The Diary Of Ellen Rimbauer - un téléfilm américain de 2003, réalisé par Craig R. Baxley et écrit par Ridley Pearson, d'après son propre roman, The Diary of Ellen Rimbauer: My Life at Rose Red - Trailer.
Je croyais au paradis et à l'enfer avant aujourd'hui. À présent, je ne suis pas convaincue qu'après la mort, on ait simplement le choix entre un monde noir et un autre blanc. Mr Williamson m'a convaincue qu'il existait aussi un monde gris.
"On ne devrait pas chercher à savoir ce qu'on n'a pas envie de voir"
Il est peu probable que mon mari comprenne mon point de vue, et moi le sien. Tel est le fléau du mariage! Certaines questions demeurent sans réponse, parce que des opinions divergentes ne parviennent pas à trouver un terrain d'entente. Soit on passera entièrement outre, soit on tolérera ces divergences. On les respectera parfois, mais chacun restera campé sur ses positions, et personne ne fera la moitié du chemin vers l'autre.
Un fils ! Quand j'ai accouché d'Adam, son père m'a embrasée si tendrement que je n'avais pas le souvenir d'autant de douceur. Les larmes ruisselaient sur ses joues quand il m'a remerciée. Il nous a promis une vie joyeuse et prospère. En tant que famille - "une famille !" a-t-il rugi - nous ne connaîtrions ni douleur, ni perte, ni tristesse. (Il devait déjà être bien éméché, mais son petit discours m'a néanmoins mis les larmes aux yeux.)
Ne crains jamais la vérité, Adam. C'est le seul vrai passeport qu'il te faut pour atteindre de nouveaux niveaux de compréhension. Je sais que cela a l'air idiot, mais la vérité peut te libérer.
Je n'ai jamais enduré une telle douleur, surtout dans les parties de mon corps dont j'ignorais l'existence jusqu'à aujourd'hui. Courbatures, crampes, contractions, pertes de conscience, hurlements de douleurs, cris de joie... et enfin on a déposé sur ma poitrine cet être rose et humide qui cherchait déjà mon sein, poussé par un instinct primitif, bien avant que le cordon entre nous soit coupé.
Nos découvertes nous appartiennent un instant, puis reviennent à la science pour l'éternité.
IL N’A PAS TOUJOURS ÉTÉ COMME ÇA. Pour moi, il reste ce petit garçon timide qui aimait s’isoler dans la bibliothèque de notre père, ou parfois à la cave, pour se livrer à des expériences de chimie. Mon grand frère, James. Un garçon, donc – ça, je n’y peux rien, mais je ne lui en tiens pas rigueur. Et je ne vais pas vous mentir, je sais précisément à quel moment il a basculé du mauvais côté : durant notre scolarité à la Baskerville Academy.
Ce qui suit est mon compte rendu des événements auxquels j’ai assisté ou qui m’ont été relatés – car, oui, j’étais et je suis encore la confidente de mon frère. Aussi loin que je me rappelle, nous avons toujours été les meilleurs amis du monde.
À une époque, il n’avait aucun secret pour moi, il me disait tout ! C’est moins vrai depuis quelque temps. Mais je peux vous assurer d’une chose, chers lecteurs : tout petit déjà, James Keynes Moriarty semblait savoir qu’un destin grandiose l’attendait. Pas cette grandeur qu’on imagine en général, mais une forme de grandeur malgré tout. Et il avait conscience, je crois, qu’il fallait conserver une trace objective de sa vie – c’est ce qui m’a valu sa confiance. Je suis devenue sa chroniqueuse, son scribe, sa biographe. Et désormais, c’est à vous que je passe le relais. La tâche est lourde, je ne vous le cache pas.
J’ai pris quelques libertés avec les dialogues, du fait que James est une vraie pipelette quand il commence à raconter ses souvenirs. J’ai fini par prendre des notes et, sans entrer dans les détails, j’arrive à le suivre. Quand je n’ai pas été le témoin direct des faits que je relate, je connais cependant les lieux mentionnés, je m’y suis parfois rendue avec lui, ou bien seule après coup pour plus de précision. À l’occasion, j’ai interrogé d’autres personnes et interprété leurs récits à ma façon. Il m’a semblé qu’elles s’exprimaient avec sincérité. Il m’a aussi fallu recréer telle ou telle situation, m’efforcer de reconstruire une scène comme un réalisateur de cinéma. Si les émotions que je transmets sont celles de James, je n’irai toutefois pas jusqu’à prétendre que les miennes ou celles d’autrui ne transparaissent pas dans ces pages. Et je vous révèle encore un secret : mon frère tenait un journal intime dont il ignorait, jusqu’au début de cette histoire, que je connaissais l’existence. Je le lui empruntais à l’époque, je le lui emprunte encore. Sœur un jour, sœur toujours…
"J'éprouve par ailleurs un sentiment de danger latent. Un terrible danger de mort et de destruction. Peut-être cela a-t-il un rapport avec ces rêveries dont je me sens coupable, et auxquelles une jeune fille bien élevée ne devrait pas succomber, seule dans le noir."
"je ne peux absolument pas expliquer pourquoi Sukeena s'est arrêtée devant la porte qui mène au deuxième entrepôt, ni pourquoi elle a choisi la charrette à foin. Mais je peux dire que cette femme possède une troublante perspicacité, une capacité quasiment magique de "voir" au-delà de ce que nous, simples mortels, voyons. Elle s'est arrêtée là, comme si elle venait de heurter un mur invisible, la tête complètement penchée, les yeux braqués sur l'obscurité derrière la porte."