L'auteur s'empare d'un épisode de l'histoire de France qui croise la route du lieu où il vit, Bidache, et s'attache à revisiter le roman picaresque plus qu'historique.
En 1659, Mazarin, vieillissant mais toujours aussi retors, se rend dans le Sud-Ouest, à Bidache donc afin de négocier le traité de paix entre la France et l'Espagne, incluant le mariage de l'Infante
Marie-Thérèse avec le jeune
Louis XIV. Dans un contexte politique compliqué, le rusé cardinal doit aussi compter avec la mauvaise volonté du souverain alors très entiché de l'une de ses propres nièces,
Marie Mancini.
Cette période a souvent servi de décor aux romanciers, cinéastes et metteurs en scène car elle possède des ressorts hautement romanesques, à commencer par la figure du machiavélique Cardinal.
L'idée de l'auteur est ici d'en profiter pour éloigner le regard de la cour parisienne pour le porter sur les routes de province et en particulier dans la région du sud-ouest, berceau des
D Artagnan et autres mousquetaires. L'occasion de faire revivre les moeurs des nobles de province, les rivalités de chapelles et les aspirations du "petit peuple" paysan... au beau milieu des querelles de religion jamais résolues.
On y croise des espions anglais déguisés en marchands ambulants, des conspirateurs préparant un attentat, quelques gentilshommes préoccupés par l'idée de voir disparaître le règlement des querelles au champ d'honneur au profit des tribunaux. On y festoie grassement (le sud-ouest...) et longuement.
Malgré cela, j'ai eu un peu de mal à m'intéresser à l'ensemble. La foultitude de personnages m'a perdue à plusieurs reprises et, ayant déjà lu pas mal d'ouvrages autour de cette époque et du Cardinal Mazarin, les faits historiques m'étaient déjà familiers donc sans surprise.
Restent une plume alerte, un ton truculent et l'idée de s'emparer d'un genre qui se fait rare sur les tables des librairies.