À l’Alcazar…
À l’Alcazar, bougeottaient les étoiles.
Place Jourdain, beau de cinématographier !
Les jardins ne coupaient pas le mystère en deux.
La joie de vivre souriait dans sa barbe.
J’étais alors mince comme un poète,
Jambon, pain, bière gouge.
Les soirs me tenaient longuement la main.
Les filles m’entouraient de framboises.
J’ai peur de ne pas retrouver le manège, les rosses,
De ne plus savoir tenir entre mes bras le vent quinquet. ...
Je vois d’ici votre moue…
Je vois d’ici votre moue.
Qu’il craque, qu’il crève le vieux bonhomme !
Qu’importe ses lampées, ses mâchées,
Ses dimanches calmes comme des parasols,
Les cigarettes qu’on ressasse, le vin qui ronfle !
Vous vous foutez de ses souvenirs.
Vous avez tort, il a vécu une bien belle aventure.
Ce jour-là il pleuvait. Les gosses chahutaient de tout leur long.
Il avait filé une jeune femme. Il avait été intarissable.
Il lui avait même donné rendez-vous – sans aucune
précision de lieu – pour le lendemain.
Il vous aurait raconté comment il retrouva l’altière
Aux yeux carapattant comme un bouquet de grillons.
Vous préférez qu’il se taise, crache, qu’il parte avec ses symboles.
Vous ne ferez jamais de merveilleuses rencontres sous la pluie.
Je ne sais plus quoi dire
sinon qu’il fait doux,
que l’impossibilité de vivre
est la seule chose vivante,
que j’évite rarement les flaques,
que j’aime les arbres à résilles.
Je suis ce que vous voulez.
Je tire la langue, sa charge d’explosifs.
J’ai trop de tiroirs. Un voleur impatient
Me balance dans les airs.
Je regarde des mains monter les jambes
De la femme dont le looping me sera refusé.
Quoi, tu n’as pas même chassé dans sa bouche.
Je vous en prie, je vais bien, je rentre à pied.
Avec l’âge, je deviens méchant.
Il neige. Boule. Caillou.
Les pires blagues. Sable dans le vin.
Bris de verre dans la nourriture.
Petits métiers de l’angoisse,
Je suis à bout.
Fillettes, chères griottes,
Vous avez raison de me fuir.
Dernier refuge. Le rôdeur.
Il m’enseigne l’art des comptines
Pointues qui font s’envoler les poings,
Moudre les dents.
La minette est bleue …
La minette est bleue avec des chaussettes blanches,
Grande comme un bon vent, douce comme un dessous de feuilles à
la belle saison
Deux yeux en perce sur un quai très pâle.
La vapeur déjà lointaine des cils. Que lui a-t-elle dit ? Vous avez une
drôle de tête. Vous riez tout le temps.
Ne croyez pas. C’est plutôt sympathique.
Pour qui le prend-elle ? un clown dans sa chair de cristal.
O gravures de halte de village.
Il n’a su lui répondre il a préféré s’abandonner
Au bonheur de quelques mots tendrement éternels.
Soulevé sa masse comme un engin de Neptune
Parmi les hommes, les femmes aux poils merveilleux.