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EAN : 9798395486530
86 pages
Publication indépendante (21/05/2023)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Gay. Je l’étais. Je le suis. Je l’ai toujours été. J’en aurais mis du temps pour me trouver. La réponse à des questions qui m’accompagnaient depuis toujours. Le début d’une nouvelle vie aussi. Mais, très vite gâchée par des années à se perdre dans les bordels pour mecs. A croire pouvoir y trouver le grand amour. Oui, le grand amour dans une backroom. Faut vraiment être con ! Aujourd’hui, je m’interroge. Qu’est-ce que j’allais vraiment y chercher ? Je ne sais pas tro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce court texte, guère plus de 70 pages, conte une journée non pas d'Ivan Denissovitch, mais d'un protagoniste dont le nom n'est jamais mentionné et qui se livre ici à la première personne (récit autobiographique, comme le clame le résumé ?). On le suit du lever au coucher en passant par son travail dans un service de l'administration publique, son déjeuner (si l'on veut appeler cette pause dépourvue de repas un déjeuner) et sa visite hebdomadaire du sex-club où il a ses habitudes. Résumé ainsi, et en lisant cette nouvelle, on se surprend à tomber d'accord avec le ressenti que le personnage principal exprime ainsi : « Quelle vie de merde. En même temps, je ne m'en plains pas. Je n'attends rien d'autre de la vie. Comme ça, je ne risque rien. Et, je ne serais jamais déçu. Triste, tout au plus. Seul aussi. Mais, on l'est tous. Parfois, même à deux. Alors, ça ou autre chose. Qu'importe. On a tous sa croix à porter. »

Le texte se lit… étonnamment bien. Il est fluide, sombre à souhait sans pour autant tomber dans le déprimant (une fois de plus, je devrais ajouter : étonnamment), caustique au point d'en devenir grinçant par moments, mais de ce grinçant qui me rappelle combien j'aime parfois lire des textes dont la grande noirceur le dispute à sa profondeur. Bon, pour évacuer tout de suite les choses négatives, je me dois de soulever que ce texte-ci aurait mérité une relecture approfondie. Vous aurez (peut-être) remarqué les virgules en trop après le « et » et le « mais », dans le passage cité. Il y en a moult. de même, je me suis dit à plusieurs reprises que le pronom personnel « leur », contrairement à son cousin, le pronom possessif « leur / leurs », ne prenait jamais de « -s » à la fin, ce qu'il faisait de façon récurrente, dans ce récit. Au moins, l'auteur fait montre d'une belle constance en gardant la même faute tout au long de son écriture. Surtout vers la fin, les erreurs d'inattention et de relecture furtive se font aussi plus nombreuses, ce qui est dommage.

Mais ce bémol n'enlève rien à l'étrange attraction que ce texte a exercée sur moi. Il me rappelle un peu le Comme ils disent d'Aznavour, que l'on aurait revu et remis au goût du jour (l'attraction que j'ai mentionnée n'en devient que plus étonnante encore car j'ai cette chanson en horreur). On a là un homme de 46 ans qui se raconte sans pudeur, sans détours, d'une voix qui oscille constamment entre intensité poético-philosophique et langage parlé, cru, venu des tripes. On suit pensées, monologues intérieurs, vitupérations, commisérations, réminiscences, espoirs et désespoirs, illusions et désillusions, qui sont enfilés sur le cordon de cette journée exhibée tels des perles.

Rien de bien lumineux n'est montré, juste le désenchantement presque fatigué d'un homme, gay et seul, qui sait qu'il vit là le dernier chapitre de sa vie. Il a abandonné tout rêve d'une vie à deux, tout espoir de trouver son âme soeur, et à son âge, il sait même qu'il entame les derniers moments où il pourra trouver un peu de réconfort ne serait-ce que charnel, physique, pendant une de ces rencontres furtives de backroom qu'il affectionne tant. Il dit : « je n'ai donné à voir toutes ces années qu'un corps chosifié, une enveloppe charnelle dépouillée de toute saveur, sans la moindre force vitale permettant de lui donner une âme, un amas de chair qui n'avait même pas le piquant du libertinage. Un corps sans vie comme le sont les branches d'un arbre arrachées à leur tronc. Et, cela personne n'en voulait. Personne ne s'attache jamais à ce qui est mort. »

Je l'ai dit, c'est (assez) sombre, désabusé, mais néanmoins brillant – un diamant noir. Pas forcément triste, plutôt effroyablement, cruellement lucide. Très bien écrit, d'une plume qui, même si les situations dépeintes ne sont pas de celles que j'aurais vécues moi-même, m'ont touché, m'ont ému, m'ont fait réfléchir. C'est qu'à la fin, le protagoniste rentre de sa virée dans le pays chimérique du sexe instantané et constate : « Je suis à nouveau cet homo sapiens qui se contente de coïter, travailler et comater. » Tout est dit, fermez les parenthèses, posez le livre… Et pourtant, il finit en apothéose par exprimer un seul regret concernant sa vie et par révéler la seule, la dernière chose qui lui reste à réaliser, le dernier projet pour lequel il lui faut trouver les ressources de se battre…

Je ne vous en dis pas plus. le texte est court, mais plus dense que ne le sont parfois des pavés de plusieurs centaines de pages ; il est à la fois intense et léger par endroits ; il apporte matière à réfléchir, à s'interroger, à se révolter peut-être. Pour moi, ce fut, malgré les fautes, une belle, une très belle découverte.
Lien : http://livresgay.fr/le-derni..
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Découvrez une critique de mon livre "Le dernier chapitre" sur le blog Livres gay. Merci à Dieter.

"Ce court texte, guère plus de 70 pages, conte une journée non pas d'Ivan Denissovitch, mais d'un protagoniste dont le nom n'est jamais mentionné et qui se livre ici à la première personne (récit autobiographique, comme le clame le résumé ?). On le suit du lever au coucher en passant par son travail dans un service de l'administration publique, son déjeuner (si l'on veut appeler cette pause dépourvue de repas un déjeuner) et sa visite hebdomadaire du sex-club où il a ses habitudes. Résumé ainsi, et en lisant cette nouvelle, on se surprend à tomber d'accord avec le ressenti que le personnage principal exprime ainsi : « Quelle vie de merde. En même temps, je ne m'en plains pas. Je n'attends rien d'autre de la vie. Comme ça, je ne risque rien. Et, je ne serais jamais déçu. Triste, tout au plus. Seul aussi. Mais, on l'est tous. Parfois, même à deux. Alors, ça ou autre chose. Qu'importe. On a tous sa croix à porter. »

Le texte se lit… étonnamment bien. Il est fluide, sombre à souhait sans pour autant tomber dans le déprimant (une fois de plus, je devrais ajouter : étonnamment), caustique au point d'en devenir grinçant par moments, mais de ce grinçant qui me rappelle combien j'aime parfois lire des textes dont la grande noirceur le dispute à sa profondeur.
..."
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Pour le reste, je dois avouer que je ne recherche rien d’autre. Le temps est maintenant loin où je m’y rendais pour trouver le grand amour. Oui, le grand amour, l’âme sœur, le prince charmant, peu importe le mot que l’on emploiera. De l’amour dans un lieu où l’on ne sait même pas avec qui l’on baise parfois. Cela peut surprendre. Mais, cela fut longtemps mon unique motivation pour m’y rendre. La seule raison d’être de mes sorties.

C’est étrange, c’est vrai. Le lieu s’y prête mal. Tout le monde en conviendra. Puisqu’on n’y va que pour baiser. Et en plus baiser dans des conditions industrielles. Sans échanger un mot ou connaître le prénom de son partenaire. Parfois, sans avoir vu son visage. Plusieurs fois dans la soirée. Avec des partenaires différents. Plusieurs à la fois. A la vue de tous. Et, sans que les choses aillent plus loin une fois l’ouvrage achevé. Tout au plus un sourire ou une « bonne soirée ». Et encore.

Qu’est-ce qui a donc bien pu me passer par la tête lorsque j’ai décidé d’en faire le théâtre de mon ambition amoureuse ? Trouver le grand amour dans une backroom, faut vraiment être con. Se mentir à soi-même. Se bercer d’illusions.

20 ans. 20 ans, c’est le nombre d’années qu’il m’aura fallu pour comprendre les choses. Comprendre la logique qu’il y avait derrière ce choix inconscient. Pourquoi ce lieu et pas un autre. Pourquoi il était le seul où je pensais pouvoir faire cette rencontre. Le seul où je me sentais à même d’entrer en contact avec les autres.

(Chapitre 5 : Se méprendre)
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