AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Maxime Decout (Autre)
EAN : 9782707346629
160 pages
Editions de Minuit (04/02/2021)
3.86/5   11 notes
Résumé :
Tout lecteur s’est un jour inquiété de ceci face à un texte?: comment bien lire?? Il est étonnant que personne ne se demande comment mal lire. C’est pourtant loin d’être une évidence. Il faut de l’art, de l’adresse, de la ruse pour pratiquer une mauvaise lecture véritablement inspirée. Une fois cela admis, vous cesserez de faire uniquement de la lecture une expérience de l’interprétation objective, de la collaboration avec le texte, de l’ordre, de la patience, de la... >Voir plus
Que lire après Eloge du mauvais lecteurVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« le mauvais lecteur est un révélateur hors pair d'une situation inévitable mais qu'on accepte rarement de reconnaître : deux personnes ne lisent jamais le même texte » ; p.99
Selon ce génial petit bouquin nous serions donc tous de mauvais lecteurs ! Ne souriez pas s'il vous plait, j'ai dis tous ! Tout comme ces lecteurs de fictions que sont Emma Bovary, Don Quichotte ou le jeune Werther, qui s'identifient aux personnages de leurs lectures. Mais ce n'est pas tout ; « sauter » des mots, des phrases ou des chapitres entiers, rêvasser entre les lignes, réécrire mentalement la fin d'une histoire, réinterpréter ou s'approprier un roman sont d'autres signes d'une mauvaise et buissonnière lecture.

« le désir de modifier l'oeuvre pour qu'elle corresponde à vos attentes est, vous vous en rendez compte, naturel. (...) Vous procédez donc assez souvent à des aménagements intérieurs, donnant vie à certains possibles que le texte avait négligés ». P.131

Pour étayer sa thèse, page 113, Maxime Decout, remet la lecture dans son contexte historique passant du volumen (rouleau) au codex (livre). Il met aussi en avant la critique littéraire comme un moment particulier dans le développement et l'acceptation de la « mauvaise lecture ».

Cet essai érudit et décalé est une riche source de références pour votre Pile à Lire (en tous les cas pour la mienne), j'ai donc publié une liste non exhaustive des ouvrages qui y sont mentionnés : https://www.babelio.com/liste/28474/loge-du-mauvais-lecteur-references

Pour finir, je vous promets que les 146 pages d'éloges que nous fait l'auteur, à nous tous qui sommes de si mauvais lecteurs, sont d'un grand intérêt et qu'elles valent vraiment la peine d'être lues (mais vous en ferez ce que vous voulez ; mauvais lecteur que vous êtes !).

Allez, salut ... Et bonnes lectures ;-)
Commenter  J’apprécie          221
Maxime Decout, né en 1979, est un universitaire et essayiste français. Il est membre junior de l'Institut universitaire de France. Après un bac S et une formation en CPGE au Lycée Champollion de Grenoble, il rejoint l'Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon. Après son doctorat en médecine vétérinaire, il passe le CAPES (2004) puis l'agrégation (2005), en parallèle de son master de lettres modernes à Lyon 3 et de son poste de vétérinaire remplaçant. Il est désormais (2019) professeur, habilité à diriger des recherches, à l'université d'Aix-Marseille et membre de l'Institut Universitaire de France. Eloge du mauvais lecteur, son nouvel essai, vient de paraître.
Qu'on s'interroge sur la manière de bien lire semble une question allant de soi, qu'on consacre un essai au « mauvais lecteur », c'est-à-dire se demander comment mal lire est moins évident et interloque. C'est néanmoins le sujet de cet ouvrage de Maxime Decout.
L'auteur va développer son propos en déroulant l'histoire de la lecture, des premiers textes avant l'invention du codex qui induisaient une manière de lire bien différente de celle que nous connaissons désormais, puis en s'appuyant sur de très nombreux exemples tirés de la littérature mondiale. La lecture n'est pas une activité une et unique, très simple à vérifier ne serait-ce que par les billets de nos blogs : tel lecteur voit telle ou telle chose dans un livre, quand un autre voit tout autre chose et parfois même son contraire ! Qui a raison et allons plus loin, est-ce que l'un des deux a tort ? Lire c'est s'investir dans un ouvrage de multiples façons : une lecture naïve, simple et presque enfantine, ou bien en s'identifiant complètement avec le texte, ou bien encore en rédigeant en parallèle mental une chronique pour un blog….etc. On peut donc mal lire un bouquin selon la part de soi qu'on y place. Mais est-ce que mal lire est un défaut ? Non, répond l'auteur, car « le grand mérite du mauvais lecteur est d'empêcher de figer la lecture ». Et si j'ai bien compris ( ?) la morale finale de cet essai, bon ou mauvais lecteur, aucune importance puisqu'il serait impossible de faire la différence entre l'un et l'autre qui ont tous deux mérites et défauts.
Un essai passionnant et qui le serait plus encore pour moi, si j'avais compris tout ce que dit Maxime Decout ! Hélas ! Beaucoup de passages m'ont paru abscons, soit dans la formulation, soit dans les exemples littéraires cités car je n'avais pas lu ces livres ou que l'intrigue ne m'était pas assez restée en mémoire. Heureusement, il reste quelques passages très intéressants comme son analyse des romans policiers et de leur lecture, ou bien son interrogation sur le roman américain, « quel est ce genre dont il est question ? (…) « flottant et mal circonscrit ».
Enfin, on aura la satisfaction et même le soulagement de vérifier par des exemples fournis par les plus grands romanciers, qu'il n'est pas grave de sauter des pages dans la lecture des classiques de la littérature, « Montaigne, Sterne, Proust, Barthes : tous vous donnent, à leur manière et en formulant diverses clauses restrictives, l'autorisation de vous promener à votre gré, sur les chapeaux de roues ou à pas comptés, de rebrousser chemin, de ricocher çà et là, d'escamoter gaillardement des passages » Ce qu'on taisait honteusement n'était donc pas un péché, ouf !
Donc un bouquin aussi intéressant et passionnant – car troublant par son approche - qu'il est difficile à lire et comprendre. Pour moi bien entendu.
Commenter  J’apprécie          70
Je remercie les éditions de minuit pour cette découverte.

Passionnant ! C'est le premier mot qui me vient à l'esprit après avoir achevé ma lecture de cet essai proposé par Maxime Decout. Je suis plutôt un grand lecteur de romans et c'est vrai que je ne lis pas souvent des essais, bien que cela m'arrive quand même de temps en temps.

Certes, la lecture n'est pas la même. Ici, pas de personnages auxquels le lecteur va s'attacher, pas d'intrigue (quoique...) mais bien une réflexion déroulée sur un peu plus d'une centaine de pages autour d'un sujet. Ici, le sujet ne peut qu'intéresser les lecteurs : Existe-t-il une bonne façon de lire ? Qu'est ce qu'un mauvais lecteur ?

Autour d'un plan en quatre étapes suivant un ordre chronologique, l'auteur m'a bluffé avec son travail de recherche. C'est étonnant à lire, il faut dire que le sujet est quand même particulièrement original. Il est surtout vraiment traité en profondeur.

La lecture n'est pas toujours aisée, j'ai d'ailleurs fait une lecture par partie en entrecoupant chaque partie de la lecture de quelques chapitres d'un roman. C'est une chose que je ne fais jamais habituellement mais là l'idée était vraiment de laisser infuser chaque partie de cet essai et d'y réfléchir un peu avant d'attaquer la suivante. Il n'y a pas que le propos qu'il faut digérer mais aussi les nombreuses références qui viennent jalonner la lecture.

C'est donc un essai dense mais diablement efficace. L'écriture est agréable à suivre, les références sont abordables et c'est truffés d'anecdotes toutes plus savoureuses les unes que les autres. On ne s'ennuie clairement pas.

J'avoue qu'il me manque quand même toujours quelque chose pour m'embarquer dans ce type d'écrit. Dans un roman, on est embarqué par l'histoire, on peut ressentir un certains nombres d'émotions...Ici, ce n'est pas le même type de lecture, il n'empêche que j'y ai appris beaucoup et que j'ai ressenti de l'étonnement et de la surprise à de nombreuses reprises.

Un essai qui s'adresse donc à tous tant il regorge d'éléments passionnants et de réflexions pertinentes. Il touchera évidemment un peu plus encore les grands lecteurs, les passionnés de littérature. En tout cas, j'ai pris pour ma part un vrai plaisir à lire cet essai d'une grande originalité et je le recommande pour ceux recherchant une lecture sortant de l'ordinaire.
Lien : https://marquepageetexlibris..
Commenter  J’apprécie          80


critiques presse (1)
LaViedesIdees
07 mai 2021
Et si le bovarysme, ou le donquichottisme, qui se projettent dans les personnages, était la bonne manière de lire les romans ? Tel est le paradoxe filé par M. Decout dans un essai provocant.
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il faut toutefois clarifier ceci : contrairement à ce qu’on pourrait supposer le Lecteur Modèle n’est pas toujours un lecteur idéal ; et le mauvais lecteur n’est pas systématiquement l’antithèse du Lecteur Modèle. En effet, le texte peut parfois élaborer un dispositif qui vous change en mauvais lecteur, en particulier dans les polars et les récits imposteurs qui ont besoin que vous tombiez dans leurs pièges. Astucieuses et roublardes, ces œuvres vous contraignent à mal les lire afin de vous surprendre. Le mauvais lecteur est ainsi exigé par le texte, celui qui contourne les guets-apens du livre, celui qui est un Sherlock Holmes des textes, n’est pas le bienvenu parce qu’il ruine les effets de l’œuvre alors qu’ils sont essentiels à son fonctionnement.
Commenter  J’apprécie          60
Car le mauvais lecteur est rarement Monsieur tout le monde. il est mauvais lecteur avec aplomb, avec panache. C'est pour cette raison que ce livre est aussi un manuel de la mauvaise lecture à l'usage des bons lecteurs que vous espérez être ou que vous croyez être. Il a l'intention de vous former à l'art de la mauvaise lecture, tout en vous révélant les moyens prodigieusement diversifiés pour y parvenir. [...]
De la lecture en diagonale à l'intervention directe sur le texte pour le transformer, vous expérimenterez des méthodes radicales pour être enfin cet excellent mauvais lecteur que - sans oser l'avouer - vous aviez toujours rêvé de devenir. (pp. 14-16)
Commenter  J’apprécie          00
Le désir du simple lecteur est un désir d'identification avec le livre ou d'immersion totale en lui. Exclusif, il proscrirait la parole de commentaire. Avec cette conséquence : le critique, qui produit un discours analytique, ne pourrait jamais renouer avec une lecture pure et immersive, conçue comme antinomique de la lecture savante, à moins de renier son propre art de l'interprétation, de se renier comme lecteur. (p. 35)
Commenter  J’apprécie          00
Le nœud de l'affaire est là : le regard du mauvais lecteur reste éminemment désirable même chez le lecteur idéal. La lecture par identification a perdu son innocence, elle est travaille et travaille celui qui lit. Le bon lecteur, qui sait que cette lecture lui a été ravie, doit, pour s'y adonner, lire contre lui-même... (p. 36)
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Maxime Decout (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maxime Decout
Rencontre avec Maxime Decout autour de son essai Faire trace – Les écritures de la Shoah paru aux éditions Corti.


Maxime Decout est né en 1979. Professeur à l'Université de la Sorbonne, il est membre de l'Institut Universitaire de France.


--
07/02/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
autres livres classés : monde de l'éditionVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (44) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
849 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}