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4.2/5 (sur 89 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Tchernigov, Empire russe , le 14/01/1911
Mort(e) à : New York , le 23/12/1998
Biographie :

Anatoli Naoumovitch Rybakov (en russe : Анатолий Наумович Рыбаков) est un écrivain russe.

Né dans une famille juive, Rybakov (de son vrai nom Anatoli Aronov) était arrivé à Moscou en même temps que la révolution russe, en 1919. Arrêté en 1933 pour "propagande contre-révolutionnaire" alors qu’il était ouvrier, il fut condamné à trois ans d’exil intérieur puis empêché de s’installer dans les grandes villes.

Se consacrant à l’écriture après la Seconde Guerre mondiale (en 1947), il fut maintes fois inquiété avant d’être une nouvelle fois "réhabilité" en 1960.

Auteur de récits d’aventure pour les enfants, parmi lesquels beaucoup avaient été adaptés à l’écran, Rybakov a acquis une renommée internationale avec "Les Enfants de l’Arbat" (une trilogie), une âpre critique de la répression stalinienne qui décrit l’existence de jeunes de ce quartier historique du centre de Moscou.

Cet ouvrage, écrit dans les années 1960, avait fait l’effet d’une bombe lors de sa première parution en plusieurs épisodes en 1987 dans un magazine. La parution du roman, fondé sur l’expérience personnelle de l’auteur, était intervenue vingt ans après une première tentative de publication dans la revue littéraire "Novy Mir" (le Monde nouveau).

En 1948, il obtient le prix Staline pour son roman "La Dague".

Il est également auteur du roman "Sable lourd" (1978). L'une de ces dernières œuvres est le roman "Le Livre des mémoires" (Роман-Воспоминание, 1997).

Il est le grand-père de l'écrivaine Maria Rybakova (1973).
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Bibliographie de Anatoli Rybakov   (6)Voir plus

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Video et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo

Rybakov
Parution en France du livre d'Anatoli RYBAKOV "Les Enfants de l'Arbat" (Albin Michel). Interview à PARIS de l'écrivain soviétique qui, à 77ans, a bien connu Joseph STALINE : il décrit (traduction simultanée) son admiration pour CHAPLIN (extrait noir et blanc film en illustration), son amour pour son dentiste, son caractère "cruel, perfide, amoral, hypocrite" et son goût du pouvoir. Il...

Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Anatoli Rybakov
En ce temps-là, au Caveau de l'Arbat, elle l'avait cru un heros. Et il n'avait rien d'un héros. Elle le comprenait maintenant. D'ailleurs, il n'y a pas de héros. Il y a une énorme maison sans soleil, sans air, dont les sous-sols exhalent des relents de choux et de pommes de terre pourries. Il y a des appartements communautaires surpeuplés, avec leurs disputes et leurs jurys de locataires. Il y a des escaliers imprégnés de pipi de chat. Il y a des queues pour le pain, pour le sucre, la margarine. Il y a des cartes d'alimentation qu'on ne peut pas faire honorer. Il y a des intellectuels au pantalon rapiécé, des intellectuelles au corsage crasseux.
Et il y a à côté, au coin de l'Arbat et de la place de Smolensk, le magasin appelé Torgsin où l'on trouve de tout, pourvu qu'on ait de l'or ou des devises étrangères. Et il y a, toujours à côté, dans la rue des Charpentiers, au Centre d'attribution, interdit au public, où il y à aussi de tout. Et même, sur l'Arbat, il y a le Caveau, où il y a encore de tout, quand on a de quoi. Et cela est injuste, malhonnête.
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Mon père avait-il quelque chose de particulier? Rien ,sinon qu'il était né en Suisse à Bâle. Et des citoyens suisses dans notre petite ville,il n'y en avait guère. Il était même le seul,C'est vous dire!
Pour le reste,c'était un simple cordonnier et pas des plus experts.Son père -mon grand-père était professeur à l'académie de médecine et ses frères -mes oncles ėtaient tous médecins.Mon père aurait dû lui aussi devenir médecin,mais au lieu de cela,il se fit cordonnier.
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Il pointa un doigt vers l'inscription gravée dans les deux langues et me demanda tranquillement:
《 Dis-moi ,Boris,ont-ils bien traduit le texte russe?》
Dans mon enfance ,probablement jusqu'à huit où neuf ans ,j'ai fréquenté le kheder, puis je suis allé à l'école russe et donc depuis longtemps oublié l'alphabet hébreu.
Pourtant,près de soixante ans plus tard ,ces lettres et ces mots ont surgi des profondeurs de ma mémoire, et j'ai lu:
VENIKOSI DOMOM LOI NIKOISI.
Ce qui veut dire :《 Tout se pardonne ,mais ceux qui ont versé le sang des innocents ne seront jamais pardonnés. 》
Voyant que je tardais à lui répondre ,Sidorov me jeta un regard futé, preuve qu'il avait compris ,et il me demanda à nouveau:
《 Alors ,ils ont traduit comme il faut?
--Mais oui,tout est bien,tout est exact.》
YALTA-PÉRĖDELKINO
1975-1977
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Cependant,il ne les mit pas tout de suite en application.Il n'en eût pas le temps. Peu après sa conversation avec Iossif,le ghetto fut victime de la première extermination.Cela dut probablement avoir lieu en février où mars 1942 ,selon certains ,en hiver ,selon d'autres au printemps ,je dirai donc entre fin février et le début mars.
Une semaine ou deux auparavant les Allemands avaient ordonné la réquisition de toutes les pinces,pioches et pelles pour les travaux de construction de la route,avaient-ils dit.
Des bruits couraient lå-dessus depuis longtemps : ce devait être une grande route allant du Nord au Sud et d'ailleurs Iossif en avait lui-même parlė à grand-père .La rėquisition n'eveillait aucun soupçon, tout le monde y était habituė depuis longtemps. Les Politzeï chargèrent les outils sur un véhicule qui les transporta dans la forêt ,près du kiosque d'Oriol, le pharmacien comme il fut établi plus tard ......
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Tout est relatif, tout coule, un an plus tôt, un an plus tard, la vie humaine ne dure qu'un instant au regard de l'histoire.
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Tous ses camarades l'avaient abandonné. Et seule Varia, la petite Varia n'avait pas délaissé sa mère. Sacha se rappelait son fin et clar visage, ses yeux en amande, sa frange bien nette recouvrant en partie son front droit, ses regards - pareils à ceux que lancent toutes les jolies petites filles de quinze ans por troubler les garçons -, ses genoux nus qui lui servaient à copier en classe : une petite femme pleine de grâce et de charme... il se la rappelait jacassant devant la porte cochère avec une bande d'adolescents, vêtue d'un manteau sombre au col négligemment relevé. Il se rappelait sa jour d'avoir été invitée au Caveau de l'Arbat et de danser avec lui : "Ramona, j'ai fait un rêve merveilleux. ramona, nous étions partis tous les deux...." Il se rappelait aussi qu'elle s'était serrée contre lui, déployant tout l'arsenal peu compliqué de ses charmes.
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-Allons ,mes enfants,dit le militaire.Vous avez bien travaillé-Il se leva -Micha,je vais te prendre la dague pour quelque temps.Ne t'inquiète pas, je te la rendrai.Je vois que tu as un secret.Peut-être nous le diras -tu ?
-Je n'ai aucun secret,dit Micha. Nous voulons simplement connaîtrecelui de la dague.
- C'est juste! Le militaire lui mit la main sur l'épaule. Je vous aiderai dans cette affaire.Tout ce que j'apprendrai,je vous le communiquerai. Vous aussi,tenez-moi au courant.Mais bornez-vous-en à la bibliothèque-- Il rit--ne vous mêlez de rien d'autre.Votre tâche est terminée .Mon nom est Sviridov, camarade Sviridov. Eh bien tope-là ?-- Il tendit à Micha une main grande et large comme celle de Polėvoï, et Micha la serra.
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Et à nouveau ce fut la place publique ,à nouveau on rassembla ces gens harassės qui n'étaient plus que des fantômes d'êtres vivants, et parmi eux,il y avait ma mère à qui il ne restait plus que Olia. Au milieu de la place ,agenouillė, les mains attachées derrière le dos, il y avait le petit Igor.Derriere lui,un SS avec une hache.Oů avaient-ils trouvé cet instrument ? Je n'en ai aucune idée. C'était un vieux modèle, en croissant de lune.Je sais qu'elle servait de jouet aux SS,dans la cour de la Kommandantur .Le jeu consistait à mettre un enfant à genoux les mains ligotėes derrière le dos,à lui faire baisser la tête et à le frapper avec la hache .Le vainqueur était celui qui réussissait à fendre d'un coup l'enfant en deux par le milieu.C'etait l'amusement auxquels ils se livraient dans la cour de la Kommandantur et qu'ils faisaient maintenant partager au public.
Stalbe dit à ma mère :
--《 Ton petit-fils est allé trouver les partisans.S'il nous montre le chemin,il aura la vie sauve,sinon il mourra.
--Il ne connaît pas le chemin des partisans ,répliqua ma mère.
C'est alors que le petit Igor se mit à crier:
--《 Grand-mère ,j'ai peur!》
Et maman lui dit:
-《 Ne crains rien mon chéri,ils ne te feront rien,baisse seulement la tête et ferme les yeux .》
Igor inclina la tête, cligna des yeux le bourreau leva la hache et,d'un coup ,coupa l'enfant en deux,juste au milieu,parfaitement .Le sang gicla mais le bourreau ayant revetu son tablier de cuir,ne fut pas éclaboussé.
Stalbe l'ancien maître d'école, déclara alors:
《 C'est ce qui arrivera à tous les enfants que nous trouverons hors du ghetto. Sachez-le!》
Puis s'adressant à ma mère :
《 Ramasse ton petit-fils personne ne le fera à ta place.》
Maman retira ses guenilles et y deposa,les morceaux ensanglantés du petit Igor.Elle les ramena à la maison et,le jour même ,l'équipe des fossoyeurs alla ensevelir ces restes au cimetière.
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Qui avait raison pour l'époque ? Lénine ou lui ? L'histoire ne donne jamais de réponse à la question : qui a eu raison ? qui a eu tort ? C'est le vainqueur qui a raison.
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Pour des épigrammes dans un journal mural, on a la bonté de ne pas le fusiller. ça ne lui a valu que trois ans de déportation en Sibérie. Quelle chance ! Trois ans, qu'est-ce que c'est ? Une bagatelle, en effet. Joseph Vissarionovitch Staline n'a eu que trois ans, lui aussi. Trois ans pour avoir fomenté des mouvements insurrectionnels, des grèves, des manifestations, publié des journaux clandestins, voyagé illégalement à l'étranger. Et non seulement il s'en est tiré avec trois ans, mais après son évasion, on l'a simplement reconduit à son lieu de résidence pour qu'il achève de purger sa peine. C'était il vrai, en 1913. Sacha, s'il s'évadait, prendrait dix ans de camp minimum aujourd'hui.
Elle braqua sur son frère des prunelles farouches :
- Le tsar, s'il avait appliqué vos lois, aurait tenu mille ans de plus.
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