DES ATOMES QUI EXPLOSENT
Nous nous intéresserons d'abord à un phénomène découvert au début de notre siècle : la radioactivité. Il y a des atomes qui sont instables. Le plutonium, par exemple, utilisé dans certains réacteurs. Cet atome se désintègre avec une demi-vie de vingt-cinq mille ans. Le sens précis de cette phrase est le suivant. Mille atomes de plutonium sont déposés en un lieu.
Cinq cents se désintégreront dans les prochains vingt-cinq mille ans. Dans cinquante mille ans il n'en restera plus que deux cent cinquante, etc. A chaque demi-vie le nombre des survivants diminue de moitié.
On peut observer individuellement chacun de ces événements. Le noyau de l'atome se casse en deux (quelquefois en trois). On sait pourquoi il se casse. Il est trop chargé. Dans le volume minuscule du noyau, quatre-vingt-treize protons sont rassemblés. Ils possèdent chacun une charge électrique positive. La répulsion entre ces charges provoque l'éclatement du noyau et de l'atome.
INCURSION DANS LE MONDE ACAUSAL par Hubert Reeves
Parler d'acausalité c'est évidemment prendre un risque. Un
événement est dit " acausal " jusqu'à ce qu'on ait découvert sa cause. C'est-à-dire son appartenance au monde des causes et des effets. L'histoire des sciences c'est, en définitive, la liste des relations causales découvertes successivement entre des objets apparemment sans relation. Chaque année cette liste s'allonge : peut-être sommes-nous sur le point de comprendre l'unité des forces de la nature, ou le système de guidage des oiseaux migrateurs. Dans ce contexte qui oserait s'aventurer sur les sentiers précaires de l'acausalité ?
Mon intention ici est de décrire quelques expériences de physique qui amèneront précisément sur ces sentiers, nous donneront quelque aperçu de ce que cache ce mot privatif (acausalité ne se définit que négativement). Nous en profiterons pour vérifier du pied le sol sur lequel nous nous engagerons.
Il faut noter d’autre part que le phénomène de synchronicité n’existe que parce qu’il fait un sens. La rencontre d’un trépas et d’un amas d’oiseaux qui se forme, n’est vraiment une rencontre que pour la personne concernée, qui la vit comme particulièrement signifiante et qui, dans ce vécu, se pose comme un sujet.
Entretien avec Sandra Freeman : Les (vraies) bonnes nouvelles d'Hubert Reeves