Citations de Étienne de Montety (78)
Appartient-on à une religion par hérédité, par tradition, par choix ?
Jamais sans un livre. C'était une de ses devises. Jamais une promenade - même aux abords du palais - sans un livre dans sa poche. Jamais un déplacement - même d'une demi-journée - sans un voire trois ou quatre livres. En avion, en train, en voiture. Même dans le bruit assourdissant des hélicoptères, François Mitterrand semblait ne pas être là car il était... avec son livre.
Charles de Gaulle est un homme du livre, par tradition familiale, par éducation et par goût.
Qui était-il, cet homme si fameux et si méconnu ? Un "soutier de la gloire" pour reprendre un mot célèbre ? Assurément comme beaucoup d'autres français libres. Mais encore ? Un homme "parti de rien", selon la formule de René Cassin, un homme auquel seul le hasard aurait réservé un destin tragique et admirable ?
(...)
Il y a chez Honoré d'Estienne d'Orves une certaine idée de l'Histoire et de l'honneur autant qu'une éducation "à la française", et c'est leur conjonction qui le conduit à déclarer en juillet 1940, à la veille d'entrer en clandestinité : "Mes ancêtres, se sont battus jusqu'au bout, je ne puis faire autrement que les imiter".
Le convoi s'ébranle de la prison de Fresnes, à l'aube de ce 29 août 1941, direction du mont Valérien. Formant un cortège lent, des camions vert-de-gris encadrent un autocar. À l'intérieur, trois officiers de la France libre, Maurice Barlier, Yan Doornik et Honoré d'Estienne d'Orves, trois condamnés à mort qui roule vers le lieu de leur exécution.
Qui s'en soucie dans le Paris endormi ? Et dans le pays coupé en deux ?
« Débarquement : attitude de celui qui débarque complètement à l’Ouest. » (p. 39)
« Anglais : habitant d’une île qui entend le rester. » (p. 15)
« À l’heure du ministre twitteur, l’édile épistolier doit être salué : Rachida Dati est une femme de lettres. Du moins, elle en adresse. N’étant plus en charge des sceaux, Rachida Dati s’est autorisé la publication d’une lettre non scellée : une lettre ouverte au premier ministre. Et affranchie : celle-ci l’est des convenances politiques. » (p. 73)
– Comment un prêtre peut-il faire ça ?
– Pourquoi un prêtre serait-il épargné par la turpitude ?
– Quand même…
– Ça fait deux mille ans que Dieu bâtit son Église avec des pécheurs. Il a commencé avec un traître, Pierre, et un assassin, Paul.
– Ce qui est incroyable c’est qu’il y ait encore des chrétiens quand on voit comment agissent ces prêtres…
– Il faut venir à l’église pour le Christ, pas pour le curé. Sinon on est déçu.
L'époque est curieuse, pensait le père Tellier : on ne tient plus comte de ce que l'Eglise dit, chacun vit à sa guise, mais qu'elle prenne la parole sur le divorce, l'homosexualité, la fin de vie, aussitôt elle dérange.
Une messe est aussi une émanation de l'humanité, ce n'est pas un spectacle, un ballet parfaitement huilé. Les défauts de la célébration sont ceux de celui qui la célèbre et de ceux qui y assistent.
- Ce qui est incroyable, c'est qu'il y ait encore des chrétiens quand on voit comment agissent ces prêtres...
- Il faut venir à l'église pour le Christ, pas pour le curé. Sinon on est déçu.
Légère touche de rouge à lèvres. La grâce d’une femme septuagénaire – quoiqu’elle fasse quinze ans de moins. Sa blondeur, légèrement cendrée, éclaire son visage.
Une rose peut combiner des notes d’anis, de lychee, de poire. Une autre, citronnée le matin, passera sur une note de fruits rouges dans l’ap rès-midi.
Un obtenteur, celui qui obtient une nouvelle rose à partir de deux existantes. En botanique, comme en d’autres sciences, on ne crée rien, on obtient.
La rose n’est pas une fleur native, comme le mimosa doré, la Wahlenbergia. Elle a été importée par les colons. Les Australiens aiment d’ailleurs tellement les fleurs que chaque État en a choisi une comme emblème. Pour l’État de Constantia, c’est l’Epacris impressa.
Aujourd’hui on la trouve un peu partout dans le monde, en Inde, en Équateur, et au Kenya. Ainsi, on la cultive sur les rives du lac Naivasha dans la vallée du Rift. C’est là qu’on a trouvé les plus vieilles traces de l’humanité. Vous voyez, c’est comme si la rose avait depuis la nuit des temps partie liée avec l’homme…
Mon métier m’a conduit à voyager, il m’a surtout doté d’une solide impatience, incompatible avec l’attente de la floraison et plus largement avec la ph5ilosophie du botaniste.
Il paraît que les fleurs ont leur langage. Que signifient la couleur d’une rose, ses pétales, la densité des épines ? Bah, j’ai vite opté pour l’indifférence à l’égard de ces conventions étranges.
Je découvre un monde. Pour moi, les fleurs sont ces jolies choses qu’on achète chez le fleuriste à l’heure de la fermeture, afin de ne pas arriver à un dîner les mains vides. Devant la vendeuse, je n’ai jamais d’idée, aucune envie particulière. Iris, œillets, camélias ? Je prends ce qu’elle me montre, simplement pour lui faire plaisir.