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Critiques de Éric Faye (429)
Il faut tenter de vivre

Ce livre est l’histoire d’une rencontre, d’une fascination et d’une confession. Le narrateur ne résiste pas au magnétisme de Sandrine Broussard dont plusieurs amis lui avaient parlé. Quand ils se sont vus, il s’est aperçu qu’elle était son exact contraire. Tout en elle est devenu alors sujet de curiosité. Sandrine Broussard est devenue un personnage de roman. Sa vraie vie faite d’arnaques, de rencontres, de fuites nous est racontée par l’auteur-narrateur.

Ce roman se situe dans la mouvance de l’autofiction. Ce n’est pas tant de savoir que le récit est fondé sur des faits précis que la force du personnage principal qui tient la lecture. Comme l’auteur, nous devenons curieux de cette femme qui a mené sa vie comme elle l’entendait, au gré de ses envies et du vent. Les chapitres les plus émouvants sont ceux où l’auteur prend (peut-être) plus de liberté avec la réalité. Quand Eric Faye parle des relations entre Sandrine et ses parents ou de cette dernière histoire salvatrice avec un homme, le personnage prend vie et l’écriture nous emporte. Sandrine Broussard n’est pas juste une sorte de délinquante, une Bonnie sans panache. Elle s’est libéré, pendant un temps, des codes de la société, tentant de savoir jusqu’où elle pouvait aller. Le narrateur est admiratif d’une telle attitude. Un sentiment de culpabilité l’atteint quand il réalise qu’il s’approprie les confidences et la vie de Sandrine. Malgré le charisme de cette femme, certains passages nous laissent de côté par un manque de structure globale. Toutefois, l’auteur parvient à effeuiller chacun de ses personnages en respectant leur simplicité originelle et en donnant la pleine mesure de leur rapport au monde.
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Nagasaki

Nagasaki

Partant d'un fait divers survenu à Nagasaki, ce court roman fait se croiser furtivement deux personnages dont la solitude est une règle et un mode vie : par nécessité pour l'un, une femme, qui parvient à dissimuler sa présence tout en habitant dans la maison de l'autre , par choix pour son hébergeur involontaire qui fuit le contact de ses collègues de travail et met peu d'ardeur à entretenir ses relations familiales. L'essentiel du roman porte sur cette étrange cohabitation et sa découverte.

Que se passera-t-il après ? L'auteur esquisse une intrigue possible, et curieusement abandonne le lecteur à la page 106. Est ce par ce que l'on ne s'apesantit pas sur un fait divers  ? Est ce pour stimuler l'imagination du lecteur. ? Est ce pour retrouver sa propre solitude, celle d'une vie d'écrivain que le lecteur vient squatter d'autant plus facilement que les clefs sont sur la porte ?



C'est une nouvelle, d'avantage qu'un petit roman ; j'ai apprécié :

le caractère insolite de cette histoire qui interpelle le lecteur en me demandant «  comment aurais je réagi dans cette situation ? ».

Une très belle écriture qui agrémente la lecture de cet ouvrage d'Eric Faye



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Nagasaki

Une histoire originale et étonnante.
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Il faut tenter de vivre

Pépito fait la rencontre d'une jeune femme et fait le récit de leur amitié. Il est fasciné par Sandrine, personne à part, incapable de supporter la vie de tout un chacun, ayant pris la voie de l'escroquerie, de la prison puis de la clandestinité.

Le récit est simple, voire dépouillé, agréable à lire. Le narrateur met en évidence, l'impact durable de notre enfance sur notre vie d'adulte et la difficulté de se connecter à sa vraie personnalité, en laissant de côté les "legs" négatifs de sa propre famille.

Je suis restée sur ma faim tout au long de la lecture. Le récit relate les évènements qui jalonnent la vie de Sandrine mais reste superficiel et aurait mérité un traitement psychologique plus approfondi.
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Nagasaki

Je n'ai pas été emballée par ma lecture. Pourtant, le début du récit et le synopsis étaient prometteurs mais c'est là que le bas blesse. La quatrième de couverture en dévoile trop pour un livre de moins de 100 pages. Ainsi, une fois la moitié du roman passée, il ne reste pas grand chose à explorer. Du coup, je pensais que l'histoire allait s'intéresser à la remise en question de Shimura-san mais je me suis trompée.



La solitude et l'isolement constitue le point central de cette histoire, à travers deux personnages qui sont attachants, chacun à leur manière. La lenteur et les détails du récit sont parfois déroutants mais nécessaires pour s'imprégner de leur vie commune.



De plus, lorsque je lis un roman se déroulant au Japon, je m'attend à cette ambiance particulière associée à ce pays oriental. Or, ce n'est pas du tout le cas. Certes, la maison semble être typique mais il me manque ces traditions ancestrales qui perdurent encore dans le Japon d'aujourd'hui.
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Nagasaki

Shimura vit seul à Nagasaki. Alerté par des déplacements et des disparitions d'objets à son domicile, il y installe une webcam et finit par découvrir l'auteur des méfaits.

Tiré d'un fait réel, un beau petit récit au dénouement étonnant !

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Nagasaki

Quel bonheur de lire cet étrange livre...Ailleurs, définitivement. Avec des personnages si intrigants...J'ai voyagé, j'ai été transporté sensiblement.
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Nagasaki

Superbe roman. Un seul point noir, je trouve qu'il n'y a pas de fin. Il manque ce petit quelque chose qui clôt un livre. Pourtant, l'histoire vraie de ce roman est sublime et bien écrit.
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Nagasaki

un roman amusant, très agréable à lire, qui nous racconte une histoire très insolite.
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Devenir immortel, et puis mourir

bof
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Nagasaki

Etonnant, envoutant et dépaysant, tels sont les trois premiers qualificatifs que m'inspire ce récit.

Ce roman, tiré d'un fait divers, raconte la vie ordinaire de Shimura San météorologiste à Nagasaki qui découvre que certains objets de son quotidien changent de place chez lui.

Intrigué, il installe une caméra pour suivre depuis son bureau ce qui se passe dans sa maison en son absence. Et là, il fait une étrange découverte : une inconnue déambule chez lui à son insu.

Ce livre nous raconte la vie de deux étrangers qui vivent ensemble sans le savoir. C'est un récit étonnant, troublant, émouvant aussi et qui nous interpelle sur notre monde contemporain et les espaces dans lesquels nous évoluons.

En effet, les déplacements, les décalages et mouvement se succèdent et le propriétaire des lieux devient comme étranger dans sa maison.

Une paranoïa commence à l'habiter : depuis sa caméra il pénètre chez lui comme par effraction, il surveille et guette à longueur de journée les mouvements dans sa maison. Puis, lorsqu'il découvre qu'une personne s'est introduit chez lui, il prévient la police.

Après cela, la situation devient paradoxale car le héros est soulagé d'être de redevenir le seul occupant des lieux mais un peu après, regrette son geste.

Cet événement a mis du piquant dans sa vie monotone et lui fait prendre conscience de la détresse d'autres humains comme cette femme qui se cachait chez lui dans un placard. Une pauvre femme, sans ressources, sans amis, sans toit et qui a perdu tout repère. C'est un peu de chaleur humaine qu'elle cherchait en se cachant dans cette maison.



Petit à petit, notre héros est bouleversé par cette inconnue qui a vécu chez lui et il perçoit sa détresse.



Ce livre qui nous dépeint ces deux types de solitude des temps moderne montre aussi très bien une certaine violence de notre monde et sa déshumanisation ainsi que l'anonymat des grandes villes.

L'auteur clôture son récit en donnant la parole – et la plume – à la clandestine qui nous livre ses impressions et nous émeut par ses confessions.



Bravo pour ce texte, d'une belle écriture et d'une belle intelligence du coeur







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Nagasaki

Je suis assez mitigée.

Certes, on reconnaît une écriture très minutieuse, précise et soignée. On trouve, de plus, quelques réflexions sur notre monde et ses crises tout à fait pertinentes. Néanmoins, une fois le livre terminé, on reste sur sa faim. C’est dommage. L’histoire, ou plutôt le fait, était pourtant original. Les dialogues sont trop écrits (notamment celui de la policière) et perdent alors tout l’encrage dans le réel, les réflexions entamées par Shimura-san ne sont pas assez approfondies… Bref, je ne pense pas que Nagasaki me marquera plus que ça !
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Nagasaki

Je découvrai l'auteur et je ne suis pas une spécialiste du Japon (même si j'y ai fait un séjour de 20 jours) mais l'histoire, les personnages, et le style de l'auteur sont très "japonnais" si je peux me permettre cette formulation.

Les choses sont simples, discrètes, belles, secrètes, tues, pleine de frustation, convenues, ...

Par contre, la fin m'a déçue.

Lisez-le si vous aimez le Japon ou voulez le découvrir, si le fait divers qu'il relate vous intrigue (une femme vit chez un homme à son insu), et si vous aimez les petites histoires toutes simples qui en disent long sur le Monde dans lequel nous vivons !
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Croisière en mer des pluies

Croisière des pluies est un roman d'anticipation se déroulant durant le 60e anniversaire du premier pas sur la lune. Depuis, l'homme a colonisé l'astre, chaque pays y créant des territoires. Et a décidé de se servir de cette base pour enrayer des catastrophes ou des guerres, par une observation continuelle de la Terre et de ses habitants.



Parmi les Sélénites, un scientifique, Michel Vivien, vit dans la nostalgie de sa famille, qu'il traque au travers du Cyclope, l'objectif grossissant qui lui permet de suivre leur vie terrienne. Vivien est aussi chargé par une organisation terroriste de se tenir prêt à commettre un attentat visant à déjouer ces plans limitant la liberté humaine. Il a deux complices, dont il ne connaît pas les noms : est-ce Montague, le prix Nobel ; Hatteras, obnubilé par ses plantes ; Estrella Mayor, sa supérieure hiérarchique et maîtresse ?



Le récit consiste en deux partie : Premier quartier pose les bases de l'histoire, du lieu et des personnages, nous fait entrer dans les obsessions de MIchel Viviez et son attente de l'action, tout ceci narré dans un style chronologique.

Dernier quartier prend le contrepied de la narration : cette seconde partie s'ouvre sur l'enterrement d'Estrella Mayor, et Vivien revient petit à petit, sur la journée fatidique qui a mené à sa mort. C'est alors que se révèle au lecteur la motivation du scientifique et de ses complices, et les incidents qui ont mené à une mort tragique.

Le dernier chapitre de conclusion narre le retour de Michel Vivien sur terre. Libre : une liberté signe de l'inutilité de son action et de la fin de la Liberté pour tout humain.



Récit d'anticipation poétique et nostalgique, Croisière en mer des pluies nous transporte entre action et contemplation, entre politique et amour, entre la Mer de la Tranquilité et le cratère d'Herschel. Qui se laisse lire, sans trop de longueur ni d'ennui.
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Parij

Imaginez qu'en 1944 l'armée américaine ait été bloquée dans les Ardennes et que les Russes aient poursuivi les nazis jusqu'au nord-ouest de la France. Imaginez "une diagonale rouge, de la Manche au Loiret, du Morvan au Jura", en passant par le centre de Paris, et que cette zone soit toujours sous contrôle soviétique. Imaginez que la capitale soit partagée par un Mur qui longe la Seine, que les ponts de Paris soient tous fermés, sauf un. Imaginez que l'île de la Cité soit un no man's land miné. Imaginez qu'il y ait un Est et un Ouest. Un Paris et un Parij.



"J'aime le son que produit cette corde en travers de la ville tendue quand le vent la fait vibrer..."



Ce sont les mots de Romain Morvan, écrivain et prix Nobel, qui vient d'être expulsé à l'Ouest par une nuit pluvieuse. Ces mots sont adressés à Clara Banine, une violoniste restée à l'Est et qui fut sa maîtresse pendant quatre ans.

Une étrange correspondance va s'instaurer entre eux. Etrange, car sous la surveillance d'un curieux personnage, Bernard Neuvil, directeur de la cellule politique des Postes, c'est à dire de la censure épistolaire.

Neuvil est un être solitaire, parano à souhait, et qui rêvait dans sa jeunesse d'être écrivain. Sous prétexte de pister l'existence d'un manuscrit compromettant resté à l'Est et que Morvan chercherait à récupérer par l'intermédiaire de la belle Clara, Neuvil va s'inviter dans leur correspondance à coup d'écriture falsifiée et de fausses informations. Cette mission va devenir le centre de sa vie. Mais à manipuler et instrumentaliser les autres, ne risque-t-il pas de se perdre lui-même ? A moins qu'il ne se retrouve...



Ce roman m'a rappelé le film "La vie des autres" de Florian Henckel. L'intensité dramatique en moins. Le portrait du censeur et sa lente transformation sont une réussite. Mais le récit hésite entre caricature et dérision, ainsi le projet pharaonique de reconstituer à l'identique la ville réunifiée quelque part dans l'Oise. Ni vraiment roman d'espionnage ou d'aventure, on prend cependant plaisir à parcourir ce Parij occupé, subissant les pénuries et les délabrements. On assiste à la désillusion du transfuge passé à l'Ouest et au manque d'inspiration qui en résulte.



Heu... moi aussi je suis un peu en panne pour ma critique ! Disons que selon l'axe du mur où l'on se situe, cela manque un peu de profondeur, ou de hauteur...



Un rappel pour terminer.

9 Novembre 1989, celui de Berlin tombait.

Juillet 2002, Israël commençait la construction d'un mur de 600 km qui isolera les Territoires Palestiniens.

Septembre 2006, le Congrès américain autorisait la construction d'un mur de 1200 km entre le Mexique et les Etats-Unis.

Avril 2007, les américains commencent la construction d'un mur de 5 km à Bagdad entre l'enclave sunnite d'Adhamiyah et les quartiers chiites.

Sans compter les murailles de barbelés électrifiés du côté de Ceuta et Melilla, etc, etc...




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Nagasaki

Une belle écriture, une lecture d'un soir, un régal. Point besoin d'un livre ayant des centaines de pages pour être transportée. La preuve ici avec ce roman court et efficace.
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Les Cendres de mon avenir

Pas convaincu par le scénario imaginé par Eric Faye pour s'interroger sur la trajectoire de vie et le quotidien de son héroïne qui cherche à identifier des appels téléphoniques anonymes et tombe sur... elle-même 50 ans plus tard!C'est astucieux mais sur le fond, je reste un peu déçu.Malgré quelques mots peu usités l'écriture est claire et agréable...

"On me dit discrète, je me sais secrète.Mon mystère est de n'avoir rien à cacher, sinon cette part de moi-même dont j'ignore tout et que je souhaiterais explorer."
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Nagasaki

Un court roman tiré de faits divers dont on ne sort pas indemne !

Trés touchant !
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En descendant les fleuves

Critique de Jean-Baptiste Harang pour le Magazine Littéraire



Comme le sous-titre l’indique (Carnets de l’Extrême-Orient russe), En descendant les fleuves est le récit d’un voyage que firent ensemble Éric Faye et Christian Garcin. Le fleuve descendu dans la première partie du livre, en remontant vers le nord, est l’impassible Léna, de Iakoutsk à la funèbre Tiksi, sur l’océan Glacial Arctique. Dans la seconde partie, les auteurs nous font visiter Khabarovsk, où le fleuve s’appelle Amour, Birobidjan, « la première région juive autonome du monde moderne », et Vladivostok, qui n’est pas à la hauteur des rêves nés de son nom et les déçoit comme elle déçut Kessel. Même sur un bateau de croisière, Faye et Garcin ne sont pas des touristes, mais des flâneurs du monde, des visiteurs des zones grises de la carte, que Nicolas Bouvier croyait blanches pour ne les avoir pas vues. Ce panorama de la désolation aux confins de la Russie et de la Chine est une eau-forte, une taille-douce, amère, gravée par deux écrivains en voyage, la nonchalance écarquillée, dans la grande tradition des Bouvier, des Chatwin, dont les récits sont de purs objets littéraires, loin des guides contingents.

Faye et Garcin firent donc ce voyage ensemble. Et le livre. Ils écrivirent ces carnets de concert et d’une seule voix. Ce livre qui dit « je » à chaque page (à part un ou deux « nous » qui échappèrent à la révision) se lit comme le récit d’un promeneur solitaire, sans que jamais ce « je » évoque son compagnon de voyage - sauf lorsqu’« il » se présente à l’Alliance française de Vladivostok : « Je débarquai donc, avec mes quatre yeux et mes quatre oreilles comme unique chambre d’enregistrement, et mes quatre jambes comme seul véhicule. » Cette fiction est troublante, non pas gênante, mais elle désarçonne, elle fait basculer ce tableau de choses vues, et l’on veut bien croire qu’elles ont été vues, dans une irréalité romanesque où le mensonge, avoué, porte non sur ce qui est dit, mais sur la duplicité du narrateur supposé. À chaque « je », on se demande si, par hasard, il ne serait pas un autre. La justesse, la proximité assumée des écritures, et la pratique de lecteur, ne permettent pas souvent de remettre la plume dans la main qui la tint. Seules quelques allusions à ce que l’on sait de leur histoire personnelle permettent parfois de ne pas s’y tromper. Mais ce jeu est vain, le tour est parfaitement réussi et le lecteur descend ces fleuves en solitaire, oublieux ébloui du double « je ». Dans le livre même, les auteurs ne rendent pas compte de ce parti pris singulier. Il est revendiqué dans un prière d’insérer, réservé à la presse et lâchement dénoncé ici, qui reprend la voix de la créature shivesque : « Les textes ont été composés soit par l’un, soit par l’autre, soit par les deux, avec dans ce cas insertion de passages de l’un au milieu du texte de l’autre. Par ailleurs, la voix narrative est toujours la même : un "je" qui recoupe parfois la réalité d’un de nous, parfois celle des deux - une chambre d’écho démultipliée. »

Christian Garcin est photographe, il faudra bien qu’il s’y fasse : les quelque deux cents images réunies dans Le Minimum visible (format à l’italienne, superbe objet) forment une mosaïque du monde parcouru où les couleurs ravivent le blanc des cartes. Elles piquent le monde comme les éclats de mica dans le sombre du granit, elles composent le regard d’un homme, en dessinent le portrait en creux, un photographe. Garcin a pris toutes les photos du livre ; ici, la dualité est ailleurs, dans la composition de l’ouvrage. Chaque double page est un diptyque adressé à l’oeil et à l’intelligence du lecteur. Chacune retient un moment du monde plus qu’un lieu, et la raison de leur juxtaposition est rarement géographique. Elle est toujours juste, d’évidence ou de réflexion, à trouver dans le cadrage, la composition, la couleur, le sujet, une diagonale commune, une symétrie, une ligne d’horizon, une solitude partagée et réunie par les antipodes, une mèche de cheveux comme une forêt, le cercle de la lune répond au rond de lumière du flash, deux alphabets... Les deux livres se referment du même geste, le merci que l’on doit à l’invitation au voyage.
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Nagasaki

Un homme célibataire de 50 ans a une vie très train train. Il part tous les matins vers son travail de métérologue et on se doute qu'il doit prendre tous les jours le même chemin. Il rentre directement le soir, aucune soirée des collègues et laisse filer le temps dans son appartement très clean; Puis un jour, il a un doute, il manque du jus de fruit dans la cuisine et la bouilloire ne semble plus à la bonne place. Grâce à la technologie, il installe une webcam dans son salon et surveille alors de son bureau son appartement. Et un jour il découvre une ombre, envoit illico la police qui découvre qu'une femme passait ses journées dans son appartement depuis presqu'un an. A partir d'un fait divers, Eric Faye nous narre le quotidien de gens seuls, qui vivent les uns à côté des autres. Un cosntat de la solitude actuelle. une très belle écriture pour ce livre bouleversant.
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