Le thème de
Jungle, selon moi, est la façon dont les gens ont besoin d'une identité. Même si cette identité n'a aucune base, les gens veulent absolument "être eux-mêmes" avec des opinions et des points de vue, une image, sinon ils ne peuvent pas vivre. le livre parle de la folie qui sévit dans nos esprits. Inévitablement, une société créée par de tels esprits sera basée sur des bases fragiles et s'effondrera dans tous les domaines : économique, politique, climatique. L'homme s'étouffe lui-même.
"
Jungle" a toujours un ton plein d'humour, un humour qui permet de voir très clairement l'absurdité de notre mode de vie. Heureusement, Vandecasteele ne pleure pas à ce sujet, comme le font tant d'écrivains du culte de la déprime, mais il parvient à formuler tout cela de manière amusante. Cela ne rend pas la réalité moins dure, ne vous méprenez pas : ce livre est très dur, mais aussi hilarant.
Il y a aussi un aspect surréaliste, mais il est moins surréaliste qu'il n'y parait. Notre monde réaliste dans lequel nous vivons est tellement fou qu'il frôle le surréalisme. Que penser, par exemple, des Maisons Impossibles dans l'histoire, lorsqu'on lit ensuite un article dans un journal sur le fait que la photographie de ruines inconnues, ou parfois d'intérieurs intacts, restés complètement "cachés" pendant des décennies au moins, est très tendance ? Ces photographes pénètrent en quelque sorte dans des lieux impossibles, et ce n'est pas toujours sans danger pour eux. Des maisons entières ou des usines peuvent s'effondrer sur eux. Quoi qu'il en soit, les dimensions se mélangent.
Vandecasteele a été critiqué pour avoir des "idées riches mais immatures" dans le livre. Immatures ? Selon moi, c'est de la pure philosophie. Celui qui prétend que ce livre est inachevé ne comprend pas "
Jungle" ou ressent une certaine gêne, se sent offensé et ne veut pas comprendre. D'ailleurs, ne pas vouloir comprendre est aussi quelque chose à quoi Vandecasteele fait référence dans son livre.