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Histoires de moine et de robot, tome 1 : Un..

Revue des deux tomes



J'étais intrigué à chaque fois que passait une critique des livres de Becky Chambers. Mais à quoi ça peut bien ressembler de la SF douce ou de la cosy SF ? On est sur un truc mièvre plein de bons sentiments ou sur autre chose ? Voyant passer toutes ces revues positives et étant en plus attiré par les très belles couv, il ne restait plus qu'à se lancer !



Et bien le début fut assez difficile, on va dire que j'ai pu connaître entrée en matière plus aisée. Entre la découverte d'un monde rempli de divinités finalement pas si utiles au récit, et l'emploi de l'écriture inclusive remplie de iel, je n'étais pas prêt. Alors l'écriture inclusive je n'ai rien contre; perso je l'utilise un peu mais pas de la manière "officielle". Mais là dans un récit c'était trop lourd pour mon petit cerveau qui n'était pas à l'aise. Iel ça met plus de temps à lire que "il" ou "elle" et quand ça se répète encore et encore, ça heurte un peu quand on n'a pas l'habitude.



Et heureusement j'ai continué.



Petit à petit, j'ai commencé à me fondre dans cette ambiance cosy (là voilà la cosy SF !), me laissant prendre dans cette histoire d'abandon, et de découverte de soi. C'est avec plaisir que j'ai pu suivre une histoire sans conflit, mis à part celui qui anime le feu intérieur de Dex, the protagonist (et voilà un petit tour de passe-passe pour ne pas s'embêter avec le genre). Un feu qui sera calmé et apaisé par sa rencontre avec le robot Omphale, rencontre qui marquera le début d'une aventure, d'un amour d'aventure même.



Car c'est ce que je retiendrai en premier de ce livre, cette belle histoire d'amitié qu'on voit se former au fil des deux tomes, empreinte d'une poésie touchante et vibrante à la fois.



Alors que je sortais de quelques lectures gores et/ou dépressives, ça m'a fait du bien de lire quelque chose de si doux (et là voilà la SF douce!), et si attendrissant. J'espère qu'il y aura d'autres tomes qui sortiront ! En attendant, c'est avec grand plaisir que je me tournerai vers une autre saga de Becky Chambers, les Voyageurs.
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Encerclé

Encerclé de Juan Martini

Monsieur Stein vit dans une vaste résidence à Buenos Aires avec sa femme, Elvira et ses trois enfants, Marcos, Patricia et Alicia. Il semble brasser de nombreuses affaires, est entouré d’avocats, de secrétaires et de gardes du corps. Il entretient également une maîtresse Lucrecia. Un matin en arrivant à son bureau, un homme l’attend, il ne le connaît pas et s’étonne qu’il ait pu entrer sans que personne ne l’intercepte. Il ne décline pas son identité et délivre un message laconique »sachez que nous pouvons vous joindre quand bon nous semble », puis l’homme disparaît comme il était venu. Pas de réelle menace ni dans les propos ni dans l’attitude, mais l’homme a instillé une inquiétude. Stein n’est plus serein comme il l’est d’ordinaire, un homme conscient de ce qu’il représente et de ses protections. Les jours passent, Stein est en attente, il apprend qu’un de ses amis a été enlevé puis relâché contre un million de dollars et quelques jours plus tard c’est Carlos, son fils qui disparaît, une voiture est venue le chercher à la sortie de son école, on ne l’a pas revu depuis, l’attente commence…

Dans ce petit livre de 120 pages, Juan Martini a magnifiquement mis en place une tension qui va crescendo, on ne sait presque rien sur Stein, un grand ponte de la mafia ou un capitaine d’industrie, tout n’est que suppositions, menaces réelles ou intimidations gratuites. On pourrait évoquer Kafka pour l’ambiance, et puis il y a le style, fait de phrases courtes, de martèlements à la troisième personne. J’ai été emporté!

Juan Martini est argentin, auteur d’une quinzaine de romans et de plusieurs recueils de nouvelles, il est né en 1944 et mort en en 2019.
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Ni dieux ni monstres

𝙅𝙚 𝙣’𝙖𝙞 𝙟𝙖𝙢𝙖𝙞𝙨 𝙧𝙚́𝙥𝙤𝙣𝙙𝙪 𝙖̀ 𝙘𝙚𝙩𝙩𝙚 𝙦𝙪𝙚𝙨𝙩𝙞𝙤𝙣.



Après la nouvelle que son frère Lincoln a été abattu par la police, Laina tombe sur une vidéo des faits. Elle découvre alors que son frère était un loup garou. À partir de ce moment, il n’est plus possible d’ignorer la vérité : les monstres existent.



Si le pitch du roman est assez accrocheur, il est aussi très partiel, ce qui peut rendre la découverte de ce roman assez déstabilisante. Je suis moi-même passé par une phase d’incertitude pendant ma lecture tant j’ai été surpris par la narration d’une part, et par le déroulé de l’histoire d’autre part.



Un des éléments un peu déroutant est le nombre important de personnages dont on suit le point de vue. Bien sûr c’est aussi ce qui donne de la densité au récit et à l’intrigue mais ça ne facilite par forcément l’immersion puisqu’il faut un peu de temps pour identifier qui est qui et être à l’aise dans l’histoire.



Le deuxième point, et c’est sûrement le plus important, c’est qu’il faut faire preuve d’un peu de lâcher prise pour aborder cette lecture. Il faut accepter de ne pas toujours comprendre où l’auteur veut nous emmener et lui faire confiance. Je ne vous cache pas qu’il reste des doutes et de l’incompréhension même à la fin du tome, mais d’une manière bien plus intrigante que frustrante.



D’une manière générale, c’est avant tout un roman qui parle de minorités (il y a énormément de représentation dans le roman), de préjugés, de lutte pour l’égalité mais aussi d’adelphité d’une certaine manière.



Il y a par contre un petit truc qui m’a embêté pendant toute ma lecture : l’utilisation du mot « monstre ». D’une manière générale, c’est un mot connoté très négativement et ça ne m’aurait pas forcément choqué plus que ça dans le contexte. Ce qui m’a surpris ici c’est que le mot semble justement utilisé sans réel jugement de valeur. J’ai trouvé ça un peu « perturbant » d’un point de vue sémantique. Je pars peut-être un peu loin mais je me dis que c’est peut-être une façon pour l’auteur de nous rappeler que les mots ont finalement le sens qu’on veut bien leur donner, et que c’est à nous d’apprendre à nous détacher de certains mots, de certaines étiquettes, pour nous libérer de leurs connotations limitantes.



Quoi qu’il en soit, je vous recommande cette lecture si vous aimez les romans un brin atypiques, à la narration qui peut sembler un peu chaotique mais qui est surtout très addictive. Pour ma part, c’est un grand oui et j’ai hâte de découvrir la suite de cette histoire.
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