MATIN
Une grappe de fleurs, un essaim qui bourdonne,
Ce sont nos jours, c'est le murmure de nos jours.
Une invisible main qui dans l'ombre pardonne,
C'est l'ombre sur nos cœurs de nos vieilles amours.
Pourquoi dans ta beauté m'emportes-tu sans force,
Pourquoi m'épuises-tu d'un tel pâle baiser ?
Un cœur pareil au mien bat-il sous ton écorce,
Matin tombé sur moi comme un arbre brisé ?
De quelles cimes d'or, dans le néant des heures,
De quelle forêt bleue, ô matin, roules-tu ?
Je sens couler en moi les larmes que tu pleures
Aux pieds du bûcheron qui t'a mal abattu.
Le bûcheron des jours a mal fait son ouvrage.
Nous penchons, hésitants, au bord de l'infini.
Qu' il nous brise d'un coup, dans la joie ou l'orage,
Matin, touffu matin où mon rêve a son nid.
A la recherche de Paul
CézannePortrait du
peintrePaul CEZANNE.
Jean-Marie DROT revient sur les lieux que le
peintre a fréquentés à Aix-en-Provence et s'entretient avec des personnes qui l'ont cotoyé. Témoignages de Mme
Joachim GASQUET, qui a connu CEZANNE en 1896, de M. GIRARD (?), un voisin , qui l'a connu en 1901 et de M. ROUBAIX (maire du Tholonet).