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4.03/5 (sur 32 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1979
Biographie :

Maxime Decout est Maître de conférences à l’Université Lille 3 – Charles de Gaulle.

Il est l’auteur d’"Albert Cohen : les fictions de la judéité" (Classiques Garnier, 2011) et d’"Écrire la judéité : Enquête sur un malentendu dans la littérature française" (Champ Vallon, 2015).

Il a dirigé le numéro d’Europe consacré à Georges Perec et codirigé celui sur Romain Gary. Il est en charge de l’édition de "La Disparition" et des "Revenentes" pour la publication des œuvres de Perec dans la Bibliothèque de la Pléiade (2016).

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Rencontre avec Maxime Decout autour de son essai Faire trace – Les écritures de la Shoah paru aux éditions Corti. Maxime Decout est né en 1979. Professeur à l'Université de la Sorbonne, il est membre de l'Institut Universitaire de France. -- 07/02/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER

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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Qui peut donc imiter de bonne humeur  ? Et qui a en réalité peur de l’imitation  ? On pourrait déclarer à l’emporte-pièce  : nous avons tous peur de l’imitation. Mais si j’affirme cela, l’affaire est entendue. Nous voilà quitte. Il n’y aura pas de livre. Il faudrait donc être plus mesuré dans la réponse. Si certains s’y adonnent dans l’ivresse et la liberté, d’autres s’y livreront moins facilement, ou feront tout pour ne pas y céder. À quelque degré qu’on l’envisage, la peur de l’imitation, et plus largement de la répétition, sommeille en tout un chacun, parfois même comme une sorte d’inconscient refoulé. Nous pourrions établir une liste de terrorisés  : l’élève, le professeur, l’homme politique, l’apprenti écrivain, l’écrivain, le critique littéraire, le philosophe, l’historien, le sociologue... Bref, toute personne qui cherche à produire une parole personnelle. M’est-il donc arrivé d’imiter sans le dire, peut-être sans le savoir  ? Oui. Lorsque j’ai rédigé ma dissertation de Capes, lorsque j’ai prononcé ma leçon d’agrégation. Lorsque j’ai crayonné mon CV et ma lettre de motivation. Lorsque j’ai été à mes entretiens d’embauche. Et puis, ma vie d’enseignement fut un long défilé d’imitations mises en voix ou mises en scène devant un public qui n’y voyait goutte. Un cours est-il donc une parole originale, sans précédent  ? J’ai peur qu’on ne se berce de chimères, à moins qu’il me faille consentir modestement à ne pas avoir la chance de connaître ce genre d’inspirations fulgurantes.
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Il faut toutefois clarifier ceci : contrairement à ce qu’on pourrait supposer le Lecteur Modèle n’est pas toujours un lecteur idéal ; et le mauvais lecteur n’est pas systématiquement l’antithèse du Lecteur Modèle. En effet, le texte peut parfois élaborer un dispositif qui vous change en mauvais lecteur, en particulier dans les polars et les récits imposteurs qui ont besoin que vous tombiez dans leurs pièges. Astucieuses et roublardes, ces œuvres vous contraignent à mal les lire afin de vous surprendre. Le mauvais lecteur est ainsi exigé par le texte, celui qui contourne les guets-apens du livre, celui qui est un Sherlock Holmes des textes, n’est pas le bienvenu parce qu’il ruine les effets de l’œuvre alors qu’ils sont essentiels à son fonctionnement.
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Doit-on alors postuler que la littérature a quelque chose à voir avec l'imposture ? Que le geste d'écrire et la fiction ont quelques affinités avec elle ? Revenons à ce que suppose l'imposture : faire exister ce qui n'existe pas, montrer ce qu'on n'a pas, donner ce qu'on ne possède pas, ne pas être qui on est. N'est-ce pas le propre de la littérature ?
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Quel verbe solliciter pour désigner l'action qu'est l'imposture ? Impostant, imposter ? La langue n'est pas commode ici, elle se rebiffe et me refuse ces possibilités. L'imposture est garrottée par la nomination ; elle ne dispose, pour se dire, pour déployer ses agilités, ses manèges, ses feux d'artifice, que de deux substantifs uniques, imposture et imposteur. J'entends d'ailleurs les féministes qui protestent et je relaye leur indignation : l'« imposteuse », elle non plus, n'a pas fait son entrée sous la Coupole. Quoi que vous fassiez, la langue s'obstine : d'imposture à imposteur, vous ne pourrez parler avec ces mots que d'une attitude ou d'un acteur. Grammaticalement, l'imposture n'a pas le droit d'être une qualité, un attribut, un procès qu'on réalise. Elle est statique. C'est une pose. Peut-être une posture.
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L'imposture a donc un caractère ambivalent – ce n'est pas le moindre de ses appâts. Dévalorisés socialement, les imposteurs sont parfois réhabilités par les œuvres qui voudraient bien qu'on les regarde un peu autrement, avec effroi certes mais aussi de temps en temps avec un peu plus de bienveillance – nous leur devons bien ça –, en nous attendrissant sur leur sort, pourquoi pas en nous attachant et en nous identifiant à eux. Or la littérature ment comme un arracheur de dents – je ne vous apprends rien. Elle hésite entre rêve de transparence et roublardise. C'est un fait avéré depuis longtemps.
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C'est seulement avec [Sartre] que la mauvaise foi entre en philosophie.
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Car le mauvais lecteur est rarement Monsieur tout le monde. il est mauvais lecteur avec aplomb, avec panache. C'est pour cette raison que ce livre est aussi un manuel de la mauvaise lecture à l'usage des bons lecteurs que vous espérez être ou que vous croyez être. Il a l'intention de vous former à l'art de la mauvaise lecture, tout en vous révélant les moyens prodigieusement diversifiés pour y parvenir. [...]
De la lecture en diagonale à l'intervention directe sur le texte pour le transformer, vous expérimenterez des méthodes radicales pour être enfin cet excellent mauvais lecteur que - sans oser l'avouer - vous aviez toujours rêvé de devenir. (pp. 14-16)
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Quiconque commence à écrire sur l'imposture, écrit avec le mot imposture. Et déjà, là, les ennuis commencent. Avec un hic, d'ordre linguistique, mais qui a toutes les chances d'être le signe de contrariétés d'une tout autre envergure.
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L'imposture a l'esprit large. Rien de bien avantageux là-dedans, dans ce qui tient du mensonge pour l'autre ou pour soi, qui souille la vérité, qui n'est pas à sa place et qui, de ce fait, importune.
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Le désir du simple lecteur est un désir d'identification avec le livre ou d'immersion totale en lui. Exclusif, il proscrirait la parole de commentaire. Avec cette conséquence : le critique, qui produit un discours analytique, ne pourrait jamais renouer avec une lecture pure et immersive, conçue comme antinomique de la lecture savante, à moins de renier son propre art de l'interprétation, de se renier comme lecteur. (p. 35)
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