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EAN : 9782110088970
180 pages
La Documentation Française (23/05/2012)
3/5   1 notes
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L'Union européenne pourrait fort bien devenir une grande puissance. Mais le veut-elle vraiment ?
Maxime Lefebvre rappelle les nombreux atouts objectifs que possède l'Europe sur la scène internationale. Un territoire de quatre millions de kilomètres carrés où règne un climat tempéré, propice à une agriculture diversifié (mais dont les ressources énergétiques hier abondantes – fer, charbon – se sont épuisées). Une population nombreuse (l'Union européenne sera encore la troisième puissance démographique en 2050) et très qualifiée. Une puissance économique de premier plan : un quart du PNB mondial, un tiers du commerce mondial, une monnaie unique représentant un quart des réserves des banques centrales. Une présence diplomatique croissante grâce notamment aux nouvelles structures mises en place par le Traité de Lisbonne : présidence stable du Conseil européen (même si Herman van Rompuy, monopolisé par le sauvetage de l'euro, ne s'est pas encore impliqué dans les dossiers internationaux), haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, service européen d'action extérieure …Des moyens militaires moins modestes qu'on le dit (300 Mrds$ contre 700 Mrds$ pour les États-Unis) mais encore trop faiblement mutualisés. Enfin un modèle d'intégration régionale qui, par les normes juridiques ou techniques qu'il diffuse (Zaiki Laïdi parle de « puissance par la norme »), par les valeurs qu'il promeut (droit de l'homme, protection de l'environnement) et par l'aide qu'il dispense (les 10 Mrds€ que l'UE distribue chaque année constitue selon Robert Cooper une « grosse carotte » au moins aussi efficace que le « gros bâton » brandi par les Etats-Unis), s'érige peu à peu en « puissance transformationnelle » (Mark Leonard, Why Europe will Run the 21st Century, Public Affairs, 2005). On est loin de la « grosse méduse, molle et sans force » raillée en son temps par Jean-Marie le Pen.

Pour autant, Maxime Lefebvre ne sous-estime pas les obstacles encore nombreux sur le chemin de la puissance.
le principal plonge ses racines dans l'histoire de la construction européenne. le projet européen est celui d'un dépassement de la souveraineté westphalienne. N'étant pas un État, l'Union européenne ne peut pas prétendre à la puissance au sens classique du terme. Ainsi considérée, la question posée dans le titre de l'ouvrage confine à l'aporie.
Circonstance aggravante : les États membres ont des conceptions très divergentes de la puissance. L'idée d'une « Europe puissance » est typiquement française : la France a recherché à retrouver grâce à l'Europe un statut auquel elle ne pouvait plus, seule, prétendre ? L'illusion a longtemps fonctionné ; mais la normalisation de l'Allemagne et les élargissements successifs ont progressivement ruiné cette ambition. Cette vision n'est pas partagée par les partenaires de la France : l'Allemagne, « puissance malgré elle » (l'expression est de Hans Stark) cherche par l'Europe à s'intégrer et à stabiliser son environnement proche, le Royaume-Uni – qui, selon le mot de Churchill, entre l'Europe et le grand large, choisira toujours le grand large – préfère promouvoir une Europe élargie dans le giron atlantique ; l'Italie cherche avant tout à préserver son statut ; l'Espagne minée par la crise n'a plus les moyens d'une politique de puissance ; la Pologne et les pays de l'Est, traumatisés par l'occupation soviétique, préfèrent confier leur sécurité aux États-Unis via l'OTAN qu'à l'Union européenne …
La fédération d'Etats-nations que constitue l'Europe doit donc surmonter ses divisions. Mais elle doit aussi, selon Maxime Lefebvre, relever d'autres défis. Elle doit au premier chef conquérir son autonomie stratégique. Cela suppose de penser sa sécurité hors du cadre otanien. Or les progrès de l'Europe de la défense sont encore trop lents. La vingtaine de missions mises en oeuvre depuis 2003 dans le cadre de la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC) restent en deçà d'une véritable politique d'emploi de la force. Robert kagan force à peine le trait en décrivant une répartition des tâches où « les Américains font la cuisine » (ils mènent les combats) tandis que « les Européens font la vaisselle » (ils prennent en charge la reconstruction). Autre défi pour lequel l'Europe semble mieux armée : elle doit interagir avec un monde de plus en plus interdépendant où le recours à la force n'est plus l'alpha et l'oméga de la politique internationale. Dans ce monde post-moderne, l'Europe doit solliciter tous les instruments du smart power.

Maxime Lefebvre est un européen lucide. Il est conscient des limites du projet européen : fédération d'Etats-nations, elle ne se transformera pas de sitôt en Etats-Unis d'Europe. Dans le monde toujours westphalien du XXIème siècle, l'Union européenne restera une construction inachevée et hors norme, structurellement incapable d'accéder par sa seule volonté au statut de grande puissance. Elle ne pèsera sur la scène mondiale que si les Etats-membres qui la constituent soient plus solidaires et plus confiants. Elle ne deviendra une grande puissance qu'à condition qu'ils le veuillent.
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critiques presse (1)
NonFiction
27 juin 2012
Auteur de plusieurs ouvrages consacrés à la politique étrangère de l’Europe, Maxime Lefebvre questionne, dans un texte limpide, la capacité de l’UE à devenir une grande puissance.
Lire la critique sur le site : NonFiction

Video de Maxime Lefebvre (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maxime Lefebvre
Cet été à Biarritz, lors du sommet du G7, l'audace et l'assurance diplomatique de Macron ont été saluées. Cependant, sa tentative de médiation entre l'Iran et les Etats-Unis n'as pas porté ses fruits. La diplomatie française est-elle efficace ? Comment évolue-t-elle ?
Pour en parler, Emmanuel Laurentin reçoit Claude Martin, (ancien Ambassadeur de France), Delphine Placidi-Frot, (professeure de Sciences politiques à Paris Sud) et Maxime Lefebvre (diplomate, professeur à ESP Europe).
Le Temps du débat d?Emmanuel Laurentin ? émission du 9 octobre 2019 À retrouver ici : https://www.franceculture.fr/emissions/temps-du-debat
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