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Citations de Éric Faye (360)


L'ego, la position qu'il occupe chez l'artiste, est au centre de toute oeuvre. De la distance que prend l'artiste avec lui-même dépend le salut de son travail : son aptitude à s'acharner, à surmonter les obstacles, à bouffer de la vache enragée et à se concentrer sur le "coeur du réacteur".
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Sa vie, elle était à l'image de la jungle qu'il aimait explorer. Derrière le passage qu'on s'est frayé, la nature se referme vite. Bizarrement, certains tronçons demeurent, épargnés par la végétation, et c'est à nous de les relier, de retrouver les chaînons manquants.
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Oui, comme cette nuit où il avait déserté Iquita, j'ai eu la conviction d'avoir atteint le bout de tout. Un cap de la vie battu par des vents contraires, dans l'obscurité, le froid jusqu'à l'os. Toute ma vie, j'avais sacrifié les enfants que j'aurais aimé avoir au profit de géoglyphes posés comme des voies de garage sur un plateau vide. J'avais fini par abandonner ces lignes parce que obstinément illisibles, un jour où le doute était sorti de son lit, où je comprenais que l'aiguille de la vie arriverait bientôt sur minuit et que je n'aurais alors rien fait d'autre que longer des lignes. Les lignes ne mènent à rien. Puis un écrivain fantôme s'était échappé de ma vie au moment où il l'enchantait et la fleurissait enfin. Sans laisser d'adresse.
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Il y a des moments où on ne sait plus trop pourquoi on est là, comment on s'y est pris, à quel moment on a décidé d'emprunter ce chemin plutôt que cet autre ; des moments où l'on se demande si on est toujours bien soi-même, et depuis quand, comment et pourquoi on se trouve ici. .... quelque chose nous glisse entre les doigts, qu'il n'est plus temps de rattraper - quelque chose qui s'épuise lentement, insensiblement, comme l'étrave d'un bateau fendant à vitesse aussi faible que constante les deux mille kilomètres d'eaux calmes d'un fleuve sibérien.
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San Martinez se sentait las. Le travail quotidien, le devoir de sociabilité lui incombant, qu'il avait jadis considéré comme un passe-temps, un plaisir (ces soirées, ces danses, ces tremplins vers le lit des femmes !) lui étaient devenus indifférents. Il regrettait maintenant d'avoir été trop prudent en amitié, en amour ; il regrettait d'avoir été prudent tout court. Dans la haine aussi, peut-être. Sainte prudence ! Il songeait à Lui, Soledad, le père d'Hamlet. Le père d'Hamlet avait pour lui d'être revenu à sa façon, d'avoir, mort, donné signe de vie. Soledad restait désespérément muet. Il aurait bien pu, ne serait-ce... Et San Martinez, souriant, de mémoire murmurait à ce propos un poème d'Ovide que Soledad aimait particulièrement...
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La célébrité de quelqu’un, quel qu’il soit, a pour base une brutale transgression de la raison. Car gloire et célébrité ne sont rien de plus qu’être reconnu par la majorité. Et selon l’expression d’un des plus grands philosophes, la majorité a constamment tort
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Je comprends aujourd’hui pourquoi veuve noire désigne une araignée redoutable. Veuve est plus qu’un statut, c’est un titre, un privilège et de ma douairière, j’étais la proie. Je reculais, pelotonnée au bout de mon silence.
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Un écrivain est un être immatériel, une pensée qui se déroule, et vous vous escrimez à localiser un être de chair en un point sur la terre. Ce que vous avez entrepris n’a pas de sens. L’écrivain relève de la physique quantique, comme les électrons.
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Il n’avait rien des traits qu’on prête à un écrivain. Ce n’était pas un écrivain, c’était au mieux un gratte-papier, un subalterne de la vie, je n’imaginais pas qu’il ait pu séduire la jeune femme qui nous avait servis. Au mieux, c’était un de ces greffiers qui consignent les propos des meneurs de mondes, et je n’investissais son physique d’aucun anarchiste, d’aucun penseur libre.
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Ce mensonge qui a une bonne trentaine d’années d’âge, aujourd’hui… Tu sais, les poulpes, pour semer leurs poursuivants, laissent échapper un nuage d’encre et je n’ai rien fait d’autre qu’écrire, écrire, brouiller des pistes avec l’encre de mes stylos.
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Je savais que je n’aurais aucun mal à garder son secret, estimant qu’il ne cachait rien que la volonté d’un homme de vivre à sa guise, sans cueillir les fruits empoisonnés de la gloire.
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Si un écrivain veut faire œuvre dans l’anonymat, sa démarche est incomprise. Si Osborn veut vivre incognito, c’est, croit-on, qu’il a un poids sur la conscience, quelque chose à cacher. Ou bien c’est un fin stratège, qui fait de l’anonymat une arme pour conquérir la gloire.
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L’homme n’a besoin que de deux formes de liberté, se déplacer d’une part, et commercer, amasser de l’argent à sa guise. Les autres formes de liberté, il s’en passe.
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Vivre au côté d’un homme dont l’obsession est d’effacer ses traces est une expérience troublante, éprouvante. Ce que vous ne connaissez pas de lui, ce qu’il ne veut pas vous faire visiter acquiert l’aura du merveilleux, comme la réserve des musées, interdite, et que vous soupçonnez d’abriter le meilleur.
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