Un très beau livre qui nous fait voir la littérature tout autrement à travers une série d'analyses fines et vivantes, et même parfois drôles. le texte est très bien écrit et il donne envie de relire de nombreuses oeuvres, en particulier "Les Liaisons dangereuses", "Les Confessions" ou "Le Misanthrope". Il nous apprend à nous méfier de nos rêves de sincérité absolue et nous montre comment la littérature est un art de mauvais foi particulièrement riche de sens.
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J'ai été très sensible à ce bel essai, très bien écrit, où on réfléchit en s'amusant. Il nous invite à participer à ses raisonnements subtils en s'adressant à nous (le texte est dédié au "lecteur de mauvaise foi et de bonne volonté"...). Il ne laisse pas indifférent. Je le conseille à tous les curieux de littérature qui y apprendront beaucoup...
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Que nous apprend la littérature de la mauvaise foi ? Dans un essai entraînant, Maxime Decout complète les approches issues des sciences humaines et sociales, et renouvelle le débat sur l’invention littéraire.
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees
Les plus grandes créations littéraires sont toujours le fruit d'un regard attentif sur notre essentielle mauvaise foi et ses continuelles métamorphoses, l'expression d'un désir non pas de nous réformer de l'extérieur mais d'interroger, voire de dépasser, nos impasses à l'intérieur d'elles-mêmes. (pp.20-21)
Plus radicalement que la philosophie, la littérature reste le medium le plus efficient pour ruiner la rassurante illusion de notre cohérence. (p.49)
C'est seulement avec [Sartre] que la mauvaise foi entre en philosophie.
La littérature nous assure ainsi d'une chose: la mauvaise foi est à la porte de chacun mais, du fait même de son tempérament changeant et déloyal, jamais elle ne se montre en plein-jour. C'est le clair-obscur, la demi-teinte, le tremblé, qui sont ses modes d'existence. (p.32)
La mauvaise foi, c'est tant les masques que l'on nous tend que ceux que l'on montre aux autres, les costumes qu'on nous offre que ceux que nous revêtons, et qui, dans le carnaval de notre vie, ne cessent de changer en fonction des moments et des contextes. (pp.35-36)
Rencontre avec Maxime Decout autour de son essai Faire trace – Les écritures de la Shoah paru aux éditions Corti.
Maxime Decout est né en 1979. Professeur à l'Université de la Sorbonne, il est membre de l'Institut Universitaire de France.
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07/02/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER