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Citations de Ève de Castro (248)


p. 55 En soixante-trois ans de règne, je n’ai pas connu un jour sans que le souci de l’Etat occupe mes pensées, mais je n’ai jamais souhaité d’autre métier. Régner, c’est avoir les yeux ouverts sur toute la terre. Apprendre à toute heure les nouvelles de toutes les provinces et de toutes les nations, le secret de toute les cours, l’humeur et le faible de tous les princes et de tous les ministres étrangers. Être informé d’un nombre infini de choses qu’on croit que nous ignorons. Pénétrer ce que nos sujets nous cachent avec le plus de soin. Découvrir les ambitions les plus tortueuses de nos courtisans, leurs intérêts les mieux dissimulés. Ce pouvoir-là donne du plaisir. Un plaisir plus vif que celui qu’on prend auprès des dames, plus vif qu’un long galop dans la forêt, plus vif que l’hallali du cerf, plus vif même qu’une voix angélique chantant les motets italiens.
En vérité, je ne sais s’il en est de plus grand.
Et la bête voudrait que j’y renonce ?
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Lorsque les rois sont véritablement rois, ils sont moins humains que les autres hommes.
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C'est donc à celui qui souhaitera ma mort que je devrai demander de me ressusciter?
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Les gestes sont chaque soir les mêmes, je le veux ainsi. Toute vie est une horloge, les secondes s'y égrènent. Ma vie est l'horloge la plus précise du royaume. Avec un almanach et une montre, on sait à Brest, à Londres ou en Chine ce que je fais au moment exact où je le fais. J'ai longuement mûri le principe et les agencements de cette mécanique. Comme toutes les grandes choses que j'ai voulues et accomplies, elle a autant de beauté que d'utilité. Elle bat le pouls de mon règne, elle fixe la mesure du ballet de ma cour, elle donne aux gens de province qui ne me verront jamais l'illusion de me connaître, aux princes étrangers elle conte que je suis immuable. Depuis vingt-trois ans que j'ai fixé mon séjour à Versailles, les pas de mon ballet n'ont varié que lorsqu'une maladie m'a tenu empêché. Chaque fois je me suis hâté de guérir pour reprendre ma place au milieu de la scène.
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Sèche et noiraude, elle ressemble à un pruneau sorti du four.

Joseph est une huître perlière aux lèvres closes, dont le trésor restera à jamais caché.

Je sais ce que je vaux et crois ce qu'on me dit.
Corneille

Faire avec c'est souvent faire sans.
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De son index ganté elle appuie sur la touche qui efface, qui gomme, plus de Jeanne, plus d'amie, plus de A en pont entre elle et lui, avec les lettres elle efface le sourire de Paul, ses yeux gris, ses manies, son égoïsme, son humour, elle efface ses belles mains et leur complicité, la haine qu'elle ne ressent plus et les mots qu'il voulait lui offrir.
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Par fidélité à toi, j'ai écrasé mon amour.
J'ai crevé les yeux de Dimitri, ses yeux clairs qui me trouvaient belle, j'ai tailladé ses poignets et je l'ai laissé se vider de son sang.
Ses yeux me hantent.
De cela aussi, tu es responsable.
Dimitri m'a appris une chose que tu avais négligé de m'enseigner. On ne peut écraser l'amour que quand on l'a connu.
[...]
Dimitri et moi nous sommes pris comme l'épouse de mon batelier prenait ses petits à leur naissance. Avec de la joie et de la peine mêlées, dans une acceptation des souffrances à vivre autant que des plaisirs. Tu n'as donné rien de comparable aux femmes qui t'entourent. Tu es une flamme froide, camarade Lénine. La dévotion d'autrui est ton combustible. Que tu brûles sur l'autel de ta révolution.
Voilà l'homme que tu es.
Et tel je t'ai accepté. Aimé. Servi.
Je ne t'ai jamais trahi. Je ne t'ai jamais fait défaut. Pas un instant je ne me suis détournée de toi.
Je vais mourir bientôt, et je t'attends toujours. Viendras-tu me donner le baiser que ma fidélité mérite ?
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Je ne lui en veux pas. Il n'est pas méchant, juste médiocre. Intéressé, veule, soumis à sa hiérarchie. Tant de ses pareils le sont.
Si un homme couchait avec deux cent soixante-douze femmes, crois-tu qu'il se souviendrait de chacune ? Crois-tu qu'il garderait en lui la densité de chaque chair ? Le timbre de la voix ? Les odeurs ? Les cheveux ? J'ai une mémoire pleine de trous, ce sont les coups que Serguei Ivanovitch me donnait sur la tête qui m'ont rendue ainsi.
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Je mentais.
Ce n'est pas pour elles que j'ai tué, c'est pour toi, Volodia.
Vladimir Illitch.
Camarade Lénine.
A cause de toi.
Tu le sais, maintenant.
Tu devrais être enfermé ici, avec moi.
Nous devrions mourir ensemble.
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- Si je vous donnais le nom des hommes que j'ai tués, vous connaîtriez celui des épouses que j'ai servies. Je ne trahirai pas ces femmes. De surcroît, l'important n'est pas qui, mais pourquoi.
- Pour quelle raison avez-vous tué ces hommes ?
- Parce qu'ils le méritaient.
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Moi qui me suis rebaptisée Lena par dévotion envers toi. J'aurais plié les genoux, mon visage aurait été au niveau du tien. Je me serais offerte comme en une nuit de noces. Tu aurais pénétré mon âme ardente. Tu aurais compris la sublime folie de mon sacrifice. Tu aurais vu que j'avais défriché la forêt d'épines, que j'avais pavé la voie. Tu aurais pâli, tes yeux se seraient mouillés.
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Paul aimerait qu'elle l'engueule. Qu'elle lui donne une tape, comme elle fait parfois. Ou même une claque. Une vraie gifle. N'importe quoi, plutôt que le silence.
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Debout au milieu de la salle de classe où se tenait la réunion clandestine, tu assénais que la révolution ne pouvait plus s'appuyer sur une bourgeoisie intellectuelle inconséquente, égoïste et poltronne. Je me suis demandé si quelqu'un allait te dire : "Camarade, tu viens de faire ton propre portrait !"
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Je t'ai dit : Laisse-moi partir avec toi, je te déchargerai de ce qui entrave ta pensée, je te veillerai, je monterai la garde pour que personne ne trouble ton travail.
Tu as refusé.
Je t'ai suivi quand même.
J'ai été près de toi, tout le temps.
Jusqu'à ce que tu me trahisses.
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Jeanne songe à la capacité d'adaptation de l'être humain. On finit par s'habituer, oui. On trouve des fils auxquels s'arrimer, on les tisse, on s'en enveloppe, on se calfeutre.
[...]
Maurice disait : "Tu es le roseau de la fable, la vie a beau s'acharner, elle n'arrive pas à te rompre."
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Elle pensait qu'il n'y a pas de liberté sans conscience, et pas de conscience sans connaissance.
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Ses mains dessinent dans la pénombre un cœur qui bat, s'envole et brusquement s'effrite.
Certaines vies basculent plusieurs fois.
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Il y a autant de façons de commencer un roman que d'aborder une inconnue, la première phrase est une main tendue : écoute-moi, viens avec moi, nous voyagerons ensemble.
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A cette heure de silence, chaque son, chaque odeur, chaque image prend une puissance et une poésie singulières. Il chérit ces gestes mille fois répétés, ces rites minuscules qui prédisposent au recueillement.
[...]
L'écriture aussi est une clôture. Elle est retrait du monde, plongée en soi pour mieux sortir de soi. Célébration d'un mystère, incarnation d'un souffle. Aveuglement lumineux, surdité bruissante. Elle est ascèse, abîme, doute. Et jubilation.
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Vous voyez les poupées russes qui s'emboîtent ? La plus grande en cache une plus petite, chaque fois que vous en ouvrez une, vous en trouvez une autre à l'intérieur... En plus bariolé, c'est assez moi.
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