonnés que l’amnistie de 1979 a blanchi de crimes indicibles.
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Nous ovulons sans l’avoir demandé. C’est un processus complètement indépendant de notre volonté qui peut se produire pendant notre sommeil, alors que les hommes ne peuvent pas engrosser une femme sans avoir désiré au moins l’acte sexuel.
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Rosa était déchirée entre plusieurs envies. D'une part, elle tenait mordicus -tout en se rendant compte de l'étrangeté de ce mot étant donné les circonstances - à ce qu'on lui explique pourquoi ce policier l'avait traitée "d'hostie de lesbienne laitte" et non de "salope de végétalienne", de "criss de clitoridienne pas rapport" ou de "maudite Sagittaire de marde". Étant donné qu'il ne la connaissait pas, n'importe laquelle de ces invectives choisies au hasard aurait pu faire l'affaire. Pourquoi "hostie de lesbienne laitte"?
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Je commençais à croire que Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre avaient raison : l’idée d’un amour éternel est en soi un non-sens. L’amour est contingent. Point final. On aime un temps, c’est tout.
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L’odorat est un sens mal compris pour plusieurs raisons. D’abord, il est le sens le plus puissant et le moins exploité de l’être humain. Contrairement à la vue et à l’ouïe, il ne s’altère pas avec l’âge. Ses capacités d’évolution sont infinies.
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Parfois je me désole de constater que nous sommes mal faits, nous les humains. Je veux dire par là qu'il y a un problème avec le fait que les femmes puissent concevoir sans désir. Nous ovulons sans l'avoir demandé. C'est un processus complètement indépendant de notre volonté, qui peut se produire pendant notre sommeil, alors que les hommes ne peuvent pas engrosser une femme sans avoir désiré au moins l'acte sexuel. Un homme ne peut pas accidentellement pénétrer une femme. L'éjaculation ne peut pas lui arriver à la suite d'un geste malheureux, d'une distraction, comme se tromper de sortie sur l'autoroute. Pour féconder la femme, l'homme doit viser, il doit y penser, le vouloir, appliquer sa force à la maîtriser si elle résiste, la plaquer sur le dos en lui tenant le cou d'une main pendant qu'il la possède en grognant jusqu'à ce que le frottement de son gland dans le sexe de la femme provoque le jaillissement. Toutes ces manoeuvres sont exécutées de manière tout à fait consciente. J'en conclus que ce sont les hommes et non les femmes qui veulent et qui font les enfants. Dire le contraire, c'est faire preuve de peu de juggement. Toutes les naissances sont le fruit du désir masculin, voilà. De dire que ce sont les femmes qui font les enfants c'est faux. Elles les portent. Je me demande ce qui adviendra des femmes le jour où on aura remplacé la matrice par des machines. La maternité que l'on glorifie comme une mission divine est plutôt une forme de résignatioon féminine. Voilà. Je ne veux pas dire par là que je regrette d'avoir été enceinte. Mais je voudrais simplement que la question de la volonté et du choix soit mise au clair.
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Elizeth était au paparazzi ce que la perdrix est à l’aspirant chasseur : un bon exercice préparatoire. Il n’a même pas obtenu de quoi manger pour ces clichés la montrant marchant dans la rue, au bras d’une amie, ou à la sortie d’un spectacle.
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Elle veut dire que le plus important (...) ce serait de faire comprendre à votre public que nous sommes tous Scarpia, que nous sommes tous Tosca et que nous sommes tous Cavaradossi. Oui, c'est ça. Celui qui opprime, l'innocent et celui qui se lève pour dire non.
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Leur tactique était simple. Une fois qu’elles avaient séjourné assez longtemps à un endroit pour avoir vu tous les lilas éclore, elles repartaient vers le nord-est et roulaient assez longtemps pour trouver des arbustes remplis de bourgeons sur le point de s’ouvrir. Là, elles attendaient patiemment que les fleurons des thyrses s’ouvrent, car c’est au moment de l’éclosion que le parfum du lilas est le plus suave.
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Nous savions toutes les deux lire, ma sœur Vitória et moi, certes, mais j’étais la seule à considérer la lecture comme un miracle. Comment appeler autrement cette capacité qu’ont les lettres noires à jeter sous les yeux de l’enfant un paysage, une ville, un monde ? Jamais ne s’est émoussé le plaisir que j’ai éprouvé, petite fille, à voir jaillir la réalité à travers les vingt-six lettres de l’alphabet.
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L’engoulevent d’Amérique avance dans le sillage du lilas, il ne le précède pas. Il faut que la nature ait eu le temps de produire assez de larves et d’insectes volants pour lui permettre de se nourrir en plein vol.
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Comme il n’y avait rien eu avant, Belo Horizonte m’est apparue comme une mégapole du futur avec son plan urbain quadrillé, ses édifices à étages et ses magnifiques avenues de palmiers sur Praça da Libertade.
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Les chiens: Ils aiment par-dessus tout voir leur maître heureux. Si, assis sur un sofa, tout seul dans l'appartement, vous vous mettez à pleurer en pensant au passé, votre chien prendra pitié de vous et posera sa petite patte sur votre orteil comme pour vous dire : "Je ne sais pas ce qui t'attriste à ce point. Nous venons de manger. Le soleil brille. Les feuilles des érables de la rue bruissent dans le vent de juillet. Nous sommes ensemble. Allons marcher."
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Après presque une décennie passée à Paris, j’avais oublié la gentillesse et la simplicité des gens du Minas Gerais. Me faire appeler « ma chérie » par une vendeuse du marché me faisait monter les larmes aux yeux. Plus personne ne me demandait d’où je sortais ni de justifier ma présence devant eux ; bref, j’étais chez moi.
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