Ce tome contient les épisodes 6 à 11, initialement parus en 2014/2015, tous écrits par
W. Haden Blackman. Avec le tome précédent, ils forment l'équivalent d'une saison pour le personnage d'Elektra.
Épisodes 6 & 7 (dessins et encrage d'
Alex Sanchez, avec une mise en couleurs d'Esther Sanz) – Au coeur des montagnes de l'Himalya, Elektra progresse, en direction d'un refuge secret, en compagnie de Matchmaker, Capecrow et Kento Roe. Ils sont poursuivis par des envoyés de la Guilde des Assassins : Death Adder, Roland Burroughs), Anaconda (Blanche Sitznski), Sidewinder (Gregory Bryan) et Black Mamba (Tanya Sealy).
Épisodes 8 à 11 (dessins et encrage de Mike del Mundo, mise en couleurs de del Mundo pour l'épisode 8, de Marco d'Alfonso pour les 9 à 11) – Elektra a décidé de pénétrer dans l'une des forteresses du SHIELD pour s'emparer du corps de Bullseye (Lester). En effet, enfoui dans sa mémoire, se trouve l'identité du chef de la Guilde des Assassins, seule personne pouvant annuler le contrat passé sur Elektra.
Petite déception à l'ouverture de ce tome :
Mike del Mundo n'a dessiné que 4 épisodes sur 6, et il n'a réalisé les couleurs que d'un seul. Passé cette petite inquiétude, le lecteur retrouve Elektra, toujours engluée dans cette situation inextricable, où elle a les envoyés de la Guilde des Assassins à ses trousses. Dans un premier temps la mise en couleurs d'Esther Sanz assure une continuité visuelle avec les épisodes précédents. Elle habille avec habileté les dessins d'
Alex Sanchez, même quand les arrière-plans sont vides plusieurs cases durant.
Dans l'épisode 6, l'artiste fait l'effort de concevoir une composition de page, en forme de tâche liquide, à l'échelle d'une double page. le lecteur se dit alors que Sanchez va dessiner à la manière de del Mundo, mais en fait il ne s'agit que d'un effort ponctuel. Finalement, il réalise un découpage de planches conventionnel, avec des dessins à l'esthétique particulière, mais sans l'approche conceptuelle de del Mundo. L'encrage et le niveau de détails des personnages permettent aux dessins de se situer au-dessus de la production mensuelle de superhéros, et la mise en couleurs les complètent, évitant ainsi une impression superficielle.
C'est donc avec un grand plaisir que le lecteur retrouve
Mike del Mundo pour les 4 derniers épisodes de la série. Marco d'Alfonso se montre à la hauteur de la richesse inventive de la mise en couleurs de del Mundo, assurant une continuité visuelle dans les épisodes 9 à 11. del Mundo insère quelques pages au découpage conceptuel magnifiques (dont une évoquant à nouveau Bill Sienkiewicz dans Elektra: Assassin).
Mike del Mundo donne une apparence visuelle unique à cette série. Les personnages sont remarquables et inoubliables immédiatement. Les combats se déroulent avec le bon équilibre entre chorégraphie et violence. Les couleurs distillent une ambiance unique et très prenante, dans laquelle le lecteur s'immerge complètement. L'implication de l'artiste se voit dans les visages des personnages, dans leur mouvement, dans les expressions des visages, dans la composition des pages, bref dans tous les éléments. À lui seul, del Mundo rend la lecture de ces épisodes intéressante et unique.
En bonus, il y a une vraie intrigue.
W. Haden Blackman a choisi d'extraire Elektra de l'environnement de New York pour lui donner plus de chance d'exister par elle-même. Les 2 premiers épisodes accumulent les affrontements physiques pour qu'elle puisse échapper à ses poursuivants.
Blackman s'amuse à inviter des supercriminels de seconde zone (à commencer par la société - ou l'escadron - des serpents, ainsi que Blizzard, ou encore Whiplash). Il développe un peu plus la situation de Lady Bullseye. Celle-ci se retrouve à avoir besoin de soins extensifs pour ne pas mourir, mais sans disposer des fonds nécessaires pour pouvoir payer les frais afférents. Elle se retrouve obligée d'accepter de jouer les cobayes pour une expérience peu rassurante.
Avec les 4 derniers épisodes,
Blackman passe à la vitesse supérieure : la série se dirige vers une forme de confrontation entre Bullseye et Elektra. Certes c'est plein de ninjas (mais ça correspond bien à l'origine d'Elektra telle définie par
Frank Miller, toujours dans "Elektra: Assassin") et il n'y a pas de changement radical dans le statu quo. Pour autant,
Blackman réussit à plonger Elektra dans un environnement unique, où elle a effectivement la place d'exister en tant que personnage principal. le récit dispose d'un rythme rapide, sans être syncopé. le combat final n'est pas étiré ou décompressé, et les personnalités des 2 antagonistes ressortent avec naturel dans la façon dont ils s'affrontent.
Au final, ces 11 épisodes forment une saison agréable en ce qui concerne l'intrigue rapide, violente et centrée sur le personnage d'Elektra. Ils forment une lecture exceptionnelle pour la partie graphique, en ce qui concerne les 9 épisodes dessinés par Miek del Mundo.