Il se rappelait les jours et les nuits de son enfance. Les problèmes étaient simples alors: survivre pendant qu'il faisait clair pour pouvoir survivre quand tomberait l'obscurité. Chaque chose, chaque danger, en son temps.
("Le secret de Sinharat")
- Je voudrais savoir comment vous êtes devenue ce que vous êtes.
- Un homme a l'entière liberté d'être ce qu'il désire. une femme doit se contenter d'être une femme. L'expliquer finit par devenir lassant... Je n'ai pas demandé à être une femme et je refuse d'être l'esclave de mon sexe. Je n'ai pas demandé à être une bâtarde et je me refuse tout autant à être l'esclave de ma bâtardise.
("Le peuple du talisman")
L'histoire de Mars est si longue qu'elle se perd dans un passé brumeux dont ne subsistent que de vagues légendes - des légendes de races humaines et mi-humaines, de guerres oubliées, de dieux disparus.
("L’Épée de Rhiannon")
La plus puissante et la plus pernicieuse de toutes les drogues est celle de la vie.
("Le secret de Sinharat")
Un taxi du port spatial emmena Burk Winters à Kahora, et Mars s'effaça ; il retrouvait l'univers des cités marchandes qui appartiennent à toutes les planètes et à aucune.
Vhia sur Vénus, N'York sur Terre, Solaria dans la zone crépusculaire de Mercure, les refuges de glassite des Mondes Extérieurs, c'était partout pareil — des lieux destinés à flatter la richesse et la cupidité, petits paradis où les millions changeaient de mains, où l'on gaspillait des fortunes pour trouver le confort, où des hommes et des femmes venus des quatre coins du système solaire pouvaient dépenser l'énergie fébrile qui les animait sans se soucier des petits tracas comme les conditions météorologiques ou la pesanteur.
("Le Jardin du shanga")
Les Terres Sèches n'ont nul besoin du docteur Carey pour prendre le sentier de la guerre, monsieur Woodthorpe, et nous non plus. Nous refusons que l'on modifie le régime de nos puits, de nos cours d'eau. Nous refusons que notre population s'accroisse. Nous refusons que les ressources dont nous disposons et qui peuvent durer encore des millénaires, si on les laisse en paix, soient taries en quelques siècles. Nous vivons en équilibre avec notre environnement et nous voulons y rester. Et nus nous battrons, monsieur Woodthrope.
("La Route de Sinharat")
Il examina tour à tour les visages qui l'entouraient. Aucun espoir ! Ces hommes étaient civilisés. Tous... Civilisés, songeait Stark, et accoutumés à la paix que Dan Cruach leur avait léguée, une paix qui avait émoussé leurs crocs, rogné leurs griffes, mettant les meilleurs d'entre eux dans l'incapacité d'affronter l'inévitable.
("Le peuple du Talisman")
Le battant pivota lentement sur ses gonds.
Derrière, il n'y avait que l'obscurité et une ombre. Une ombre enveloppée d'un manteau à capuche, et si bien tapie dans la cabine obscure qu'elle était l'ombre d'une ombre.
Mais elle était là. Pris au piège de son étrange destin, il la reconnut: la peur incarnée, la chose maléfique rampant dans l'herbe au commencement. Séparée de la vie, elle guettait celle-ci de son regard froid et sagace, riait de son rire silencieux et ne donnait qu'une mort cruelle.
C'était le Serpent.
("L’Épée de Rhiannon")
Nous sommes en un sens un peuple ignorant, répliqua Tor-Esh. Pas parce que nous n'avons pas appris, mais parce que nous avons oublié.
("Les Derniers jours de Shandakor")
Stark attendit qu'ils fussent fatigués de leur propre silence