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EAN : 9782918804338
128 pages
Rue des Promenades (06/10/2011)
4.25/5   8 notes
Résumé :
C'est le chemin qui compte est le journal d'un voyage à Damas, le Damas d'avant la révolution. Drolatique et spirituel, plein de justesse et de vitalité. Marie Surgers transmet ce qu'elle voit et qui la traverse, elle restitue des ambiances, des paysages, des portraits. Elle a une manière très personnelle de recevoir et de filtrer tout cela. On y apprend les subtilités de la langue arabe et les plaisirs du backgammon, on y circule en microbus, on y contemple les éto... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Lire ce petit livre au moment où la Syrie est mise à feu et à sang a été une oasis.
Nous sommes en 2010, Marie Surgers part un semestre en fac à Damas. Elle écrit ses impressions sur un blogue et c'est la transcription de ce blogue que j'ai en mains.
Une écriture honnête, gaie, heureuse, vivante. Beaucoup, il me semble, d'honnêteté, d'amour pour ce pays qui n'était pas libre, mais était vivant.
Marie Surgers décrit avec humour, amour, sa vie à Damas. le code de la route m'a fait sourire, tout comme l'art de traverser les routes à pieds. Beaucoup d'amour pour les syriens qui ont été si avenants avec l'étrangère qu'elle était.
C'est le chemin qui compte fait beaucoup de bien. Un livre enluminé par les dessins de Sophie Gaucher. Il se lit très vite, avec plaisir. L'écriture vivante, drôle, tendre font que je vous le recommande.
Heureuse de cette découverte. Déjà lu, et aimé, le dessin des routes et La fille derrière le comptoir publiés aux éditions de la Rue des Promenades


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Drôle et facile à lire, ce petit livre d'une européenne en Syrie nous impressionne lorsqu'on sait ce qui va arriver à ce pays peu de temps après... Bon c'est vrai, c'est encore le point de vue d'un extérieur à la culture local mais c'est quand même intéressant!
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Une certaine Syrie de (juste) avant les guerres civiles, dans le regard malicieux et aigu d'une Française arabisante néophyte.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/04/30/note-de-lecture-cest-le-chemin-qui-compte-marie-surgers/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Merci
Il faut, m’a dit Karen, il faut aller à Mar Moussa. Il est des lieux, m’a dit mon père, des lieux où l’esprit souffle. À Mar Moussa, l’esprit ne souffle pas, il vous chope au revers et vous allonge un pain. Partie pour une nuit j’y resterai cinq jours.
Le monastère est une forteresse au fond d’une vallée fermée, adossée à la roche. Il faut monter longtemps. On entre par derrière, on doit presque ramper pour franchir le boyau dans l’épaisseur du mur. Dedans, la terrasse offre à l’est la vallée tout entière, et la plaine au-delà et même un champ au loin, puis d’autres montagnes jusqu’au ciel. C’est du roc. Une tente sur pilotis pour dîner dans le froid, des chèvres, des dortoirs, une bibliothèque, des échelles et des ponts au-dessus du wadi.
Et l’église, l’église surtout. Un monde entier, vivant et calme, des fresques millénaires, la vapeur de l’encens et le bruit des prières. Un carré, percé d’un soupirail qui crie Jérusalem et séparé en trois par des arcs en plein cintre. On entre au coin sud-ouest. Pas de bancs, pas de chaise : on est en terre d’Islam. Des tapis étendus sur plusieurs épaisseurs, des coussins, des peaux de chèvre, et les fresques. Abîmées, arrachées, éclatantes, splendides. Des Bibles de Babel, un oud, des bougies. On croit voir un imam : c’est un moine en prière. Chez vous on s’agenouille, ici on se prosterne et on prie en arabe. Le Notre-Père affirme qu’Allahou Akbar, un Arabe chante la gloire d’Israël : ça fait un coup au cœur.
Le prêtre est un jésuite mais le rite est syriaque. Le rite est simple, humain, doré et dépouillé. Du prêtre, je ne dis rien : pas ici, c’est trop tôt.
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"Je sillone la ville en micro-bus, appelés services, aussi micro que suicidaires - donc criminels -, qui ne portent en guise d'indications que trois lettres arabes. Sans les voyelles, comme de bien entendu, ce serait trop simple, et ça m'aiderait à deviner sinon leur itinéraire du moins leur destination. Mais les vieux, qui parlent français, me prennent en pitié : "Moi avois venu chez les frères maristes il y a soixante ans, tu sais, je vais t'aider à venir dans le bon bus !", et je m'invente un vocabulaire arabe qui, ma foi, fait l'affaire auprès des chauffeurs. Dans ces micro-bus, j'ai corrigé les devoirs de français d'une petite fille, j'ai appris que, si une femme a plus de cinq enfants, "it's not big work because God help her", j'ai collecté les cartes de visite de médecins et de dentiste, j'ai certainement plongé dans plusieurs failles spatio-temporelles. Que demander de plus ?
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Si j’aurais su, j’aurais venu
Parents, amis, peuple de Rome, je suis arrivée à Damas. J’y resterai quelque temps. Je vais y vivre, y travailler, y suivre des cours d’arabe à la fac.
Ma vie, ces quatre premiers jours : j’ai à présent 1 – une carte Sim syrienne dans mon téléphone, et 2 – la clé d’une maison à Damas. Je suis parfaitement intégrée, quoi. J’ai emménagé cet après-midi. C’est petit et simple. Ce que j’ai : un lit d’une personne et demie, un petit bureau, une étagère dans l’angle, un portemanteau, un radiateur car les nuits sont encore fraîches, un ventilo car les journées seront bientôt torrides, une porte jaune, des colocataires suisses, néerlandais, australiens. Ce qu’il n’y a pas : des vitres aux fenêtres (volets et moustiquaires, that’s all), et… du bruit ! Enfin, à part les muezzins, bien sûr, d’autant que le bâtiment voisin est une mosquée – mais c’est plutôt joli, même si je changerai d’avis demain à 5 heures du mat’. On entend les minarets de tout Damas, certains très lointains, comme si la ville chantait. Je devine une voix de femme, et de la musique, et les litanies habituelles. C’est une maison traditionnelle avec carrelage, fontaine et chats, plusieurs terrasses auxquelles on accède par des escaliers ivres. C’est ocre et blanc, c’est frais et poussiéreux, c’est délicieux. Ma chambre règne seule sur la terrasse supérieure : je dispose d’un auvent pour les heures chaudes, d’une paillasse pour fumer le narguilé, d’un chat ça va sans dire, et d’un immense ciel damascène que parcourent des volées d’oiseaux. Sans doute l’équivalent du pigeon parisien, mais pour moi splendides et exotiques. Que demander de plus ?
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Merci à Marie Surgers pour la traduction.
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