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Critiques de Éric Romand (45)
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Mon père, ma mère et Sheila

Des tranches de vie... celle d'Éric Romand, l'auteur, qui nous raconte ses souvenirs de son enfance à aujourd'hui... Quel besoin de raconter sa vie ? Et surtout, en quoi sa vie peut-elle nous intéresser ?



Le milieu social dans lequel il évolue : une famille populaire dans « un village des coteaux lyonnais » (p. 11). Mais, c'est surtout la confrontation de ce milieu avec la découverte de son homosexualité. Un mot que sa mère a du mal à prononcer (p. 88). Partagé entre rejet et amour de ses parents, Éric Romand va apprendre à vivre sa vie, avec pour seul échappatoire : la musique. Celle de Sheila notamment qui le fascine sur le petit écran des années 70, et dont il écoute sans limite les chansons dans son mange-disque rouge. « J'écoutais la chanteuse en boucle, allongé sur le lino du salon, les yeux rivés sur la pochette, l'oreille collée contre le haut-parleur. En passant, ma mère me disait : « Si tu pouvais y mettre la tête dans ce machin, tu le ferais ! »

Si j'avais pu y entrer tout entier, je l'aurais fait » (p. 28-29).



C'est un parfum de nostalgie qui nous saisit le plus souvent dans ce récit. le « cendrier Ricard en plastique jaune » ou le « distributeur de cacahuètes rouge » nous transporte dans une époque que connaissent bien tous les plus de trente ans.

Les années passent entre petits bonheurs et l'attirance pour tout ce qui est féminin et contraire à son genre pour Éric ; et le rejet des homosexuels de sa famille, les violences familiales notamment contre les femmes, ou encore le racisme latent : « Rince les fruits avant de les manger ! Tout le monde les touche, même les Arabes ! » (p. 43).

Il est dur de trouver sa place, son équilibre, entre son père, sa mère... et Sheila, c'est-à-dire lui même, son moi idéalisé...



Tour à tour touchants, charmants, choquants ou agaçants, mais toujours signifiants, ces bribes, ces « fragments » (p. 92) ne font pas un récit en tant que tel, mais bien un Roman(d).



Lu en janvier 2018.



Mon article sur Fnac.com/Le conseil des libraires :
Lien : https://www.fnac.com/Eric-Ro..
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Mon père, ma mère et Sheila

Le grand-père pense que son père est un fainéant et un bon à rien, le père dit que le grand-père est un vieux con. Son cousin Jean-Jacques préfère Sylvie Vartan à Sheila parce qu’elle a un plus beau cul. Il s’appelle Eric, il a six ans, il pisse encore au lit et il a une tête de fayot. Le dimanche après-midi avec la Renault 12, ils vont prendre l’air en famille dans la nouvelle zone commerciale.



Eric Romand utilise un style sobre et très épuré pour nous plonger dans ses souvenirs d’enfance dans les années 70. Les sous-pull en nylon, le mange disques, les meubles en formica, les cendriers Ricard en plastique jaune, le téléphone à cadran, les vacances au camping, les sachets de Tang à diluer dans l’eau, et Guy Lux à la télé.



A travers sa passion pour son idole, Sheila, de l’évolution de son répertoire et de ses tenues de scène, l’auteur nous entraîne avec légèreté dans une France populaire bon enfant, macho, un peu raciste et remplie de préjugés notamment envers les tantouzes.



Mais l’écriture se fait plus sensible et plus grave, pour évoquer une séparation difficile entre ses parents, la déchéance su père, la difficulté pour un adolescent attiré par les garçons de vivre et d’affirmer son homosexualité.

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Mon père, ma mère et Sheila

Eric raconte son enfance. Né en 1964, il fait le tour de l’univers quotidien de cette époque : voitures, émissions de télévision, apparition du Minitel et j’en passe.

A travers une vie ordinaire, rythmée par les repas de famille et l’école, il décrit, paragraphe après paragraphe, la construction de l’adulte qu’il est devenu. Il grandit dans une famille dite populaire qui dispense tendresse et préjugés avec la même vigueur. Il y a de la souffrance dans ces souvenirs mais aussi une forme de lucidité qui n’occulte pas les bons moments. Pour le lecteur, c’est une alternance de sentiments contraires qui rend la lecture passionnante.

Un très court récit qui m’a subjugué par sa simplicité.

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Mon père, ma mère et Sheila

Voici un petit livre (en taille) qu'on commence avec jubilation et qu'on referme avec des sentiments mêlés de compassion et nostalgie.



C'est un premier roman singulier.

On y entre de façon insolite, par des petits chapitres très courts, mis bout à bout de manière désordonnée. Passant du coq à l'âne, comme on dit. Se dessine peu à peu la vie d'un enfant des années 70, fan inconditionnel de Sheila, évoquant des instantanés familiaux et assumant de façon chaotique son homosexualité naissante.

L'enfant devient adolescent, jeune adulte, subit le divorce des parents, un père mal aimant et parfois violent, et grandit dans cette difficulté à assumer sa "différence".



Raconté ainsi, c'est plutôt plombant!

Mais la formulation est grinçante, féroce, caustique sans pour autant être revancharde ou portant jugement des parents ou des événements.

De façon lapidaire, les flashs descriptifs du quotidien racontés à hauteur de garçonnet égratignent l'entourage, les habitudes, les manies, l'art de vivre de tout petits-bourgeois à l'esprit passablement étriqué.



Un florilège de la France des années 70 qui parlera surtout à ceux ayant vécu cette période. Ils y retrouveront un contexte, une mode, des situations cocasses, voire gênantes ou une petite "madeleine de Proust" personnelle. Pour ma part, les émissions de Guy Lux regardées en famille étaient un cérémonial incontournable.



Je retiendrai de cette lecture ce sentiment doux amer, quand le récit twiste de la cocasserie des souvenirs à la tristesse finale de l'adulte qui raconte.



Remerciements aux Editions Stock et NetGalley

Rentrée littéraire 2017

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Mon père, ma mère et Sheila

Voici un premier roman qui se lit comme on feuillèterait un album photo. A partir d'éléments très autobiographiques, l'auteur dessine les chroniques d'une famille des années 60-70 dans lesquelles toute une génération se reconnaîtra. Il croque des instants, qui tels des images racontent son apprentissage, une construction de soi jusqu'à l'acceptation de sa différence.

Eric grandit dans entre un père "virilo-macho" et une mère effacée. C'était l'époque des sous-pulls en nylon, des vignettes panini et des mange-disques. Il développe une passion pour Sheila au point de copier ses tenues à paillettes... C'est la découverte de son homosexualité à une époque où la famille, encore plus dans une banlieue lyonnaise n'était pas ouverte à ce genre de révélation. On se doute que cela n'arrange pas les relations père-fils.

Une évocation touchante d'une personnalité qui trace peu à peu son chemin, professionnel en devenant coiffeur puis gérant de salons de coiffure, et personnel en rencontrant l'amour.

L'expression de ces fragments de vie a certainement une vertu apaisante sur l'auteur qui trouve ainsi un moyen de faire la paix avec la figure paternelle.

Un joli petit livre, très vite lu mais qui diffuse une petite musique à ceux qui ont traversé les mêmes années.

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Mon père, ma mère et Sheila

Un début banal, presque ennuyeux avec souvenirs lancés ça et là que nous connaissons tous. Puis, de façon inattendue, des mots arrivent. Des mots qui sont mis sur une souffrance d’un garçon différent face à des parents conventionnels. Bio touchante, mais rien de nouveau.
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Mon père, ma mère et Sheila

ric a grandi dans une famille française moyenne. Ses parents se disputent et les beaux-parents ne se rencontrent pas. Toute la famille passe des vacances au camping. Éric a une idole : Sheila, si éblouissant dans ses robes lamées ou ses minishorts. « Bien que déçu par la dégoulinante coiffe de roses en tissu qu'avait choisie Sheila pour son mariage, je la trouvais toujours aussi belle. Son époux était inexistant à mes yeux. Que Sheila se marie me faisait un peu chier. » (p. 55 & 56)



Mais l'enfance n'était pas vraiment heureuse : il y a l'adultère du père, le divorce, la séparation de la famille, la troublante découverte de l'homosexualité. « 'Maman, puisque tu voyais que j'étais attiré par les garçons, pourquoi tu n'as pas cherché à en discuter avec moi ? / Ben j'attendais que tu m'en parles !' Sa réponse était d'une logique implacable. Je m'en suis contenté. » (p. 92)



Avec ce premier court roman, chronique familiale et d'une époque pas si loin, Éric Romand offre des instantanés d'une vie. Ses descriptions d'un meuble ou d'un son sont saisissantes, très sensibles et nourrissent le texte d'une grande force de vie. Hélas, la brièveté du texte est frustrante. Il m'en aurait fallu plus.

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Mon père, ma mère et Sheila

Encore un ouvrage découvert grâce à Net Galley et aux éditions Stock, qui me permettent donc pendant mes vacances de découvrir la rentrée littéraire en avant-première, chouette :)

Ce "roman" est très personnel car le narrateur est Eric, l'auteur, et il nous livre ici ses souvenirs d'enfance et d'adolescence, son début dans la vie active...

Des souvenirs très intéressants, qui nous permettent de découvrir ce qu'il a vécu, notamment la découverte de son homosexualité, ses premiers émois (soft, rien de scabreux là dedans, mais au contraire, des souvenirs un peu édulcorés, tout en douceur), ou encore le divorce de ses parents.

Il est né en 1964, moi en 1974 et ses souvenirs d'enfance ne me parlent pas toujours, par exemple les passages sur Sheila. je ne me souviens notamment pas de son mariage, j'avais deux ans :)

Mais certains souvenirs de l'auteur me parlent : le mange-disque rouge, tous les gamins des années 60 jusqu'au milieu des années 80 en voulaient un mais le mien était orange, je m'en souviens comme si c'était hier :)

Et les fameux sous-pull en nylon, ou le "magnifique" dessus de lit en chenille d'un jaune bien moche :)

J'ai trouvé ce premier roman frais, avec une écriture très agréable, et j'ai souri plusieurs fois.

C'est un petit coup de cœur, j'avoue, et j'espère qu'Eric Romand continuera dans l'écriture. Il est prometteur :)

Je mets cinq étoiles, et je vous le recommande.
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Mon père, ma mère et Sheila

Un tout petit livre bien écrit et qui fait ressurgir les souvenirs d'enfance de l'auteur comme ceux de la lectrice que je suis. Un livre qui oscille entre émotion et drôlerie pour exorciser la peine et les manques.
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Mon père, ma mère et Sheila

Je bloquais un peu dans ma lecture en cours, j'avais envie d'une lecture différente et c'est ce premier roman que j'ai choisi. J'ai bien fait, un petit bonheur ! ♥



Quel bon moment de lecture en compagnie d' Éric Romand qui est né la même année que moi. Il décrit l'ambiance des années de son enfance, alors forcément cela me parle . Oh nostalgie quand tu nous tiens...



J'ai adoré l'ambiance de ce petit livre qui se lit trop vite. Éric nous raconte son enfance, pas drôle tous les jours. Un père macho, distant, peu liant. Une mère préoccupée par son intérieur, amoureuse d'un mari volage. Un manque d'amour et de communication flagrant.



Heureusement pour Éric, il a des grands-parents formidables qui l'adorent, les disques de Sheila, son idole lui apportent du réconfort.



Éric grandit peu à peu troublé par son homosexualité naissante.



Il nous présente un premier roman où de courts chapitres s'enchaînent sans lien apparent comme des flashs, des instantanés de son enfance.



Il se souvient des "sous pulls en nylon", de son premier mange-disques, du camping, des loisirs qui se limitaient souvent à la télé, clins d'oeil aux jeux de 20 heures, à Danielle Gilbert, Drucker ou Guy Lux... Il guette à chaque fois le passage de son idole : Sheila.



Toute une époque qui nous plonge à merveille dans les années 70. Ce sont aussi des années douleurs : le divorce de ses parents, la violence et un certain rejet de son père, une mère qui l'aime mais qui ne veut pas voir ou parler de l'essentiel : l'homosexualité de son fils. Il doit se construire par lui-même. Un récit touchant.



L'écriture est fluide, épurée, allant à l'essentiel. Elle est sincère, et c'est cette authenticité que j'ai aimée. Une fragilité qui m'a émue. Une plume à suivre. J'ai vraiment passé un excellent moment.





Coup de coeur pour sa sensibilité.
Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
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Mon père, ma mère et Sheila

Si j'aime les récits autobiographiques, j'ai toujours des difficultés à les chroniquer, surtout que celui-ci ne fait que 112 pages.



Dans un roman pur et dur, on peut aimer ou détester une histoire, l'ambiance et les personnages. Ici, on ne peut pas apprécier ou détester la vie d'Eric Romand. Si sa jeunesse n'a pas été facile, il n'y peut rien. Ce n'est pas lui qui a choisi sa famille, de grandir dans un milieu populaire de la région lyonnaise, sa sexualité, des relations familiales compliquées, les préjugés avec lesquels il a grandi...



J'aurais voulu dire que ce récit était trop court mais cela fait toujours un peu voyeuriste. Vous avez sûrement entendu parler de L'homme qui ment de Marc Lavoine ? J'ai eu l'impression de me retrouver dans le même monde et cela donne un effet plutôt bizarre. Cependant, le style de Eric Romand est moins littéraire, beaucoup plus brut et sec mais cela correspond bien à ce que l'auteur nous raconte et cela nous plonge dans l'ambiance.



En décrivant de façon concise son quotidien, Eric Romand nous conte aussi un quotidien qui n'est plus le notre à l'heure actuelle. Moi qui suis la fille issue de la génération de l'auteur, j'ai souri plus d'une fois, faisant le parallèle entre ses anecdotes et celles de mes parents. J'ai souri de l'apparition du minitel alors que j'ai connu sa déchéance au profit du développement massif de l'informatique, d'internet, des jeux vidéos, de la téléphonie mobile.





Si vous aimez les grandes biographies et autobiographies au style très littéraire, passez votre chemin. Par contre, je conseille à tous ceux qui aiment les témoignages du monde contemporain.
Lien : https://lireparelora.wordpre..
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Mon père, ma mère et Sheila

L'histoire n'est pas très originale et fait penser à En finir avec Eddy Bellegueule mais j'ai vraiment été touché par l'histoire de ce petit garçon puis de cet adolescent, né dans un milieu pauvre socialement, humainement et spirituellement mais qui a su, grâce aux apparitions télévisuelles de la chanteuse Sheila, sublimer sa différence et affirmer sa sensibilité. Le style sobre et amusant donne à l'ensemble un récit harmonieux et agréable à lire.
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Mon père, ma mère et Sheila

En refermant ce livre, je me suis demandé si je n'allais pas contacter les éditions Stock afin qu'ils valident l'écriture de l'histoire de mon enfance. En effet, quelques centaines de pages écrites en gros caractères et de surcroît avec des marges énormes et des interlignes toutes aussi énormes ne doivent pas être si difficiles que cela à écrire et puis au pire l'éditeur a des correcteurs, donc adieu les fautes d'orthographes, les erreurs de grammaire et que sais je encore, je n'aurais vraiment pas beaucoup de travail et eux non plus, on a donc tous à y gagner.



Je n'ai pas vraiment compris l'intérêt pour le lecteur de connaître l'enfance d'Eric Romand, mais je n'ai pas compris non plus l'intérêt que l'auteur a eu à écrire ce livre, on a le sentiment qu'il aurait voulu nous glisser au travers de ces quelques lignes qu'il était homosexuel, oui il est homosexuel et, cela nécessitait-il vraiment de nous raconter son enfance somme toute assez banale ? Parce qu'en termes d'enfances assez traumatisantes, je pense que beaucoup de gens l'ont largement surpassé, même moi, sans parler d'enfance pourrie, car il faut toujours voir du positif dans le négatif, je pense être capable de le défier en anecdotes plus ou moins tragiques. Donc aucun intérêt pour moi à avoir lu ce livre, et si vous voulez faire une bonne action, mettez 15 euros dans une association du style UNICEF plutôt que dans ce livre purement commercial.



PS : j'avais acheté ce livre pour ma mère, qui est de la génération Sheila, j'ai pensé qu'elle y trouverait quelques souvenirs de cette chanteuse tant appréciée dans les années 60.



PS2 : Ca rapporte combien l'écriture de ce genre de livres ? On ne sait jamais, si il y a un petit billet à se faire.
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Mon père, ma mère et Sheila

Comme un albums de souvenirs, cette petite collections d’instants parle d’enfance, de la famille, de l’école, d’homosexualité et de Sheila.



C’est souvent très drôle mais cette drôlerie un peu triste, comme si en dépit de tout, il fallait quand même garder le sourire.



Et c’est très touchant
Lien : https://www.noid.ch/mon-pere..
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Mon père, ma mère et Sheila

Son père ? Le fils d'un « bon à rien et d'une fainéante qui avait couché avec la moitié du village ». Sa mère ? La fille d'un épicier à la méthode infaillible pour faire déguerpir les garçons trop envahissants. Et Sheila ? L'idole d'Eric. Il a tous ses disques, écoute ses chansons en boucle, suit sa vie avec passion dans « Podium » et « Salut les copains ».

Est-ce étonnant, dans ces conditions, que le pauvre Eric ploie sous le poids des problèmes et que sa vie soit une suite de désillusions ?

Le titre me faisait espérer une lecture légère et amusante. Ce fut loin d'être le cas.

Cet auteur, je n'en avais jamais entendu parler. Aussi ai-je cherché quelques renseignements à son propos. J'ai appris qu'après avoir écrit des pièces de théâtre, il se lançait dans un premier roman. Or, le personnage principal s'appelle comme lui, Eric Romand. Il ne s'agit donc pas d'une fiction. Cela me met mal à l'aise. Difficile de prendre de la distance par rapport au récit, vraiment très intime. Et pourtant, ce serait bien nécessaire tant les protagonistes me paraissent antipathiques et rebutants.

Les grands-parents, pour commencer. Nous ne connaîtrons que les maternels. Le grand-père nomme l'entourage de son gendre « la famille adverse ». On s'en doute, ce n'est pas le grand amour. Pour chacun, il a une critique bien sentie. Seules les deux sœurs sont plus ou moins acceptées, et encore. Georgette serait bien sympathique si elle n'avait pas « épousé un Arabe » (lequel ne sera jamais appelé par son nom), car, dans cette aimable famille, on est terriblement raciste et on utilise des qualificatifs pleins de mépris pour désigner tout ce qui n'est pas franco-hexagonal. Ce n'est pas tout. Cet homme charmant a l'habitude de battre comme plâtre tous les « mâles » qui approchent sa maison, que ce soient les chiens qui rôdent autour de Belle ou les garçons qui fréquentent sa fille .

Le père est un coureur de jupons. Il ridiculise sans arrêt son fils qu'il affuble de sobriquets dégradants. C'est vrai, il emmène souvent Eric avec lui. Mais non pour partager avec son enfant des activités amusantes. Eric lui sert d'alibi quand il rencontre la femme blonde. Il assiste à d'interminables parties de boules ou de cartes qui l'ennuient mortellement.

Chasseur passionné, le père adoptera un chien pour l'accompagner dans ses battues (son fils est beaucoup trop sensible, une vraie femmelette!), mais il l'abandonnera sans scrupules dès qu'il n'en aura plus besoin.

La mère est loin de défendre son fils. Ni tendre, ni maternelle. Lorsque, devenu adolescent, il manifeste le désir d'étudier l'architecture, elle se récrie : « sept ans avant de gagner ta vie ! Tu te rends compte ! » Elle lui impose donc le métier de coiffeur, plus rentable à brève échéance.

Il n'est pas étonnant que, dans une famille pareille, Eric cache soigneusement son homosexualité, inventant une colocation avec une fille imaginaire, se faisant accompagner, lors des repas de famille, par une copine qui lui sert d'alibi. La manière dont ces gens-là parlent des homosexuels est tout bonnement scandaleuse.

Le divorce des parents se passe mal. Ils se partagent les enfants. La mère prendra Nadine, Eric ira chez son père, dont la nouvelle compagne ne voit pas d'un bon œil l'arrivée de cet indésirable.

Après tout ce qu'il a enduré, on peut imaginer qu'Eric, au moins, sera gentil avec les autres. Eh bien non. Bien qu'il ait souffert, enfant, des quolibets de ses condisciples brocardant son embonpoint, il n'hésite pas, lorsqu'il se transforme en adolescent séduisant, à faire subir à un autre les avanies qui l'avaient tellement traumatisé.

Aucun personnage attachant. Pas moyen de se consoler en pensant que l'auteur les a délibérément noircis pour les besoins de son intrigue. Car d'intrigue, il n'y en a pas. Eric Romand ne s'est pas donné la peine de relier entre eux les souvenirs de sa jeunesse. Il nous les déverse tels des fragments sans rapport les uns avec les autres, sans souci de la chronologie.

Alors, non, je n'ai pas aimé ce livre.
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Mon père, ma mère et Sheila

L'auteur raconte sa famille, son enfance dans un bourg de la banlieue lyonnaise et sa découverte très précoce de son homosexualité. Ses parents se sont mariés contre le consentement du père de la mariée. le père n'a aucune tendresse ni réelle sympathie pour son fils, sa mère ne veut pas être enquiquinée. le gamin est attiré par les garçons de sa classe, adore Sheila qu'il guette à la télévision et dans les magazines, et se déguise en fille en cachette.

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Déception pour cette lecture faite en moins d'une heure. J'ai eu envie de lire ce roman après un passage de l'auteur à la télévision et une majorité d'avis enchantés (comme quoi ça marche : on a plus de chance de vendre en passant à la télévision que de faire un vrai roman littéraire). Comme de nombreuses personnes qui l'ont lu, j'ai le même âge que l'auteur, c'est d'ailleurs aussi pour cette raison que j'ai eu envie de lire ce livre. le style m'a déplu : une succession de paragraphe "post-it" en vrac sur de micro souvenirs sans aucune construction. Non, vraiment, quelle déception ! Ce roman n'a rien de littéraire pour moi. Ce qui m'a surtout déplu, ce sont les passages sur son homosexualité, franchement, cela n'était pas nécessaire : on avait compris. J'ai apprécié de retrouver les petites ambiances des années 70-80 et les objets et marques de cette époque, mais il manque quand même énormément de choses ! Un seul passage m'a fait éclater de rire, je le mets en extrait, car moi aussi j'ai vécu cette scène !
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Mon père, ma mère et Sheila

Fragments d'une enfance et adolescence en campagne où la différence est difficile à vivre. Des petits moments flash qui font penser à ceux que l'on doit avoir en fin de vie.

C'est aussi l'histoire du poids familial d'un père alcoolique et violent, beauf macho et infidèle vu par les yeux d'un fils qui doit trouver des subterfuges pour cacher son homosexualité.

Une mère qui courageusement parvient à demander le divorce et à fuir cet pauvreté intellectuelle de bistrot.

Un récit poignant, troublant qui laisse un goût amer. On comprend que l'auteur ait eu besoin d'écrire ces souvenirs.

Beau texte pudique et cru !
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Mon père, ma mère et Sheila

Éric Romand, issu d'un milieu populaire nous raconte le quotidien de son enfance à Lyon. Il oppose deux mondes bien distincts, un monde terne et grisâtre dans lequel il a vécu, où le respect à la différence n'a pas sa place,et un autre plus coloré fait de paillettes et de strass, (de quoi casser la baraque.) à travers Sheila. l'auteur nous dévoile qu'il se ruait sur le « Télé Poche » de la semaine quand il voyait un article sur sa chanteuse préférée. Son plaisir décuplait, lorsqu'il s'apercevait qu' elle allait passer dans une émission pour présenter son nouveau titre du moment. Il attendait ce jour avec impatience pour 2 à 3 minutes de bonheur. Les yeux rivées sur la télévision. Devenu adulte, il assume parfaitement son homosexualité. Il continue d'écouter Sheila devenue comme une amie. Quand la nostalgie vient frapper à sa porte, la chanteuse continue à lui servir les mêmes vieilles rengaines, les mêmes vieux refrains ancrés dans sa mémoire.



Ce roman est facile et très agréable à lire D'une part, il est constitué de micro paragraphes. Ce qui donne in texte accessible et aéré. D'autre part, il nous permet de retrouver notre âme d'enfant pour une ou deux soirées, pour un bonheur fragile, embelli, si possible, de quelques souvenirs qui nous aident à ne pas oublier tous les anciens visages. Je reste persuadé que les personnes de ma génération ont connu comme Éric Romand et moi, L'R 12, le mange disque, le tourne disque, dont il fallait dépoussiérer le saphir, les émissions de variétés de Guy lux ou Michel Drucker sans oublier les fameux sous pulls en nylon qui nous grattaient copieusement et que notre mère lavait régulièrement, après avoir pris bien soin de trier le linge, pour éviter de mélanger les couleurs. Vous découvrirez bien d'autres choses qui feront forcément appel à vos jeunes années.



Ce livre me rappelle les samedis soirs de mon enfance que nous passions chez mes grands- parents paternels (N'y voir aucun élément de comparaison avec les personnages.), Nous y dînions puis nous nous réunissions devant le poste de télévision pour regarder les émissions devenues cultes de Gilbert et Maritie Carpentier, »Numéro 1 à » ….. ou « Top à..... »Aujourd'hui je suis très heureux de m'être fabriqué des souvenirs pour quand viennent les soirs d'ennuis.



Pour ma part j'attendais les numéros 1 non pas de Sheila comme l'auteur de ce livre mais. Non et puis non, je ne vous le dis pas, je vous laisse deviner. Ceux qui me connaissent, ma famille mes amis proches savent parfaitement de qui je veux parler. Il m'arrive bien souvent de fredonner ses « ritourrrnelles », . Je me sus même reconnu dans certains passages du livre. Moi aussi je restais droit et et figé, les yeux rives sur le petit écran, à chaque apparition de la belle italienne de naissance égyptienne; en train de commenter sa nouvelle tenue et essayant de retenir les paroles d'un nouveau refrain. Et ça m'a fait beaucoup rire.



Cependant, ce récit n'est pas qu'une lecture de détente. Il montre que l'homosexualité à cette époque était perçue comme une honte et qu’il n’était pas facile d'assumer ses attirances sexuelles .Les valeurs masculines dominent et sont érigées comme les plus importantes dans cette famille et font étrangement penser à ce roman « En finir avec Eddy Bellegueule » (Il avait fait l'objet d'un énorme tapage médiatique, il avait provoqué un tel engouement auprès du public qu'il s'arrachait non seulement dans de nombreuses librairies mais aussi auprès des médiathèques.) . Ce texte a donc pour but de faire évoluer les mentalités, les comportements afin d'éviter le rétrécissement de la pensée, On a du mal à réaliser que certaines personnes , de nos jours vivent encore dans la seule approbation de leur univers culturel.



Si vous aimez tout ce qui brille, ou si comme moi vous avez besoin de vous replonger dans cette époque des années 70 80 symbolisée pour l'auteur par Sheila, pour d'autres ce sera Sylvie Vartan ou Dalida......... (On se souvient tous des tenues et des pas de danse sur des rythmes très souvent endiablés de ces trois grandes dames de la chanson française.), cet ouvrage très court répondra à vos attentes. .Lisez-le revivez vos rêves d'enfant, ou tout simplement suivez le rêve éveillé de Éric Romand. Ne soyez pas trop nostalgiques.Gardez toujours à l'esprit que la vie se fane, certes, mais elle reste belle.



Note : 9/10

NB : lire ritournelles comme il est écrit dans le texte : faute souhaitée


Lien : http://www.babelio.com/monpr..
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Mon père, ma mère et Sheila

A l'image de la photo de couverture, un polaroid typique des années 70, Eric Romand nous offre à lire des instantanés de vie, une chronique familiale moins légère qu'il n'y parait. De courts chapitres, sans réelle chronologie, qui racontent une vie et des souvenirs qui l'ont construit. Il y a beaucoup de pudeur dans ce court mais intense récit. Il n'y a pas de jugement, beaucoup d'amour mais aussi de la souffrance sous-jacente dans son rapport au père notamment, un père violent et peu ouvert. Un très beau roman M. Romand.
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Mon père, ma mère et Sheila

La vie de famille d'Éric dans les années 70-80. De courts paragraphes décrivant des moments de la vie quotidienne du narrateur s'enchaînent. Véritable plongée dans une époque révolue, au milieu d'objets que certains d'entre nous ont connus et que de plus jeunes lecteurs découvriront. Bons et mauvais souvenirs se succèdent au fil des pages. Un premier roman qui se dévore et nous replonge dans une époque qui semble bien lointaine aujourd'hui sur le plan matériel, mais reste proche lorsqu'il s'agit du ressenti du personnage central. Une lecture touchante.
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