Beaucoup d’auteurs qui, à une époque, ont eu un succès mérité se sont trouvés au fil du temps, relégués au second rayon de nos bibliothèques, puis au troisième, quand ce n’est pas directement au grenier !
On les dit désuets, passés de mode, au style vieillot…
Prenez la peine de les relire, vous vous rendrez compte, qu’ils sont toujours actuels, et que leur style n’a pas vieilli mais au contraire pris de la patine, ce qui confère leur un charme réel.
Car figurez-vous que c’étaient de bons écrivains…
Aujourd’hui : Hervé Bazin (1911-1996)
Hervé Bazin souffre d’un syndrome assez courant chez certains écrivains : l’homme d’un seul livre. « Hervé Bazin ? - Ah oui ! Vipère au poing ! » Ben, non, m’sieurs dames, Hervé Bazin, ce n’est pas que « Vipère au poing ». Ce titre, certes le plus lu – et donc le mieux vendu -, cache la forêt d’une œuvre dense qui comprend une vingtaine de romans, deux recueils de nouvelles, plusieurs recueils de poésies, des essais et même des œuvres pour la jeunesse. Et l’irai même plus loin : ce premier roman tellement violent, tellement agressif, a plombé le reste de l’œuvre : Hervé Bazin va passer sa vie à fuir cette haine viscérale des origines : la trilogie de Folcoche est significative, à cet égard : on sent la progression, d’un livre à l’autre, d’une révolte (certes légitime, mais non maîtrisée, à caractère purement personnel, et donc pas une revendication) vers un compromis, et finalement une manière de sérénité, une sorte d’acceptation. Et parallèlement, Bazin construit une belle œuvre réaliste, naturaliste presque, sociale et profondément humaine, qu’il faut à tout prix redécouvrir
Voici une dizaine de titres (liste non exhaustive, bien tendu) qui vous permettront de mieux cerner cet écrivain au fond assez mal connu
Vipère au poing - 1948
La Tête contre les murs - 1949
La Mort du petit cheval - 1950
Lève-toi et marche - 1952
L'Huile sur le feu - 1954
Qui j'ose aimer - 1956
Au nom du fils – 1960
Les Bienheureux de La Désolation - 1970
Cri de la chouette -1972
L'École des pères – 1991