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3.32/5 (sur 135 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Miami, Floride , le 10/07/1981
Biographie :

Karen Russell est romancière et nouvelliste.

Elle est titulaire d'un BA de l'Université Northwestern en 2003 et d'un MFA de l'Université Columbia en 2006.

En 2009, elle a été nominé pour National Book Foundation "5 Under 35" pour son premier recueil de nouvelles "Foyer Sainte-Lucie pour jeunes filles élevées par les loups" (St. Lucy's Home for Girls Raised by Wolves).

Swamplandia! (2011), son premier roman, a été classé par le New York Times comme un des meilleurs de l’année et a été un des trois finalistes du prix Pulitzer 2012 (non attribué, les jurés n’ayant pu se mettre d’accord).

Il est en cours de traduction dans une quinzaine de langues.

Karen Russell est considérée par le New Yorker et la revue britannique Granta comme un des vingt jeunes auteurs américains les plus talentueux.

page Facebook:
https://www.facebook.com/KarenRussellAuthor/

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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Comment pourrait-on se tromper quand on n'a pas le choix ?
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Parfois, quand je voyais le soleil décliner et que la panique me gagnait, je risquais un coup d’œil en direction de l’Oiseleur. Imaginez ces milliers d’oiseaux auxquels il savait commander ! Des régiments d’oiseaux, des colonies entières. Ces couleurs sous les ailes – à mes yeux ce qu’il y a de plus joli au monde – cet homme pouvait peindre le ciel avec cela ! Et chose extraordinaire, il m’avait appelée, moi…
-Ava.
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"Notre mère entrait en scène dans la clarté des étoiles. Qui avait eu cette idée ? Je ne l’ai jamais su. Sans doute Chef Bigtree, et c’était une bonne idée – neutraliser la poursuite pour laisser le croissant de lune se détacher dans le ciel, sans chaperon ; couper le micro, laisser les projecteurs sous leurs paupières de fer afin de permettre aux touristes d’apprécier ce cadre nocturne ; encourager le public à anticiper le palpitant numéro exécuté par la vedette de Swamplandia – la fameuse dompteuse d’alligators : Hilola Bigtree. Quatre fois par semaine, notre mère grimpait à l’échelle qui surplombait la fosse dans son deux pièces vert pour aller se placer au bord du plongeoir, prenant sa respiration. S’il y avait du vent, ses longs cheveux voletaient autour de son visage, mais le reste de sa personne restait immobile. Les nuits dans les marécages étaient sombres et tachetées d’étoiles – notre île était à une cinquantaine de kilomètres du réseau électrique du continent – et même si, à l’oeil nu, on pouvait apercevoir Vénus et la chevelure bleu saphir des Pléiades, le corps de notre mère n’était qu’une vague silhouette, une tache floue sur fond de palmiers.
Juste en dessous, des dizaines d’alligators déplaçaient leurs sourires ambigus et les diamants superbes de leurs têtes dans un bassin d’eau filtrée. Au niveau du cône noir où plongeait maman, il y avait neuf mètres de profondeur. Ailleurs, la nappe d’eau s’affinait pour n’être plus qu’un clapotis boueux formé de végétaux décomposés contre du sable ocre. Au milieu, un îlot rocheux émergeait ; dans la journée, une trentaine d’alligators pouvait venir y former une pyramide pour prendre un bain de soleil.
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"Quand on n’est qu’au commencement de la fin, on peut très bien se croire déjà au milieu. Quand j’étais petite, je ne voyais pas ces nuances. C’est seulement après la déchéance de Swamplandia que le temps s’est mis à avoir comme un début, un milieu et une fin. En bref, je peux résumer toute l’histoire d’un seule mot : chute."
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Quand on n'est qu'au commencement de la fin, on peut très bien se croire déjà au milieu. Quand j'étais petite, je ne voyais pas ces nuances. C'est seulement après la déchéance de Swamplandia que le temps s'est mis à avoir comme un début, un milieu et une fin. En bref, je peux résumer toute l'histoire d'un seule mot : chute.
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Nous n’avions qu’un seul mammifère, Judy Garland, une ours brune de Floride, sauvée par mes grands-parents alors qu’elle était toute petite, à l’époque où l’espèce hantait encore les pinèdes au nord. Sa fourrure ressemble à une carpette roussie – mon frère prétendait qu’elle souffrait d’un genre de pelade. Elle savait faire un tour, enfin, une sorte de tour : le Chef lui avait appris à hocher la tête pendant Somewhere Over The Rainbow. Une horreur. Ses dodelinements terrifiaient les petits enfants et scandalisaient leurs parents. « Au secours ! s’écriaient-ils. Cette bête a une crise cardiaque ! » C’est vrai qu’elle n’avait pas le sens du rythme, mais il fallait la garder, selon le Chef, parce qu’elle faisait partie de la famille.
Notre parc bénéficiait d’une promotion publicitaire comparable à celle des meilleurs parcs aquatiques ou minigolfs ; la bière y était la moins chère de toute la région et on y présentait un « combat au corps à corps contre les alligators » tous les jours de l’année, qu’il pleuve ou qu’il vente, y compris les jours fériés. Notre tribu avait ses problèmes, bien sûr, comme tout un chacun – Swanplandia avait toujours eu plusieurs ennemis, naturels ou pas. Nous étions menacés par les niaoulis, ou Melaleuca, une espèce d’arbres envahissante qui asséchait de vastes espaces de marais au nord-est. Et tout le monde surveillait la raffinerie de sucre et la progression sournoise des banlieues résidentielles au sud. Mais notre famille sortait toujours gagnante, me semble-t-il. Tous les samedis soir (et très souvent en semaine !), notre mère nageait avec les Seths et s’en tirait toujours. Des milliers de fois nous avions vu le plongeoir vibrer dans son sillage.
Puis elle tomba malade, plus malade qu’on ne devrait être autorisé à l’être. J’avais douze ans quand le diagnostic tomba et cela me rendit furieuse. Il n’y a ni justice ni logique disaient les cancérologues. Je ne me rappelle pas exactement les termes, mais il n’y avait pas d’espoir dans leur voix. Une infirmière m’apporta des chocolats du distributeur, qui me restèrent en travers de la gorge. Ces médecins se penchaient toujours pour nous parler, du moins me semblait-t-il comme s’il n’y avait que des géants dans ce service. Maman arriva au stade terminal de son mal à une vitesse différente. Elle ne ressemblait plus à notre mère. Son crâne était chauve et lisse comme celui d’un bébé. On eû dit qu’elle plongeait en elle-même. Un soir, elle plongea et ne refit pas surface. Au niveau du vide laissé, on ne vit ni bulles ni tremblements. Hilola Bigtree, dompteuse d’alligator de classe internationale, cuisinière exécrable et mère de trois enfants, s’éteignit dans son lit d’hôpital par une journée nuageuse, le mercredi 10 mars, à trois heures douze de l’après-midi.
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Je ne vois pas en quoi c'est une chance. Moi, j'aurais aimé naître avec une tête colossale de taureau - la plus grosse possible. les gens se comportent comme si ma normalité apparente était tout aussi étrange, voire encore plus suspecte.
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On se trouvait dans le dôme de cyprès, en train de ramasser pétales et racines pour l'un de ses "sortilèges". Les arbres qui constituent le coeur d'un dôme ont trente mètres de haut ; leurs racines ou "genoux" dépassent de l'eau et respirent pour eux ; avec leurs veines-lianes, on dirait de la pluie pétrifiée. Oui, on croirait marcher à travers la pluie des dinosaures. Le fossile gris-bleu d'un orage, lâchant maintenant de petites feuilles.
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Les alligators ne sont pas des animaux de compagnie, me répétait le Chef. C'est un estomac dans une valise en cuir. Un alligator ne te rendra jamais ton affection.
Et pourtant je les aimais ! J'avais peur aussi de leur regard d'extraterrestre et de leurs brusques pointes de vitesse. (p.25/26)
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La plupart des touristes restaient après avoir appris la nouvelle, mais quelques uns demandaient à être remboursés. C’étaient toujours ceux qui avaient fait le moins de chemin qui se montraient les plus exigeants. A croire que la mort de maman était juste une arnaque. « Notre sortie du Mardi ! » se lamentaient ces vieilles dames aux cheveux bleutés. Elles avaient payé pour assister au numéro de Hilola Bigtree; on ne faisait pas quarante minutes de ferry pour manger des hotdogs en compagnie de reptiles et d’enfants éplorés !

Pour ces très vieilles gens, nous avait expliqué le chef, la mort des autres était comme un phénomène météorologique, un truc embêtant comme une averse. « Si elles font de l’esclandre, fourguez-leur le pack… »

J’en venais à détester ces rouspéteuses, avec leurs rouges à lèvres fendillés, leurs rides et leurs chapeaux de paille mous aux bords aussi larges que les anneaux de Saturne. Je murmurais à Ossie que je voulais voir le registre de l’avion de la Mort. L’embarquement se faisait dans un ordre vraiment stupide.

Le chef avait concocté un pack « spécial vieille peau » que nous étions censé leur refiler si elles voulaient un remboursement : un chapeau en caoutchouc mousse conçu pour donner l’impression qu’un alligator vous dévorait la tête, un collier flamant rose en strass, cinquante cure-dents vert et ambre dans leur coffret souvenir et un folioscope représentant maman. Si on le feuilletait assez vite, cela faisait comme un dessin animé rudimentaire : d’abord elle plongeait, puis son corps fendait le bassin par son milieu en laissant un trait vert. Mais on avait découvert, ma soeur et moi, qu’en le feuilletant à l’envers, notre mère revenait en arrière. Alors, les bulles rentraient sous la surface lisse et unie, maman atterrissait sur le plongeoir à l’issue d’un brillant arc de cercle à rebours. Elle volait comme un pierre laissant une vitre intacte. Le verre se reconstituait et on se retrouvait au début du petit livret. Qui aurait pu se plaindre après cela .
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