Richard Price et Sally Price, spécialistes des sociétés marronnes, nous brossent un portrait de ces peuples et nous servent de guides passionnés pour la découverte de leur histoire, de leurs us et coutumes, de leurs cultures et leurs arts.
Art de la disparition, le marronnage est plus que jamais d'actualité. Déjouer les surveillances, les profilages, les traçages marketings et policiers ; disparaître des bases de données ; étendre l'ombre de la forêt l'espace d'un court-circuit. Dans notre monde cybernétique où le contrôle en temps réel de l'individu est sur le point de devenir la norme, le nègre marron apparaît comme une figure universelle de résistance.
Des Caraïbes à la Papouasie, l’enchevêtrement inextricable des lianes entrave la pénétration coloniale. Premier obstacle à la quête de l’Eldorado et au régime des plantations, la liane est le serpent, l’hydre végétale qui, aux yeux du colon, fait d’une forêt vierge et tentatrice un enfer vert. Tout en torsions et contorsions, la langue fourchue des lianes ne peut sécréter qu’une sagesse de singe : un gai savoir qui convertit, l’espace d’une grimace, la douleur de l’oppression en éclats de rire. Dénètem Touam Bona met en scène la sagesse subversive des luttes « indigènes » contre la marchandisation intégrale du vivant, dont l’anthropocène n’est que l’ultime avatar.
Au Pays-Martinique, depuis le temps de l'esclavage, le Nègre n'a jamais cessé de «marronner», d'échapper à ses fers, solides ou immatériels, en gagnant les grands bois, les quartiers plébéiens ou même les îles avoisinantes.
Au Brésil, dès le XVIe siècle, des esclaves noirs se libèrent et fondent des communautés marronnes, appelées quilombos. Ces républiques libres et auto-organisées repoussent les nombreuses attaques des colons et deviennent, pour plusieurs siècles, le symbole de la résistance aux régimes esclavagistes.
Loin d’être isolés, les quilombos conservent des liens forts avec les esclaves restés prisonniers, mais aussi avec les paysans, les taverniers ou les colporteurs. Malgré leurs différences de taille – celui de Palmares a compté des milliers de membres –, de mode d’organisation, d’origine ethnique – on y trouve aussi des Indiens, des métis, des Européens en rupture de ban…
Subtil mariage entre l'anthropologie et l'histoire de l'art, Les Arts des Marrons invite à la découverte de ces arts qui forment l'un des ensembles les plus riches et les plus créatifs de l'expression culturelle élaborée par des descendants d'Africains dans les Amériques.
Dans une île tropicale, de jeunes révolutionnaires décident de tuer l'homme chargé de réprimer les soulèvements populaires. Leur premier acte de liberté est un meurtre.La Lézarde, rivière qui unit les montagnes secrètes à l'océan, accompagne, dans sa traversée, les étapes dramatiques que vivent Mathieu, Thaël et leurs amis, leur montrant le chemin du monde.
Pendant les quatre cents ans que dura la traite négrière, du XVe au XIXe siècle, plus de quatorze millions de prisonniers africains réduits en esclavage traversèrent l’Atlantique pour devenir une main-d’œuvre de masse, précieuse et gratuite. Marcus Rediker accorde une large part aux conflits et modes de coopération entre esclaves, issus de diverses ethnies, mais capables de s’organiser pour mener des révoltes à l’issue souvent sanglante.
Les marrons Boni de Guyane – Luttes et survie en logique coloniale (1712-1880), une part méconnue de l’histoire de la France qui se déroule au 18e siècle et se déploie entre Guyane et Surinam.
Pendant près de cent ans, il y eu en plein Brésil un royaume africain indépendant, le plus étendu de tous les quilombos, qui rassembla jusqu'à 30 000 habitant(e)s. Macaco, la capitale d'Angola Janga, aurait eu une population équivalente à celle des plus grandes villes brésiliennes de l'époque. Créé à la fin du XVIe siècle dans l'état du Pernambouc autour de petits villages d'esclaves marrons, Angola Janga a longtemps résisté aux attaques des Hollandais puis à celles des forces coloniales portugaises.