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EAN : 9782919483143
82 pages
L'échappée belle (01/06/2013)
4.3/5   5 notes
Résumé :
Je n'étais guère disposé aux mots. En 1992 une véritable déflagration se produit : alors que je rentre en classe de première, je me vois infligé comme professeur de lettres Christian Prigent, tout juste parachuté d'Allemagne. Prigent nous ouvre les portes d'une autre littérature : premières lectures de Lautréamont, Artaud, Bataille... Prigent devient, pour quelques uns, dans le secret de leur petite marmite, le grand iniateur : la nuit du corps, une certaine exigenc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Derrière le cri », Poésie de Alexandre LEMASSON. Merci à Masse Critique et à la Poste qui m'ont permis de découvrir ce livre dans ma boîte aux lettres à mon retour de vacances.
Ouvrir un recueil de poésie est toujours un défi. Vais-je comprendre ? Vais-je prendre avec moi, sur moi, en moi ce mélange de sons, d'images, d'idées, de claques aux règles de ponctuation et de clins d'oeil complices au bon sens qui fait souvent défaut et qui, dès lors, interroge, interpelle, emmène en voyage ou endort ?
Alexandre LEMASSON, prudent, a intitulé son recueil « Derrière le cri ». Subtil. C'est donc au lecteur à faire preuve de compréhension. Aura-t-il entendu vibrer ce que l'auteur tait derrière son cri ? de plus, pas sûr de son ‘cou', LEMASSON publie dans une collection ‘ouvre-boîtes'… le lecteur regrettera quelques fois que l'ustensile ne soit pas fourni à la livraison.
Faisant de son mieux, tournant les pages les ‘yeux verts-ouverts', le lecteur cherchera donc à capter une parcelle de cette éternité que recèle, selon la deuxième de couverture, les carnets noirs que l'auteur remplit quand ‘il fait tard dans sa peau et qu'un pan de chemise sort de son pantalon'.
J'ai lu, relu. J'ai croisé ma lecture, inversé le sens, cherché. J'avoue ne pas toujours avoir eu à ma disposition le nécessaire phare que, comme l'auteur qui aime détourner le sens des mots, je pourrais tout aussi bien écrire fard ou même fart tant j'ai eu des difficultés à saisir la lumière qui éclairait le texte, à y trouver le soin cosmétique qui me donnait envie de m'en saisir ou à butter sur des associations d'idées plutôt que de glisser sur la fluidité d'un langage. ‘Ce qui se conçoit bien …' n'est manifestement pas la référence de l'auteur. (Mais, je suis d'accord ! En quoi ce point d'encrage serait-il indispensable à un poète ?)
Il me restera quelques belles sonorités de ‘maux', quelques belles associations d'idées qui, sans toujours être comprises, m'ont permis de basculer dans la stabilité d'un sens poétique, celui que moi, un instant, je trouvais et qui était susceptible de me révéler l'envers du cri.
De là à en faire une critique ? Là réside le vrai défi. Allais-je m'en sortir ?
Ouf ! Je l'ai échappé belle. Si vous m'avez lu jusqu'ici, c'est peut-être que j'y suis arrivé. Après tout, je pouvais faire confiance à l'auteur comme à moi. Alexandre LEMASSON a publié « Derrière le cri » aux éditions ‘L'échappée belle'. Cela ne s'invente pas !
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Merci à Babelio et aux éditions l'Échappée Belle pour m'avoir adressé ce recueil de poésie.
"les yeux abstraits
ne rendent pas liquide
impunément
la matière enivrante"
Derrière le cri, traité de rumination, toute une gageure.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de poésie et j'ai pris un certain plaisir à lire cette étrange élégie. Cela relève plus de la sensation que de la compréhension car je ne suis pas certaine d'avoir tout compris et en même temps, faire appel à nos sens, n'est-ce pas la vocation de la poésie?
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Tout est parti d'un malentendu. le résumé présenté sur la page de la Masse Critique, mal lu peut-être, m'a fait penser au Cercle des Poètes Disparus : un professeur inattendu initie un jeune homme à la beauté et à la puissance des mots. le titre vient appuyer mon hypothèse : Derrière le cri. Où n'ai-je pas vu qu'il était mentionné « poésie »?
J'écris de la poésie mais jamais n'en lis d'autre que la poésie classique. J'aime le corset des siècles derniers avec lequel les poètes ont fait corps et se sont battus. J'aime que leurs langues transcendent le genre et les gens, qu'ils touchent à ce qu'il y a d'universel.
Aujourd'hui, la poésie semble s'abstraire des codes, s'abstraire du sens. Lire de la poésie contemporaine exclut car elle parle à demi-mots un langage crypté. Une amie me disait l'autre jour : « Je n'aime pas me sentir bête quand je lis. Or je ne comprends rien à la poésie d'aujourd'hui. »
Quand donc je reçois le livre, je m'aperçois, ô stupeur !, que c'est de la poésie pour laquelle j'ai posé candidature : Oups !
L'ouvrage traîne sur les meubles, pas trop à découvert, pas trop caché non plus : j'ai désormais un mois pour le lire.
Et je m'y colle.
Et...
Quelle claque !

Je joue le jeu aussi : je lis à voix haute, pour savourer les jeux sonores, les ruptures de rythme. Cela m'aide un peu à raccrocher ensemble des mots séparés par l'espace, à peine réunis par un point. Cela parle, confusément. Je doute de ce que je comprends. Alexandre Lemasson m'aurait-il offert un miroir pour que j'y voie mes propres ruminations ? Je m'inquiète : à interpréter dans mon sens, je risque fort de davantage me dévoiler que de rendre compte du recueil de poésies. C'est risqué.
Mais tant pis. Je me lance.
Le titre ne ment pas : je me retrouve bien Derrière le cri, c'est-à-dire derrière ce qui ne se dit pas, l'innommé, dirait sans doute Alexandre Lemasson. le cri représente ce qui, dans la souffrance, est viscéral. Or, le corps apparaît à toutes les pages de ce recueil.
Mais ce corps s'articule aux ruminations, puisque, comme le sous-titre l'indique, il s'agit là d' « un traité de rumination ».
Pas forcément folichonne, la pensée qui s'y dévide. Et elle tourne en boucle. Les mots se répètent.
Peu à peu, on descend dans les méandres. La souffrance, la culpabilité hantent les pages, au gré des jours et des nuits qui jalonnent le recueil. L'acte sexuel est très présent, lié au désir de s'échapper, sans cesse renouvelé, mais teinté d'un sentiment diffus de profaner ? de fuir ?
Alexandre Lemasson se met à nu, au propre et au figuré. Tout n'y est pas beau : c'est viscéral, cru, impudique, comme les pensées qui s'enroulent au fil des pages. J'y ai décelé une souffrance quotidienne, d'homme, et de femme, dont l'acte d'amour est vain (miroir, ô miroir...).
Le poète s'adresse à un « tu » qui semble souvent être la femme aimée mais qui a l'air d'être lui-même, ou d'autres encore.
Ce sont les poèmes en "Je" que j'ai le plus savourés : plus directs, plus violents. le poète s'y fait remontrance ; il se cache moins derrière la poésie.
Ecce homo, voici l'homme, comme il est, être de désir, s'interrogeant sans cesse et souffrant de vivre autant que de voir mourir.
ça a été donc une extraordinaire rencontre, pas évidente a priori, mais qui interroge et invite à jouer avec les mots.

PS : N'hésitez pas à aller voir mon article sur le blog car s'y trouve un poème d'Alexandre Lemasson, qui résume assez bien sa poétique.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Mes nuits, de temps renversé
S'égouttent
Sueurs rassemblées
Derrière le guet lamentable du jour
Qui m'emmènera mourir
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Penche toi
Sur mes lacunes moribondes
Réveille
Mes solitudes enrégimentées

Nos gestes ridés
Eventent
Parole à terre
Les prémisses
Peintes d'aube

Où rêve encore ton visage

La nuit crayonnée de ton rire
Malgré les fusées d'impensé
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Là,

Libère les rêves
Muets

Oh! Sentinelles de l'idiot
Aux croyances
Encore debout
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On ne suspend pas une qualité
Elle entre dans une nouvelle composition
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L'ordre rote au seuil de l'humour
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