Nous devons donc proclamer haut et fort que les Évangiles sont les prémices de toutes les Écritures, et que celui de Jean constitue les prémices des Évangiles. Nul ne peut en appréhender le sens s’il ne s’est penché sur la poitrine de Jésus et si le Christ ne lui a pas donné Marie pour mère. Pour être un autre Jean, il faut, à l’instar de ce dernier, être désigné par Jésus comme étant Jésus. Car Marie – selon ceux qui ont d’elle une saine opinion – n’a d’autre fils que Jésus. Aussi, lorsque le Christ dit à sa mère : « Femme, voici ton fils »(1) (et non : « Femme, voici aussi ton fils »), c’est comme s’il disait : « Femme, voici Jésus que tu as enfanté. » Car tout homme accompli « ne vit plus, mais le Christ vit en lui. »(2). Par conséquent, dans la mesure où le Christ vit en cet homme, Marie s’entend dire à son sujet : « Femme, voici ton fils, le Christ. »
(1) Jean, XIX, 26.
(2) Origène modifie légèrement les paroles de Paul (Galates, II, 20). (p. 35)